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Tous les matins, Rata et moi avons un rituel du petit-déjeuner.
Un café et un joint matinal pour bien commencer la journée.
Et tous les matins, on répète la même phrase.
Quel bon petit-déj' !
Il manque plus qu'une meuf qui me la suce.
Et tous les matins, Rata a une idée révolutionnaire.
Une invention parfaite et exclusive qui dure d'habitude... le temps du café.
Une websérie ! Une série internet, sur des jeunes comme nous.
Un groupe de flamenco fusion !
Un sport pour les gosses obèses ! On pourrait l'appeler...
Bigfoot.
Un tampax métallique, genre aspirateur pour le "j'peux pas, j'ai mes règles".
Beau p'*** cul, hein ?
On pourrait être des super héros ! Mais tu serais Robin.
Un robot rouleur de joints, qui te les roulerait tout seul !
Mais ce matin-là, il me fit penser à autre chose pour améliorer ma vie.
On pourrait former une équipe de foot à 7.
Les championnats de quartier commencent.
C'est moche de le dire mais j'suis fort.
J'allais jouer à Cádiz
mais je gagnais plus à Calavera, j'suis resté.
J'ai réalisé que c'était le moment d'avoir une vie saine.
Je ne faisais pas de sport depuis le lycée.
Je devais penser à ma santé, pour la première fois.
- Comme Finidi ! - Ça me paraît mortel.
Sérieux ?
- En plus on a un entraîneur. - Qui ?
CHAPITRE 2X04 : CHIENNE DE VIE SAINE
Kaki ?! Sérieusement ? CHAPITRE 2X04 : CHIENNE DE VIE SAINE
Il est fort, cet enfoiré.
- Il fait des passes de dingue. - Et il court super vite, mec.
Avec son vélo, et ...
- Kaki, ça déchire, ça. - Fermez vos gueules, suce-boules.
J'suis d'la vieille école, moi.
J'ai joué sur du sable brûlant pieds nus avec un Mikasa mouillé.
C'est comme ça qu'j'ai appris.
Lève-toi, pédale !
Où sont tes couilles, dans le frigo de ta mère ?
Lève-toi et attaque, comme un sanglier rageux !
- Fils de pute ! - Maintenant, petit,
tu es un vrai porc sauvage.
Kaki, enfoiré, tu dis rien depuis 20 minutes.
C'te pause dramatique ! T'as bousillé Postilla.
- J'ai eu l'temps de rouler 2 joints. - Excusez-moi, j'ai eu un falblack.
Bon, il vous manque 2 joueurs. Football à 7, c'est à 7.
On va chercher les balaises du quartier ?
J'peux pas, mec, je vais chez le dentiste.
J'y vais, j'vais être en retard.
***, à 6h 00 au champ derrière chez moi.
Et sois pas en retard ou j'te sanctionne !
Putain d'extracommunautaires...
Première étape : arranger ma dentition.
Mon dernier rendez-vous c'était pour une dent de lait.
Jésus Blanco ?
Ça faisait tellement longtemps que je m'étais habitué à la douleur.
Il existe deux types de médecins : celui qui relativise les choses...
Bon, c'est moyen, tout ça.
On a 4 extractions, 7 plombages et 3 endodonties.
Mais en un clin d'oeil c'est fait et tu seras comme neuf.
Et celui qui m'a reçu.
Putain, quelle catastrophe !
On dirait la bouche d'un *** de 60 ans accro au crack.
Ne regardez pas !
Putain, petit, j'hallucine ! C'est dégueulasse !
Faites-vous de l'air. J'ai vu le Maroc,
des gens qui mâchaient de la coke, des drogués, mais ça !
J'ai jamais vu ça de ma vie !
Et ça fait 30 ans que je bosse ! Tu devrais avoir honte, putain !
Rajouteur, enfoiré.
Je me demande ce qui arriverait s'il voyait celle de Postilla ou Mateo.
Sortez d'ici, vite ! Allez, courez ! Évacuez le bâtiment, bordel !
Deuxième étape : faire du sport.
Malheureusement, le foot, ça n'a jamais vraiment été mon truc.
Je loupais les buts sans gardien, j'étais le maladroit
auquel on ne faisait pas de passe et que l'on ne voulait pas dans l'équipe.
Jésus.
Mais mec !
J'suis super rapide et j'ai 15 ans de plus que vous !
- Kaki ! Écoute... - Y a pas de "Kaki".
- Appelle-moi Mister. - Sérieux ?
- Sérieux. - Bon, bah, Mister.
Tu sais que ce quartier c'est les favelas de Séville, non ?
C'est ici qu'on forme les footballeurs beaux gosses.
J'te présente
le Banderilleros Football Club.
Bon, on a Juan le Sparte, élevé parmi les moines tibétains.
Il mélange parfaitement le football et le kung-fu.
Le Cani. Enfin, Piruco.
Si y a pas de contrôle de dopage, c'est notre homme.
Muerto.
Il boîte, mais il fait la boitinha et ça, c'est imparable.
Et nous 4, on est 7.
Tu sais c'que cette équipe va s'manger ?
Le monde.
Des bites !
- Cette bite ! - Putain, il dessine bien !
Il est très détaillé.
Ça nique tout.
Ouais.
J'aime le détail, les ombres.
Mais bref, vous avez d'la chance que j'aie mes aprèm' de libres,
parce que vous êtes des merdes, des grosses merdes.
Des merdes ? Mâte-moi ça, le contrôle de Zidane. Passe, Juan !
C'était fait exprès, hein.
J'm'en doutais, Zurdo. Tu s'ras gardien de but, ma couille.
- Fais gaffe aux poteaux en fer. - Renvoie !
La putain d'sa mère...
J'veux ce junkie de merde dans mon équipe.
Mais qu'il se ***. Messieurs,
on arrête les conneries et on commence l'entraînement.
Dix tours de terrain. J'vais faire de vous la deam tream.
On a commencé l'entraînement, tous ensemble.
Une équipe psychologiquement prête et préparée à être brillante.
Une équipe dans laquelle, à nous tous,
il y avait un poumon et demi.
Et après 18 mètres d'échauffement, j'ai pensé à une nouvelle étape.
Troisième étape: arrêter de fumer. Du tabac, bien sûr.
De toutes façons, dans quelques années,
si la loi ne change pas,
fumer sera un délit aussi grave que le terrorisme.
Pas de pitié.
Fils de pute. Ta sanction sera la mort !
Un terrible doute inonde mon âme
et mon esprit ne trouve point de réconfort.
Zurdo, pourquoi t'as pas mis un de tes maillots de foot ?
Et ton cousin, il est où ? Pourquoi il est pas venu ?
Il y connaît rien au foot, il est resté à la maison.
Vindedious !
Arrêtez vos conneries, là ! Cha m'fait pas rire du tout !
Bonjour.
Bonjour, monsieur.
Cha va ? Mi, j'm'appelle Antonio Manuel. Mais parfois...
parfois, min cousin Raul, il m'appelle "la Brute"...
Messieurs, la récréation est finie.
Bon, je sais que c'est dur, mais même avec de la merde,
on peut faire de jolies figurines.
Vous devez être des p'*** sangliers !
- Des p'*** sangliers furieux ! - Des p'*** sangliers ?!
Junkie, tu sais pas courir, bordel ?!
- Goal de la main ! - Putain, pas les mains !
Allez, allez !
Voilà, frappe fort !
Arrête-le !
Pourquoi t'as des coudes, Postilla ?!
Bon, messieurs, ça s'améliore tout ça.
Juste 2 ou 3 trucs :
Zurdo, apprends à faire tes putain de lacets
et jette-toi au sol, t'as fait ça toute ta vie.
Sparte,
tu t'prends pour Chuck Norris ?
Muerto, essaye pas de remonter !
De cage en cage, tu prends 10 minutes !
Postilla, quand tu sens qu'tu vas vomir
va derrière la ligne, putain. Et loin du banc de touche !
Rata, toi, t'es un parasite. Mais un bon, hein !
Au hippie et au Cani, j'ai rien à leur dire.
C'est marqué sur leur gueule.
Et toi, camarade,
tu restes sur le banc, à mes côtés.
Vous avez encore du boulot.
- Mais quand on sera prêts... - Demain on a match.
J'espère qu'on joue contre les scouts.
Allez, 10 tours du stade et tout l'monde chez soi.
Allez, dix tours, bande de feignasses !
N'oubliez pas les tee-shirts noirs pour demain, hein !
Des coups d'bâton qu'ils méritent, comme les poulets, tiens.
Quatrième étape : améliorer mon image.
Avoir l'air d'un mec sérieux, un travailleur sur qui compter,
un fiancé présentable pour ta mère, un citoyen qui n'a rien de louche, un...
un...
Une minute...
Ça, c'était trop. Je n'étais pas prêt.
Allez, super équipe ! But ! Magnifique, ma gueule.
Allez, mon pote, frappe fort !
But !
Allez !
Ça va, mon pote ?
- T'aurais pas un euro pour moi ? - C'est ça, ouais.
- Allez, pour une bière fraîche ! - Lâche-moi, s'te plaît.
Jette-toi dessus, pédale !
- Salut, Kaki. - Ça va, *** ?
T'enflamme pas encore. Assieds-toi.
C'est les scouts, non ?
Allez, les garçons !
On y va ! Courage, allez !
J'sais pas si on peut parler de chance.
Wesh, ma couille ! Fais une passe, mon pote !
Les garçons, comme d'habitude : on joue fair-play et on reste rangés.
Et comme je dis toujours, l'important n'est pas de gagner
mais de s'éclater ! Alors, hop ! Allons-y, on s'amuse !
Messieurs, l'heure est venue.
C'que vous faites, j'm'en fous : patates, coups de pied, bourrades,
pichenettes, c'qu'il faut, mais faut gagner, hein !
Allez gagner ! C'est parti !
- Bonne chance ! - Qu'est-c'tu fous, pédale ?
À ton banc, allez ! Va tuer des ours avec un canif.
Va faire des colliers de pâtes ! Pas d'pitié pour l'ennemi.
Postilla, bouge-toi !
Allez, allez !
But !
Zurdo !
But ! Comme c'est joli ! Super !
Qu'il est mignon !
À la cheville !
But !
Merci !
- Tous sur un ! - Rata, le coton de tige, là !
Quoi ?
- Il m'a fait un croche-pied. - Qu'est-c'tu baves, fils de pute ?!
Comment j'aurais fait ça, j'suis en fauteuil roulant ?!
T'as quoi dans l'crâne ?! Bordel de merde...
J'aimerais bien qu'ça vous arrive, un jour.
- Ouais, fils de pute, enfoirés ! - Pardonnez-le.
Rafa, fais pas chier, hein.
Attention, on ne peut pas perdre, Dieu nous regarde, allez !
Allez, tous sur un !
Penalty ! Il l'a fait tomber.
- Eh, toi, sors, allez. - Mais il peut pas !
Qu'est-c'que tu racontes ?!
J'vais t'défoncer, wesh !
Mets-lui un coup d'boule, suce-bite !
***, j'crois qu'ton heure est venue.
Quoi ?
Postilla s'est endormi sur le terrain !
Moi, je crois en toi.
- Tu mens. - Ouais.
Mais bon, va et pète un péroné, un tibia, j'sais pas, moi.
J'ai pas peur, les mecs ! Il a jamais réussi un penalty !
Cousin, j'vais pas te mettre un, ni deux, ni trois mais trois buts.
Dans ta gueule !
Parfois, les planètes se font capricieuses
et il arrive des choses que les sodomites appellent "miracle".
*** !
D'la beuh gratis !
ON EST AVEC FORME
Eh ! On n'a joué que 20 minutes de la première mi-temps !
Ces hippies...
Le but pour l'honneur, c'est aussi important qu'un hat trick.
***, allez-y, je vais chez ma soeur.
Elle a un nouveau mec, il va passer l'examen, ce fils de pute.
- Il baise ta soeur ? - Ta gueule, enfoiré.
Allez, bonne chance. Mets ton maillot à l'endroit.
À plus, Pichichi !
Vous fêtez quoi, alors, si vous avez perdu, bordel ?
- Vous êtes à l'ouest. - Pour apprendre il faut perdre.
Voilà, tais-toi et sers, c'est sur le compte de Kaki.
Les mecs, écoutez, s'il vous plaît !
J'suis très fier de nous, j'vous ai amené une surprise.
Elle déchire, non ?
Bon, pour l'année prochaine.
Mais non, à l'entraînement ! On va s'la raconter grave !
Ouais, donne-moi ça !
Maintenant on s'entraîne, on va gagner tous les matchs.
- On embrassera cet écusson ! - Ouais !
Collina, une autre tournée !
Vous avez vu ce but de la tête ?!
Dédicasse !
Ce fut la dernière fois que l'on toucha un ballon
mais aujourd'hui, on parle encore de ce match.
Comme dirait Muerto, une bonne chose de faite.
Une grande soirée. Pas loin de là, Zurdo passait une soirée différente.
Le début de quelque chose.
J'suis employé de rayon.
C'est pas dans le quartier mais ça s'passe super bien.
C'est un bon gamin, mon petit. Tu peux me croire, j'le connais.
- Pas vrai, Raul ? - Oui.
Je suis ravi de savoir que ma puce a un frère aussi responsable.
Et moi donc !
Raul, je pense qu'on va bien s'entendre.
J'espère, chéri !
SOUS-TITRES : Juliette Mora juliettemora@hotmail.fr