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Amis explorateurs, spéléologues, et autres aventuriers d’un passé qui fait « bip »,
bonjour.
Pour ce second numéro de BLEEPING RELICS, notre équipe de chercheurs s’est penchée
sur les sombres et labyrinthiques secrets d’un héros, jauni bien avant d’avoir subi les ravages du temps.
Derrière la légende se cache le mythe,
au-delà du mythe, se trouve la vérité.
Et la triste vérité porte le nom de PUCK MONSTER, et a été fabriquée de toutes pièces par LSI / GAKKEN en 1982.
En digne héritier des TABLETOPS qui l’ont précédé, PUCKMONSTER en regroupe les caractéristiques principales :
une coque colorée et surdimensionnée, un affichage VFD tout aussi chatoyant,
une consommation déraisonnable de piles 1.5V
et un prix actuel avoisinant les 30 €. Sans oublier l’absence d’une fonction «silence».
Évidemment, les similitudes encombrantes ne s’arrêtent pas là. La plus évidente, et la plus choquante étant que PAC-MAN
pense pouvoir passer incognito, dans cette pâle imitation du succès licencié par MIDWAY, deux ans plus tôt.
A cette époque déjà, les jeux d’arcade supportaient difficilement le port vers les consoles portatives.
De prime abord pourtant, la coque jaune vif promet une prise en main plus confortable que ses congénères,
grâce au joystick : unique interface nécessaire au jeu.
En dehors de cet unique contrôle, un interrupteur permet de sélectionner le type de partie
Le principe de jeu est donc intégralement calqué sur PAC-MAN :
protagoniste circulaire et jaune, Ennemis ectoplasmiques et paranoïaques,
et régime alimentaire exclusivement composé de pastilles blanches.
Certaines d’entre elles, clignotantes, confèrent au monstre PUCK
le pouvoir temporaire d’engloutir et digérer instantanément ses ennemis.
Quelques bonnes idées du concept original ont été transférées ici avec plus ou moins d’inspiration,
telles que le tunnel au centre de l’aire de jeu.
Celui-ci permet au héros de disparaître d’un côté du labyrinthe,
pour réapparaître de l’autre, semant zizanie et confusion parmi ses adversaires.
Bien sûr ! Évidemment ! atteindre le score maximal de 9999
ou balancer l’appareil sur le chat.
A noter toutefois, qu’un des traits de génie qui a contribué au succès intergénérationnel de PAC-MAN
a été perdu corps et bien dans le cahier des charges de LSI GAKKEN GAMES.
Avant d’être le dévoreur de pastilles que nous connaissons, PAC-MAN s’appelait PUCK-MAN.
Quelques utilisateurs imaginatif ont bien vite pointé du doigt qu’en effaçant la boucle du « P »,
le titre du jeu prenait un sens peu compatible avec le public-cible.
PUCK-MONSTER ne s’en est pas tiré à si bon compte.
Symboliquement, le labyrinthe représente le parcours psychique et spirituel que le héros doit entreprendre à l’intérieur de lui-même,
afin d’y découvrir sa propre vérité, non seulement en atteignant le centre, mais au travers du périple qui y a mené.
Les interprétations sont nombreuses, mais une chose est sûre :
la vérité de PUCKMONSTER est un petit rectangle lumineux servant de base à ses ennemis,
Plusieurs théories divisent encore la communauté scientifique.
Certains avancent que PAC-MAN lui-même souffrait d'une terrible addiction aux pastilles clignotantes,
l'obligeant à compromettre sa réputation en acceptant des contrats de seconde zone.
D'autres vont diront que les années 80 étaient l'époque idéale
pour changer une seule lettre dans un nom célèbre,
et ainsi éviter de se faire poursuivre en justice pour plagiat, contrefaçon
et douleur au pouce.