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Bienvenue à toutes et à tous à Construct Canada.
Je m’appelle Michael Mancini et je suis le rédacteur en chef de CanadExport,
le magazine électronique du Service des délégués commerciaux du
Canada.
Je vais m’entretenir aujourd’hui en direct, depuis Construct Canada, avec un
certain nombre de gens d’affaires et d’experts canadiens.
Je vous invite à vous joindre à nous et à écouter ce que nos experts
ont à dire au sujet de ce secteur florissant et de ce que l'avenir lui réserve,
surtout à l'heure où les économies mondiales commencent à
éprouver des difficultés.
Je vous invite également à en apprendre davantage sur le Service des
délégués commerciaux du Canada, le plus vaste réseau de
spécialistes en commerce international au Canada.
N'hésitez pas non plus à vous rendre à l'adresse deleguescommerciaux.gc.ca
pour obtenir plus de renseignements et, pendant que vous y êtes, ne manquez pas de
vous abonner à CanadExport, notre magazine bimensuel gratuit.
J'aimerais maintenant accueillir mon prochain invité, M.
Christopher Lindal, vice-président exécutif, directeur de l'exploitation et
directeur de Viceroy Homes Limited.
Merci d'avoir accepté de vous prêter à cet entretien aujourd'hui.Bonjour
et merci de m'avoir invité.
Nous sommes ravis d'être ici. Pour commencer, j'aimerais que vous nous
présentiez votre entreprise.
Viceroy est une entreprise canadienne qui existe depuis 52 ans; son siège se trouve
en Ontario et elle possède une usine en Ontario et une autre en
Colombie-Britannique.
La principale famille de produits de Viceroy Homes est un système intégré
recouvrant à peu près toute la superstructure de n'importe quel type de maison,
qu'il s’agisse de maisons détachées, multifamiliales,
en rangées, et
nous avons aussi établi une ligne de pavillons de terrain de golf.
Nous sommes plus ou moins le résultat d’un couplage entre une firme de design
architectural et une grande usine de fabrication de matériaux de construction
diversifiés. Je vois.
Ensemble, nous proposons des solutions à tous ceux qui veulent construire une
structure spécialisée ou une maison haut de gamme qui correspond à leurs
goûts. Donc, vous êtes évidemment
bien établis ici au Canada, mais
parlez-moi un peu des débouchés que votre entreprise a trouvés sur les
marchés internationaux. Viceroy est présente sur les marchés
internationaux depuis de nombreuses années,
notamment au Japon. D’accord.
Nous nous sommes sérieusement engagés dans ce pays au début des
années 1990 et nous restons encore fortement implantés au Japon.
Nous avons établi là-bas un réseau comprenant une centaine de
constructeurs indépendants; depuis le début du programme, nous avons
expédié environ 14 000 maisons, ce qui représente des revenus
d’environ 600 millions de dollars.
Qu’est-ce qui vous a amenés à croire que le Japon offrait des
débouchés?Au début des années 1990, le gouvernement japonais et
l'industrie de la construction japonaise ont commencé à manifester une
véritable fascination pour le style nord-américain des charpentes en 2 par 4.
Nous avons constaté que cet intérêt commençait à se
généraliser, alors nous sommes allés au Japon et avons assisté à
des congrès, tandis que les Japonais ont commencé à venir au Canada, ainsi
qu’aux États-Unis d’ailleurs, à visiter des usines et
essentiellement à se trouver des partenaires.
La culture commerciale du Japon attache une grande importance à la création de
liens de confiance avec un partenaire.
Alors vous créez de telles relations et puis les affaires s'épanouissent. Je
vois.
Donc, c'est à peu près comme ça que ça s'est passé.
Tout cela est arrivé avant le tremblement de terre qui a eu lieu à Kobé en
1995.
Celui-ci a stimulé encore davantage l’intérêt pour les maisons
nord-américaines car les Japonais estimaient, avec raison d’ailleurs,
qu’elles étaient plus solides, structurellement, et donc mieux en mesure de
supporter des secousses sismiques de cette ampleur (inaudible).D’accord.
Donc, il est évident que la demande existait déjà.
Quels défis avez-vous dû relever au moment de faire affaire au Japon? Le
principal défi, bien sûr, c’est que nous avons dû suivre une courbe
d'apprentissage extrêmement rapide et trouver du personnel capable de
s’exprimer en japonais pour les différentes fonctions de notre entreprise.
Lorsque nous avons reconnu la valeur de cette opportunité, alors très,
très rapidement nous avons embauché des
employés parlant japonais,
principalement des Japonais de naissance, dans les bureaux d’études et de
dessin, le service à la clientèle, le traitement des commandes, et bien
sûr du côté du personnel de vente aux niveaux supérieurs.
Nous avons fait traduire en japonais tous les documents rattachés aux contrats, les
bordereaux d’expédition, les listes de matériaux, les documents de
marketing. Ensuite, nous avons dû adapter notre ligne de produits aux exigences des
Japonais.
Les designs sont différents, les spécifications sont différentes, tout
comme la façon d’aménagement les cuisines
et différentes autres
pièces de leurs maisons.
Ce ne sont pas des différences énormes, mais elles sont assez marquées
pour nous avoir obligés à apporter des rajustements dans à peu près
toutes nos catégories de produits.
Et nous avons du le faire dans un laps de temps très serré afin de leur
démontrer que nous pouvions véritablement faire le travail qu’on
attendait de nous. Tout un défi, en effet.Alors, nous avons sauté sur
l'occasion. Je vois.
Mais bien sûr, comme vous le savez, la construction à ossatures de bois n'est
pas disponible partout, elle n'est pas populaire partout non plus.
Alors comment se fait-il que vous ayez été les premiers sur ce marché?
Est-ce simplement parce que vous avez été les premiers à vous
précipiter pour tirer parti de la demande de maisons à ossatures de bois au
Japon?
Est-ce qu’il y a maintenant beaucoup de concurrents sur le marché japonais des
maisons à charpentes de bois? En fait, on trouve au Japon une tradition
millénaire pour un type de construction de maisons à structure « poteau
poutre »...
Entendu.
...et ce sont là des éléments en bois. Oui, je vois.
Donc, la culture et l'industrie japonaises étaient déjà très
réceptives au bois comme matériau, ce qui est différent de ce qu’on
trouve en Chine, par exemple, où les tentatives en vue de percer sur le marché
avec un produit fait en bois sont vraiment très ardues, car le béton est de
loin le matériau préféré dans la construction en Chine.
Le travail préparatoire considérable avait été effectué par les
grandes organisations industrielles regroupant les producteurs de bois d'œuvre primaire
et de contreplaqués.
Par exemple, le COFI [Council of Forest Industries] et d'autres s’employaient,
depuis les années 1970, à convaincre les
Japonais de changer de méthode
à charpentes de bois en remplaçant la méthode fondée sur les
modèles de menuiserie « poteau poutre », à laquelle ils étaient
habitués......oui......
pour adopter le système nord-américain d'ossature à
plate-forme. Intéressant.
Donc ces gens-là ont posé les pierres de base, et puis nous avons été
comme une deuxième vague qui est arrivée
au moment où l’industrie
des constructeurs était prête à se laisser convaincre et même à
adopter ce système. D’accord.
Pour votre entreprise, quelle importance revêtent vos affaires internationales?
De toute évidence, vous êtes déjà bien implantés au Japon et
aussi aux États-Unis, si je ne m’abuse?C’est exact.
Nous compterions certainement les États-Unis parmi nos marchés d'exportation.
Nous avons des bureaux à Détroit, à Boston, dans l'Est, à Seattle
dans l'Ouest, ainsi qu'un réseau de concessionnaires indépendants.
C’est donc pour nous un marché crucial, surtout si l’on tient compte du
nombre de mises en chantier aux États-Unis dans une année typique, c’est
là un marché énorme que nous ne pouvons nous permettre d’ignorer.
Nous sommes également présents en Russie, qui est notre marché le plus
prometteur pour l’avenir. Vraiment?
Ça, c’est intéressant. Oui, je pourrais d’ailleurs, si vous le
voulez...Oui, quelle en est la raison?
vous expliquer les raisons plus en détail. Allez-y.On sait bien que, pendant la
centaine d'années qu’a duré le communisme et, n'ayons pas peur des mots,
le totalitarisme, les citoyens russes ne pouvaient tout simplement pas migrer d'une ville
à l'autre, vous ne pouviez pas dire, « bon, eh bien je quitte Toronto pour
Calgary ou Moscou pour Saint-Pétersbourg parce que j'en ai envie ».
C’était absolument hors de question, et l’entreprise privée
était absolument hors de question pour la construction de lotissements ou de
nouveaux quartiers.
Toute la population était hébergée dans ces grandes tours
d’habitation, où les familles nombreuses étant souvent à
l'étroit.
Il n’y a donc eu aucune activité de construction de logements
résidentiels, au sens où nous
l’entendons aujourd’hui, pendant 75
à 100 ans.
Imaginez Toronto sans Brampton, Mississauga, Pickering, Oakville, etc.
Quand vous sortez de Moscou, vous ne voyez que des terrains vagues.
Il n’y a aucune banlieue. Aujourd’hui, bien sûr, les Russes ont
adopté une attitude tout à fait différente, une attitude axée sur le
marché, et la demande insatisfaite est énorme.
Ajoutez à cela le fait que leurs ressources forestières comptent parmi les
meilleures au monde – le gouvernement russe l’a d’ailleurs reconnu et
veut développer sa propre industrie forestière – et qu’ils nous ont
dit sans l’ombre d’un doute qu’ils veulent voir les logements à
ossature de bois occuper une part dominante du marché
russe de la construction résidentielle.