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Pourquoi l’auteur de l’attaque de Marseille n’a pas été expulsé
Placé en garde à vue pour un vol à Lyon, vendredi, ce Tunisien en situation irrégulière aurait dû faire l’objet d’une procédure de reconduite à la frontière. Mais le centre de rétention administrative local était saturé.
Et la personne, en préfecture, chargée de signer lobligation de quitter le territoire était absente. L’homme qui, dimanche après-midi, a tué deux jeunes femmes à coups de couteau à la gare Saint-Charles de Marseille (Bouches-du-Rhône), était en situation irrégulière.
La veille, il se trouvait encore en garde à vue à Lyon (Rhône), sa reconduite à la frontière étant alors envisagée par la police.
Mais cette expulsion n’a pas eu lieu, faute de place dans le centre de rétention administrative, selon une source proche du dossier.
Tout commence vendredi à 18h45 à Lyon, à l’occasion du vol d’une veste bleue d’une valeur de 39 euros au magasin C&A à la Part-Dieu.
Interpellé par des agents de sécurité dans les couloirs du centre-commercial, le voleur présumé est alors remis aux policiers. Placé en garde à vue, celui-ci présente un passeport tunisien, a priori authentique, au nom de Ahmed H., 29 ans.
Il se dit SDF vivant dans le IIIe arrondissement de Lyon, et par ailleurs consommateur de drogues dures.
Un centre de rétention bondé, un permanent absent Parallèlement à l’affaire de vol, finalement classée, une procédure d’expulsion aurait bien été envisagée, la Police aux frontières (PAF) étant même sollicitée pour cela.
Le suspect était en effet connu pour sept délits, dont des vols et deux infractions à la législation sur les étrangers en 2005 et 2006.
Selon une source proche du dossier, la préfecture du Rhône a indiqué aux services de police que le Centre de rétention administrative (CRA) de Lyon Saint-Exupéry était bondé.
Or il s’agit d’un passage obligé dans une procédure de reconduite à la frontière, un processus très codifié.
Par ailleurs, et selon plusieurs sources, la person ne de permanence à la préfecture de Lyon, susceptible de signer lobligation de quitter le territoire (OQTF), était absente ce samedi.
L’homme est finalement remis en liberté samedi vers 15 heures. Le lendemain, il se rend en train à Marseille.
A 13h45 précises, sur le parvis de la gare, il passe à l’action avec un couteau en criant « Allahou akbar ».