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" La vraie solidarité, c'est se mettre à la même place que celui qu'on veut aider "
Jyri Jaakkola, assassiné avec la compagne Bety Carino le 27 avril 2010, lors de la caravane de solidarité avec la commune autonome de San Juan Copala.
Je dirai qu'il avait une âme voyageuse,
parce-qu'il allait à la rencontre d'autres peuples, d'autres langues, d'autres cultures, d'autres religions, toujours ouvert et à l'écoute.
Cette écoute était son grand atout,
, il avait les oreilles comme des escargots, sensibles au moindre mouvement.
J'ai connu Jyri en Europe, nous travaillions ensemble dans plusieurs organisations,
et au début il me paraissait un peu fou.
Il avait des idées qui pour moi sont seulement des rêves. Il voulait aller en bateau au Mexique, à Oaxaca et au Chiapas, les Etats les plus pauvres.
Il m'a fait croire qu'on peut réaliser nos rêves, et c'est ce qui m'a beaucoup touché.
Ça va être un apprentissage dans beaucoup de sens.
Peut-être un voyage pour recueillir des espérances, et une autre forme de voir le monde.
J'ai le fort pressentiment, et tout paraît pointer dans cette direction,
que pour résoudre le problème environnemental, et d'autres problèmes socioéconomiques,
il faut un changement social et culturel.
Les différentes solutions techniques n'amènent pas à une réelle solution,
elles ne font que déplacer le problème.
Le capitalisme, qui est basé sur la croissance continue, n'est pas soutenable.
Il faut que ça change.
Je crois qu'une grande part de la culture de consommation est en lien avec le manque d'opportunités à choisir nos vies
Nous ne sommes pas libres, et c'est pour ça que nous consommons,
pour avoir l'impression de contrôler ce qui se passe.
. C'est pourquoi nous devons créer de nouvelles formes d'autonomie et de liberté.
Il ya de l'espoir, à cause du changement et les expériences d'anciens mouvements
Comme le soulèvement de Oaxaca en 2006, et beaucoup d'autres alternatives anticapitalistes,
et les formes d'autonomie développées par les zapatistes.
Il ya beaucoup de choses, avec une infinité d'ingrédients pour construire un monde différent, et de là vient l'espérance.
Ces temps sont stratégiquement importants, c'est pour ça que je veux aller là bas pour apprendre
Si ma présence peut aider à modérer la violence, alors c'est la tâche que je dois réaliser.
"Les peuples indigènes au Mexique ont les graines de la vérité, de l'ésperance", c'était sa grande idée,
et il voulait patager ces graines avec son peuple aussi, en Finlande.
Donc ce qui me paraît important c'est lutter et construire ici-même.
L'autonomie Zapatiste ne peut pas se transplanter,
et nous ne pouvons pas vivre comme des natifs mexicains.
Nous avons ici notre propre culture, de laquelle un changement doit naître.
On ne peut pas dupliquer les modèles, mais par contre on peut tirer l'inspiration et l'espérance
d'un autre monde de n'importe quel endroit.