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Je ne parviens pas à le concevoir, le croire,
un songe m'a ravie ;
comment aurait-il pu entre toutes
m'élever moi, pauvresse, et faire mon bonheur ?
Il ne peut pas en être ainsi.
Oh qu'on me laisse mourir en rêve,
bercée contre son torse,
engloutie par une mort si bienheureuse
dans des larmes de volupté infinie.
Je ne parviens pas à le concevoir, le croire,
un songe m'a ravie ;
comment aurait-il pu entre toutes
m'élever moi, pauvresse, et faire mon bonheur ?
"J'ai fait un triste rêve", me dit Alissa,
au matin d'un de mes derniers jours de vacances.
"Je vivais, et tu étais mort.
Non ; je ne te voyais pas mourir.
Simplement il y avait ceci :
tu étais mort.
C'était affreux ; c'était tellement impossible
que j'obtenais que simplement tu sois absent.
Nous étions séparés
et je sentais qu'il y avait moyen de te rejoindre ;
je cherchais comment, et, pour y arriver
j'ai fait un tel effort que cela m'a réveillée.
Aidez-moi, mes sœurs, gentiment à me parer,
servez la reine du jour (moi-même),
hissez promptement autour de mon front
la couronne de myrte en fleur.
Alors que, comblée, le cœur joyeux,
j'étais blottie dans les bras de mon bien-aimé,
toujours il appelait et appelait encore, le cœur ardent,
avec impatience le jour d'aujourd'hui.
l'air est tiède.
Cette nuit, de toute mon âme je pensais :
Merci, mon Dieu,
d'avoir fait cette nuit si belle !
Et tout à coup je t'ai souhaité là,
senti là, près de moi,
avec une violence telle, que tu l'auras peut-être senti.
Ô anneau à mon doigt,
tu m'as alors enseigné,
tu as dévoilé à mon regard
la valeur infinie et profonde de la vie.
Je veux le servir, vivre pour lui,
lui appartenir tout entière,
me donner à lui
et me trouver transfigurée par son éclat.
Comme mon cœur a peur, comme il déborde de volupté !
Si seulement je savais
comment le dire avec des mots ;
viens et enfouis ton visage
ici contre mon sein,
je veux te susurrer à l'oreille
tout mon désir.
— Tu crois que la mort peut séparer ? reprit-elle.
— Je veux dire...
— Je pense qu'elle peut rapprocher, au contraire...
oui, rapprocher ce qui a été séparé
pendant la vie.
Contre mon cœur, contre mon sein,
toi mon délice, toi mon plaisir !
Le bonheur c'est l'amour, l'amour c'est le bonheur,
je l'ai dit et ne le retirerai pas.
Je me suis estimée plus que comblée,
mais c'est maintenant que je déborde de bonheur.
Dieu jaloux, qui m'avez dépossédée,
emparez-vous donc de mon cœur.
Toute chaleur désormais l'abandonne
et rien ne l'intéressera plus.
Aidez-moi donc à triompher de ce triste restant de moi-même.
Jérôme,
je voudrais t'enseigner
la joie parfaite.