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Bien des mutations peuvent dépasser ces garde-fous,
amenant ces cellules à se diviser imprudemment.
Cette cellule folle devient deux,
puis quatre,
puis huit cellules.
GZ : Comment animez-vous des matières réelles,
comme les cerveaux et les nerfs et les trucs comme ça ?
Comment pouvez-vous prendre quelque chose qui ne bouge pas
et puis le faire bouger ?
LL : En fait, on utilise une méthode
appelée animation image par image,
où on déplace les objets
sous la caméra,
pour chaque image, une à la fois,
et on prend une photo
pour chaque image qu'on crée.
Pour ça, nous avons regardé beaucoup de vidéos
sur la division de la cellule,
et à partir de là, j'ai créé un dessin animé
qui est devenu mon animation de référence.
Et à l'aide du programme qu'on utilise pour l'animation image par image,
je pouvais regarder
cette référence pendant que je prenais mes photos,
et je pouvais disposer les choses sous la caméra
pour qu'elles correspondent à mon animation
et ainsi de suite.
Et nous avons tourné tout ça sur un fond vert,
et l'utilité du fond vert,
par exemple, dans la scène où on voit
de nombreuses cellules se diviser en même temps,
s'il j'avais dû animer chacune de ces cellules
se divisant en même temps,
ça aurait été beaucoup de travail
pour lequel nous n'aurions pas eu assez de temps.
Donc, le fond vert me permet de réaliser
deux divisions de cellules
que je peux ensuite dupliquer
pour montrer la division cellulaire :
deux, puis quatre, puis huit.
GZ : Donc, en fait, vous ne l'enregistrez qu'une fois
et ensuite, vous pouvez le dupliquer sur l'ordinateur.
LL : C'est ça.
GZ : Bon, ça a l'air vraiment méticuleux.
Combien de temps ça a pris pour enregistrer une division de cellule ?
LL : Je pense qu'en un jour, j'ai fait deux divisions de cellule.
Une bonne journée de travail,
donc, probablement quelques heures pour une.
Je pense qu'en fait ce qui a pris le plus de temps, c'était le texte.
Nous animions le mot « growth » (croissance).
Nous l'animions pour qu'il devienne plus petit, puis plus grand et plus large.
Et là, je devais vraiment ajouter les graines une à une
pour créer cette animation.
GZ : Et comment avez-vous animé le mot cancer ?
J'ai commencé avec le mot cancer écrit
et je suis allée en arrière
en enlevant une graine après l'autre, avec une précision chirurgicale,
et ensuite nous avons passé ce film à l'envers
pour donner l'impression qu'il apparaissait.
C'est une technique qu'on utilise beaucoup en animation image par image
parce que si vous voulez que les choses soient justes,
quand elles doivent se réunir
ou se séparer,
c'est généralement plus facile
de commencer quand elles sont réunies
et de travailler à partir de là,
et de les disperser à partir de là,
et ensuite, vous passez le film à l'envers.
Sinon, c'est trop de travail.
Le film image par image, c'est du travail,,
et on aime le faire,
mais il faut aussi être pragmatique
à cause des délais.
GZ : Donc, il y a cette technique que vous utilisez
pour que les cellules aient l'air vivantes
et pas seulement posées là.
Ça s'appelle le miroitement.
Comment est-ce que ça marche?
LL : Donc le miroitement, en animation, c'est lorsque,
quand vous faites un dessin animé,
vous dessinez la même chose plusieurs fois
mais avec de très légères variations,
ce qui ne donnera pas une image stagnante, immobile
sous la caméra.
Pour les cellules, en utilisant les graines et les bonbons,
nous avions la possibilité de vraiment donner
l'impression qu'ils vibraient et pulsaient
Et donc, selon les cellules, on avait
trois à cinq images.
Pour les bonbons,
je réarrangeais leur position chaque fois,
donc, il faut écarter les bonbons de couleur
et laisser les violets au centre,
puis on rapproche les bonbons de couleur
mais dans une position différente.
Et avec les graines,
quand les graines miroitent,
pour ça, en fait,
très, très, très doucement,
je passais la main dessus pour les bouger,
puis je m'assurais qu'aucune
ne dépassait les limites de la cellule,
je lissais les côtés,
et je prenais la photo,
puis je recommençais.
Donc, leur position change très légèrement,
ça les mélange un peu
et on recommence encore et encore.
Et on les utilise pour ce que les animateurs appellent des trois.
Des trois, ça veut dire que chaque photo
est à l'écran pour trois images
à une vitesse de 24 images par seconde.
Donc, pour le miroitement, on voit
8 photos différentes chaque seconde.
GZ : Y a-t-il beaucoup de votre sueur et de vos larmes
sur ces bonbons ?
À vrai dire,
ce qui nous a fait transpirer le plus
avec ces bonbons dans l'animation,
c'est le moment où il a fallu les trier par couleur
pour pouvoir les utiliser.
A chaque fois que je les voulais à l'écran,
que je les mettais sur la table pour l'animation,
il fallait que je les trie
et à la fin de la journée aussi.
Et c'était le plus frustrant.
Et il y a environ trois semaines,
j'ai fait tombé mon sac par terre
et il y a eu des lentilles partout sur le sol.
Je me rappellerai toujours de cette vidéo.
BL : Dans ton sac.
LL : Dans mon sac.
Il me suit partout.