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Je me souviens de la première fois qu'un écrit est apparu sur nos murs.
C'était dans notre rue pendant l'été 1940.
Je n'avais que 10 ans et ça m'excitait.
C'était un garçon de notre rue, mais je ne l'ai jamais revu.
La deuxième fois que quelqu'un a dessiné sur nos murs était en 68.
Tout le monde était en colère. Et j'étais en colère aussi.
Nous avions une belle ville, et ça aurait pu être un très beau moment.
J'étais en colère de cette peinture sur le mur. C'était notre jolie rue.
Puis nous sommes venus ici, vivant pour un avenir.
Tout était propre et le sens orienté clairement.
Les cités, la promesse, l'espoir. Et la perte.
Les certitudes manquées et les promesses volées.
Famille perdue et chances perdues de dire, juste, « Désolé. »
Et maintenant ils volent le reste de mon avenir.
Cette tour de béton creuse de l'avenir est obsolète.
Obsolète comme ma douce femme morte.
Obsolète comme la famille qui ne rend jamais visite.
Et obsolète comme moi.
Obsolète.
Comme les mots sur le mur que j'ai vu un jeune homme peindre. Juste la semaine dernière.
Et l'enfant en moi est revenu,
j'ai ri et j'ai voulu pouvoir laisser cette marque vibrante.
De la peinture et pas de la poussière.
De la couleur et non de l'ombre.
Merci à Cecile de Brest pour la traduction.