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Pour moi courir c’est une façon de rester heureuse.
Ça me détend, j’en ai besoin.
Je suis bien – c’est le moment de la journée ou je me sens au top.
Tout les désagréments physiques dus à la grossesse, bon... ils ne disparaissent pas tous,
mais parfois oui, ils disparaissent.
Si je n’ai pas ça, je pars un peu en vrille.
Ca se voit tout de suite si je ne suis pas sortie faire un tour.
Je peux le confirmer.
J’étais à la fin de mes études, Kasie en première année,
on s’est rencontrés dans l’équipe de cross de l’université.
J’ai commencé à flirter avec Kasie.
Il m’a convaincue.
On est marié depuis presque onze ans,
et avant on a été ensemble pendant cinq ans.
Ça fait…presque la moitié de ma vie.
Nous nous sommes dis qu’on voulait avoir des enfants, fondés une famille.
Tout les deux, on avait un agenda bien rempli de courses à faire,
alors c’était difficile de trouver le meilleur moment.
La première fois c’est arrivé comme une surprise.
On ne savait rien de ce que cela impliquait d’être parent jusqu’au jour où elle est née,
après on a vite appris.
J’imagine que c’est pareil pour tout le monde.
Tu n’as aucune idée de comment tu dois t’y prendre, mais ton instinct prend le relais.
Cette fois-ci c’était mieux planifié.
Nous avons décide qu’on voulait qu’elle ait un frère ou une sœur.
Quand j’étais enceinte d’Acadia, j’ai couru jusqu’à…en fait j’avais une semaine de retard.
J’ai couru jusqu’au jour où le travail a commencé – 41 semaines.
J’aime partir loin des foules pour courir, juste pour le plaisir de courir.
Je connais tellement bien ces sentiers, dans ce sens ce n’est pas du tout un challenge au niveau des appuis.
Je connais ces chemins comme ma poche.
Cela m’offre aussi une bulle où je suis seule,
loin des regards et des avis des autres.
Bien sûr il y avait des personnes qui nous donnaient leurs avis, spontanément.
Il faut leur répondre "merci pour votre sollicitude" parce que les intentions étaient bonnes.
Je savais que Kasie allait très bien, que c’était bien pour elle et pour l’enfant.
Nous avons un très bon médecin qui nous a juste précisé –
"voilà ce que vous devez éviter, et voilà ce que vous pouvez faire".
Et vraiment, elle est restée dans ces limites, du coup je n’étais pas du tout inquiet.
Il y a vraiment des parallèles entre mon expérience d’athlète et la compétition,
et ma capacité à comprendre et faire des choix avec mon corps pour que tout reste sain et sans danger.
C’est un vrai challenge parce que c’est tellement intime.
C’est ton propre corps.
Tu ne devrais pas forcement partager cela avec d’autres.
Mais j’ai senti, comme c’était le deuxième, que je voulais partager avec plus de personnes
et peut-être arriver à dissiper quelques fausses idées.
Je pense que le fait d’en parler, de montrer d’autres exemples
pourra aider d’autres à faire leur choix.
Courir a été..peut-être pas la chose la plus importante de ma vie,
mais c’était ce qui me définissait.
Dès que j’ai été mère, c’était "courir – ce n’est pas important"
Acadia est importante. La famille c’est important.
Mais je cours aussi parce que j’adore ça, et j’adore être dans la nature et prendre l’air.
C’est ce qui marche pour moi…