Tip:
Highlight text to annotate it
X
Les enfants, le jour de votre mariage est
censé être le plus beau de votre vie.
C'est le dénouement parfait
à une histoire d'amour parfaite.
Mon mariage, du moins mon premier,
ne s'est pas très bien passé.
C'est drôle, quand j'y repense.
J'étais sûr que Stella était la bonne.
Et quand elle m'a quitté,
ça m'a brisé le cœur.
Mais vous m'avez aidé à m'en remettre.
Maintenant, la douleur est partie,
et tout ça m'a rendu plus fort.
Vous savez,
je pense rarement à elle, à présent.
Le temps guérit les douleurs, je suppose.
Ted, le mariage était hier.
Ça ne fait que 24 heures.
Je sais. Et je passe déjà à autre chose.
Un nouveau chapitre de ma vie
vient de débuter, et on va célébrer ça.
En ce moment, il nous faut deux choses :
"Kool" et le "Gang".
C'est l'heure du juke-box !
En voyant ce jeune homme
se rendre au juke-box en se déhanchant,
je me dis :
"Stella a peut-être pris la bonne décision."
- Ça fait mal.
- Comment peut-il danser ?
Il devrait être en train de démolir
l'auto de Stella à coups de masse.
Simple hypothèse :
Ted ne fait pas semblant d'être heureux,
il est vraiment heureux.
Il n'a jamais vraiment voulu se marier.
Ted vient d'éviter un train,
comme les gamins dans Compte sur moi.
Enfin, je ne parle pas du premier,
mais des autres.
Non, il va mal.
Salut !
Vraiment mal.
Et on doit lui apporter notre soutien.
Mais même si mes amis voulaient
m'apporter leur soutien,
selon toute apparence, j'allais bien.
- Salut, mon vieux.
- On ne te dérange pas ?
Écoutez, je vais bien.
- Hé ! Veux-tu qu'on se lance la balle ?
- Je vais bien.
- Salut, petit.
- Barney, je vais bien.
Ce n'est pas nécessaire.
C'est même bizarre.
- Sans vouloir vous offenser, mesdames.
- J'ignorais que tu étais là.
Mesdames, à la cage d'escalier !
Finalement, après deux semaines,
d'inévitables émotions ont surgi.
- Alors, on soupe au resto ?
- Ferme-la.
Désolée.
Mais Ted, tu as subi un traumatisme,
et on essaie d'être là pour toi,
sauf que tu refuses notre soutien,
et ça nous enrage,
espèce d'égoïste. Désolée.
On craint que tu refoules tes sentiments
vis-à-vis de Stella.
Te rappelles-tu quand Lily m'a quitté
et que je gardais ma peine pour moi ?
Elle me manque tellement.
Oui, tu étais un roc.
Ça aurait dû être bien pire.
J'aurais dû être en colère.
J'aurais dû suivre ton conseil
et brûler ses affaires.
Génial. Merci, Ted.
Mais je ne l'ai pas fait,
et c'est pourquoi ce fut si pénible.
Ted, je veux que tu exploses.
Que tu deviennes rouge de colère. Prêt ?
Vas-y !
- Je vais bien.
- Non.
Laissez-le tranquille. Il est heureux.
Écoutez, si Ted était marié,
il serait marié, il vivrait au New Jersey
et il serait marié.
Il va bien. Bon, allons manger.
On va chez Flat Michael's ?
C'est au coin
de la 44e et de Lex. Impossible.
- Pourquoi ?
- Trop près du gym de Stella.
Je risque de la croiser. Allons ailleurs.
D'accord. Hurley's ?
C'est entre la clinique de Stella
et son nettoyeur. Non, merci.
Meatloaf Charlie's, alors ?
C'est tout près
du coiffeur de la mère de Stella.
Alors, y a-t-il un restaurant
à Manhattan où on peut aller ?
Bien sûr. Regardez ça.
- C'est quoi ?
- Une carte que je me suis faite.
Un guide des endroits à New York
où on peut tomber sur Stella Zinman.
Rouge, c'est une zone à éviter.
Blanc, ça va. Bleu, on nage en eau trouble.
- C'est ridicule.
- C'est vrai que de l'eau, c'est bleu.
Tu ne peux pas vivre ainsi.
Elle te quitte devant l'autel,
et c'est toi qui l'évites ?
Oui, je l'évite.
Pourquoi pas ? C'est ce qu'on fait.
Qui c'est, "on" ? Les lâches ?
Non, les gens du grand État de l'Ohio.
Quand la vie nous fait souffrir,
on pousse notre douleur au fond de nous.
Et si elle refait surface,
on pousse d'autre douleur par-dessus.
Pourquoi faire face
à quelque chose qu'on peut éviter ?
Je n'ai qu'à ne plus jamais revoir Stella
et je vivrai une vie heureuse.
Qui veut manger ?
Quelqu'un m'a parlé
d'un bar à tapas dans la zone blanche.
Super. Allons-y.
- Êtes-vous prêts à commander ?
- Pas encore.
Pourrait-on avoir des amandes ?
Bien sûr.
Bon choix, Lily.
C'est chouette, comme endroit.
- Qui t'en a parlé ?
- Je ne m'en souviens plus.
- Quoi ?
- Ça vient de me revenir.
Mon Dieu. Mon Dieu. Reste calme.
On va régler ça. Faites comme moi.
- Ce n'est pas vrai.
- Il est sérieux ?
Je n'irai pas sous cette table.
Sous cette table-là, par contre...
Elle se retourne.
Réfléchis, réfléchis, réfléchis.
Restez ici. Je vais jeter un coup d'œil.
Marshall, va jeter un coup d'œil.
- Aurez-vous besoin d'ustensiles ?
- Non, je vais manger chez moi.
Elle passe une commande à emporter.
Elle a l'air heureuse ?
Elle a dit un truc sur moi ?
Ça m'est égal. Où sont les amandes ?
Oui, où sont les noix de Ted ?
Dans l'étau du garage de Stella, peut-être ?
Va lui crier après.
Tu viens peut-être de l'Ohio,
mais tu vis à New York.
On ne refoule pas nos sentiments, ici.
On les crache au visage de l'autre !
Lâche-moi un peu, Lily.
Tu ferais la même chose, à ma place.
C'est complètement faux.
Jamais je ne me cacherais sous une table
pour éviter quelqu'un.
Personne, vraiment ? Pas même Gasser ?
- Comment oses-tu prononcer son nom ?
- Qui c'est, Gasser ?
La dernière personne au monde
que je voudrais voir franchir cette porte.
Michael Sasser.
Je suis allée au secondaire avec lui.
Michael s'assoyait à côté de moi
en biologie en secondaire un.
Il était plutôt vu
comme un perdant au primaire,
mais l'été avant le secondaire trois,
il a grandi de 30 cm
et s'est joint à l'équipe de baseball.
Il était vraiment sur le point
de devenir populaire.
Jusqu'à ce qu'un jour...
Lily, on a tous déjà vécu ça.
Quand ça nous arrive, ce n'est pas joli.
Qu'as-tu fait ?
D'après toi ? On était en secondaire trois.
Il n'y avait qu'une chose à faire.
Mon Dieu, Sasser. Tu as pété ?
- Ce n'était pas moi. C'était elle.
- C'est ça, joue la comédie.
On devrait plutôt t'appeler "Gasser".
- Gasser ! Gasser ! Gasser !
- Gasser ! Gasser ! Gasser !
- Non.
- Gasser ! Gasser ! Gasser ! Gasser !
Je suis dans l'équipe de baseball.
Je suis populaire.
Gasser ! Gasser !
Le surnom est resté.
Il s'est tellement fait harceler
qu'il a dû changer d'école.
- Les enfants sont super.
- Je me suis toujours sentie coupable.
Mais si Gasser... Michael entrait ici,
même si ce serait dur,
j'irais parler à Gasser... Michael
et je me réconcilierais avec lui.
Assainir le climat, si je puis dire. Oh là là !
Des blagues comme ça,
je n'en ai pas souvent. De rien, les amis.
- Ça va, là-dessous ?
- Oui.
On aimerait manger sous la table.
- Quoi ?
- Voici vos amandes.
Merci.
- Quel est le plat du jour ?
- Ted, c'est ridicule.
Ted, je suis quelqu'un qui...
Disons-le franchement :
il y a bien des gens que je ne veux pas voir,
surtout des filles avec qui j'ai couché.
Mais si l'une d'elles entrait ici,
je me lèverais
et je la regarderais droit dans les yeux.
Peut-être pour la toute première fois.
Vraiment ? Tu n'éviterais personne ?
- Pas même, disons, Becca DeLucci ?
- Espèce de salaud.
- Qui est Becca DeLucci ?
- Pourriez-vous nous laisser ?
Alors, qui est Becca DeLucci ?
Une fille qui vit dans le nord de l'État.
Je lui rendais visite de temps à autre.
Où exactement, Barney ?
Au pénitencier fédéral Bedford Hills.
Oui, il s'agissait de visites conjugales.
- Non. Pas possible. Vraiment ?
- Vraiment.
Avec Becca, j'avais la relation idéale.
Légalement, elle avait le droit de m'appeler
juste une fois par semaine.
Des gardiens armés l'empêchaient
de devenir trop collante.
Et je n'ai jamais eu à lui payer le souper.
Non, c'est faux. Je payais mes impôts.
C'est donc dire
qu'on lui a tous payé le souper. Merci.
En tout cas,
à ma dernière visite, j'ai tout gâché.
Je sais que c'est dur, bébé,
mais moi aussi, je suis en prison.
Je suis dans la prison de mon cœur.
Alors, la chambre est prête ?
Est-ce qu'on peut... Tic, tac.
Barney, c'est grâce à toi
si j'arrive à tenir le coup.
C'est pour ça que je suis là, bébé.
Je suis ton roc.
Je... Mon Dieu. Bonjour, étrangère.
Salut. Barney Stinson, avocat. Je te fais
sortir et je t'emmène au septième ciel.
Oh ! que non !
Maintenant, Becca m'écrit
dans ses lettres :
"Je vais te faire la peau
dès que je sortirai d'ici.
"Je vais accrocher tes yeux
à mon rétroviseur."
Ah ! Les femmes.
Tu vois ? Tu as peur de Becca.
Lily a peur de Gasser.
On reste sous la table.
- Plus besoin. Stella est partie.
- Oh ! Mon Dieu.
Voilà, c'est fini.
C'est ainsi qu'on fait les choses en Ohio.
Un problème a surgi.
On l'a évité. Il est parti.
- On peut enfin manger en paix.
- La revoilà.
Ted, on pense tous que tu devrais...
Où est Barney ?
Ted, on pense tous
que tu devrais aller lui parler.
- Pas moi.
- Quoi ?
Si la dernière personne
que je veux voir arrivait,
je ne lui dirais pas un mot.
- Vraiment ?
- Et qui est-ce ?
Mon père.
Hé ! L'autre table est super !
- De quoi parlez-vous ?
- Du père de Robin.
Je ne lui ai pas parlé en trois ans,
- et ça va rester ainsi.
- Pourquoi ?
Tout a commencé à ma naissance.
Donne-moi mon fils, maintenant.
Oh non !
Oh non !
Il voulait un fils.
Il a eu une fille, mais ça n'a rien changé.
Comment ça ?
Mon nom complet,
c'est Robin Charles Scherbatsky, Jr.
Et le pire est à venir.
Quand j'avais huit ans,
il m'a emmenée à la chasse.
- Je ne veux pas tuer de cerf.
- Ne sois pas ridicule, R.J.
- C'est le plus noble des passe-temps.
- Mais ils sont mignons.
Tu as dit la même chose des lapins.
Ils étaient délicieux, tu te rappelles ?
- Quand mon corps s'est développé...
- Une seconde.
Désolé. Continue.
Ce fut de plus en plus dur pour lui
de prétendre que j'étais un gars.
Le pire événement est survenu
à mes 14 ans.
Mon équipe de hockey avait gagné
le tournoi de Squamish,
et tout le monde était venu
célébrer chez moi.
Les gars,
vous avez été formidables sur la glace.
Formidables. Allez dehors.
J'apporterai des boissons gazeuses
et des bretzels américains.
Dire que tu as raté
un filet désert, empotée.
- C'est toi, l'empoté.
- Non, c'est toi.
Qu'est-ce que vous faites ?
Vous êtes des coéquipiers,
des joueurs de hockey.
Les coéquipiers ne s'embrassent pas !
Ni les joueurs de hockey !
Mon Dieu.
Je n'ai pas de fils.
Ma pauvre.
Tu as dû grandir au Canada,
alors que les États-Unis étaient juste là.
Dommage pour ton père, Robin,
mais félicitations pour le match.
Et Kyle et moi,
on ne faisait rien de sérieux.
- On s'est juste rendus à la ligne bleue.
- Quoi ?
Oui. Quand on est jeunes,
on parle de tout en termes de hockey.
Ligne bleue, s'embrasser.
Ligne rouge, se dévêtir.
Et "être dans l'enclave",
ça se passe d'explications.
Après ça, ma relation
avec mon père s'est détériorée.
J'ai emménagé chez ma mère,
j'ai eu les cheveux longs
et je suis devenue une chanteuse pop
canadienne. Des trucs d'ado normale, quoi.
Tu ne crois pas
que tu te sentirais mieux si tu lui parlais ?
Non, justement. Ça ne réglerait rien.
C'est du passé. C'est fini.
Que pourrais-je bien lui dire ?
"J'aurais préféré
être élevée comme une fille ?
"J'aurais préféré
que tu ne m'aies pas appris à chasser,
"à pêcher, à fumer le cigare
et à boire du scotch
"parce que les filles ne font pas ça.
"Et si je lance comme une fille, papa,
"c'est parce que je suis une fille."
Ça faisait longtemps
qu'il fallait que ça sorte, hein ?
Oui.
Ça t'a vraiment fait de la peine.
Oui.
- C'est triste.
- Désolée.
C'est torride.
Puis, j'ai réalisé...
que tous mes amis étaient hantés,
mais qu'il y avait une différence
entre mon fantôme et les leurs.
Pour moi, il n'était pas trop ***.
- Je vais lui parler.
- D'accord, vieux.
- Elle est partie. Je vais la rattraper.
- Vite, vite.
La voici ! Taxi !
Je la vois. Deuxième taxi à droite.
Suivez-la, d'accord ?
Enfin, tu le vas le faire. Tu vas l'affronter.
- Oui, je vais l'affronter.
- Oui.
- C'est excitant.
- Vraiment.
Que vas-tu lui dire ?
Je vais dire : "Stella,
je suis désolé que ça n'ait pas marché."
- Non !
- Oui.
On va discuter comme des adultes.
Elle me dira sa version de l'histoire,
et je vais l'écouter.
On aurait dû faire ça plus souvent.
Pouvez-vous foncer dans un lampadaire ?
Bouclez tous votre ceinture, sauf Ted.
Ted. Il faut que tu te fâches.
Allez. Creuse au fond de toi.
L'important, ce n'est pas
que j'agite les bras,
que je tape du pied et que je me fâche.
L'important, c'est qu'enfin,
Stella et moi communiquions.
- Manifestement...
- Elle détestait La Guerre des étoiles.
Elle t'a menti.
Cherche au fond de toi, Ted.
Tu sais que c'est la vérité.
- Ça ne regarde qu'elle.
- Allez, Ted. Elle t'a quitté devant l'autel.
- Je ne comprends pas !
- Pour l'amour de tout ce qui est sacré...
Attendez, attendez !
Où va-t-elle ?
Pour le Lincoln Tunnel, il fallait tourner.
Pourquoi acheter des mets à emporter
et les rapporter au New Jersey ?
- Elle va peut-être à sa clinique.
- Non.
Le serveur lui a offert des ustensiles,
et elle a dit :
"Non, je vais manger chez moi."
Mais si elle va chez elle,
pourquoi continuons-nous...
Oh ! Mon Dieu.
Tony vit au centre-ville.
Chez elle, c'est chez Tony.
Elle allait me faire m'installer
au New Jersey,
et voilà qu'elle emménage
en ville chez Tony ?
- Bon sang de merde !
- Enfin ! Enfin, vieux !
- Je suis tellement en colère !
- Je sais, et j'adore ça !
Ouais ! C'est formidable !
Monsieur, nous serons heureux
de vous dédommager pour cette manivelle.
- J'adore quand Ted se fâche !
- Moi aussi !
- Défoule-toi, vieux. Défoule-toi.
- Elle s'arrête.
- Je vais lui montrer, moi !
- Oui, Ted.
- Sors tes griffes, vieux !
- Exorcise tes démons !
J'ai la jambe engourdie !
- Attends, attends.
- Lily, que fais-tu ?
Non, ça va. Attendez.
Ted, c'est bien que tu sois en colère...
- En effet.
- Oui.
... et que tu voies enfin les choses en face,
mais c'est ta seule occasion.
Prends le temps
de réfléchir à ce que tu vas dire.
Je sais exactement
ce que je vais dire. Oui.
Tu as choisi la mauvaise personne.
Ted.
Tu as choisi la mauvaise personne.
Tu as fait un très, très, très mauvais choix.
À quoi tu pensais ? Ce gars-là ? Vraiment ?
N'as-tu donc rien appris
au cours des huit dernières années ?
Tu vas le regretter. Tu le sais, non ?
Tu vas le regretter
et tu ne peux plus rien y faire,
car c'est trop ***.
Il ne te reste plus qu'à monter
et à commencer ta vie nulle et décevante
qui ne sera jamais aussi heureuse
que la vie que tu aurais eue avec moi.
Adieu.
- Ted, attends.
- Écoute, Stella.
Je ne suis pas venu te reconquérir.
Je suis venu parce que j'ai besoin
de savoir que tu es consciente
- d'avoir fait la pire erreur de ta vie.
- Je sais.
Bien.
Voilà ce que je vais dire.
- Quel sang-froid !
- Oui, c'est bien.
Va lui dire ça.
Merci.
Donc, je suis sorti du taxi,
prêt à lui dire tout ça,
prêt à exploser, quand soudain...
- Maman !
- Salut.
- Salut, chérie.
- Moi d'abord.
Et ma rage est partie.
Et ce fut tout.
À ce moment, je n'étais plus fâché.
Je voyais bien que Stella était faite
pour être avec Tony.
On peut penser qu'on n'a d'autre choix
que de ravaler son fiel
ou de le cracher au visage de quelqu'un,
mais il existe une autre option :
lâcher prise.
Ce n'est qu'alors
que notre colère s'estompe
et qu'on peut passer à autre chose.
Et ça, c'était le dénouement parfait
à une histoire d'amour parfaite.
Sauf que ce n'était pas la mienne.
Celle-là, il me restait encore à la découvrir.