Tip:
Highlight text to annotate it
X
Je ne suis pas dans un réacteur à fusion. Ça serait génial si je l'étais,
le réacteur Joint European Torus ici au Culham Centre for Fusion Energy
est derrière quelques portes blindées à juste quelque mètres d'ici,
mais ce n'est pas vraiment un endroit où les humains sont sensés aller.
Même pas pour de la maintenance. Ce n'est pas vraiment dangereux
de la même manière que les centrales nucléaires actuelles le sont,
mais il contient du béryllium toxique et des... trucs radioactifs de bas-niveau.
Ceci est la maquette du réacteur,
utilisée pour les entraînements. Et au fait,
si la cinématographie ici paraît un peu étrange,
c'est parce qu'elle est faite par... eh bien, voilà.
Voici mon cadreur.
Dis bonjour !
J'allais dire que mon cadreur est un robot,
mais ce n'est pas exactement vrai. Ce n'est pas un robot,
il ne peut réaliser quoi que ce soit automatiquement :
à la place, il s'agit d'un bras de manutention contrôlé à distance. En gros,
c'est une extension de John, là-bas, dans la salle de contrôle.
Ce n'est pas aussi versatile qu'un bras humain,
mais il possède assez de degrés de liberté.
Vous êtes vraiment là-bas, à cet endroit,
et non isolés dans une salle de contrôle.
Vous ne réalisez même pas que vous le faites.
Vous pensez en fait à ce que vous êtes en train de faire comme si vous y étiez,
et vous imaginez tous les composants autour de vous.
Certainement, parmi les vues, nous avons aussi un modèle en réalité virtuelle,
ce qui nous donne beaucoup de détails, comme ça, vous travaillez vraiment sur le terrain,
en imaginant que les objets sont juste à côté de vous.
On a un très bon retour tactile. Même pour quelque chose d'aussi épais qu'une couche de ruban adhésif.
Si vous deviez poser ça sur une surface lisse et faire glisser la poignée dessus,
vous seriez capable de ressentir ce niveau de détail.
On doit aussi s'occuper du plafond,
donc, le transporteur va conduire le manipulateur
à l'envers et le mettre en place
donc, l'opérateur reste dans cette position, mais la gravité change.
Du coup, on doit également apprendre aux opérateurs à gérer ça.
Il y a plein de technologies cool pour la présence à distance
qui pourrait être utilisées un jour.
Réalité virtuelle. Reconnaissance de gestes. Caméras 3D.
Tout ça serait génial : si elles travaillaient de manière fiable, tout le temps,
et si elles fonctionneraient toujours et seraient supportées pendant
10, 20 ou 30 ans d'utilisation dans un environnement radioactif.
Ce système ne peut être expérimental, il ne peut pas être risqué,
parce que le seul moyen de réparer ou de mettre à niveau ce bras robotisé à l'intérieur d'un réacteur
est d'envoyer un humain.
On ne prend pas de risques pour quelque chose comme ça :
il faut utiliser quelque chose qui est reconnu pour fonctionner de manière sûre.
Et j'ai demandé si je pouvais essayer de contrôler le bras de manutention à distance.
Pour ces mêmes raisons, la réponse était oui... mais très, très doucement.