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Quand je vois cette maison, je pense que quelqu'un habite ici. De vieilles personnes peut-être...
parce que c'est une vieille maison...et je ne pense pas que...
des jeunes vivent ici.
Je sais que cet endroit s'appelle Carol 53 et que des architectes vivent dedans.
Quand nous avons trouvé cette maison et vu à quel point elle était grande, on a décidé de créer un plus gros projet.
Pour deux raisons, d'abord parce que nous sommes des architectes et que nous voulons protéger les vieilles maisons.
La deuxième, et la plus importante, est que une maison "normale" coûte plus cher.
En fait, cette maison est vraiment immanse et nous avons été impressionnés par l'espace.
Mais il y avait beaucoup de travail, plus que ce qu'on avait imaginé,
pour la rénovation, le nettoyage, et le reste.
Puis, on a commencer à créer des évènement culturels.
C'est devenu intéressant, de nombreuses rencontres, différents projets...
Voici l'idée en gros: faire une maison sans argent, d'une autre manière.
Notre première discussion a commencé l'année dernière.
Nous voulions collaborer
pour créer un partenariat entre mon association, Rhabillage, et le projet de Carol 53.
Le but est d'aider à la rénovation du bâtiment.
La maison a été construite par un avocat en 1912.
C'était sa demeure privée, avec une grand bibliothèque,
et...des serviteurs. Une famille très riche.
Puis elle a été reprise par son fils, qui est mort pendant la Seconde Guerre Mondiale.
Ensuite, la veuve, qui a étudié l'architecture, s'est mariée avec un architecte, Stan Bornowsky.
C'était le père de l'actuel propriétaire.
Puis les Communistes ont pris la maison et l'ont transformée en administration.
Il y a beaucoup de maisons comme celle-ci à Bucarest.
Elles ont été prises par le gouvernement pendant l'ère communiste.
Maintenant elles sont redonnées aux anciens propriétaires,
mais ils n'ont pas assez d'argent pour gérer de telles maisons.
En fait, on procède comme ceci: chantier et évènement.
Le jour, chantier. La nuit, évènements.
C'était fou au début, il y avait un tas d'évènements.
C'était bien, car Bucarest avait besoin de ça.
Nous sommes musiciens et on a commencé à jouer dans la cuisine.
Tout la monde a commencer à jouer avec nous.
On s'est vraiment amusé et ce soir là, à notre première rencontre, on a décidé de venir habiter ici.
J'ai un atelier ici. Je répare et je repeins
les cadres et les fourches de vélos.
C'est ce que je fais principalement de mes journées:
je répare et je remet les vélos à neuf.
Après qu'ils aient eu la maison, j'ai vu une opportunité d'installer mon atelier ici
C'est ce que j'ai fais.
Puis on s'entraide,
ils ont leur projet, j'ai le mien
et nous avons créé une sorte de partenariat.
Nous étions 3 groupes d'amis qui vivaient dans le même appartement,
très proches les uns des autres.
Nous avons commencé avec l'idée d'habiter tous ensemble.
On se voyait toujours dans l'appartement des uns et des autres,
et on s'est dit: pourquoi ne pas trouver une grande maison ?
On pourrait avoir nos chambres et habiter tous ensemble.
On se connaissait tous assez bien, mais habiter tous ensemble dans la même maison
est vite devenu plus difficile que ce qu'on imaginait.
Deux personnes sont parties dès le début.
Elles ont réalisé qu'elles ne pouvaient pas avoir le confort d'une simple maison.
C'est ici que je me sens le mieux.
Des gens super sympas, un bon matos, à prix abordable.
C'est une bonne combinaison.
On va aussi garder ça,
les artistes qui sont à leurs débuts,
et qui n'ont pas accès à des galeries artistiques qui ont de nombreux critères.
Nous avons eu de nombreuses critiques de la part de plusieurs personnes, que nous n'étions pas une galerie de "grande classe"
ou "votre galerie n'a pas de haute valeur".
Mais ils ne comprennent pas que c'est justement l'idée.
Comme sur la place du Centre Pompidou par exemple,
où les gens font ce qu'ils veulent.
Nous sommes plus ou moins proches de cette façon de voir les choses.
La chose la plus géniale était de rassembler tous ces gens.
Beaucoup de personnes venaient et disaient "Oh je voudrais faire quelque chose ici!"
et ils ont commencé à nettoyer, comme tu peux voir ici, la porte et aussi les fenêtres.
Maintenant, à chaque fois qu'ils viennent ici, ils se disent: "ça c'est moi qui aie fait ça".