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Alex : OK, on va commencer dans 30 secondes.
Vous êtes sur les ondes du 16,70 am
à radiojeunesse.ca.
C'est Alex et Myriame qui vous accompagnent jusqu'à midi.
Aujourd'hui,
c'est une grosse émission pour nous,
une émission assez spéciale.
On a une équipe de tournage...
Les Amputés de guerre sont ici.
Ils nous filment en fait
pour un documentaire qu'on va faire,
que je vais faire avec eux pour la campagne de financement
des porte-clés 2014 qui va commencer bientôt.
Je vais être en fait le porte-parole de cette campagne.
Parler que ce soit en avant des caméras,
en avant d'un grand groupe, ç'a toujours été ma passion,
ç'a toujours été ce que je voulais faire,
puis ça le restera toujours.
Je suis né pour faire ça.
Ça m'a permis de découvrir les communications,
mon handicap,
c'est là-dedans que je veux m'en aller maintenant,
faire de la télé, faire de la radio.
La ligne est tracée, puis elle va être suivie.
Gabrielle : Notre projet, c'est de faire un court métrage
pour dénoncer l'intimidation envers les personnes amputées
en mettant en parallèle deux vies.
Olivier : Alex, on l'a mis comme étant le personnage
qui sauve l'autre parce qu'on sait qu'Alex
serait capable de le faire,
aider quelqu'un qui a de la misère dans
ce genre de problème.
Gabrielle : Moi, je me suis embarquée dans le projet
avec l'idée de mettre Alex en avant plan
parce qu'il apprend à rire aux autres de soi-même.
Le fait d'être différent pour lui,
ça l'a amené à avoir un grand sens de l'humour pour...
autant se dérider de la manière dont les gens
peuvent le regarder que pour
faciliter l'interaction avec les autres,
et si toi, tu es capable de rire de toi-même, là,
tu deviens indestructible.
Olivier : Il est vraiment drôle,
puis il a toujours une bonne phrase.
Je dirais qu'il a toujours une astuce,
ou qu'il a toujours de quoi te répondre.
Il parle, il dit ce qu'il pense,
il adore ça dans le fond partager.
Vincent : Ce qu'il m'a le plus appris,
c'est d'être capable d'être soi-même,
puis de ne pas avoir peur des différences
parce que surtout au secondaire,
je trouve, les premières années,
on a toujours l'impression qu'on est la personne différente
qui est séparée du groupe.
Une personne née avec un handicap
aussi immense qu'Alex,
d'avoir seulement deux doigts, à qui il manque un pied,
je veux dire, si lui il est capable de surmonter ça,
n'importe qui peut faire pratiquement n'importe quoi.
On doit l'utiliser justement
comme exemple pour inspirer le monde.
Gabrielle : Moi, j'ai un seul mot pour le décrire des fois,
c'est « extraordinaire ». Autant...
Olivier : Ha!
Gabrielle : Ha!...
Non, mais autant de la manière qu'il agit avec
les autres que de la manière que lui agit,
la manière qu'il nous fait agir avec lui.
Je le connais depuis que j'ai cinq ans.
Alex m'a toujours fait sentir :
« Regarde, je suis bien, je suis comme toi,
je suis comme les autres.
Pourquoi tu ne pourrais pas être amie avec moi? »
Bon, moi, je m'en vais. « Ciao! »
[Vidéo] Alex : ... ses muscles. Ça ici, c'est sa cape noire.
Alex : Moi, tout a commencé réellement
avec Les Amputés de guerre.
La première fois que je suis monté sur une scène,
il y a eu un déclic dans ma tête.
C'est certain,
je le savais que je voulais faire ça.
[Vidéo] Alex : Quand j'ai eu ma prothèse.
J'avais peut-être un an et demi ou deux ans.
Louis : Est-ce que c'est toi qui as décidé qu'il y était
pour y avoir Batman sur ta prothèse?
Alex : Oui, oui. [Rires]
Olivier : Oui! Oui!
[Vidéo] Alex : Tout le monde pense que...
pourquoi tu as deux doigts?
Louis : OK.
Alex : Parce que je suis né comme ça, je dis ça.
Louis : Ah oui? Alex : Oui.
Olivier : J'ai bien aimé moi.
Tu pourrais envoyer ça au cinéma.
Vincent : Comment as-tu fait pour devenir aussi
confortable à parler devant du monde comme ça de ta différence?
Alex : C'est de la pratique.
Si jamais tu veux devenir un joueur,
il faut que tu te pratiques au hockey.
Si jamais tu veux devenir un bon orateur,
il faut que tu te pratiques à parler aussi.
Mes parents m'ont toujours dit : « Il faut que tu sois
confortable à parler de ce que tu es toi. »
Ça fait partie du processus, je l'ai commencé très tôt.
De cette manière-là,
j'ai été capable de m'ouvrir aux autres,
mais de m'ouvrir aussi à moi en partant
parce qu'avant de pouvoir en parler aux autres,
il faut que tu sois capable
de te dire que tu es comme ça toi aussi,
il faut que tu sois capable d'accepter ça.
J'en ai fait des présentations, beaucoup.
Là, je vais vous parler un peu de mes prothèses.
Il y a une grande histoire à travers les prothèses vraiment.
Si jamais on regarde le début de la prothétique,
au début, c'était du bois.
Je n'ai jamais eu de prothèse de bois.
En fait, ça, c'est ma première.
C'est la plus petite.
C'est la plus spéciale.
Je l'aime parce que c'est ma première.
Celle-là, ç'a été ma deuxième,
on a pu voir l'apparition des pieds avec des orteils.
Il n'y a rien vraiment à dire sur celle-là
à part peut-être que le pied
est un peu trop jaune à mon goût.
Olivier : J'allais dire,
on peut voir une différence de couleur.
Alex : Celle-là,
ç'a été une de mes premières prothèses avec un motif.
On a pu le voir dans le vidéo.
Olivier : Batman avec ses pics, puis ses muscles.
Alex : Batman avec ses pics, puis ses muscles.
C'est très représentatif de ma jeunesse,
je trouve, celle-là.
Celle-là... bon, j'ai perdu le pied.
Je ne sais pas où il est,
mais ç'a été une des premières avec des motifs de hockey.
Je l'aime.
J'en ai d'autres à la maison.
Bien, en fait, celle que je porte en ce moment,
elle est assez spéciale pour moi.
Olivier : Tu pourrais nous la montrer.
Alex : Oui, je pourrais vous la montrer effectivement.
Elle est assez spéciale pour moi,
notamment parce que c'est
mes amis qui ont tous signé en secondaire III,
mes parents aussi, ma sœur.
Tout le monde a signé.
C'est ma prothèse préférée de toutes.
C'est pas mal ça pour mes prothèses.
C'est l'histoire de ma vie vraiment,
on le voit, c'est comme...
On peut suivre mon évolution avec ça.
C'est pas mal ça.
Olivier : Ah, bien, c'est « chill ». Moi, j'aime ça.
Alex : Tu n'avais pas quelque chose à faire, toi?
Vincent : À 4 h, oui.
Alex : À 4 h. Bien, il est 4 h.
Vincent : Il est 4 h, OK. Je vais y aller. « Bye! »
Alex : « Bye! »
Olivier : Salut!
Alex : Moi, je m'excuse,
mais mon « show » commence là.
Il faut que j'y aille, et puis « JOUEZ PRUDEMMENT ».
Maintenant que je fais de la radio,
il n'y a pas de mots pour décrire ça.
Vraiment, c'est un « feeling » qui est vraiment unique
au monde d'entrer en ondes
avec un micro-casque sur la tête.