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Je regarde dans le lointain
jusqu'aux confins du monde,
et avant même la tombée du jour, déjà, c'est la fin.
D'abord, c'est le temps qui croule, puis la terre.
Les nuages filent très vite...
puis la terre bouillonne : c'est le signe.
C'est le commencement de la fin.
Les bords du monde croulent.
Tout se met à crouler...
s'écroule et tombe, croule et croule.
Du regard, je pénètre cet écroulement.
Je sens un remous.
Ça m'aspire, ça m'attire vers le fond.
À mon tour, je croule.
Je croule, je croule, j'ai le vertige à force de crouler.
Maintenant,je fixe un point dans les eaux qui croulent.
Je cherche un point où accrocher mon regard.
Je deviens léger...
toujours plus léger.
Tout devient léger. Je prends mon envol.
De cet écroulement et de cet envol
naît un monde nouveau.
Telle l'Atlantide engloutie, la terre surgit des eaux.
Je vois une terre nouvelle.
Approchez ! Osez !
Approchez, je vous le dis !
Le géant a...
des yeux comme des roues de moulin.
Ses doigts...
sont des branches.
Et il a un rocher...
pour nez.
Le village a peur.
Le Rup dit qu'il a vu un géant.
Le temps des géants est revenu.
Le géant déracine les arbres.
Il tue nos bêtes et nous arrache les boyaux quand il nous voit.
Il nous suce le cerveau.
Dites au Rup...
qu'il n'y a pas de géant.
Et que la prochaine fois, il regarde mieux la position du soleil.
Le soleil était bas, et le géant n'était que l'ombre d'un nain.
Quand rien ne change, vous vous estimez déjà heureux.
Mais moi, je vois des flammes...
et je vois la verrerie.
Je vous dis encore ceci :
regardez les deux ponts, là-haut.
L'un va être traversé par un menteur, et l'autre, par un voleur.
Demain, tu crèveras, Ascherl.
Et je cuverai mon vin sur ton cadavre.
Patron, un autre verre pour Wudy !
Je dormirai sur ton cadavre.
C'est Hias qui a dit que je dormirai sur ton cadavre.
Et le Hias, il voit dans l'avenir.
Il faut encore qu'on couche tous les deux dans le foin.
Et il faut que ce soit moi
qui tombe le premier sur l'aire...
et puis que toi, tu tombes sur moi
parce que si tu ne tombes pas sur du mou, tu y passes.
Mühlbeck est mort...
et personne ne connaît le secret du Verre-Rubis.
Il aurait pu l'écrire !
Ça aurait été facile pour lui d'écrire...
comment on fait le Verre-Rubis.
Comme si tu avais jamais écrit un mot, toi !
Il aurait au moins pu nous le dire...
le Mühlbeck.
Mon Dieu !
C'était le deuxième verre.
Et cette merveille disparaîtrait à jamais du monde !
Qu'est-ce qui me protège désormais du déchaînement de l'univers ?
Tu n'oseras pas !
Que tu crois !
Père, avez-vous vu Adalbert ?
Pauline !
Pauline !
Tu couches encore toute nue !
Allez, habille-toi !
Le verre a une âme si fragile.
Il est immaculé.
C'est la fêlure, le péché.
Après la Chute, meurt le son.
L'avenir verra-t-il dans la disparition des fabriques,
comme nous voyons
dans les châteaux en ruine, l'inéluctable ?
Les gens disent que Hias a vu en vision
des orties envahir les verreries.
Les sureaux aspireront
à la compagnie des hommes. Voilà ce qu'on dit.
Le Verre-Rubis doit nous sauver.
Qu'on fasse abattre la maison de Mühlbeck
et qu'on cherche son secret dans toutes les fissures.
Qu'on creuse le sol de sa maison
jusqu'à trois pieds.
Il se peut que Mühlbeck ait enterré son secret.
Qu'on m'apporte le canapé vert de Paris qu'il avait offert à Anamirl.
Le désordre des astres tinte dans ma tête.
Votre chapeau.
Votre canne.
Le Maître ne désire pas son petit déjeuner maintenant.
Que Ludmilla dénoue ses cheveux.
Oui, dénoue tes cheveux.
C'est une faveur pour une servante.
Pourquoi cries-tu comme ça ?
Jésus Marie Joseph !
Père...
Gigl croit avoir trouvé le secret du Verre-Rubis.
Un jour comme celui-là, on se lève.
Non, non.
Je ne bouge pas de mon fauteuil.
C'est comme si ma colonne vertébrale s'effritait.
Votre colonne n'est pas pourrie !
Elle n'est pas pourrie !
Vous ne vous effriterez pas comme un tas de pierres.
Voilà 12 ans que vous êtes cloué dans ce fauteuil. 12 ans !
Oui.
12 ans déjà, que je vous montre vos chaussures.
12 ans déjà !
12 ans !
C'est bon.
C'est bon.
Je vous ferai porter, comme toujours !
Vous ne vous trompez pas ? C'est vraiment du Verre-Rubis ?
Oui.
C'est vraiment du Verre-Rubis ?
Ça, du Verre-Rubis !
Recommençons.
Non ! Non !
Je ne sais pas si je dois partir d'ici.
En bas, au village, rôde la folie.
Le Maître veut faire un nouveau four...
mais les compagnons ne viennent pas.
Je vois tout à coup des flammes couler dans le ruisseau.
Et le vent ramène le feu par ici.
Je vois les arbres brûler comme des allumettes.
Je vois une foule de gens gravir une colline, en courant.
En haut, ils s'arrêtent, à bout de souffle...
figés, de pierre,
les uns à côté des autres.
Toute une forêt pétrifiée.
Puis, c'est l'obscurité et le silence.
En bas, tout est sombre, détruit.
Il n'y a plus ni hommes ni maisons...
rien que des ruines.
Et puis, je vois...
en contrebas, sur la route, un homme qui court,
une branche allumée à la main, et qui crie :
"Suis-je vraiment le dernier ?"
"Suis-je vraiment le seul ?"
Adalbert !
Envoie chercher le berger Hias.
Qu'il nous révèle par ses visions le secret du Verre-Rubis.
Quand bien même il faudrait sortir Mühlbeck de sa tombe
pour que Hias lise dans son cerveau !
Étrange... une ville de verre.
Des hommes y vivent.
Comment des hommes peuvent-ils vivre dans des maisons de verre ?
Ça, c'est l'église.
Dedans, il y a des animaux.
Des animaux de toutes sortes :
lapins, poules, chevreuils...
oiseaux, vaches...
mais on ne voit personne dans cette église.
Les rues sont désertes...
Tout est couvert de neige.
Ludmilla !
Laisse ! Aujourd'hui, il y en aura encore, de la casse !
Sors de la demeure de ton maître.
Il pourrait glisser et se retrouver assis sur ta figure.
Pourquoi pleurniches-tu ?
Souillon, tu ferais mieux de prier
pour qu'on retrouve le principe du Verre-Rubis !
Il va se passer un tas de choses. Et Hias est en bas.
Il est déjà là ?
Tu savais ?
Tu n'as pas eu besoin du messager ?
Que le Maître veuille bien envoyer un chasseur pour abattre l'ours.
Les taureaux ont peur.
Nous ne pouvons rien garantir.
L'ours peut en tuer un...
et le reste du troupeau prendre la fuite.
Le Jour de l'Ours, un taureau peut courir jusqu'à Mayence !
Mühlbeck est mort.
Il a emporté son secret avec lui.
Aie la vision de l'ingrédient qui donne le Verre-Rubis.
Mühlbeck nous a lâchés.
Je ne sais pas quel est cet ingrédient.
Pour 10florins, tu le sauras.
Alors, pour mille.
Veux-tu que nos gens mangent du pain d'avoine
qui leur donne mal à la tête ?
Alors, dis-le-moi, ce secret...
que nous refassions du Verre-Rubis.
Je te ferai contremaître.
Et moi, je porterai une meule jusqu'à Trèves !
Je ne suis venu que pour le chasseur.
Je veux le Verre-Rubis.
Je veux le verre rouge, tu comprends ?
Je veux un verre qui contienne mon sang...
sinon, il s'écoulera de moi.
Le soleil me fait mal.
Le Maître ne verra plus jamais le soleil.
Les rats mordront le lobe de son oreille.
Wudy y est passé. C'est lui, le mort.
Non.
Celui qui est foutu, c'est Ascherl.
Hias l'avait prédit.
Le premier, celui du dessous...
il tombe d'abord. Et tu vois...
l'autre, il tombe sur lui, mais sur du mou.
Il s'en est sorti, le Wudy.
Allez !
Bon, on va les séparer.
Levons-leur les bras : le premier qui retombe, c'est celui du mort.
Nom de Dieu !
On ne jure pas devant un mort.
Va là-bas !
Allez, va ! Mords ! Mords !
Maintenant, on est fixé.
Ce que Hias prédit arrive toujours.
Me voilà.
Mühlbeck, ils l'ont enterré il y a 15 jours.
Notre contremaître.
Et maintenant, ils sont bien embêtés.
Hias l'avait prédit.
Tu sais aussi, pour le Verre-Rubis ?
Le Verre-Rubis...
c'est la maladie du maître.
Verre-Rubis...
Le canapé est là.
- Qu'on le monte ! - Qu'on le monte !
Montez-le !
Cette missive m'enchante.
Adalbert ! Le coupe-papier !
Lisons ces nouvelles.
Peux-tu déchiffrer cela ?
Recevoir une missive sans papier...
pleine de lettres éparses...
quel casse-tête !
Tu remontes dans ta forêt ?
Laisse. Pas la peine.
Je vois bien que je n'y retournerai pas avant les neiges.
Eh bien, je vais remettre ça dans le bahut.
Ton homme est mort.
Ils ont emporté ton canapé.
C'est là qu'il s'asseyait toujours.
Quand la nuit tombe, les gens meurent.
La journée, on a de grosses pluies.
Et malgré tout, c'est la sécheresse.
Je t'ai convié parce que tu parles si bien du Verre-Rubis.
Parle !
Je ne m'en lasserai jamais.
Le pays du Rubis...
mon pays.
Hommes et femmes...
dansent dans son éclat rouge...
et vivent par lui.
Leur sang, leur vie...
tout en eux est verre...
est rouge...
est couleur.
Ce pays...
c'est l'unique.
Tout est en lui
et tout est Rubis.
Ta prière a fait un miracle.
Depuis une heure, je sais ce que j'ai toujours ignoré.
Je peux vendre mon secret à toutes les verreries.
Casse tout ce que tu voudras.
Je ferai porter 10 hottes de Verre-Rubis sur le mont Arber.
On les déversera dans le lac, afin qu'il devienne rouge.
Adalbert, est-ce bien compris ?
Afin qu'il devienne rouge. C'est clair.
Que dès aujourd'hui, on transporte le verre !
Prenez des verres de toutes sortes dans l'entrepôt.
Autre chose :
qu'aujourd'hui même, on bourre de crin le canapé...
qu'on le rapporte à Anamirl, avec 10florins.
Et qu'on lui dise qu'envers feu Mühlbeck,
je n'ai plus de rancune.
Qu'il soit entouré d'une cohorte d'anges.
Je l'ai !
Je l'ai en moi.
Ici.
Nous tous...
J'ai envoyé chercher les compagnons-fourniers de Plötzberg.
La maîtresse va être surprise en rentrant de voyage.
Elle ne retrouvera plus rien d'aplomb.
Espèce de vieux hibou !
En descendant de calèche,
elle tombera dans la boue, car personne ne l'accueillera,
et tu seras sur un bateau, à vomir.
Et puis ?
Dis-nous si on boira une bière à l'oeil !
Oui.
Le Maître ne tourne pas rond.
Dans la verrerie, il y avait un épouvantail.
Il a envoyé 10 hommes dans la forêt, avec des hottes de verres.
Mais, pas si bêtes, ils n'ont pas jeté les verres dans le lac.
Ils les vendent en contrebande.
Ludmilla, fuis avant que le Maître n'exige trop de toi.
Ludmilla, fais-toi belle.
Le Maître désire ta compagnie.
Il faut que je trouve des musiciens.
Dans le parc à chevaux, un homme viendra s'asseoir.
Un joueur de vielle.
S'il y a une vielle, il faudra que je chante !
Toni-la-Harpe est à la taverne.
Dis-lui de venir. Il y trouvera son compte.
Voilà, Anamirl.
Tu t'assoiras de nouveau sur du moelleux.
La nuit se fait attendre.
Aujourd'hui, elle tombe lentement.
Elle se faufile dans les recoins du village.
Et les gens se blottissent en silence dans les étables, avec les bêtes.
Dans la verrerie, ils ont repris leur travail contre la peur.
Mais ils savent que ce travail est vain.
Je leur ai dit : cette nuit, la verrerie flambera.
Mais comme des somnambules, les gens marchent vers leur malheur
les yeux grands ouverts.
Et puis ?
Puis le Petit commence une guerre...
et le Grand, par-delà les mers, l'égorge.
Alors, pour 200florins, on n'a plus une miche de pain.
Bientôt arrive un seigneur impitoyable...
qui arrache aux gens leur chemise
avec leur peau.
Après la guerre, tu crois que ça va se calmer...
mais pas du tout.
Allez, bois un coup !
Ascherl...je m'ennuie de lui.
Fallait pas l'écrabouiller !
Je m'ennuie de Ascherl.
Il devrait être avec nous.
À toi d'aller le trouver.
C'est pas lui qui peut venir !
Amenez-moi Ascherl !
Amenez-moi Ascherl !
Je voudrais bien te croire, mais je te crois pas.
Comme tu veux, ça te regarde.
Je ne dis que ce que je vois. Si ça se réalise, ça...
Et puis ?
Les paysans s'habilleront comme les gens des villes.
Les gens des villes ressembleront à des singes.
Les femmes porteront des pantalons et des bottes.
Les paysans mettront des bottes cirées pour sortir le fumier.
Ils mangeront des gâteaux, et parleront politique.
Musique !
Qui va nous faire danser ?
Pour ce couple-là, je vais jouer !
Allez, encore !
Encore !
Ils se battent tous.
Dans chaque foyer, c'est la guerre.
Personne n'aimera plus personne.
Les riches et les gens bien seront assassinés !
Les mains blanches seront abattues !
Les paysans entoureront leur maison de clôtures.
De leurs fenêtres, ils tireront sur les gens des villes...
qui supplieront : "Laissez-nous labourer !"
Mais ils seront abattus.
Personne n'aimera plus personne.
Quand deux hommes seront assis sur un banc...
si l'un dit : "Pousse-toi un peu",
et que l'autre refuse de le faire,
ce sera un homme mort.
Ce sera le Temps des bancs nets.
Bientôt, le froid la saisira
et rien ne pourra plus la fêler.
C'est la pure fusion.
À quoi bon encore des fabriques ?
Que Pauline danse !
Que Pauline danse toute nue !
Monte sur la table !
L'été et l'hiver se confondront.
L'homme aura un autre visage.
Et la forêt sera râpée, comme les haillons d'un mendiant.
Les Petits redeviendront grands.
Quand les "Guerriers Rouges" viendront en sarraus rouges,
fuis le plus vite possible...
et tâche d'emporter un pain.
Si tu en as emporté trois, et en as perdu un,
ne le ramasse pas.
Si tu perds le deuxième, laisse-le aussi.
Le temps presse, et tu tiendras le coup avec un seul.
Ça ne durera pas longtemps.
La poignée de survivants
devra avoir une tête d'acier.
Les gens seront malades
mais personne ne pourra les aider.
Les survivants se grouperont
et s'appelleront "frère" et "soeur".
À poil ! Qu'on voie quelque chose !
La verrerie brûle ! Au feu ! La verrerie brûle !
De l'eau ! De l'eau !
La verrerie brûle
La verrerie brûle
Voyez comme elle brûle
Si ça brûle,
il faut que j'y aille.
Où sont mes chaussures ?
Où sont mes chaussures ?
Mes chaussures...
Douze ans sans un seul incendie...
Douze ans !
Et je n'ai pas mes chaussures !
Je n'ai pas mes chaussures !
Les gens s'installent comme s'ils ne voulaient plus quitter ce monde.
Pourtant, en une nuit, c'est le Grand Chambardement du monde.
Au matin, apparaît un grand oiseau
qui fiente dans la mer.
Les vagues se dressent, la mer bouillonne.
La terre tremble et une grande île sombre de moitié.
La grande ville à la tour de fer est en flammes.
Mais le feu a été mis par ses propres habitants
et la ville sera rasée.
En Italie, les prélats seront assassinés
et les églises s'effondreront.
Le Pape sera mis en prison.
Dans sa fuite, il consacrera une chèvre, évêque.
C'est la famine.
Les trois jours de ténèbres s'approchent à grands pas.
Là où tombera la boîte noire,
on verra des cendres vertes et jaunes.
Le climat changera.
Chez nous, on cultivera la vigne...
et un fruit que je ne connais pas.
Ludmilla !
Ludmilla est morte dans le bureau du Maître.
Et Toni-la-Harpe joue pour elle chanson sur chanson.
Reste là !
Voilà celui qui nous a apporté le malheur !
Je n'ai fait que le prédire.
Satan est en lui ! Il a le mauvais oeil !
En prison !
Je ne vois plus rien.
Il fait si noir.
Je veux voir !
Il me faut la forêt.
Je veux retourner dans ma forêt.
Je veux revoir ma forêt.
Et tu ne veux voir aucun homme ?
Tu me plais.
Tu as un coeur de verre.
Et maintenant, un rôti d'ours !
La nuit, un homme regarde par-delà la forêt : pas de lumière.
Si, dans la pénombre, il devine un genévrier,
il court à lui, pour voir si ce ne serait pas un homme.
Il en reste si peu.
Dans la forêt, les coqs chantent, mais les gens sont morts.
Je revois une chose.
La revoilà :
un cocher s'arrête et descend de calèche.
Du manche de son fouet, il frappe le sol et dit :
"Jadis, il y avait ici la ville de Straubing."
Maintenant, je revois l'île aux rochers.
Je la vois maintenant très distinctement.
L'île aux rochers est tout là-bas, au large,
à côté d'une autre, plus petite.
Toutes deux sont aux confins du monde habité.
Sur l'une,
depuis plusieurs siècles vivent quelques hommes oubliés.
Et comme ils vivent aux confins du monde habité,
ils ne savent pas encore que la terre est ronde.
Ils pensent toujours
que la terre est plate
et que l'océan prend fin tout là-bas, dans un gouffre béant.
Je vois un homme sur la falaise.
Depuis des années, debout, seul, il fixe la mer.
Jour après jour...
il est là, au même endroit.
Il est le premier à douter.
Quelques années plus ***,
trois autres hommes se joignent à lui.
Pendant des années, ensemble, ils fixent la mer.
Et puis,
un jour, ils décident de tenter l'ultime :
voir si les confins du monde débouchent bien sur un gouffre.
Pour leur départ, des musiciens sont venus.
Ils prennent la mer.
C'est pathétique et insensé.
Leur barque est beaucoup trop petite.
Il se pourrait qu'ils aient vu une lueur d'espoir
dans ce vol d'oiseaux qui les a accompagnés si avant dans la mer.
Adaptation : Anne et Georges DUTTER
Sous-titrage : Georges