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Dans la peau de Kennedy
Comment pense John. F. Kennedy
pendant la crise des missiles de Cuba?
Avant que l'on passe à la crise, vous devez savoir une chose à propos de Kennedy.
À propos de ce qu'il a fait dans le Sud Pacifique quand il était un jeune homme.
John F. Kennedy ne pouvait pas faire partie de l'armée aérienne de la marine américaine.
Il a essayé toutes sortes de ruses et son père a dû employer son influence
et peut-être même graissé quelques pattes,
pour qu'il soit accepté. Sa santé était précaire. Il avait beaucoup de problèmes de santé.
Mais il a été accepté.
Quand la guerre battait son plein en 1943,
il fut envoyé
à la région la plus sanglante de la guerre : le Pacifique Sud.
Où les États-Unis tentaient
de reprendre certaines îles
qui avaient déjà été envahies par les Japonais plus tôt.
Ce que Kennedy a vu
quand il était dans le Pacifique Sud,
il le décrit dans ses lettres
à ses copines, à sa mère
à son père, à ses frères.
Il se déplace d'île en île avec son torpilleur.
Et il voit,
chaque jour qu'il passe dans la région,
des Japonais qui, confrontés à une force militaire écrasante,
refusent de capituler.
En fait, ils se suicident.
Plutôt que de se retrouver prisonniers.
Même les civils.
Les gens se jettent sur des grenades et sont pulvérisés.
Des familles et voisins se prennent par la main et se jettent en bas de rochers
et se livrent à leur mort.
Une île après l'autre
est envahie par la marine qui y trouve des cadavres partout.
Les cadavres de personnes qu'elle n'avait pas tuées.
En plus de ceux des personnes qu'elle avait tuées.
C'était complètement déconcertant pour les Américains.
Voilà le cadre de référence de Kennedy :
Il ne faut pas s'attendre à ce que l'ennemi capitule
simplement parce qu'on dispose d'une force qui peut l'anéantir.
Les Japonais ont refusé de capituler avant qu'il y ait un risque réel
que leur pays soit détruit par une bombe nucléaire.
Kennedy retient de cette expérience
quand il est dans la salle des situations de la Maison-Blanche comme président
en octobre 1962.
Kennedy fait maintenant face au général Curtis LeMay.
Curtis LeMay était un héros de guerre. C'était lui qui avait conçu le programme visant à jeter
toutes les bombes, y compris les bombes nucléaires sur le Japon.
Il est le chef d'état-major des forces aériennes pendant la crise des missiles de Cuba.
LeMay affronte Kennedy
et lui dit :
« Monsieur le Président, le temps est venu de déclarer la guerre. »
Kennedy est un peu surpris.
Il répond : « Général, que feront les Russes selon vous si nous jetons des bombes
sur les sites de missiles à Cuba pour commencer? »
Et LeMay répond : « Ils ne feront rien du tout parce que nous sommes le plus fort des deux. »
« Ils le savent et nous leur avons montré que nous sommes
l'ultime supériorité militaire nucléaire, alors ils ne feront rien. »
« Ils ne prendront pas de décision suicidaire. Ils ne feront rien. »
On peut presque imaginer Kennedy
qui écoute ce petit discours de LeMay. En fait, on peut écouter le discours de LeMay
parce qu'il a été enregistré.
LeMay
indique à son président :
« Vous n'avez pas d'autres options, monsieur le Président. Je suis désolé de vous l'apprendre. »
« Vous devez lancer la guerre et vous devez le faire maintenant. Le plus tôt, le mieux. »
« Il est mieux de les prendre par surprise. »
Kennedy est horrifié.
Parce qu'il sait que disposer d'une puissance écrasante
ne poussera pas forcément l'ennemi à capituler. Et cette fois-ci,
cette fois-ci, contrairement au Japon qui n'avait pas d'armes nucléaires.
Cette fois, il sait
que l'ennemi a beaucoup d'armes nucléaires.
Et ce général lui jure par sa foi.
Ou peut-être par arrogance ou simplement par ignorance.
Kennedy s'en fiche... Ce général lui dit
qu'il n'y a aucun risque à lancer une guerre
contre l'Union soviétique parce qu'elle ne fera rien.
Kennedy,
retenant de son expérience dans le Pacifique
dit à LeMay : « Vous devez monter un autre plan. Nous n'allons pas attaquer Cuba
ce soir ou demain soir ni bientôt. »
« De plus, je ne vous crois pas, tout simplement »,
répond-il.
« Quand vous dites que les Russes ne réagiront pas. »
Réalisé par Ken Turner
Traduit par : KSLinguistics.ca