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C'est assez difficile pour moi d'expliquer pourquoi je fais
tous ces genres de musique.
J'essaie consciemment de ne pas y penser.
Quand on entend une chanson qu'on aime, il n'y a pas de processus de pensée
qui fait qu'on l'apprécie.
On l'aime, c'est tout.
J'ai décidé de déménager à Brixton parce que je m'y sentais chez moi.
Tout les élèves de mon école s'y rendaient pour le week-end
pour faire des grosses raves drum'n'bass.
C'est le premier endroit où j'ai entendu de la vraie musique club.
J'ai commencé par écouter du jazz et de la soul, puis j'en suis venu au hip-hop,
parce que beaucoup de samples sont issus de ces musiques.
Puis j'ai écouté de la musique électronique pour son côté « production ».
Puis j'ai fini par écouter de la musique de club.
RJD2 est le premier mec que j'ai vu jouer avec une MPC.
Je suis allé à un concert à Paris, et il a fait un live.
J'étais déjà tombé amoureux de son album « Deadringer »,
qui m'a d'ailleurs donné envie de produire à mon tour.
Donc oui, c'est à lui que je dois ça.
Je n'ai jamais appris à produire sur une MPC.
C'est la façon la plus simple de faire de la musique électronique en live,
mais je préfère largement passer mon temps sur un ordinateur.
J'essaie de ne pas utiliser d'ordi en live,
même quand je dois jouer mes propres morceaux.
Parce que je n'aime pas la gueule que ça a sur scène,
quand on se contente de fixer un portable.
On pourrait y faire n'importe quoi.
Je voudrais faire un instrument avec une entreprise,
peut-être qu'Akai pourrait faire une MPC.
Ça rend les choses plus humaines en termes de performance.
J'ai déjà ma petite idée là-dessus,
mais ça reste un projet que j'ai en tête pour le moment.
Je ne pense pas jouer mes propres morceaux pendant un moment,
parce qu'il faut vraiment que je fasse d'autres morceaux.
Islands THE XX (2010)
La majorité de mon travail est occupé par The XX.
On s'apprête à enregistrer.
Avec de la chance, on finira juste à temps
pour faire des festivals l'année prochaine, ce qui est le plus fun à faire.
Comme pour tout ce qu'on a fait avec The XX, j'essaie de rester simple au possible.
J'utilise juste Logic, un Space Echo et quelques préamplis,
puis parfois des Casio.
La plupart des sons de batterie que je produis sont faits avec plusieurs couches de samples,
ça m'arrive de sampler dix morceaux de funk différents, par exemple.
Je n'aime pas trop l'idée de prendre une chose et de la laisser telle quelle.
Il y a des centaines d'albums de disco incroyables.
Je n'ai jamais réussi à atteindre cette qualité
avec le son d'une caisse claire.
C'est ce que j'aimerais savoir faire.
On est tous revenus de tournée et on fait un peu plus la fête.
On avait 17 ans quand on est partis, et on a loupé cette partie de la vie que les gens
autour de nous consacraient à faire la fête.
La musique club a donc une grande influence sur le prochain album.
J'ai fait des collaborations de rêve l'année dernière.
Il y a eu des moments où je réalisais soudainement
que je faisais quelque chose de bien,
comme avec Florence,
Adele,
et Gil-Scott Heron, après l'album.
NY is Killing Me GIL SCOTT-HERON & JAMIE XX (2010)
Quand je fais un remix, j'essaie d'imaginer
que je sample un morceau que j'aime, et je pars de là.
Plutôt que de trop penser à l'artiste.
Gil était hyper important dans ma vie,
avant même que je ne fasse de la musique.
Mes parents passaient ses disques quand j'étais petit,
et un de mes profs d'arts du lycée m'a fait réécouter
ses trucs.
C'était un honneur pour moi de faire ça.
Il y a quelques morceaux que j'ai pris
de ses vieux enregistrements qui datent des années 1970.
Il n'était pas certain de les utiliser pour quelque chose qui était censé être nouveau.
Il voulait qu'on se partage équitablement le travail,
puisque c'était une collaboration.
Je voulais lui monter l'influence que ses anciens morceaux avaient sur moi.
C'est pour ça que je les ai intégrés.
Et ça lui allait.
I'll Take Care of You (XX remix) GIL SCOTT-HERON (2010)
Il y a eu tellement de choses positives, c'est vraiment incroyable.
Quand je m'arrête deux secondes pour penser à tout ce qu'il s'est passé
et à la chance que j'ai,
j'ai du mal à réaliser.
J'ai adoré jouer au Shepherds Bush Empire,
c'est un endroit magnifique avec lequel on a grandi
et le concert s'est déroulé sans encombre.
C'est un de ces moments où tout coulisse parfaitement.
C'était génial.
Puis quand on a joué à Coachella l'année dernière, le soleil se couchait,
on voyait Beyoncé et Jay-Z chanter au premier rang,
et 50 000 personnes derrière eux en train de danser.
C'était de la folie.
Je n'aurais jamais cru pouvoir aimer jouer devant 5 000 personnes,
- sachant qu'ils finiraient tous par me regarder.
Mais quand je ne pense pas trop et que je me contente de foncer,
c'est les meilleurs moments de ma vie.
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