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Cette présentation constitue l'une des six présentations
traitant des causes fondamentales des problèmes de notre société.
[Donnerez-vous les 6 aujourd'hui ?] - Non, malheureusement.
Il y aura six présentations d'une heure, accessibles en ligne.
Elles devraient offrir au public un aperçu des raisons
pour la création de notre mouvement, car les causes fondamentales
qui ont alimenté notre vision du monde ne peuvent pas se résumer
en une présentation éclair de 10 minutes.
Celle-ci est la première, et comme vous le voyez déjà,
elle se concentre spécifiquement sur le système monétaire.
Notez bien qu'une compréhension complète des principes
et des buts sociaux du mouvement que je représente
ne peut être atteinte par cette seule présentation. Mais je pense que ce sera
un point de départ très utile, et j'espère qu'à la fin de la journée
vous aurez une perception nouvelle des mécanismes sociaux
qui nous affectent au quotidien.
Tout d'abord, un mot sur les deux organisations au nom desquelles je parle.
Je suis d'abord un membre du Mouvement Zeitgeist,
une organisation globale et décentralisée
fondée fin 2008.
Le mot "Zeitgeist" signifie le climat intellectuel
culturel et moral dominant d'une époque.
La traduction la plus proche de ce mot allemand est "l'esprit du temps".
Le terme "mouvement" dénote simplement le déplacement ou le changement.
En soi, le Mouvement Zeitgeist vise une transformation
du climat intellectuel, culturel et moral dominant du moment.
Le Mouvement Zeitgeist est la branche activiste de communication
d'une autre organisation bien plus ancienne appelée le Projet Venus,
qui, sous la direction de Jacque Fresco et de son associée Roxanne Meadows
s'est concentrée sur la conception d'un nouveau système social
appelé Économie Basée sur les Ressources.
Il s'agit essentiellement d'utiliser l'état actuel de la science
et de la technologie à des fins sociales
par l'usage de la méthode scientifique et du pragmatisme
afin d'optimiser la qualité de vie de tous.
Ce sera atteint grâce à des solutions tangibles à nos problèmes
au lieu d'avoir recours aux opinions et aux discours superficiels.
Le raisonnement derrière nos conclusions ne se fonde pas sur des opinions politiques
ni sur des spéculations ou des mesures bouche-trou
destinées à traiter les symptômes d'une société, comme un psychiatre
traiterait les séquelles psychologiques des expériences d'un patient.
Nous voudrions plutôt minimiser, et si possible
écarter entièrement les situations
qui ont amené le patient à consulter son psychiatre.
Notre objectif principal est donc d'identifier
les causes fondamentales de ces effets désastreux et de proposer
des solutions concrètes fondées sur la logique
de la méthode scientifique appliquée de manière holistique.
Je voulais d'abord souligner nos barrières communes
lorsqu'on analyse l'économie de nos sociétés actuelles.
De nos jours, beaucoup d'entre nous remettent en cause
les institutions qui nous ont influencés au cours de notre vie.
Il semble en effet que l'état d'esprit contestataire soit désormais
plus que jamais considéré comme une attitude saine.
Après tout, la remise en question de la religion
n'est plus synonyme de mise à mort au bûcher.
Le développement et l'adoption de la méthode scientifique
ont permis à l'humanité de réexaminer sa connaissance
du monde physique en adoptant systématiquement
une attitude sceptique tant que les hypothèses sont évaluées
jusqu'à ce qu'elles soient confirmées ou infirmées, adoptées ou non.
En effet, toute contestation sociale
est essentiellement une remise en question, un rejet conscient
d'un cadre de pensée préexistant.
Pourtant, parmi toutes les institutions communes sur Terre,
qu'elles soient politiques, sociales, religieuses ou nationales,
aucune d'entre elles n'a été moins remise en question
ni même compris ou analysé au-delà des aspects de surface
par la plupart des gens que le système monétaire lui-même.
Alors même que le système financier déloge
plus de six millions de propriétaires Américains
et que la moitié des habitants du monde
sont victimes de la pauvreté, un milliard d'entre eux mourant de faim
(un chiffre qui a augmenté de 80 millions depuis le début des années 1990)
malgré son omniprésence, personne ne remet en question ce système.
Et voici pourquoi :
l'économie est souvent perçue comme un domaine ennuyeux et abstrait.
En fait, je suis surpris de vous voir tous ici aujourd'hui.
Les informations financières sont présentées
sous forme de graphiques compliqués
qui ne permettent pas de comprendre vraiment le sujet discuté ;
c'est ainsi qu'on véhicule l'idée qu'il faut laisser cela aux experts,
aux économistes et aux banquiers bien payés.
Les termes abstraits tels que dérivés, titres adossés à des créances
et des institutions aux noms étranges comme Fannie Mae
et Freddie Mac qui sont autant de concepts abstraits
que je n'observe pas dans la vie réelle.
Personne ne m'a jamais vendu un titre adossé à une créance.
Fannie ou Freddie ne m'ont jamais contacté
et je suis sûr qu'il a fallu quelques jours pour que les gens
réalisent que ces entités ne sont pas de vraies personnes.
Ce sont des institutions. L'économie n'est pas comme le football.
Ce n'est pas comme le processus tangible d'achat de biens.
Et pire encore, il se pourrait bien que ce soit une histoire de maths.
Nous fuyons ce méli-mélo de termes abstraits
et nous avons peur de ne pas les comprendre ;
nous soupçonnons que nous les détesterions le cas échéant.
D'autres ne voient pas l'intérêt de contester le système monétaire.
Après tout, n'est-ce pas simplement la méthode de transfert des biens ?
Ainsi, tout processus qui incarne cette méthode
est naturel, nécessaire et fonctionnera selon le besoin
du peuple de gagner sa vie, d'acheter et de survivre dans la société.
Nous dépendons tous des ressources ;
et puisque tout n'est pas à notre disposition,
un mécanisme d'échange unifié et mondialisé
semble être un prérequis pour faciliter
les processus d'acquisition et donc de survie.
Pourquoi remettre cela en question plus que le besoin d'air ?
Pour d'autres encore, le système monétaire tel qu'appliqué
au quotidien semble si intégré dans la structure de leurs vies
qu'il ne semble pas constituer un système en soi.
Il fait partie du paysage, il est invisible dans leurs vies quotidiennes
précisément parce que c'est une fonction de leurs vies quotidiennes.
Tout comme l'harmonie des sphères, que les philosophes
de l'antiquité attribuait à la nature des planètes en orbite,
le système monétaire est omniprésent dès la naissance,
il est donc invisible et indétectable.
Ce n'est pas que le système monétaire soit indétectable,
c'est l'idée même de devoir le détecter qui semble impossible.
Cela ne semble pas nécessaire,
car il n'apparaît même pas comme une entité séparée,
ou simplement parce que l'économie repose sur des nombres,
des mathématiques, des équations et des graphiques.
Elle semble s'appuyer sur la logique et les éléments mesurables,
aussi vrais et immuables que les lois de la physique,
de la biochimie ou d'autres sciences.
Tandis que les éléments physiques sont étudiés et mis à jour
en fonction des preuves obtenues, la physique elle-même reste intacte.
En fait, une fois les corrections et les révisions faites,
la physique elle-même est devenue une entité encore mieux établie qu'auparavant.
Malgré tout, nous constaterons par la suite que les soi-disant lois économiques
ne sont fondées en aucun cas sur des référentiels de la vie réelle.
L'analyse des processus de création monétaire,
leurs effets négatifs tangibles sur la société et les comportements
qu'ils encouragent chez les membres de la société nous amènent à penser
que presque aucun élément
de notre système économique mondial
n'a de valeur réelle vis-à-vis de notre progrès et de notre bien-être.
Pourtant, la force la plus puissante qui ait transformé le système économique
en une entité impossible à remettre en question est cette fraternité secrète
des "gardiens du statu quo"
qui constitue le corps de l'économie moderne,
à savoir les autorités, les économistes réputés,
formés par la logique institutionnelle pré-établie
et constitués de PDG et d'autres postes amplement rémunérés.
Ce sont ces gens qui devraient s'occuper de l'économie,
pas les gens ordinaires comme vous et moi, n'est-ce pas ?
Je vous rappelle qu'à travers la période glorieuse
de l'histoire appelée Moyen-Age, ce mécanisme d'initiation
et de séparation était employé par l'Église
pour éviter que l'on conteste son pouvoir institutionnel
et pour éloigner l'éducation, la lecture (et toute autre activité
qu'elle jugeait comme une menace) de la portée
des autres habitants de ce paysage socio-culturel.
Cet état d'esprit est habilement exprimé par John McMurtry,
auteur de "The Cancer Stage of Capitalism", qui écrit :
"Nous pourrions dire que l'économie est au marché
ce que la théologie était à l’Église médiévale.
De même que le latin était utilisé par l’Église au Moyen-Âge
pour sacraliser les dogmes sous forme de rituels,
intouchables par le vulgaire passage du temps,
l'économétrie fonctionne ainsi dans l'économie actuelle.
Elle dissimule ses jugements de valeur présumés
dans un système algébrique intemporel
qui est coupé du langage naturel, des référentiels vivants
et du sens des responsabilités quant à ses effets."
C'est un ouvrage remarquable.
Néanmoins, les choses sont en train de changer.
En fait, elles changent très rapidement, beaucoup plus vite que je ne le pensais
au vu des raisons mentionnées plus haut, qui nous empêchent
de remettre le système en question.
Au cours de mes recherches sur le système monétaire, j'ai souvent transporté
de grands livres ennuyeux présentant l'histoire de la finance
et son mode opératoire,
ce qui se traduit par des milliers de pages de lecture.
Un soir, dans un bar, pas moins de trois inconnus
m'ont demandé quel était le sujet du livre.
J'ai été abordé dans le métro, ce lieu où règne habituellement
un silence inconfortable, par des gens me demandant
non seulement de quoi parlait le livre, mais après avoir écouté
mon résumé sommaire du livre, ils me posaient des questions
sur les solutions possibles à nos problèmes.
En outre, de plus de gens sont d'accord
non seulement au sujet du problème qu'ils observent
lorsqu'on leur présente les faits concrets,
mais aussi sur les solutions. Les gens ne sont pas stupides.
Ils savent que quelque chose ne va pas. Ils se doutent que ce n'est pas lié
au fait d'avoir voté pour le mauvais politicien à la dernière élection.
J'ai envie d'avoir avec vous la même conversation
que j'ai eue dans ce métro.
C'est le moment de remettre en question un système
dont les échecs et les dégâts sont désormais visibles.
Tout d'abord, la présomption que l'économie monétaire est trop complexe
pour être comprise par des gens ordinaires est complètement fausse.
Ce n'est plus un élément naturel de la société, bien
qu'elle l'ait déjà été, avec des fonctions assez intéressantes.
Lorsque vous comprenez les méthodes utilisées
par la finance moderne, vous comprendrez le besoin urgent
de remettre en question chaque aspect de ce vaste
et omniprésent système, ainsi que sa validité.
Ainsi, si l'on veut faire comprendre l'économie
telle qu'elle nous affecte actuellement,
nous devons présenter brièvement l'histoire de l'argent.
Contrairement à ce qu'on croit, l'argent est très récent dans l'histoire humaine.
De toute évidence, la logique de l'argent existait
autrefois pour gérer la pénurie,
et garantir un apport suffisant de main d’œuvre au système social
proportionnellement aux ressources naturelles
qui étaient extraites du système.
Les pièces de monnaie sont apparues vers 1500 av. J.-C.,
et beaucoup attribuent aux Lydiens l'introduction des pièces d'or et d'argent.
Cette monnaie de pièces est appelée monnaie marchandise,
car elle est formée ou créée à partir d'un matériau
qui est perçu comme précieux ou qui a une utilité tangible.
Alors qu'on associe généralement deux matériaux
à la monnaie, soit l'or et l'argent, divers matériaux ou objets
ont été utilisés comme monnaie-marchandise,
comme le cuivre, toujours communément utilisé aujourd'hui,
mais également le sel ou le poivre : pratique pour les restaurants, n'est-ce pas ?
Étaient aussi utilisés : des grosses pierres, des ceintures décorées,
des coquillages (très prisés en Extrême-Orient),
l'alcool, les cigarettes, ce qui fait de moi un millionnaire,
le chocolat et les friandises en général, l'orge
et ma favorite : le cannabis.
Cette dernière est intéressante. On ne peut que spéculer
sur le plus grand pacifisme, mais aussi l'immense improductivité
et la consommation de pizzas d'un monde
dont la monnaie-marchandise serait le cannabis.
On pourrait aussi supposer qu'un inconvénient
du système monétaire basé sur le cannabis serait l'hyper-déflation.
L'étape suivante de l'évolution monétaire
fut la monnaie représentative, une sorte de méta-monnaie.
Cette monnaie représentative est dérivée de billets à ordre ou de reçus
établis par les orfèvres, à des gens qui déposaient leur or,
qui était devenu la monnaie marchandise dominante,
pour être conservé dans le coffre de l'orfèvre
quand il y en avait trop à porter ou pour sécuriser leur pécule.
Avec le développement du commerce ou lorsque quelqu'un héritait
d'une grande fortune, le transport de gros sacs d'or
ou de tout autre métal précieux devint trop lourd et encombrant.
C'était bien plus sûr de les déposer dans le coffre de l'orfèvre.
Je me demande lequel de ces deux mots a été inventé en premier.
L'orfèvre établissait également des billets à ordre
pour permettre aux gens de récupérer leur or au besoin.
Ces billets à ordre de l'orfèvre
étaient essentiellement des reçus pour l'argent déposé
et ils étaient donc encore garantis à 100 % par la valeur connue,
une valeur égale à la valeur nominale du reçu.
Le reçu présenté ici est Britannique, daté de 1774,
mais je dois vous faire remarquer qu'il spécifie un intérêt,
ce qui n'entre pas dans l'ordre des choses présentées ici,
mais c'est un assez bon exemple.
Les gens ont commencé à s'échanger ces reçus directement sur le marché
plutôt que d'aller chez leur orfèvre pour retirer leur or du coffre
et l'utiliser ensuite pour acheter des biens.
C'est en fait un échange de titres de créance garantis par les fonds de l'orfèvre
pour acquérir un bien ou service.
À l'époque, les billets à ordre étaient ornés
d'une phrase familière si vous avez déjà examiné l'argent
que nous utilisons aujourd'hui : "promesse de payer
au porteur sur demande, la somme de."
Le porteur du billet était donc en mesure de réclamer l'or dans les coffres
puisqu'il était propriétaire du billet à ordre en sa possession.
Ils étaient donc transférables, tout comme ce qu'ils représentaient,
que ce soit des coquillages, des ceintures, des barres chocolatées, etc.
En conséquence, très peu de gens retiraient leur or des coffres.
C'est un point essentiel dans l'histoire de la finance.
Le commerce était soumis à la valeur représentative de la monnaie papier.
L'orfèvre, qui empochait déjà une partie de l'or emmagasiné
dans ses coffres grâce aux coûts de location du stockage de l'or
a compris qu'il possédait de grandes quantités d'or
sur une base quasi permanente, un or inactif.
En moyenne, seuls 10 % de l'or était retiré ou réclamé
par les porteurs de billets à ordre à quelque moment,
ce qui signifie que l'orfèvre pouvait prêter jusqu'à 90 %
de l'or restant sans risquer de pénurie
si les détenteurs légitimes revenaient et exigeaient leur or.
L'orfèvre commença à prêter avec intérêt,
doublant ainsi ses gains en profitant de la richesse de ceux
qui payaient déjà des frais de location pour la soi-disant mise en lieu sûr de cet or
malgré le fait que l'or dans les coffres, déjà représenté
et mobilisé par la monnaie-reçu, ne pouvait pas être mis en circulation.
G. Edward Griffin dans son ouvrage "La créature de Jekyll Island"
explique ce scénario paradoxal par le biais d'un jeu de poker :
"Disons que nous nous retrouvons tous chez Charlie pour une partie de poker
et qu'à notre arrivée, nous remettons chacun un billet de 20 dollars à Charlie.
Charlie, jouant le rôle du banquier, nous remet 20 jetons de poker
et met l'argent dans une enveloppe.
Il est entendu que je peux quitter le jeu à tout instant
en échangeant chacun de mes jetons contre 1 dollar.
Puis Larry, le frère de Charlie, intervient, mais il n'est pas là pour jouer.
Il traverse une passe difficile et a besoin d'un emprunt.
Il y a 8 joueurs à la table, pour un total de 160 dollars dans l'enveloppe de Charlie
et il s'avère que c'est la somme exacte dont Larry a besoin.
Vous pouvez vous imaginer ce qui se produirait si Charlie
décidait de prêter son argent inutilisé qui n'est pas là pour être prêté.
Ni Charlie, ni les autres joueurs n'ont le droit d'emprunter cet argent
parce qu'il a fait l'objet d'une sorte de dépôt fiduciaire
en attendant que le contrat liant Charlie à ses invités se conclue.
Ces dollars n'auraient pas dû être considérés comme de l'argent
parce que la valeur qu'ils représentaient avait été assignée aux jetons de poker.
Si, par compassion pour le sort de Larry, l'un d'entre nous décidait
de lui prêter l'argent, celui-ci doit provenir d'autre argent en notre possession
ou alors nous reconvertissons nos jetons et reprenons l'argent
dans l'enveloppe pour le donner à Larry.
Nous ne pourrions pas dépenser ou prêter l'argent de l'enveloppe
tout en considérant que les jetons ont une valeur."
C'est là le point clé de cette histoire.
Griffin résume le problème brièvement : "Les jetons ou toute autre représentation
n'ont de valeur qu'en tant qu'abstractions d'une autre valeur tenue en dépôt
jusqu'à l'échange. L'utilisation ou la réutilisation de cette valeur
dénature la relation de valeur, tout comme le ferait
une bascule à un seul côté.
Cette tendance à saper la représentation de la valeur
en prêtant plus que ce qu'il avait en réserve
a eu des conséquences néfastes pour l'orfèvre,
car dès que l'orfèvre est devenu fabuleusement et ostensiblement riche
puisqu'il commençait à profiter des intérêts perçus
sur l'argent des autres, ceux qui avaient déposé leur or en réserve
furent portés à croire qu'il avait peut-être prêté
et dépensé leur or au lieu de le stocker.
Pris de panique, un grand nombre de clients se réunirent
et demandèrent à retirer leur or immédiatement.
Évidemment, il n'y avait pas assez d'or pour tout le monde.
Deux choses pouvaient alors se produire : l'orfèvre pouvait faire faillite
et j'imagine qu'on lui arracherait également la tête,
ou il pouvait leur donner une part des transactions pour éviter la faillite
conservant ainsi leur commerce et naturellement, leur or.
Ce fut un changement majeur dans les pratiques qui créèrent le secteur bancaire moderne.
Essentiellement, la location d'un coffre se transforma
en ce que nous appelons gains en intérêts mensuels aujourd'hui
et qui fut appliqué à la fois au propriétaire du coffre
et au dépositaire ou détenteur de compte.
D’où venait l'or supplémentaire pour payer cet intérêt ?
Il provenait bien entendu des gens qui empruntaient à l'orfèvre.
Cette formule deviendra le fondement des banques modernes.
En prêtant plus d'argent que ce qu'on a en réserve, on crée
un troisième type d'argent. On est donc passé de l'argent marchandise
en passant par l'argent-reçu, vers l'argent fractionnel actuel.
Ce billet n'est garanti que par une fraction de sa valeur en réserve.
Le processus qui permet de prêter au grand public s'appelle
"système de réserve fractionnelle". Voici son fonctionnement,
depuis la création de réserves bancaires
dans la banque commerciale jusqu'à la création de prêts à la population.
Nous allons en décrire les étapes,
mais avant de commencer, je voudrais citer Alan Greenspan
l'ancien président de la Federal Reserve, qui a déclaré :
"Je devrais vous avertir que si vous me trouvez particulièrement clair
vous avez probablement mal compris ce que je viens de dire."
Et il a raison. L'argent, contrairement à ce que je pensais,
n'est pas produit par le gouvernement.
Voici comment cela fonctionne au Royaume-Uni. La Banque Centrale
est la Banque d'Angleterre, une entreprise privée
détentrice des droits exclusifs sur la masse monétaire britannique.
Vous pouvez écrire à la Banque d'Angleterre et leur demander
s'ils sont une banque privée. Ils vous diront naturellement non.
Mais même une connaissance superficielle de l'histoire vous montrera le contraire.
La Banque d'Angleterre a été fondée en 1694.
L'identité de ses propriétaires n'a jamais été révélée.
Elle a été nationalisée en 1946
quand toutes ses actions ont été rachetées par le gouvernement.
Mais le gouvernement n'avait pas les moyens de le faire
alors la Banque d'Angleterre a été achetée grâce à des actions
soumises à un intérêt. En d'autres termes, le gouvernement
a emprunté l'argent du rachat de la banque à la banque elle-même.
Et pire encore. Voici comment l'argent est créé en réalité :
Nous allons nous représenter la création de 10 milliards.
Donc, la Banque d'Angleterre crée 10... désolé, 10 millions.
La Banque d'Angleterre crée 10 millions à partir de rien
et les crédite sur son propre compte. Elle utilise cet argent,
pour acheter des obligations d'État ou d'entreprises
à des banques commerciales ou autres institutions de crédit.
Les produits de la vente sont déposés dans les comptes de réserve
des institutions financières britanniques et "abracadabra" :
l'argent a été créé et distribué aux institutions de crédit.
Supposons que l'une de ces banques commerciales
ait reçu 10 millions en dépôts de la Banque d'Angleterre.
Sur cette base, elle prête 10 000 livres à un couple pour acheter une maison.
C'est probablement de l'ordre du fantasme, mais passons.
Il serait logique de supposer que les 10 000 livres prêtés au couple
proviennent des réserves de la banque qui vient de créer cet argent.
Il resterait donc 9 990 000 livres.
Mais ce n'est pas le cas.
Car selon "Modern Money Mechanics"
"Les banques ne prêtent pas l'argent de leurs dépositaires.
Si c'était le cas, aucun argent nouveau ne serait créé."
Qu'est-ce que "Modern Money Mechanics" ? De la propagande communiste ?
Est-ce une publication marginale basée sur des recherches internet ?
Non, ce document a été publié par la Réserve Fédérale de Chicago.
En réalité, l'argent du prêt est créé à partir de rien
grâce à la magie des lois de la réserve fractionnaire, qui exigent que,
comme pour notre orfèvre, environ 10 % de cette somme
doit être garantie par les réserves bancaires
ce qui est le cas ici, puisque les 10 000 livres
sont facilement couverts par les 10 millions en réserve.
Le couple ayant emprunté cet argent le dépose chez une banque concurrente.
Cette banque ne peut pas se comporter exactement comme la première,
qui a simplement prêté 100 000 livres
avec 10 000 livres faisant office de taux de dépôt de 10 %.
La seconde banque doit diviser les 10 000 livres selon la règle de réserve.
Ainsi, 1 000 livres deviennent la réserve de la banque
et 9 000 livres font l'objet de nouveaux prêts.
Cet argent provient-il des 10 000 livres existantes ?
Non, il est à nouveau créé à partir de rien.
Ces 9 000 livres peuvent être empruntées et déposées dans une autre banque
qui peut désormais prêter 8 100 livres, et ainsi de suite.
Toutes les banques du monde font cela. Chaque transaction
produit environ 90 % d'argent de plus que sa propre valeur numérique.
À partir d'un prêt de 10 000 livres, on pourrait produire
100 000 livres d'argent complètement nouveau.
En anticipant ma pensée, vous pourriez vous demander
d'où vient l'argent pour payer les intérêts,
car tous les prêts sont soumis à un intérêt.
Chaque prêt dans le processus de création monétaire comporte des intérêts
et les banques commerciales devront elles-mêmes payer
tôt ou *** des intérêts à la Banque Centrale.
Sachant qu'on doit payer plus que ce qu'on a emprunté,
en bout de chaîne, quelqu'un va finir par être
en défaut de paiement, ne plus pouvoir payer son hypothèque, etc.
C'est de là que viennent les villes-tentes aux États-Unis et même en Grande-Bretagne, actuellement.
Donc, qui crée l'argent pour rembourser les intérêts ? Ce sont les banques,
sous forme de nouveaux prêts. Criez lorsque vous verrez la vôtre.
Même si vous remboursez un emprunt à la banque
avec l'argent de votre salaire, d'où provient cet argent ?
Il a également été prêté, avec intérêt, à votre employeur
pour que celui-ci puisse vous payer.
Lorsque vous vendez quelque chose que vous possédez,
votre acheteur a emprunté avec intérêt pour vous payer
les biens ou services que vous lui procurez.
Chaque livre, dollar, euro sont dus par quelqu'un à quelqu'un d'autre.
La totalité de cet argent est due aux banques
et on leur doit toujours plus que ce qui a été créé auparavant.
C'est une escroquerie pyramidale.
Il s'agit tout simplement d'une chaîne de Ponzi globale.
C'est un jeu de chaises musicales où beaucoup de gens doivent perdre
pour que la logique défectueuse du système soit maintenue.
La richesse est transférée vers le haut, des pauvres vers les nantis,
amplifiant le niveau de dette à chaque nouvel échelon de la pyramide.
Ce phénomène est en fait amplifié à un autre niveau
par l'application d'intérêts entre les comptes.
Voici comment, et vous le savez sûrement. Ce n'est pas nouveau.
Un compte d'un million de livres génèrera des intérêts.
À un taux de 5 %, il produira 50 000 livres par an ;
non pour des contributions à la société
que vous méritez ou qui vous rapportent des crédits
mais du simple fait de posséder de cette somme d'argent.
De même, la dette bancaire d'une personne pauvre
génère des intérêts composés sur les découverts ou les emprunts contractés pour survivre.
En théorie, ces intérêts seront ensuite utilisés
pour enrichir le compte de notre millionnaire.
En fait, le transfert de richesse des pauvres vers les riches
est entretenu par l'inégalité intrinsèque du système
qui est produite, d'abord par les plus riches,
les propriétaires du système, les banques commerciales
puis centrales telles que la Banque d'Angleterre
ou la Réserve Fédérale des États-Unis
qui est une autre institution privée. Ce sont les seuls vrais gagnants.
"Le système bancaire moderne fabrique de l'argent à partir de rien.
Le processus est probablement le tour de passe-passe le plus stupéfiant
jamais inventé. " Ce ne sont pas mes propos,
mais ceux de Lord Stamp, le directeur de la Banque d'Angleterre, en 1937.
Ceci est tout à fait reconnu par les gens qui dirigent ce système.
Ce n'est pas un secret. C'est ouvertement admis.
Demandez à un ami banquier. Il vous le dira. Qu'y a-t-il de mal à ce système
sinon que c'est une fraude légalisée, par un cartel bancaire en circuit fermé
et basée sur une une logique "magique" ?
Quoi de plus grave qu'un système monétaire qui génère,
encourage et provoque l'asservissement à la dette, la pauvreté et la guerre
sans parler du fait que les guerres sont financées dans les deux camps
par exactement les mêmes personnes, à savoir les cartels bancaires ?
Les effets secondaires de ce système sont beaucoup plus graves
lorsqu'on considère l'aspect le plus important et fondamental des sociétés globales
qui est l'accès et la gestion des ressources naturelles du monde
sans lesquelles aucune société ne peut prospérer
ni même amorcer son essor.
Troisième partie.
Ici nous verrons comment un système d'échanges centré sur le profit
pénalise réellement la société, en plus de créer de la dette.
Nous avons vu comment l'argent sous toutes ses formes
a été historiquement utilisé par une société
pour gérer la pénurie de ressources.
Cet usage est en fait le seul attribut fonctionnel valide
d'un système monétaire, puisque celui-ci a été conçu à l'origine
pour garantir un équilibre juste et durable entre ce qui entre
et ce qui sort d'une société, et ce qu'un individu peut en tirer
pour son propre bénéfice, dans les conditions de vie difficiles
qui étaient celles des chasseurs-cueilleurs au début de la révolution néolithique.
Le fait d'avoir beaucoup d'argent en soi n'améliore pas vraiment votre vie.
C'est la nourriture qui vous nourrit et non l'argent. L'agent ne fait pas rouler votre voiture.
Vous pourriez en tirer un peu de chaleur si vous la brûliez,
mais le seul bénéfice pour vous est l'énergie du feu
que vous auriez aussi obtenu en brûlant votre journal.
D'ailleurs, je vous recommande une copie non lue du Daily Mail
comme excellent combustible pour un beau grand feu. Mais c'est mon avis.
L'argent ne fait rien. C'est l'accès aux ressources,
à savoir l'eau, la nourriture, l'habitat, les commodités technologiques,
le transport ou tout autre objet
ou service qui améliore notre vie.
Les millionnaires ne sont pas en meilleure santé, plus en sécurité
ou mieux nourris à cause de leur argent.
C'est leur accès à l'abondance qui rend leur vie si somptueuse.
Malgré cela, le profit demeure l'intérêt prioritaire d'un système monétaire,
avant la préoccupation sociale et le bien-être humain.
Le profit n'est jamais suffisant. Demandez à n'importe quel PDG,
car l'obtention d'avantages différentiels dans ce système
se traduit par une certain sentiment de sécurité, récompensé par plus d'argent
et donc un meilleur accès aux ressources disponibles.
Comme nous ne pouvons vivre sans ressources
notre survie sur des marchés gangrenés par la concurrence
à l'échelle mondiale dépend de notre capacité
à rivaliser aussi injustement que possible.
"Soit vous croissez, soit vous mourrez. " Ainsi va le dicton, sans même
ironiser, alors que c'est justement le contraire
qui est vrai pour ce qui est de toute survie dans un environnement fini.
Nous avons structuré notre planète
à partir de ressources énergétiques finies et une mauvaise utilisation de l'espace.
Je reviens à John McMurtry, qui analyse notre paradigme global actuel
en le comparant à un cancer.
Il grandit pour grandir, en ignorant les limites
et donc sa propre pérennité. Cette pression constante
pour le profit et la croissance est non seulement
mathématiquement impossible, mais écologiquement destructeur.
Voici la chaîne des événements. Nous récoltons la nourriture d'un pays pauvre
parce que c'est moins cher ainsi, souvent au détriment
de cette société sous forme d'emplois sous-payés
et d'importantes pertes de ressources au profit d'économies étrangères.
Cette nourriture est transportée vers une usine qui emploie
des travailleurs esclaves parce que c'est moins cher.
Puis les produits dérivés sont ensuite souvent réacheminés,
produits et conditionnés dans une autre usine
puis transportés à travers le pays vers un centre de distribution
puis dans le monde. Et pourquoi cela ?
Les habitants des pays
où ces produits ne poussent pas naturellement
seront plus aptes et plus nombreux à payer pour les obtenir.
Et aussi parce que ce processus inefficace
coûte moins cher qu'une production fluide, efficiente et rationnelle.
Un système orienté vers la motivation du profit exige
une inefficacité liée aux économies faites
aux dépens de l'environnement et du bien-être de l'humanité.
Vous pouvez râler contre les entreprises polluantes
et les empreintes carbone tant que vous voulez. En fin de compte,
le système dans lequel fonctionnent les institutions exige ce comportement.
On doit s'y attendre lorsqu'on observe la logique
du système de marché. À partir de 1999, 99 % des matériaux utilisés
dans le cycle de production américain finissaient en déchets dans les 6 semaines.
Chaque tonne de déchets requiert 5 tonnes de matériaux pour sa production
et ces 5 tonnes ont utilisé 25 tonnes de matériaux récoltés
ou extraits de la nature pour leur production. Un immense système de gaspillage.
Presque rien de ce que nous produisons ou traitons
finit par être vraiment utilisé.
J'essaie de vous montrer à quel point c'est inefficace.
L'inefficacité est une bonne chose, une chose nécessaire
si vous opérez dans un système monétaire.
Dans le même ordre d'idée, d'où pensez-vous que cela vient ?
En outre, les systèmes d'exploitation inefficaces de l'industrie
génèrent d'énormes quantités de déchets de consommation
qui sont un grave danger pour notre survie.
Non seulement ils polluent notre monde avec les plastiques,
les produits chimiques et la laideur, c'est une preuve visuelle
que les ressources que nous détruisons
pour faire des profits sont aussi vastes que les profits.
La nécessité d'une croissance infinie
et la production de biens pour le profit comporte trois ramifications inéluctables
pour les sociétés qui opèrent dans un système monétaire.
Nous devons continuer à dépenser plus chaque année
pour satisfaire les cycles de profits des entreprises
qui à leur tour paient des salaires pour le travail.
Ces produits doivent être fabriqués à moindre coût
à partir de matériaux les moins chers possible
en fonction de leur prix de vente.
Naturellement, les produits fabriqués dans un système monétaire
doivent s'user, se casser, demander un entretien
ou devenir technologiquement ou opérationnellement obsolètes
dans le cadre temporel économiquement rentable pour l'entreprise
et requérir des achats répétés de la part des consommateurs.
En 2004, on estimait que 15 millions de téléphones portables étaient remplacés annuellement
avec mise à jour tous les 18 mois en moyenne.
"Mettre à jour" est un bien joli mot. Cela signifie
en jeter un pour en acheter un autre.
Dans la période d'après Noël, on a estimé
qu'environ 750 000 téléphones ont été jetés par les consommateurs.
Pouvez-vous imaginer ce que ce chiffre pourrait être aujourd'hui, 6 ans plus *** ?
Ce genre de comportement du marché s'appelle "obsolescence planifiée"
et c'est le moteur principal de ce paradigme de croissance infinie
depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Les compagnies comme Apple ont besoin de vous faire dépenser encore et encore
pour des produits similaires chaque année.
C'est pourquoi nous avons de multiples iPhones, iPods, iPads, iBoards et iMats.
Cela signifie que tous les biens produits dans un système monétaire
durent aussi longtemps que la compagnie peut le supporter
avant d'avoir besoin de faire une nouvelle vente.
Il en résulte un gaspillage, une inefficacité, une incompatibilité,
un manque de respect général et une attitude nonchalante
face à ce qu'on perçoit comme 'la consommation du jetable'.
Ce programme de valeurs oriente les membres de la société
vers l'ignorance de l'importance des ressources.
Nous nous entraînons à ne pas voir ces vastes implications
tout en entretenant l'idée que nous sommes plus "libres"
en consommant de plus en plus.
Cela se traduit par une sorte de consommation d'envie
ou de rivalité avec son voisin, puisque l'idée de mode et le style
s'insinuent dans notre perception de la valeur des produits.
Les publicités comme celle qui disait :
"Avez-vous honte de votre vieux téléphone portable ?"
Vous vous rappelez ? Comme si la honte avait quelque chose
à voir avec les bienfaits de la communication mobile.
Cela m'a paru incroyable que les gens puissent penser ainsi.
À ce sujet, en passant, j'ai eu le malheur d'être
dans le magasin Apple de Regent Street le 27, je pense que c'était
quand ils ont sorti les nouveaux iPads. J'étais juste là pour acheter
un autre connecteur, car les appareils ne sont pas compatibles.
Et ils applaudissaient, applaudissaient et acclamaient
chaque nouveau client d'iPad quand ils passaient la porte.
Ils hurlaient comme s'ils étaient à un match de football.
C'est absolument remarquable qu'on valorise autant cela.
Ne serait-ce pas merveilleux si nous étions
aussi enthousiasmés par les avancées de la technologie ?
Les gens pourraient applaudir et crier "Ouais, t'as entendu ça ?
On a augmenté l'efficacité hydrologique de 20 % !"
Et pendant que nous y sommes, il est littéralement impossible d'offrir
"le meilleur produit au prix le plus bas possible".
C'est un autre slogan publicitaire qui ignore les mécanismes réels
qui gouvernent la production et la vente
des produits dans un marché compétitif.
Si SonyEricsson offrait un téléphone vraiment robuste, flexible, évolutif
et durable, modulable et adaptable, écologiquement sûr
et aussi recyclable que possible, avec une durée de vie
aussi longue que la technologie le permet à ce stade,
cette conséquence nécessaire de la concurrence
et de la chasse aux parts de marché ferait qu'une autre entreprise
fabriquerait un téléphone légèrement inférieur, à un prix un peu plus bas
dans l'espoir de capter cette part de marché.
Cette spirale continue et se ramifie
en de multiples produits similaires
avec des durées de vie décroissantes et des technologies inférieures
juste pour obtenir des parts de marché.
Cette concurrence qu'on nous a appris à tant valoriser
produit aussi un autre genre de gaspillage.
Des milliers de versions différentes de la même chose vont apparaître,
dupliquant la quantité de ressources que nous utilisons
pour chaque produit imaginable qui peut être vendu.
C'est donc par définition la méthode de production la moins durable
qui triomphe. Pire encore, nous produisons des tonnes de choses
qui ne sont même pas nécessaires, simplement pour faire de l'argent
du fait de notre dépendance à l'argent.
Allez dans un supermarché et comptez la quantité d'articles
qui sont absolument nécessaires à votre vie.
C'est moins de 10 % des articles, sans compter la nourriture.
On nous donne la nourriture et d'énormes étalages d'eau de Javel.
Vous voulez de l'eau de Javel, prenez-en".
Vous n'avez pas besoin de toute cette redondance.
Et en parlant d'achat et de vente, la ramification suivante
d'un système monétaire, bien sûr, c'est l'avenir de l'emploi.
Le chômage technologique, à savoir le chômage causé par
l'utilisation de machines pour faire le travail, a continuellement
et systématiquement exclu un grand nombre de travailleurs
à chaque fois qu'un nouveau secteur émergea ces 100 dernières années.
Comme le dit Wassily Leontief, économiste lauréat du Prix Nobel :
"Le rôle des humains en tant que principal facteur de production
est destiné à diminuer, tout comme le rôle des chevaux
dans la production agricole a d'abord diminué
puis a été éliminé par l'introduction des tracteurs."
Notre marché de l'emploi économique actuel
se répartit essentiellement en trois secteurs :
l'agriculture, les mines et les pêcheries, etc.,
la manufacture, c'est-à-dire les biens tangibles,
et les services, c'est-à-dire les biens non tangibles.
Dans une progression sociale presque universelle
toutes les sociétés tendent à suivre la voie de développement
qui les fait passer d'une dépendance à l'agriculture et à l'extraction
vers le développement de l'industrie telle que :
automobile, textile, navale, les aciéries
et finalement vers une structure orientée vers les services.
Naturellement, la seule raison pour laquelle certains pays
sont moins développés que d'autres est l'accessibilité de la technologie
nécessaire pour passer au niveau supérieur, indépendamment de son système social
ou politique. C'est simplement une progression scientifique.
Considérons ce phénomène avec l'exemple des États-Unis.
En 1860, 60 % d'Américains travaillaient dans le secteur agricole.
Mais aujourd'hui, à cause des avancées de l'automatisation
ils sont moins de 1 %. Heureusement, ces développements technologiques
ont également provoqué une révolution industrielle ;
et dès 1950, 33 % d'Américains étaient employés
dans le secteur manufacturier.
A l'heure actuelle, à cause des avancées dans l'automatisation
ils sont moins de 8 %.
Donc, si seulement 9 % d'Américains travaillent dans les secteurs agricole
et industriel, où sont allés tous les autres ?
Si vous avez participé au Z-Day, ou si vous avez lu le livre fascinant
de Jeremy Rifkin intitulé "La Fin du Travail"
d'où sont tirés beaucoup de ces chiffres
ils sont allés vers le secteur des services.
La seule chose qui a servi tous les marchés du travail
est exactement la même.
La rénovation technologique des secteurs agricoles
et industriels a précédé le refuge dans l'industrie des services.
Entre 1950 et 2002, dans le secteur des services,
l'emploi a passé de 59 % à 82 %.
Le secteur des services est l'employeur dominant du monde
dans tous les pays industrialisés.
Naturellement se pose alors la question "Ce secteur peut-il
aussi être affecté négativement par le chômage technologique ?"
Ce n'est pas impossible,
avec les technologies informatiques de plus en plus versatiles
que vous connaissez mieux que moi j'en suis sûr.
Nous voyons de nouveau l'emploi se déplacer
dans toutes les industries de services. Le remplacement des guichetiers
par les kiosques, l'utilisation de systèmes vocaux automatiques
pour les appels téléphoniques et même Internet a changé la vente au détail ;
sans parler des systèmes de kiosques sur les marchés physiques
la préparation de repas complexes par des machines, même la recherche
est automatisée, depuis les modèles statistiques jusqu'aux expériences de laboratoire.
L'économiste Steven Roach nous avertit : "Le secteur des services
a perdu son rôle de moteur débridé de création d'emploi en Amérique."
Comme exemple unique, en Allemagne,
le premier restaurant totalement automatisé est opérationnel.
En fait c'est une vieille nouvelle. Je pense que c'était en...
Était-ce à la fin 2008 ? Certainement, depuis 2009,
il marche très bien. Il utilise des kiosques pour les commandes et les paiements
et la nourriture est servie par des systèmes entièrement mécanisés.
Il n'y a aucun serveur. On n'en a pas besoin et ce n'est rien
que n'importe quel autre restaurant du monde ne pourrait pas faire.
En fait, si l'on réfléchissait de façon créative à l'utilisation
de la technologie telle qu'elle existe au secteur entier des services,
on pourrait éliminer la plupart des emplois du jour au lendemain.
Cela n'a pas été fait simplement parce que la société
a une vision périmée du progrès social.
Pour mieux illustrer cela, ne pensons plus
à la technologie en terme de chômage pour un instant
et considérons-la sous l'angle de la productivité.
Le plus incroyable dans cette vision
c'est que plus le chômage technologique augmente
plus les choses deviennent productives.
Dans les pays industrialisés du G-7
l'emploi industriel continue de diminuer,
mais la production augmente sans cesse. Voici le graphique.
Vous voyez. C'est pratiquement une corrélation inverse.
Voici une citation merveilleuse de Bruce Bartlett.
Il dit : "La vérité, c'est que l'industrie américaine va très bien
à tous les niveaux à part le nombre de personnes employées.
Mais peu d'économistes jugeraient la santé
ou le malaise d'une industrie
sur la seule base de l'emploi.
Selon cette norme, l'agriculture est la plus mal en point de toutes
depuis des décennies, car l'emploi a décliné
bien que la productivité agricole ait spectaculairement augmenté depuis 100 ans.
La santé de l'industrie est mieux mesurée par sa productivité,
sa profitabilité et ses salaires."
Malheureusement, cette personne oublie une chose universelle :
si les travailleurs sont déplacés, ils perdent leur pouvoir d'achat.
S'ils n'ont plus de pouvoir d'achat, ils ne peuvent plus alimenter l'économie
par la consommation, donc peu importe
notre productivité. Personne ne pourra rien acheter.
Ce phénomène n'est pas nouveau. Il s'appelle "La Contradiction du Capitalisme".
J'hésite à utiliser cette phrase,
car je parle du système monétaire en général, pas seulement du 'capitalisme'.
Naturellement, cela peut signifier tout ce que vous voulez, c'est souvent le cas,
car non seulement l'obsolescence du travail est celle
du consommateur humain, mais le haut niveau de production
généré par l'efficacité technologique renforce la motivation des entreprises
de poursuivre fortement de telles avancées
même si elles sont économiquement contre-productives à long terme.
Autrement dit, indépendamment du niveau de productivité,
si les gens n'ont pas de travail, ils ne peuvent rien acheter.
Le seul fait que la productivité est inverse à l'emploi
dans tous les secteurs devrait suffire à justifier un changement délibéré
de concentration sur le travail humain vers un système
où la technologie prend la plus haute priorité.
Le système bloque littéralement la production maximale
dans un monde où un milliard de personnes meurent de faim.
À mon avis, c'est probablement la chose la plus despotique qui soit.
Un autre résultat néfaste d'une société opérant dans un système monétaire
est la propension à reproduire les 'institutions établies'.
Je veux dire le besoin perpétuel pour les entreprises
ou les institutions au pouvoir
de préserver ce même pouvoir et ces mêmes droits acquis
tout en excluant toute information nouvelle ou différente.
C'est, à plus petite échelle, la même fermeture d'esprit défensive
dont la plupart des gens font preuve
face à des alternatives au système monétaire.
Pensez à ceci : si vous fondez une entreprise pharmaceutique
pour produire des traitements anti-cancer, employez des gens, attirez
des investisseurs qui s'attendent à un retour sur investissement,
vous devez tout faire pour maintenir la viabilité de votre entreprise.
Vous avez, en fait, un intérêt pour le cancer.
Si un remède bon marché, facilement administré et non toxique
pour une grande variété de cancers était inventé
vous seriez malgré vous obligé de combattre "bec et ongles"
pour supprimer, surpasser ou bloquer ce médicament alternatif.
Le besoin de retours sur investissements cycliques, de profits croissants
et la nécessité de rester compétitif provoquent des augmentations de prix
et le maintien du statu quo.
Peu importe si c'est mauvais pour les gens ou non.
Un changement radical du statu quo signifie d'abandonner
le développement de médicaments et de recherches fortement subventionnées
et qui emploient un grand nombre de personnes.
Et même si on faisait le saut vers un traitement
unique, bon marché et facilement administré,
les prix resteraient artificiellement élevés pour maintenir les profits
et le chiffre d'affaires hérités de l'ancien système.
Cela rend immédiatement le traitement
hors d'atteinte aux tranches pauvres de la société,
qui, dans les pays les plus inégaux,
en ont absolument besoin.
Les populations des pays plus inégaux ont aussi un plus haut taux de maladies.
Dans une société durable formulée sans la logique monétaire,
rien ne retiendrait le développement
et la mise en œuvre de tout produit
qui aurait été méticuleusement testé.
Il ne pourrait pas y avoir d''institutions établies'.
Les nouvelles méthodes seraient immédiatement mises en pratique
et aucune institution monétaire ne stopperait le changement par instinct de conservation.
Les preuves passées de ce genre d'instinct de conservation
au détriment de la population s'effacent facilement de la mémoire collective.
Pourtant, voici quelques exemples de purs mensonges
que diverses institutions ont commis pour préserver
leur propre sécurité sans se soucier de la société.
Avez-vous déjà vu ceci ?
Lucky Strike est presque le meilleur exemple, en fait.
Il y a un type sur YouTube qui poste des publicités des années 50.
C'est surprenant de voir le nombre de pubs Lucky Strike. Avec des faits,
donnés par de sérieux médecins souriants aux joues roses
Lucky Strike a bien vu les avantages d'utiliser la pseudoscience
pour convaincre les foules de la soi-disant sécurité
et de la supériorité de leurs cigarettes. Plutôt que de retirer ce poison
du marché, le renforcement des ventes
par la publicité est évident.
Plutôt que d'interdire la vente
de toxines mortelles à leurs électeurs, les gouvernements engrangent
les taxes tirées de leur vente, qui augmentent d'année en année.
Ce mécanisme s'avère être le processus dominant
par lequel l'instinct culturel d'auto-préservation est déterminé.
Ou que dire de ceci ? - Bienvenue dans cette émission.
Nous apprécions ta présence ce soir. - Merci pour l'invitation, Joe.
- OK, parlons de l'horreur de la semaine.
Pourquoi dénoncer l'entreprise Bayer cette semaine ?
- Des documents internes montrent qu'après avoir appris
de façon indiscutable qu'elle avait un médicament
infecté par le virus du SIDA,
elle a retiré ce produit du marché américain
et l'a vendu en France, en Europe, en Asie et en Amérique du Sud.
Ce médicament injectable s'appellait Factor VIII.
Il était utilisé pour les hémophiles, surtout des enfants.
Des enfants qui étaient nés avec une maladie incurable.
- Un instant, Mike. Tu me dis que Bayer savait
que ce médicament était infecté par le virus du SIDA.
Ils l'ont retiré en urgence du marché américain
et ils l'ont vendu sur les marchés étrangers ?
- Il fallait bien qu'ils trouvent un moyen de faire un profit sur un produit
qu'ils ne pouvaient pas vendre en Amérique. Alors ils ont fait un immense profit.
Ils ont introduit le produit au Japon, en Espace et en France.
En passant, Joe, les membres du gouvernement français
qui ont permis ces ventes ont été emprisonnés pour cela.
En Amérique, pas un seul dirigeant de cette entreprise
n'a été accusé ni même mis en examen par notre département de la justice.
- Pourquoi pas ? Ces gens qui se sont débarrassés
de ce sang contaminé par le SIDA à l'étranger
et ont tué des enfants
n'ont pas été jugés aux États-Unis ?
- C'est pire que cela. Le gouvernement américain a laissé faire.
La FDA a laissé faire.
Maintenant, le gouvernement détourne les yeux.
Des milliers d'hémophiles innocents sont morts du SIDA.
Non seulement ils sont morts, les membres de leur famille meurent
aussi parce qu'ils sont devenus infectés par cette maladie.
Cette entreprise savait parfaitement qu'elle avait un problème
avec un produit infecté par le virus du SIDA.
Ils s'en sont débarrassés parce qu'ils voulaient
transformer ce désastre en profit.
- Mike, je voudrais te lire ce que Bayer a déclaré
au New York Times concernant ce scandale.
Ils ont dit "Bayer a réagi de façon éthique et humaine.
Les décisions prises il y a presque 20 ans se reposaient
sur la meilleure information scientifique du moment
et étaient en accord avec les règlements existants."
Cela ressemble à du charabia légal.
Pourtant, tu dis avoir des documents internes prouvant qu'ils savaient
que ce médicament était contaminé par le virus du SIDA ?
- Les documents montrent qu'il n'y a aucun doute
que cette entreprise comprenait parfaitement le risque.
Ils savaient que c'était contaminé. Ce n'était pas une possibilité.
Ils savaient que c'était contaminé. Des Américains mouraient
à cause de ce produit avant qu'ils le retirent du marché.
Il a été retiré du marché uniquement parce que des avocats
ont trouvé les documents et les ont montrés au gouvernement.
Le gouvernement a dit "Vous ne pouvez pas le vendre ici.",
et leur a permis de s'en débarrasser en Espagne, en France et au Japon.
- C'est incroyable. C'est juste incroyable.
Je veux te lire ce que le New York Times a déclaré.
C'est une enquête qu'ils ont aussi réalisée.
Ils ont dit que le gouvernement faisait partie du problème.
Tandis que la FDA disait à cette entreprise
de ne pas envoyer ce médicament à l'étranger, la personne responsable de la distribution
"A demandé que ce problème soit résolu en douce sans alerter le Congrès,
la communauté médicale ou le public. " C'est de la dissimulation !
Et notre Congrès ne fait rien !
Que devraient faire les Américains ?
Savez-vous quels sont aujourd'hui les produits "Lucky Strike" ?
Quel est votre amiante ? Quel est votre médicament commercial infecté par le SIDA ?
Quel est le DDT de notre génération ? Quelle est le thalidomide du moment,
soi-disant belle et bonne, produite en hâte sans essais cliniques adéquat
sans comprendre les effets du système de profit ?
Les brevets sur les médicaments ont des durées de vie de 7 ans, essais cliniques compris.
Il suffit de jeter un coup d'œil sur la médecine moderne,
de voir des histoires comme le Vioxx, pour réaliser
ce qui prime, entre l'intérêt humain ou la motivation du profit.
Que vous vend-on maintenant qui est de toute évidence nocif
inefficace et délibérément coûteux ?
Qu'allez-vous consommer ce soir qui a été développé pour résoudre
un problème inexistant comme le "syndrome des jambes sans repos"
ou produit et testé au plus bas prix possible
comme des ordinateurs Dell ? Désolé, j'ai un Dell moi aussi.
Ou commercialisés comme étant absolument nécessaires
comme les anti-dépresseurs ISRS ou les colorants alimentaires carcinogènes
qui sont là uniquement pour rendre la nourriture plus attirante
et vous la faire acheter.
Pourquoi oublions-nous ces comportements socialement répréhensibles
et les dangers de ces rétroactions négatives
dans notre structure sociale ? Sommes-nous stupides ? Ce n'est pas ça.
Beaucoup considèrent que les entreprises sont responsables dans l'abstrait
presque comme des entités uniques et séparées. Les amendes aux entreprises
ou l'offrande publique de punition d'un PDG
de manière quasi rituelle fait croire à tort aux gens
que 'justice a été faite' et que nous pouvons passer à autre chose
maintenant que les 'brebis galeuses' ont été éliminées
et qu'un problème aberrant a été déraciné du système.
Pourtant, le cœur du problème n'est pas le comportement isolé
de quelque entreprise ou individu sans scrupules,
car ces comportements dommageables
sont eux-mêmes générés par le système monétaire.
Une raison bien plus importante de nos trous de mémoire
et de notre conscience de ce genre d'échec
doit être attribuée aux médias qui filtrent automatiquement
les histoires négatives, car ils appartiennent à des entreprises,
et doivent attirer la publicité de ces mêmes entreprises
qu'ils pourraient dénoncer, ou la censure éditoriale
informée par une vision du monde déjà endoctrinée dans la logique
de l'économie de marché telle que structurée actuellement.
Vous ne lirez pas les énormes crimes des entreprises en cours d'histoire
pas plus qu'on vous enseignera le système bancaire de réserve fractionnaire
dans vos cours d'économie. Sa valeur est infime par rapport
à la nature perpétuelle du système, sinon une menace directe
à son dogme, comme l'aurait dit John McMurtry, et c'est simplement ignoré.
Beaucoup croient à cet instant
qu'une plus grande intervention ou régulation gouvernementale
ou même une absence d'intervention du gouvernement
ou quelque mystérieuse et vague 'réforme'
résoudrait le problème,
et qu'un véritable 'marché libre' finirait par fonctionner pour le meilleur.
Ce que nous voyons actuellement n'est pas un vrai 'marché libre'.
Sans compter le fait que les dommages écologiques
et sociaux que nous avons déjà évoqués
continueraient tels quels ou sans aucun contrôle
nous devons comprendre qu'il n'existe pas de "marché libre".
Les gouvernements ne sont que des prolongements des entreprises
et des marchés mus par la compétition et le profit.
C'est pourquoi nous voyons tant de politiciens
devenir directeurs d'énormes entreprises privées
ou directeurs de la Banque Mondiale ou du FMI
ou pire, d'agences de lobbying ou non gouvernementales
dont la seule compétence est l'accès aux réseaux du pouvoir.
Le monopole et le cartel sont les finalités logiques
de toute entreprise dans un système monétaire basé sur la compétition.
Par exemple, disons que j'ouvre un magasin d'électronique.
(Je pourrais le faire là dehors avec tous les problèmes vécus aujourd'hui.)
Il y a 3 autres magasins dans mon quartier
avec lesquels j'entre en compétition. Avec le temps,
j'affinerais mes stratégies compétitives
et je réduirais mes dépenses d'exploitation pour que mon magasin
devienne le fournisseur dominant pour certains articles
et tous afflueraient vers mon magasin plutôt qu'un autre.
Suite à cela, 2 des 3 autres magasins font faillite et s'en vont.
Il ne reste plus que mon magasin et l'autre petit concurrent dans ma région.
Puisque mes profits sont si bons, je décide d'essayer
d'acheter le magasin concurrent en ville.
Ils acceptent, donc j'achète ce magasin, j'y mets mon enseigne
et boum ! Nous avons un monopole régional.
Maintenant, disons que je n'achète pas l'autre magasin,
mais plutôt que nous devenons amis et partenaires
et que nous trouvons les moyens de prospérer ensemble
de manière non compétitive. Là, vous avez un cartel.
Les affaires se reposent donc en partie sur une stratégie de jeu
pour gagner des parts de marché et des profits.
Il est donc naturel dans ce système de chercher à dominer
dans votre secteur, le plus haut niveau étant le monopole ou le cartel.
C'est une progression naturelle de l'économie libérale
que de devenir aussi dominant et puissant que possible.
Aucune entreprise au monde ne refuserait
d'avoir un monopole total.
Beaucoup de gens pensent que la motivation est stimulée
par la promesse d'une récompense monétaire
et que sans argent, rien ne serait jamais fait.
C'est une vérité remarquable que la vie moderne s'appuie en bonne partie
sur la somme des contributions de très peu de gens, dont plusieurs
avaient des idées très altruistes et sont morts pauvres.
Ceux qui brevètent, achètent ou volent leurs idées
pour faire des produits ou services pour faire du profit
s'approprient les idées des créateurs pour des raisons bien différentes.
Nikola Tesla, l'inventeur de la technologie sans fil
et l'un des inventeurs de la radio... Je dis 'l'un des',
car il y a une grande controverse quant au véritable inventeur.
En termes généraux, Marconi, Tesla et quelques autres
ont développé cette technologie à l'époque.
Nous devons à Tesla le courant alternatif
utilisé dans le monde entier.
C'est incroyable qu'on l'ait oublié.
C'est grâce à lui que cette salle est utilisable aujourd'hui.
Tesla ne le faisait pas pour l'argent. En fait, plus *** dans sa vie
Tesla a construit la Tour Warenclyffe, qui devait devenir
un grand concentrateur d'électricité pour la transmission sans fil
au monde entier. Elle faisait partie d'un système.
J.P. Morgan, notre bon ami, l'homme le plus riche et puissant
de l'époque finançait le 'système de transmission Tesla',
la tour était au départ un centre de communication mondial.
Tesla ajouta au projet le fait que la tour
serait aussi utilisée pour transmettre
de l'énergie électrique sans fil dans le monde entier.
Tesla voulait saturer le monde d'électricité
comme une dynamo, pour que chacun à la surface du globe
puisse obtenir de la lumière simplement en mettant des fils
dans la terre, et une ampoule électrique s'allumerait.
Avez-vous vu 'Le Prestige' ? Ce n'est pas de la science-fiction.
Tesla a réussi à le faire. Pourquoi cela n'existe-t-il pas aujourd'hui ?
J.P. Morgan a entendu parler du projet de Tesla
et il a demandé "Comment pouvons-nous faire de l'argent ?" (Je cite).
"Comment pouvons-nous faire de l'argent avec l'électricité
que Tesla fournit au monde entier ?"
Puis, Morgan a coupé son financement et la Tour n'a jamais été terminée.
Tesla est mort d'une crise cardiaque en 1943
seul dans une chambre d'hôtel de New York. Ruiné.
Non seulement Tesla n'était pas motivé par l'argent,
mais il en a été démoli, comme nous le sommes aussi
des années plus ***, en voyant des choses comme cela.
À votre prochain combat contre les câbles derrière votre l'ordinateur
ou en entendant parler de lignes à haute tension détruisant des maisons
ou d'énormes pannes d'électricité parce que les lignes sont endommagées
souvenez-vous du mécanisme qui nous a privés
d'énergie sans fil et globalement disponible. Créée par un homme
qui voulait simplement améliorer le monde et qui en a payé le prix.
Tesla est-il une exception ? Bien sûr que non.
L'inventeur Emily Cummins a inventé un réfrigérateur solaire
dans une cabane de jardin pour les pays chauds et arides.
Il n'utilise pas d'électricité. Il s'auto-alimente.
Ces étudiants ont inventé des bio-capteurs auto-alimentés
qui détectent des toxines dangereuses.
Gardez cela à l'esprit pour plus ***, C'est très important.
Certains étudiants en Caroline du Nord ont inventé un tissu
qui bloque les radiations, permettant aux astronautes
de survivre à des niveaux dangereux de radiation dans l'espace.
Ce n'est pas le fait de la NASA, mais des étudiants de Caroline du Nord.
Et une machine ignorante (c'est mon exemple favori)
qui avec des données brutes déduit toute seule les lois newtoniennes.
Nous ne sommes pas si loin de Deep Thought, le super ordinateur géant
dans 'Guide de l'autostoppeur galactique', qui est si puissant
que lorsqu'on l'alluma, il commença par "Je pense, donc je suis"
et déduisit l'existence de l'impôt sur le revenu
et du pouding au riz avant qu'on puisse l'éteindre.
Il nous faut juste la liberté de développer à plus grande échelle.
Nous avons déjà créé exactement ce dont Adams parlait.
Regardez la corrélation entre les dépôts de brevets acceptés
face aux inégalités de revenus à notre époque.
Dans les pays où l'écart est plus faible entre les plus riches et plus pauvres,
le nombre de brevets est bien plus élevé que dans les pays
beaucoup plus stratifiés, comme l'Angleterre ou les États-Unis.
Si nous étions vraiment égaux et accédions aux ressources
de manière égalitaire, nos innovations augmenteraient en flèche
sur la base des tendances actuelles.
Cette ligne n'a pas été dessinée par moi, en passant.
C'est une inférence mathématique.
Elle n'est pas faite par Wilkinson ou Pickett non plus.
C'est un sous-produit des statistiques elles-mêmes.
Imaginez combien de Teslas nous aurions si nous n'étions pas restreints
par l'éducation supérieure que nous pouvons à peine nous payer
et un système éducatif qui ne vise pas seulement
à nous limiter à des emplois salariés d'esclaves de 9h à 17h
qui, en moyenne, ne produisent rien de socialement valable
et soumis aux médias de faible qualité
qui veulent nous faire acheter plutôt que penser.
Je n'ai aucun doute là-dessus : la race humaine est très intelligente.
Nous sommes très inventifs, naturellement curieux, et avons,
malgré les effets paralysants du système de profit
conçu et inventé des systèmes d'abondance incroyables.
Il est temps de faire fonctionner ces systèmes en remplaçant
les systèmes toxiques, insensés et malfaisants du profit, de l'égoïsme
et de la compétition, la mauvaise gestion écologique
et le manque de conscience de nos vrais besoins
et de nos buts pour survivre sur cette planète.
C'est ce que propose le Projet Venus.
Nous avons depuis longtemps
les connaissances technologiques nécessaires
pour construire des systèmes de création d'abondance dès maintenant,
et non on ne sait quand. Nous pourrions le faire aujourd'hui.
Pourquoi y a-t-il des pénuries d'eau sur la planète
alors qu'elle est pratiquement couverte d'eau ?
Nous pouvons produire des usines de dessalinisation solaire.
Cela ne peut-il pas être fait ? D'où viennent donc les nuages ?
Nous ne l'avons pas fait parce qu'il n'y a pas d'argent
à faire en résolvant un problème et en créant une telle abondance
qu'il n'y a pas besoin d'argent. Souvenez-vous de Tesla.
Comme la vision de Tesla d'énergie gratuite pour tous, qui n'existe pas aujourd'hui
parce que la pénurie crée du profit dans notre logique actuelle.
Alors, comment faire pour passer d'un système à l'autre ?
Que propose-t-on, et comment fait-on ?
Voici les concepts fondamentaux et les stratégies de résolution
des problèmes terriblement pressants de notre monde.
C'est l'Economie Basée sur les Ressources. Tout d'abord,
nous passons d'une économie de croissance à une économie d'équilibre dynamique.
Nous n'avons ni les ressources ni la liberté environnementale pour continuer
à consommer, à gaspiller et à empoisonner nos ressources.
Nous devons non seulement nous éloigner de ce paradigme,
mais aussi le fuir.
Nous demandons la fin absolue du système monétaire.
La pénurie et le gaspillage que nous voyons partout sont générés
et créés par nous, pas par quelque processus naturel
ou par la nature humaine, des concepts de nature religieuse et absurde
quand on considère notre évidente adaptabilité.
L'utilisation de l'argent ne nous semble
plus pertinente. Elle est même extrêmement dommageable, comme nous l'avons vu.
Deuxièmement, nous devons passer d'un système primitif
d'invention basé sur la compétition, à un système collaboratif.
Tous les objets produits dans notre système actuel sont inférieurs par définition
à cause du besoin de maintenir des coûts concurrentiels sur le marché.
De plus, le système compétitif génère beaucoup de corruption.
Effectivement, la concurrence produit des biens et des services améliorés
jusqu'à un certain point, mais ce positif est complètement éclipsé
par l'obsolescence planifiée, la duplication futile
et l'indifférence environnementale généralisée, créées
par la nécessité de rester compétitif.
Imaginez un instant que les meilleurs ingénieurs des grands constructeurs d'autos,
au lieu de se concurrencer, se réunissaient et décidaient de collaborer
pour créer la meilleure automobile possible du moment.
Imaginez un système de motivation qui réunit les gens
pour créer ce qu'il y a de mieux au lieu de se battre pour faire un produit de moindre...
(Désolé, je suis en retard, allons-y.)
...d'infériorité, pensez-y.
Un monde ouvert, où tout converge
pour produire et améliorer des biens qui profiteront à tous...
Le progrès serait incroyable. Sans parler du fait que
cela économiserait des quantités énormes de ressources,
car on n'aurait plus besoin de la duplication inhérente
au mécanisme de compétition des entreprises.
Troisièmement, nous passons de nos méthodes industrielles décousues et dispersées
à un système fonctionnel et fluide de planification centralisée.
Est-ce que c'est moi, ou est-ce vraiment fou
d'importer nos fraises du Brésil, nos bananes d'Équateur
notre eau de Fidji, quand toutes ces choses peuvent être produites localement ?
Comme le décrit Jacques Fresco
en parlant des systèmes urbains, tout est
aussi autonome que possible dans une Économie Basée sur les Ressources.
Un autre exemple : pensez à l'itinéraire général de la production
à partir du minerai, puis la création de composants préliminaires
et l'assemblage, jusqu'à la distribution.
Vous trouverez ces usines un peu partout :
dans différents états, pays, parties du monde.
Ces composants sont transportés partout.
Nous pouvons fabriquer tout cela au même endroit.
La Terre est un système et doit être traitée comme tel.
Il y a des ressources sur la Terre entière
et nous devons créer un système qui puisse contrôler
ces ressources globales de manière holistique.
Étape 1 : un inventaire complet des ressources naturelles terrestres.
Sans savoir ce que l'on a, on ne peut pas
prendre de décision de gestion intelligente.
Nous devons d'abord comprendre la gamme complète
des éléments terrestres et leurs potentiels
pour estimer quelles sont nos capacités.
Il y a beaucoup de ressources naturelles sur la planète,
mais pour vous montrer rapidement le raisonnement,
prenons juste l'énergie.
L'énergie est le carburant de la société, c'est le premier pas logique.
Nous analysons la Terre en répertoriant
toutes les régions énergétiques pertinentes et potentielles.
Le potentiel, je précise, est toujours fondé, en partie
sur l'état actuel de la technologie d'exploitation.
Je dis 'technologie d'exploitation actuelle',
car dans certains domaines le potentiel est largement basé
sur notre capacité d'utilisation. Par exemple,
l'énergie solaire a un potentiel spectaculaire, mais encore sous-utilisé,
car jusqu'ici la technologie a été assez inefficace.
Mais avec l'avènement de la nanotechnologie, nous pourrions
assister à une croissance exponentielle de ce potentiel.
Cela dépend donc de la qualité de nos méthodes.
Je n'ai pas le temps de m'attarder sur ce sujet intéressant,
mais la recherche en nanotechnologie appliquée à l'exploitation des radiations solaires
montre clairement que la seule énergie solaire
pourrait alimenter le monde entier, des milliers de fois.
Nous avons donc ces données brutes. Nous devons évaluer chaque ressource
et voir si elle est renouvelable, combien elle pollue
et tous les autres facteurs qui pèsent sur son degré de durabilité.
Les sources d'énergie qui ont les effets les plus négatifs
reçoivent la plus faible priorité d'utilisation.
Par exemple, puisque les énergies fossiles
sont non renouvelables et polluantes, et étant donné
le potentiel énergétique énorme de la géothermie, de l'énergie des vagues,
du vent et du soleil combinées, il n'y a aucune raison de brûler des combustibles fossiles.
Ensuite, nous passons au 3e stade : distribution et contrôle.
Les projets d'infrastructures de distribution seraient formulés
selon les possibilités technologiques et la proximité des sources.
En d'autres termes, si nous produisons de l'énergie éolienne en Asie,
nous n'allons vraisemblablement pas la livrer en Amérique latine.
Les paramètres de distribution seraient évidents,
se reposant sur l'état actuel de la technologie et l'aspect pratique de proximité.
De même, la surveillance des ressources grâce à des capteurs terrestres
(cela nous ramène à ce système de capteurs autonomes)
se ferait de manière autonome, sans besoin d'énergie.
Les capteurs terrestres et les ordinateurs, nous donneraient en continu
un aperçu du taux d'utilisation, d'épuisement, de renouvellement
et tout autre paramètre pertinent
pour maintenir une charge équilibrée.
Si la pénurie d'une ressource brute est envisagée,
nous pourrions la prévoir longtemps à l'avance ;
ce que nous ne faisons pas avec le pétrole aujourd'hui.
En fait, Hewlett Packard est en train de développer
un système de capteurs sans-fil pour capter
des données sismiques terrestres en très haute résolution.
C'est exactement la direction que nous devons prendre
et simplement adapter cette technologie à plus grande échelle
pour créer un système de surveillance des ressources
pour la planète entière, incluant des paramètres
d'extraction, de production et de distribution.
Nous devons surveiller et comprendre les taux d'épuisement et de génération
de toutes les ressources terrestres ; nos actions
prendront toujours en compte leur impact environnemental.
Qu'avons-nous jusqu'ici ? La localisation des ressources énergétiques.
Les potentiels de production et des critères de distribution
basés sur l'utilisation statistique, la maîtrise technologique et la proximité.
Enfin, nous avons un système de surveillance active des ressources
avec les taux d'utilisation d'énergie fournie et tout autre indicateur approprié.
En d'autres termes, nous avons créé un système.
Une approche systémique de la gestion énergétique sur cette planète.
Ce système est basé sur des données et des statistiques en temps réel.
Le processus de déploiement n'est pas biaisé par l'opinion d'une personne ou d'un groupe
ni les caprices d'une entreprise ou d'un gouvernement,
mais sur les lois naturelles et la recherche.
Une fois que nous avons établi que notre intérêt est la survie
et la durabilité notre but, et j'espère que tout le monde ici
trouve cela très important, chaque paramètre à considérer dans la
gestion des ressources devient évident.
Cela s'appelle 'parvenir à des décisions' plutôt que les prendre ;
ce qui est un acte subjectif basé sur des informations incomplètes
et autres préjugés culturels. (Je ne peux pas imaginer
ce que notre premier ministre va décider.
Je ne connais pas ses points de référence.)
En utilisant ce modèle énergétique comme exemple de procédure,
l'approche systémique peut être appliquée
à toutes les autres ressources terrestres à évaluer. Nous examinons, trouvons le potentiel,
évaluons les rétroactions négatives, et appliquons la technologie moderne
pour exploiter, distribuer et surveiller
de la manière la plus logique et holistique possible.
Un programme de gestion et de bases de données
serait la manière logique de piloter ces problèmes.
On y introduirait les attributs que nous avons discutés
et on appliquerait des calculs stratégiques.
Et puisque le but est une efficacité maximale,
l'automatisation des ajustements devient très simple.
Disons que nous avons deux usines géothermiques
dans la même région, chacune produisant en tandem la quantité d'énergie requise.
Un jour, il y a un problème et la production d'une des usines baisse de 30 %.
Le système de surveillance verrait cela et la production de l'autre usine
serait automatiquement augmentée de 30 %.
C'est réactif, comme le système nerveux de notre corps.
Pas de vote ou de débat au Congrès ou au Parlement.
C'est automatique parce que c'est évident.
Nous voulons éliminer la subjectivité qui domine actuellement notre société
et remplacer la politique par un système de référence physique.
Les possibilités de nos technologies sont absolument énormes.
Même si cela ne paraît pas très intuitif, la chirurgie complexe
est sur le point de s'automatiser entièrement, et va probablement
devenir bien plus fiable que la main humaine.
En fait, à l'avenir, les gens seront horrifiés par la façon dont nous avons
permis à un être aussi irrationnel, techniquement inexact et aux résultats si variés
que l'être humain d'opérer directement sur la machine précieuse,
subtile et avancée que nous sommes.
En fin de compte, il est socialement irresponsable
de ne pas reconnaître ce modèle et de maximiser ce potentiel.
Nous n'avons pas le luxe de nous permettre du romantisme
quand il s'agit d'atteindre les buts d'abondance et de durabilité.
Nous devons suivre les tendances telles qu'elles surviennent.
Le dernier sujet que je veux aborder est la propriété.
La propriété empêche l'accès. Nous avons moins parce que nous possédons plus.
Le meilleur exemple est la voiture. Si vous avez besoin d'une voiture
pour une raison quelconque, elle vous est accessible.
Quand vous arrivez à votre destination,
le système de satellite de la voiture devrait pouvoir
envoyer cette voiture à la prochaine personne qui en a besoin,
plutôt que de la laisser dans un parking
à gaspiller du temps et de l'espace pour environ 80 % de son temps.
C'est ce que nous faisons maintenant. C'est parce que
nos systèmes sont construits autour de ce mode de propriété
qui est le nôtre. L'accès individuel est plus économe.
Nous devons comprendre les ressources qui seront économisées
et l'accès à l'abondance pour tous sera favorisé quand cette idée destructrice
du 'un exemplaire pour chacun' sera abandonnée.
La propriété est un sous-produit de la pénurie.
La seule raison pour posséder est la peur n'y en aurait pas assez pour tous.
En fait, si vous y pensez, la propriété est un lourd fardeau.
Les gens n'auront plus besoin de vivre en un seul endroit.
Ils pourront constamment voyager à travers le monde
et obtenir ce qu'il leur faut en chemin.
Tout le nécessaire est obtenu sans restriction.
Nous amassons des choses dans notre système actuel (maisons remplies de camelote)
nous avons peur de nous en débarrasser, car nous savons
qu'elles ont une certaine valeur monétaire.
Il n'y a aucune raison pour ce genre
d'abus, car il n'y a rien à gagner.
Vous ne pouvez pas voler des choses dans une société
où vous avez un accès libre à tout.
Peut-être pensez-vous que dépasser le système monétaire est trop radical.
C'est du rêve éveillé, c'est trop futuriste.
Vous savez ce que je trouve radical ? De concevoir et de gérer
un système basé sur une croissance infinie
et qui compte sur l'inefficacité, l'effort dupliqué
et les produits jetables de mauvaise qualité dans un monde fini.
Il faut vendre plus, acheter plus, plus de dettes et produire toujours plus
de tonnes de déchets pour que ce système fonctionne.
Le système actuel fonctionne si par définition
quelques-uns s'enrichissent pendant que la plupart s'appauvrissent.
Qui va acheter vos produits quand il y aura si peu de travail que la majorité
de l'humanité sera sans emploi ?
Qui utilisera vos services quand la plupart d'entre nous mourront de faim ?
Nous ne pouvons pas continuer à produire de plus en plus dans un monde
dont les ressources diminuent et dont les rares développements sociaux
sont paralysés par le besoin de chaque institution
de préserver avant tout ses droits acquis.
C'est la chose la plus radicale que j'ai entendue.
Ce n'est pas durable, on peut le démontrer. C'est inhumain.
En fait, c'est anti-humain.
Nous entendons souvent les mots 'non durable'.
Ils sont surutilisés dans les médias.
Dans notre société globale basée sur l'inefficacité délibérée,
le gaspillage, la pollution
et une énorme stratification sociale, nos actions actuelles
atteindront un point où le système ne supportera
plus la vie humaine comme il se doit.
Nous devons réorienter nos structures pour soutenir
la population que nous avons déjà, et que nous allons avoir bientôt.
Une société réussit seulement si elle regarde bien en face la seule chose
qui est vraiment importante, et c'est la survie
de l'espèce humaine entière. Nous devons aligner nos opérations
sur les lois et les équilibres nécessaires requis par notre nature.
Voilà le véritable sens de l'évolution. Je refuse de vivre dans une telle société.
Je refuse de faire partie des 10 % de ce monde
qui ne font rien pendant que des milliards de mes frères souffrent et meurent
sans aucune autre raison que le profit et les frontières artificielles.
Je ne veux plus tolérer tranquillement la souffrance
de presque toute la seule race dont je suis un membre,
sur la seule planète de l'univers connu que je peux habiter.
Je n'accepte pas qu'on ne puisse pas faire mieux.
On ne peut pas faire pire.
Nous devons rejeter ce pétrin paralysant, limitant
et frauduleux que nous qualifions avec dérision d'économie.
Il n'est plus pertinent et en opposition directe
à notre survie, et il retarde le développement de notre potentiel
stupéfiant, subtil, fantastique et illimité.
Je suis désolé. Il doit disparaître.
Si vous vous considérez comme étant progressiste,
vous avez appris à regarder le présent
du point de vue de l'avenir.
La population future de la terre regardera un jour
notre moment actuel et verra de deux choses l'une :
soit ils verront que nous nous sommes détruits
imprudemment, soit que nous avons passé le cap.
Dans le futur, ils regardent déjà notre groupe vivant.
Et je veux qu'ils voient qu'on a réussi.
Nous devons réussir. Merci.
Le Mouvement Zeitgeist
L'avenir de l'économie
Ben McLeish
Londres, le 5 juin 2010