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Je m'appelle Muhammed Rahmani. J'ai 15 ans.
J'ai été obligé à immigrer d'Afghanistan en Turquie.
Mon père travaillait dans les champs.
Il cultivait le blé et le riz.
Il avait aussi des animaux.
En Afghanistan, on avait des écoles. Je voulais aller à l'école mais je ne pouvais pas.
C'était très dur. La situation était trop compliquée, je n'ai pas pu y aller.
Mon rêve le plus cher, c'est l'école.
Je voulais aller à l'école pour devenir médecin.
On s'est réunis entre quatre amis.
L'un de nous a dit que la situation était trop dure ici.
Et si on s'enfuyait?
Alors on a fait un plan. Puis on a pris la décision.
On a décidé de partir en Turquie.
Et on a trouvé mille dollars.
L'un de mes amis connaissait des passeurs.
On est allé les voir, ils ont dit qu'ils nous emmèneraient.
Il a dit "je vous emmènerait en Iran"
Et puis "soyez prêt à minuit".
On n'a rien dit à nos pères, personne ne savait.
On a pris la fuite, on est partis sur la route.
L'homme nous attendait avec une voiture, il nous a emmenés.
Il nous a emmenés là où étaient ses passeurs, il nous a confiés à eux.
Mes amis sont tombés malades (en route), on était tous malades.
On était tous dans une situation très difficile.
On n'avait rien à manger, on avait tellement faim.
Le passeur avait un ami, il nous a emmenés chez lui.
Il nous a servi un peu de pain.
Parfois on mangeait, parfois on ne mangeait pas.
On a passé une semaine là-bas, on vivait dans cette maison pendant une semaine quoi.
Parfois il donnait du pain, parfois il n'en donnait pas.
Après il a dit que nous allions partir sur la route.
Alors on s'est mis en route...
Il a voulu nous faire passer d'Iran en Turquie.
Et il nous a amenés en Turquie à Mardin.
Le passeur y avait une maison...
Il nous y a cachés pendant trois jours.
Après quoi, la route à nouveau.
On a marché près de 10 heures entre la Turquie et l'Iran.
Et on est arrivés à Istanbul.
Il y avait une maison. Il nous a emmenés là.
On était tous à la maison.
Alors qu'on était à la maison, la police est arrivée, ils nous ont attrapés.
Et merci à la police qui nous a donné du pain, de l'eau, tout.
Ensuite ils nous ont emmenés à l'hôpital.
Là-bas ils nous ont soigné, ils nous ont donné des médicaments et tout.
Et l'un après l'autre, ils nous ont emmenés à l'institution pour les enfants.
A l'institution, les amis m'ont demandé si j'avais fait ma demande à l'UN.
Moi je n'avais pas fait ma demande.
Alors je l'ai faite.
Ils m'ont donné un papier, je l'ai signé.
J'ai écrit d'où je venais et où je voulais aller.
Maintenant j'attends la réponse.
Ma maman et mes frères et sœurs me manquent.
Ils me manquent beaucoup.
Parfois je les vois en rêve, comme si j'étais au pays.
Si la guerre et tout s'arrêtait au pays, j'aimerais tant y retourner.
J'aimerais tant rentrer.