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Alors, j'ai pas envie de donner l'impression que je prends le train en marche
puisque la stupidité flagrante du scandale délirant contre la Fake Geek Girl
a été démontrée en profondeur ces derniers temps
par toutes les voix connues du coin,
mais c'est récemment revenu
et d'une certaine façon, ça rentre dans l'intitulé général
des quelques épisodes que je m'apprétais à faire,
et je sentais vraiment le besoin de m'en mêler.
Si pour aucune autre raison,
ce serait aller voir le camp des rageux et leur demander:
Pourquoi est-ce que ça devrait théoriquement être un si gros
@#¤/§!% de problème?
Ahem!
Je veux dire; les mecs, même si je prétendais, pour les besoins de la démonstration,
qu'il y ait vraiment cette horrible épidémie de belles femmes
qui fassent semblant d'être dans telle ou telle sous-culture
simplement pour l'attention,
qui est apparement une une sorte de ressource tangible, quantifiable
et précieuse dans votre réalité,
au lieu d'être la dernière manière pour des
/ouvrez les guillemets/fermez les guillemets/ "hommes" sexuellement mal assurés,
pour empêcher des puces invisibles de sauter dans leur bac à sable
- ce n'est rien de plus, au fait -
Eh, mais, mais!
SI
il existe vraiment ces complotantes et malfaisantes
"Fake Geek Girls" dans la nature qui fassent seulement semblant
d'être de vraies geekes?
Pourquoi être furax là-dessus?
Je veux dire que menée à sa conclusion logique,
est-ce que l'existence de la "fake Geek Girl" ne voudrait pas dire que vous,
/ouvrez les guillemets/fermez les guillemets/ Real Geek Guys,
ou quoi que soit votre passion,
soient maintenant si cool,
si hype,
si branché,
si massivement dominant
dans la culture populaire que les gens cool veuillent maintenant être vus comme vous?
Ca ne devrait pas être une victoire
si vous êtes à ce point @#¤/§!% de concerné par la réalité et l'intégrité de
C'est ce que je demanderais si j'étais un homme coléreux, bien sur.
Mais à la place, je vais verser dans l'introspection.
Après tout, si 31 ans de "Real Geek Guy" m'ont appris quoi que ce soit,
c'est que les choses n'ont jamais été faciles
pour les filles qui veulent simplement porter des capes.
Et ceci mes amis,
est-ce qu'on appelle un déambulateur à transition.
Donc. Supergirl.
Supergirl...
est perturbante.
Bon, les superheroïnes sont souvent perturbantes et
Les Comics
Les Comics sont
Les Comics sont bizarres!
mais Supergirl détient probablement le record
pour avoir le personnage le plus facile à expliquer,
c'est carrément direct dans le costume,
- Superman mais avec une fille -
avec l'existence la plus difficile à justifier.
Toutefois,
cette confusion vient du fait qu'elle est une
des plus anciennes figure féminine dans les comics
et en tant que telle, les diverses mutations que les courants du changement lui ont fait traverser
peuvent être utilisées comme les cernes de croisance d'un arbre
pour retracer la façon dont la culture susdite a, historiquement,
traité à la fois la femme et le concept de féminité dans son univers.
Commençons par le commencement.
Pour autant que je sache, il y a eu à peu près six ou sept
incarnations officielles de Supergirl.
Deux ou trois de ces incarnations sont en fait le même personnage
selon la façon dont on voit les choses,
et ce chiffre peut grimper plus haut si on compte
les divers personnages qui ont été essayés dans différentes BD de Superman
avant qu'elle n'apparaisse officiellement.
Ca aura à peu près du sens quand j'en aurais terminé,
mais pour l'instant nous allons en rester à la source:
la Supergirl originelle de l'Âge d'Or de l'univers DC
fut créée par un auteur nommé Otto Binder.
On lui doit aussi la création des deux autres homologues féminines
d'un superhéros masculin qui les as précédées.
Mary Marvel et Miss America.
Binder est une des grandes légendes des Âges d'Or et d'Argent des comics
qui n'est pas assez reconnu aujourd'hui
surtout parce qu'il avait tendance à se spécialiser
dans un domaine jugé erratique
que des décennies de fandom graveleux contemporain
ont essayé de chasser des mémoires.
Par exemple, il a aussi créé ou co-créé
Bepo le Super Singe
Titano le Super Gorille
et Krypto le Super Chien.
Ca et d'autres lumières plus durables
comme la Zone Fantôme,
Brainac,
et la Légion des Super Héros.
La première vraie Supergirl
est Kara Zor-El, seize ans.
Elle fit ses début en 1959 dans Action Comics N°252,
Supergirl est la dernière survivante d'Argo,
une cité de Krypton qui a survécu à l'explosion de la planète
et s'est mise à dériver dans l'espace.
Mais ensuite tout le monde mourut quand même à cause de radiations
parce que leur sol, comme n'importe quel morceau déglinguéde Krypton,
a fini par se transformer en kryptonite.
Kara a survécu, parce que son père Zor El,
le frère de Jor El, le père de Superman,
avait une fusée de rechange
et que sa mère a découvert que Kal El, le cousin de Kara,
était en fait Superman.
Avec tout ça en tête, ils lui firent un costume de Superman,
- donc oui, Supergirl porte littéralement un costume sexy de Superman
parfait pour une convention -
et la catapultèrent sur Terre.
Maintenant, vous pourriez penser que Superman serait content
de rencontrer enfin un autre kryptonien qui n'essaie pas de le tuer,
ou qu'il percute que la seule autre femme de son espèce est aussi sa cousine.
Mais c'est le Superman des années cinquante,
donc il pense tout de suite à la façon de tout garder bien en ordre.
En fait, il s'inquiète que puisque Kara vient d'arriver sur Terre
et vient donc juste de recevoir ses superpouvoirs,
elle ne peut être autorisée à entrer dans la cour des héros,
ce qui est raisonnable, je suppose,
mais il pense aussi qu'elle ne devrait révéler sa vraie nature
ou ses liens avec lui en aucune façon
parce que...
Eh bieeeeen...
Plus ou moins parce qu'une adolescente est trop émotive et indisciplinée
pour garder leurs identités secrètes.
Ouais,
comme je le disais,
le Superman des années cinquante.
Quoi qu'il en soit,
dans l'optique de cette routine du profil bas,
au lieu de prendre avec lui sa cousine seule autre survivante de l'apocalypse,
pour vivre avec lui dans son fabuleux palais de glace,
Superman la met...
dans on orphelinat.
Avec un faux nom et une histoire plausible.
au lieu de mettre des lunettes comme Clark Kent,
Kara met une perruque brune pour devenir Linda Lee.
Ce décor va être le noeud principal des premières aventures de Supergirl.
dont la plupart peuvent être résumées comme:
Nancy Drew, mais elle peut soulever des continents entiers,
ce qui rentrait parfaitement comme bouche-trou
dans les BD de Superman.
Il a souvent été dit, non sans raison,
que les histoires de Superman de cette époque
peuvent devenir ennuyeuses au bout d'un moment.
Pas nécessairement parce qu'il est trop puissant,
comme les gens le disent souvent,
puisque même en ce temps-là l'univers de DC était perclus
de types qui pouvaient lui coller une raclée.
A la place, j'ai tendance à penser que c'est parce qu'il est trop bon.
DC été pleinement conscient du rôle de Superman
en tant que modèle pour la jeunesse,
donc il devait être d'une moralité sans faille et toujours être dans le bon droit.
Supergirl, d'un autre côté,
avait le droit de faire des erreurs,
s'exprimer, tout bousiller etc.
Comme quand elle a accidentellement créé Streaky le Superchat;
officiellement pour aider à maintenir la couverture de l'orphelinat
en évitant d'être adoptée,
mais on a aussi l'impression que c'est peut-être...
Eh, là encore, c'était les années cinquante et le début des années soixante...
c'était une adolescentE
et ce type de comportement était grosso modo attendu d'elle
par auteurs et éditeurs qui étaient presque tous des hommes.
Mais produit de son temps ou pas,
oui, c'est assez sexiste quand on y regarde de près.
Mais, paradoxallement,
cela rendait la plupart de ses aventures plus intéressantes
que celles de son homologue masculin.
Alors que Superman dégommait des météores et était un citoyen modèle,
Supergirl a du se débrouiller en société,
gérer la jalousie,
réparer ses erreurs,
n'être en contrôle de rien, etc.
Au surplus, il est amusant de voir Superman à l'occasion catapulté
dans le rôle du père désapprobateur et renfrogné des années cinquante.
avec le recul, il est facile de voir ces histoires et les préquelles Superboy
comme des proto-versions
des histoires de déboires d'adolescents mais avec des super-pouvoirs
qui allaient dominer le marché quelques décennies plus ***
et dominent toute fiction pour jeunes adultes aujourd'hui.
Ils finirent pourtant par la sortir de cette situation.
Elle fut adoptée par un couple sympathique,
changea son nom en Linda Danvers,
et peu de temps après,
Superman l'autorisa à révéler à ses parents qu'elle était Supergirl
puis de révéler son existence au monde.
Avec le temps, elle a même eu son propre magazine et s'est mise à vieillir,
contrairement à la plupart des personnages de comics.
Oubli éditirial?
Brèche intentionnelle des barricades?
Peut-être.
Ou... peut-être que si elle n'avait plus quinze ans,
ça devenait acceptable pour eux de la dessiner en culotte courte.
Oh, ce n'est rien
comparé au moment où elle a commencé à s'habiller comme ça.
Eh oui.
C'est Powergirl.
J'expliquerai comment ça marche.
La prochaine fois.
Je suis Bob.
Et c'est The Big Picture.