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Quel chagrin, patron,
de voir partir comme ça ces objets précieux
témoins de toute une vie...
C'est comme si on vous coupait un bras.
On n'y peut rien...
Ce n'est qu'une épreuve de plus, hein Sadakichi!
Dire que tu travaillais déjà pour mon père!
Tu n'as même pas pu ouvrir une succursale...
j'en suis désolé.
Que dites-vous! J'ai été votre obligé pendant tout ce temps...
Je regrette mon incompétence...
Nous pourrons peut-être retravailler ensemble...
D'ici Ià, va chez Kagikichi. Il a du travail pour toi.
Comme tu le sais, c'est un excellent commerçant.
Je vous remercie infiniment pour tout.
Madame...
vous rentrez donc demain avec votre mari dans votre village natal?
Oui, pour le moment...
Je vais vous aider à faire vos bagages.
Merci, mais je n'ai pas vraiment besoin d'aide.
Il ne nous reste rien que nos vêtements.
Quand j'ai apporté ma dot, je ne pensais pas qu'elle finirait ainsi.
Lorsque j'ai quitté ma famille, tout le monde m'enviait.
On n'avait jamais vu mariée si richement dotée.
En revenant chez les miens ainsi dépouillée,
comment les aborder?
Combien de fois vas-tu le répéter?
Tu me casses les oreilles!
Comme si j'avais fait faillite exprès!
Et cet enfant...
quand je pense à son avenir...
je ne peux... je ne peux...
Mais enfin... Tu n'as pas fini de pleurnicher?
Si tu as tant à dire, va donc le crier dehors!
Demande pourquoi j'ai fermé mon commerce,
pourquoi j'ai dû vendre ton trousseau de mariage.
Prends la rue à témoin!
Où t'en vas-tu?
Peu importe... Te voir m'est devenu insupportable.
Je ne pars pas avec toi.
Oh non!
Patron!
<i>Qui veut mes fleurs? Qui veut mon thé?</i>
<i>J'ai aussi de la farine I</i>
Quelle chaleur!
Bienvenue!
Comment ça va, au magasin?
C'est foutu.
Il n'y a plus aucun espoir.
Si on vendait quelque chose d'ici,
ça ne pourrait pas vous aider?
Ce serait verser de I'eau sur du roc...
Ne t'inquiète pas!
Vous avez toujours été si généreux, je voudrais vous en remercier.
Prenez ce que vous voulez si cela peut vous aider un peu.
N'insiste pas! Ça ira!
Je suis vanné!
Ah, Omocha! Bonjour!
Bienvenue!
Ta sœur aînée vient de m'accepter ici, merci d'en faire autant.
C'est vrai?
Je serai aux petits soins, n'hésite pas à user de moi.
Cessez de plaisanter!
Vous êtes en nage!
Vos vêtements sont trempés de sueur! Je vais les laver.
Allez vite prendre un bain...
et vous laver de vos soucis.
Bonne idée!
Dans quel état vous êtes! Tout dégoûtant!
Allez vite au bain!
L'automne est donc venu frapper à ma porte.
Comme une feuille morte,
je vais désormais aller au gré du vent.
C'est bien ça, non?
Hâtez-vous de revenir!
Je ne suis pas d'accord!
Le laisser s'incruster ici, c'est de la folie!
Comment oses-tu dire une chose pareille!
On ne peut le rejeter dans I'état où il est.
Ce n'est pas notre faute s'il a fait faillite.
Ne parle pas comme ça!
Oublierais-tu qu'il existe des obligations?
Même s'il reste ici, nous ne pouvons grand-chose,
mais, au moins, tenter de le réconforter.
Pourquoi devrions-nous le réconforter?
Notre situation ne nous permet pas d'avoir un parasite.
L'automne approche et nous n'avons pas un seul kimono neuf!
Nous avons 2 ou 3 mois de loyer en retard.
En fait, je dis ça...
mais ce n'est pas contre M. Furusawa.
Ce n'est pas pour ce qu'il va coûter en étant ici.
Mais c'est ta façon de voir les hommes qui est aberrante!
D'abord, je n'aime pas ce mot "obligations".
Qu'est-ce au juste?
Même s'il a été très généreux avec toi, c'est normal!
Tu le lui as rendu au centuple.
Comme tu as grandi dans les quartiers réservés,
ta façon de penser est déformée.
Mais moi, avant d'être geisha, j'ai été au collège et je vois clair.
Les hommes qui viennent ici se distraire
n'ont qu'un seul but: Nous acheter pour faire de nous leur jouet.
Ils sont tous pareils, sans exception.
Je ne t'ai pas attendue pour le découvrir.
Dans ce cas, agis en conséquence!
Si les hommes sont comme ça,
à nous de trouver un protecteur pour en tirer le maximum.
Sinon, on est poire!
Tu vas laisser vivre ici ce bonhomme sans le sou!
Pourquoi dois-tu donc te sentir son obligée?
Tu ne sais pas?
Il a payé ma dette de geisha...
Et alors, qu'est-ce que ça change?
Une geisha indépendante,
c'est comme les autres, un jouet pour ces messieurs...
C'est tout ce qu'il a fait!
Qui se sert de nous pour se consoler?
Qui fait de nous des objets à vendre ou à acheter?
Ce sont eux...
les hommes, tous les hommes sont nos ennemis.
Je les hais, les hais, les abhorre!
Ils mériteraient de payer cher leurs méfaits...
ils vont me le payer!
On te parle de gratitude, d'obligations et ça marche!
Les hommes font de toi ce qu'ils veulent.
Écoute-moi, Umekichi...
Romps sans attendre avec M. Furusawa.
Dès qu'il reviendra, dis-lui son fait
et fais-le partir au plus vite.
On ne peut vivre dans ce monde en parlant comme tu le fais.
S'il ne s'agit que de clients venus se distraire en passant,
ta façon de faire peut être acceptable.
Mais pour celui dont on est I'obligée, il faut bien le lui rendre,
on vit sous le regard des autres.
Dis-moi, petite sœur...
à ton avis, que diraient les gens si je suivais ton conseil?
Certainement pas du bien de moi...
Alors, dis-moi...
c'est pour être bien vue des gens que tu t'occupes de M. Furusawa?
Mais ces gens-Ià...
leur est-il arrivé une seule fois de nous traiter en êtres humains?
Pourquoi devrions-nous veiller à ne pas les froisser?
À force d'agir comme tu le fais,
tu n'auras même plus de voix pour pleurer sur ton sort.
Regarde un peu les consœurs de ton âge!
Elles ont toutes un pécule.
<i>Omocha I Bien le bonjour I</i>
Bienvenue au temple!
Omocha, écoute...
j'ai une bonne nouvelle pour toi.
Quelqu'un se meurt d'amour pour toi.
Quel ennui! Qui est-ce?
Voyons! M. Kimura!
Le commis du magasin de kimonos. Il est toujours Ià.
Lui? C'est pas une affaire!
Ne dis pas ça! Sois gentille avec lui.
Quelle blague!
Au revoir!
Bonjour, madame Patronne!
Bonjour Omocha, je voulais te voir.
À quel sujet?
Écoute... le cinq du mois prochain,
il y a la parade du quartier,
et tu m'as demandé d'y engager ta sœur.
Vous allez I'engager?
À vrai dire...
comme je ne peux lui en parler,
je me confie à toi.
En ce qui concerne son art, elle est irréprochable.
Mais je me demande si elle a un kimono approprié?
C'est une manifestation très exclusive...
Elle pourrait se sentir gênée et puis, il en va de ma réputation.
Quelle réputation?
Tu parles!
Elle n'a chez elle que des geishas de 2e ordre
qu'elle exploite à mort!
Je vous en prie... engagez-la pour la parade.
Je veux bien, si elle a le kimono approprié.
Pour le kimono, je m'en occupe.
Si elle ne participe pas à la parade et ne trouve pas un bon protecteur,
je ne sais ce qu'elle va devenir.
C'est vrai.
Écoutez, je vais vous conter la dernière.
Ça me fait bouillir de rage.
Vous connaissez M. Furusawa?
Le drapier ruiné...
Eh bien, il a déboulé ce matin chez nous pour s'y installer!
Désolée de vous avoir abandonné si longtemps!
Une chance que les souris ne vous aient pas mangé!
Il se fait ***, très ***, madame le geôlier!
Veuillez excuser mon incommensurable négligence...
Je suis bien fatiguée!
Veux-tu du thé?
Je vous remercie.
Je viens d'acheter ce rouleau de serge.
Pensez-vous que cela vous ira?
Quel tissu raffiné! À faire pâlir les stars du Kabuki!
Il vous faut bien un kimono de saison.
Je suis gâté...
Je vous ai aussi apporté vos bouchées et petits pâtés préférés.
Ça a I'air bon!
Ça I'est!
N'est-ce pas?
Je vous prépare ça. Un instant!
Merci.
Merci pour votre commande.
Merci beaucoup.
Votre argent...
Merci.
Excusez-moi, mais je vous paierai la prochaine fois.
Sans faute! Mon patron est très pointilleux.
Je compte sur vous.
C'est embêtant!
Bonjour!
À votre service!
Ça va, M. Kimura?
Bah... comme ci, comme ça.
Vraiment? Mais vous avez I'avenir devant vous.
Pas si sûr!
M. Kimura!
Oh, Mlle Omocha! Bonjour!
Vous êtes un vilain!
Pourquoi ça?
Umeryu m'a tout raconté.
Vous avez dit des choses embarrassantes.
Alors, vous savez?
Comme ça...
Je suis désolé.
Quelle fournaise! Vous irradiez tous les deux!
Quelle moqueuse!
Ne lui faites pas tourner la tête!
Je ne suis pas à la hauteur.
On dit ça!
Dites, M. Kimura!
J'ai besoin d'un kimono pour le mois prochain.
Avez-vous quelque chose de bien?
Un kimono d'automne?
J'ai tout ce que vous voulez...
comme j'allais démarcher à Hanamikoji,
j'ai avec moi le haut du panier.
Montrez-moi ce que vous avez. J'en prendrai un.
Cependant... ce n'est pas donné.
Ceux-Ià ne suffiraient-ils pas?
On peut bien sûr étudier le prix ou même régler par mensualités...
En fait, vous ne préférez pas les kimonos de rayonne?
Dans ce cas, ce n'est pas nous...
Vous devriez demander à d'autres magasins.
Quelle froideur!
Ce que vous avez raconté à Umeryu, c'était donc un mensonge?
Non, c'était vrai.
Je ne vous crois pas.
Pourtant, si c'était vrai, j'en serais très heureuse.
Dites, M. Kimura...
j'aimerais que ma sœur soit engagée dans la parade,
mais elle n'a pas de kimono.
C'est pour ça que j'en ai absolument besoin.
Me voilà bien!
Dites, M. Kimura...
faites-lui un kimono,
comme si c'était pour moi...
Écoutez... au lieu de demander ça à un pauvre gars comme moi,
vous devriez demander à votre protecteur.
Imbécile! Comme si j'avais un protecteur!
Si j'en avais un, je n'en serais pas Ià.
Je lui ferais acheter des tas de kimonos.
Vous n'avez qu'à en choper un bon!
Vous êtes odieux! C'est comme ça que vous me voyez?
C'est ça que vous voulez me faire faire?
J'ai été idiote.
Je ne vous savais pas comme ça et vous ai cru sincère.
Vous I'aurez voulu,
vous allez voir...
Des protecteurs, je vais m'en trouver tout plein.
Vous me plaisez, mais, plus fiable que vous, je trouverai.
Je plaisantais. Calmez-vous. Lequel vous va?
Ça suffit. Aucun ne me plaît.
Écoutez, si vous avez vraiment un faible pour moi,
je peux sans doute m'arranger pour un kimono...
Vous êtes aveugle ou quoi?
À quoi vous servent vos yeux?
Vous ne savez pas distinguer
si une femme vous aime ou ne vous aime pas?
Mais... pour être sûr,
vaut mieux demander.
Sinon, on n'est sûr de rien...
Vous êtes agaçant!
Oh, quelle jolie pièce!
Je prends celui-Ià.
Il vaut 53 yen...
c'est le plus beau que j'ai aujourd'hui...
Ça fait 53 yen.
Ça suffit! J'ai compris.
Je vous ai à peine reconnue...
C'est étonnant comme vous avez rajeuni!
Cessez donc de plaisanter!
Au fait, hier...
je suis allé au club des Arts pour la vente Furusawa,
mais on m'a dit que notre ami avait disparu...
Ne serait-ce pas la raison de votre rajeunissement?
Ne serait-il pas chez vous?
Je suis orfèvre en la matière,
je vois très bien si c'est sérieux ou si ça ne I'est pas.
On ne me trompe pas, moi! Alors?
On ne vous trompe pas, vous?!
C'est vrai?
Ah, quelle chaleur!
Shinbei Furusawa, où te caches-tu?
Faites attention!
C'est dangereux...
Qui est Ià?
M. Jurakudo a insisté...
Je I'ai rencontré à la parade, on a parlé de vous,
et il a voulu vous voir.
C'est gentil...
Jurakudo, ça fait longtemps qu'on ne s'est vu!
Furusawa... Furusawa...
j'étais inquiet pour vous.
Dans quel état vous êtes!
Quelle histoire!
En fait...
je suis allé hier à la vente, au club des Arts...
et je n'ai vraiment pas pu m'empêcher de pleurer.
Cette estampe, cette autre estampe...
vous les aviez toutes achetées chez moi.
Je n'aurais jamais imaginé
devoir, un jour, vous les racheter comme ça.
Rien que d'y penser...
j'ai pleuré sans vergogne devant tout le monde.
Dites-moi... vous me comprenez, au moins?
Vous me comprenez?
Umekichi, il est complètement paf!
Paf?
Furusawa, vous me percez le cœur!
Vous êtes cruel.
Ainsi, vous croyez...
que je suis saoul et que je déraisonne?
Non, je comprends.
Je vous crois. Merci. Pour votre amitié, merci.
Il est drôle, votre ami!
Qui êtes-vous?
Oh, Créature céleste!
Attention, vous allez tomber!
Soyez sage!
Qui êtes-vous?
C'est ma sœur cadette. Merci de lui être aimable.
Votre sœur cadette?
J'ignorais que vous aviez une si jolie sœur...
Viens donc par ici, ma jolie! Buvons un coup.
Créature céleste, sers-moi!
Non, pas vous. Si vous me servez à boire,
le saké deviendra aigre.
Quel Don Juan!
Au fait, j'ai une requête à vous faire.
Besoin d'argent...
Combien voulez-vous?
30 yens suffiront.
C'est beaucoup trop!
Contentez-vous de 20!
Ne soyez pas radin!
C'est le monde à I'envers!
Le célèbre marchand drapier de Kyoto,
Shinbei Furusawa, tombé si bas qu'il lui faut
supplier... ce moins que rien de Jurakudo,
pour une obole,
qu'il lui faut même marchander.
Quelle dégringolade!
Vous en avez du toupet!
Après m'avoir vendu toutes vos camelotes et vos estampes trafiquées!
Comment ça, Furusawa?
Répétez voir!
Voudriez-vous être blessant?
Voudriez-vous dire que je vous ai trompé sur la marchandise?
Alors, je serais, selon vous, un brocanteur véreux?
Non, je vous crois.
Quelle pitié!
Moi, vous savez...
je suis allé hier à la vente...
et j'ai pleuré.
Je sais.
Cette estampe, celle-Ià...
Oui, oui, je sais... je plaisantais.
Vous plaisantiez?
Heureux de vous I'entendre dire!
Vous savez... vaut mieux pas me traiter de brocanteur véreux!
Compris?
Vous avez intérêt à comprendre!
Ça suffit, maintenant.
Ça vous va?
Attendez voir!
Quelle défonce!
Je vais le raccompagner.
Bonne idée.
Où habite-t-il, ce monsieur?
À Sangenzaka...
Ah, vraiment?
M. Jurakudo! M. Jurakudo!
Chauffeur, excusez-moi! Ramenez-nous à Shimokiya...
Êtes-vous réveillé?
Qui êtes-vous?
Vous étiez terriblement ivre
et vous m'avez forcée à venir ici.
Vraiment?
Mais... qui êtes-vous?
La sœur d'Umekichi, Omocha, pour vous servir.
Umekichi a donc une sœur comme toi?
Et pourquoi sommes-nous ici tous les deux?
Vous en avez de bonnes!
Il y a eu la parade... Umekichi...
Ah oui!
J'ai vu Furusawa?
Oui, vous I'avez vu.
Ah, bon...
Quelle cuite je me suis payée!
On est à Shimokiya, non?
Vous prendrez bien une coupe...
Ne dis pas de bêtises! Quelle heure est-il?
Il est à peine plus de dix heures!
10 heures! Déjà! Je rentre.
Attendez un instant! J'ai à vous parler.
Eh bien... ma sœur voulait vous voir...
pour vous demander conseil.
Si c'est pour de I'argent, inutile!
Dites-moi...
que pensez-vous de ma sœur?
D'Umekichi? Ne pose pas des questions stupides!
Elle vous déplaît?
De quoi parles-tu?
Ah, vraiment? Dans ce cas, c'est sans espoir.
Attends!
Ne tire pas de conclusions trop hâtives!
Elle m'a tant et tant parlé de vous!
Tu veux me flatter.
Elle me dit tout le temps que vous êtes très bon
et quel bonheur ce serait si vous étiez son protecteur.
C'est vrai?
Pourquoi mentirais-je?
- Buvons un peu. - Merci.
Mais quand même...
ta sœur... elle a déjà M. Furusawa.
C'est ça, le problème!
Il a été son protecteur autrefois,
mais maintenant, il n'y a rien entre eux.
Seulement... elle se sent son obligée, elle pense qu'elle doit s'en occuper.
Pour vous dire la vérité crûment,
Umekichi ne sait vraiment pas que faire de lui.
Je la comprends...
ce n'est pas un cadeau que de s'occuper d'un type comme lui...
du moins, maintenant!
Il n'a plus le moindre sou vaillant...
il ne peut que I'entraîner dans la dèche.
Excusez-moi...
Désirez-vous quelque chose?
Apporte-nous plein de bonnes choses!
Et aussi, du saké!
Très bien. Je vous apporte tout ça.
Umekichi dit que
si un homme comme vous s'engageait à s'occuper d'elle,
naturellement, M. Furusawa ne pourrait plus s'incruster...
voilà ce qu'elle dit.
Je vous en prie, donnez-lui sa chance.
Mais la situation est délicate.
Pourquoi?
Tu as beau dire...
j'ai été autrefois I'intime de M. Furusawa,
je suis son obligé.
Si M. Furusawa la quitte, je veux bien étudier la question.
Je vais vous donner un coup de main.
Préparez-vous à payer.
Une somme de rupture?
Il est si fauché qu'il ne peut même pas acheter son billet de train.
Combien te faut-il?
Maintenant, il ne s'agit plus d'argent de poche...
- 100 yens, ça ira? - Ça me semble parfait.
Dans ce cas, donne-les-lui vite. Fais ça pour ta sœur.
Je ne suis pas dupe. Ce ne serait pas plutôt pour vous?
Cesse donc d'être franche!
- C'est moi. - Bonsoir.
Je suis vannée.
Merci pour lui. Tu I'as bien ramené?
Très bien.
Il était si saoul! Ça n'a pas été simple!
J'imagine! Désolé!
Tu dois avoir faim. Je te commande des nouilles?
Merci, mais j'ai été invitée à dîner...
Tenez, c'est pour vous.
- Merci bien. - C'est pour accompagner votre saké.
Voyons voir ce que c'est.
Oh, j'adore ça!
Je vous sers une coupe?
Allez, une autre!
Vous avez une bonne descente!
Dites, M. Furusawa...
Vous n'allez pas aimer ce que je vais dire,
mais ne vous fâchez pas!
Qu'y a-t-il?
Je suis sûre que vous devinez ce que je vais vous dire,
mais, comme vous savez,
c'est très dur de vous garder ici, dans cette maison.
C'est vrai. C'est tout à fait juste.
Vous étiez dans le rouge, le mois dernier.
Le métier de geisha ne rapporte vraiment rien. Je vous plains.
Même à deux seulement, on ne joint pas les deux bouts...
En plus, les quartiers de plaisir sont des nids de rumeurs.
On n'arrête pas de jaser sur votre présence chez nous.
C'est sûr.
On a beau vous héberger par reconnaissance et par abnégation,
les gens ne voient pas les choses comme nous.
Umekichi ne vous dit pas toute la vérité...
mais je laisse faire votre imagination.
Je vous prie de me pardonner...
mais je me suis procuré une petite somme.
Voici 50 yens pour vous permettre de rentrer chez vous.
Je suis vraiment désolé...
Vous m'avez vraiment bien comprise. Je vous remercie. Désolée!
Je pars à I'instant!
On voit que vous avez souffert,
vous comprenez tout, tout de suite. Je vous remercie.
J'y vais. Salue bien Umekichi pour moi.
Oui, oui, bien sûr!
Eh bien, adieu! Portez-vous bien!
Patron! Patron!
Qui me veut?
Mais c'est Sadakichi! Ça fait un bail!
Comment va?
Où étiez-vous passé?
On était inquiets, on vous a cherché...
votre femme était furieuse et elle est repartie chez ses parents.
Où habitez-vous?
J'étais hébergé chez une connaissance, mais on m'en a chassé.
Vous devriez retourner chez votre femme.
Laisse tomber! Ce soir, je suis riche!
Viens avec moi te balader. On va faire la fête.
Entendu, je vous accompagne, mais on passe d'abord chez moi.
Ne t'en fais pas! Viens!
Chauds, les marrons, chauds! Marrons grillés!
C'est moi!
M. Furusawa?
Il n'est plus ici.
Plus ici... pourquoi?
J'en sais rien.
Ça I'a pris d'un seul coup. Il m'a dit qu'il s'en allait.
Il est parti?
Je ne lui ai rien dit.
Je ne t'ai rien demandé.
Je ne sais rien du tout.
Qu'en dites-vous?
Même un spécialiste n'y verrait que du feu.
C'est plutôt réussi, non?
Combien? Votre meilleur prix?
Voyons voir...
C'est vraiment une belle pièce...
Disons 170 yens.
Bonjour.
Tiens, bonjour! Entre donc et assieds-toi.
Je me suis trompé...
c'est 270 yens...
Trop cher. Enlevez 100 yens.
Impossible de réduire.
Si cela ne vous convient pas,
on verra une autre fois.
Non, je le prends.
Ah bon? Merci.
- Viens par ici. - Merci.
Alors, quelles nouvelles?
Il est parti plus vite que je ne pensais.
J'en étais presque embarrassée...
ou plutôt même, désappointée.
Quelle chipie! Et Umekichi?
Elle est folle de joie à I'idée d'être avec vous.
Vraiment?
Mais, écoutez-moi bien...
vous ne devez pas mentionner le nom de M. Furusawa.
Il ne faut pas compliquer les choses.
Et puis, vous ne devez pas demander si vous êtes aimé.
D'ailleurs, ça ne se demande pas.
Je sais, je sais.
Je n'ai pas I'intention de tout abîmer.
Je vais la voir sans tarder.
Faites au mieux!
Allez, vas-y! Additionne-moi ça!
Tu croyais pouvoir gommer cette somme? Idiot!
Je me disais bien que tu étais bizarre, ces temps-ci...
C'était donc pour ça?
Si tu veux tromper quelqu'un, sois donc plus habile!
Si tu t'amuses à faire ça, tu vas avoir des problèmes!
Allez, parle! Pourquoi as-tu eu besoin de cet argent?
Dis-le donc!
Tu ne peux pas?
Oui, bien sûr...
Alors, je vais te le dire.
Une geisha de 3e ordre t'a convaincu de lui confectionner un kimono.
Alors, c'est bien ça?
Serais-tu de ces hommes qui doivent payer pour se faire aimer?
Moi, quand j'étais jeune,
c'étaient les femmes qui me faisaient des cadeaux.
Comment est-elle, cette geisha?
Pour être amoureuse de toi, elle ne doit pas valoir grand-chose!
Si c'est une fille sérieuse que tu peux épouser,
je suis prêt à t'aider et à parrainer votre mariage.
Dis-moi où elle habite et j'irai la voir.
Omocha, il se passe une chose terrible!
Qu'y a-t-il?
C'est affreux! Tout est découvert!
De quoi parlez-vous? Vous êtes bien excité!
Je vais peut-être être viré!
Ah bon?
Si mon patron vient, je t'en prie, plaide ma cause! D'accord?
Pas question. Pourquoi m'impliquer dans des histoires louches?
Ne refuse pas, je t'en prie!
Si tu réussis à le rassurer, mon patron dit qu'il nous mariera.
Nous deux?
Quelle idiotie!
D'accord? Tu le rassures comme il faut!
Bonjour!
Veuillez entrer!
À qui ai-je I'honneur?
Au patron du Marubishi...
Je vous remercie de votre clientèle.
Ah, c'est vous? Ah bon!
Omocha, c'est ici?
C'est moi... que puis-je pour vous?
J'ai à vous parler.
Ah bon? Dans ce cas, donnez-vous la peine... je vous en prie.
Merci.
- Je vous en prie. - Ne vous dérangez pas.
En fait, je suis venu au sujet de Kimura.
Comment dire?
Il paraît qu'il a fait un kimono pour votre sœur. C'est vrai?
Le kimono? Oui, nous I'avons reçu I'autre jour.
Votre franchise est renversante.
Vous êtes de ce quartier réservé,
vous devez donc en connaître les usages,
et savoir si un commis de magasin
peut ou non offrir un kimono valant plus de 50 yens, ne croyez-vous pas?
Je I'ignore.
Je ne vous laisserai pas dire une chose pareille.
Vous le savez très bien et pourtant...
Ne dites pas de bêtises.
J'ai demandé à M. Kimura s'il pouvait faire cela,
si ça n'allait pas lui poser des problèmes au magasin.
Il a dit qu'il paierait de sa poche et j'ai fini par accepter.
Ce garçon est chez moi depuis son enfance,
je le connais donc très bien.
Il est d'une honnêteté qui frise I'entêtement.
Vraiment? Il est honnête?
Un homme qui tente d'acheter une femme avec un simple kimono
peut-il être considéré comme honnête?
Vous voulez dire que tel était son but?
Mais... c'est aussi ma faute...
Si j'étais une geisha très populaire,
je n'aurais rien à recevoir d'un homme comme lui.
Mais, comme je n'ai pas de protecteur,
il m'est difficile de m'acheter le moindre kimono.
Voilà pourquoi j'ai accepté qu'il me I'offre.
Une beauté comme vous ne serait pas populaire?
C'est comme je vous le dis.
J'ai beau vouloir qu'on s'occupe de moi,
je n'ai toujours pas réussi à trouver un bon protecteur.
Personne pour s'occuper de vous?
Ce sont les hommes, les fautifs!
Vous êtes un flatteur! J'aimerais que ce fût vrai!
Mais c'est vrai!
J'ai tellement bu vos paroles, je ne vous ai même pas offert de thé.
Laissez... ne vous inquiétez pas.
Si un protecteur voulait bien s'occuper d'une fille comme moi,
je serai prête à le chérir de tout mon être...
Venez donc par ici... Une petite coupe?
Il n'y a personne à la maison,
ça remplacera le thé.
Venez donc par ici, je vous prie.
Vraiment? Bon, je me laisse faire.
Je vais vous paraître impudent...
mais vous vivez ici, seule avec votre sœur aînée?
Oui, nous travaillons toutes les deux tant que nous pouvons,
mais on n'y arrive pas.
Raison de plus...
pour ne pas vous encombrer d'un commis sans le sou.
Bien sûr, mais je ne connais personne de bien.
Mais vous, vous devez connaître des gens de qualité.
Présentez-m'en!
Je n'en connais pas un seul qui soit assez attentionné.
Ça m'étonnerait.
En tous cas, les jeunes, j'en ai par-dessus la tête.
Ils sont inconsistants et n'ont pas le courage de s'impliquer.
Méfiez-vous d'eux!
Les jeunes ne savent rien de la dureté de la vie.
Comme vous avez raison!
Vous connaissez le bon et le mauvais.
J'aimerais pouvoir vous parler une fois à cœur ouvert.
Je suis à votre disposition.
Quel bonheur!
Si vous saviez comme je suis heureuse!
Si seulement je trouvais quelqu'un comme vous pour s'occuper de moi,
je serais comblée!
Vous savez y faire pour flatter les vieux!
Que dites-vous? Je suis sincère.
Je viens de décider de faire de vous mon protecteur.
Dites, vous voulez bien?
C'est-à-dire...
Allez, ôtez votre veste!
Mais vous savez...
Vous avez le temps, aujourd'hui?
Je n'ai rien de spécial à faire.
Mettez-vous donc à I'aise.
Quand même, tout cela semble trop beau, non?
- Le patron est rentré? - Pas encore.
Pas encore?
Bonsoir, patron!
Kimura!
Viens voir!
Bonsoir, patron!
Bonsoir!
Elle ne fait pas le poids!
Des geishas comme elle, on en trouve à la pelle!
Trouve-toi plutôt une geisha plus attentionnée.
Je suis désolé.
Pour cette fois, je passe I'éponge,
mais tâche de t'acheter une conduite...
Tant pis...
c'est moi qui ferai la tournée des quartiers réservés,
compris?
N'approche plus jamais cette femme!
Mon seul souci, c'est ton avenir!
Si j'apprends que tu continues à la voir, tu le regretteras!
Il faut t'y résoudre!
Je suis désolé. Je ferai attention. Je suis désolé.
D'accord?
Dis-moi, on ne t'aurait pas embobiné avec des flatteries?
Ne dis pas de bêtises! Moulin à paroles!
Je te connais comme si je t'avais fait.
Dis... regarde-moi!
C'est superbe, non? Ça me va?
Il suffit de savoir s'y prendre!
On se fait offrir ce dont on a envie,
et on peut enfin vivre une vie de luxe.
Tu ne sais vraiment pas y faire!
À ton âge, avoir à travailler comme ça!
Jurakudo ne s'est pas déclaré?
Il doit venir aujourd'hui pour connaître ma réponse.
M. Jurakudo!
Alors?
C'est vrai?
On vous attend avec grande impatience...
Entrez donc!
Bienvenue!
Allez, débrouille-toi bien!
Ne lui donne pas des idées!
Vous prendrez bien du thé...
Alors, tu as réfléchi?
M. Furusawa!
Bonjour!
Ça alors! Comment va?
Comme d'habitude.
Mais vous, vous n'êtes donc plus chez Umekichi?
Non, j'habite près d'ici maintenant,
chez mon ancien commis.
Ah bon?
J'ai justement I'intention d'aller chez Umekichi tout à I'heure.
Y a-t-il un message?
Tu vas Ià-bas?
Non... pas la peine.
Vraiment? Bon, j'y vais!
Que vous est-il arrivé? On ne vous voit plus ces temps-ci.
Ben... mon patron a voulu démarcher à ma place...
On m'a interdit d'aller dans les quartiers réservés,
il m'est donc difficile de passer.
Ah, vraiment?
Bonjour monsieur.
Mme Umekichi...
Et vous, que vous est-il arrivé?
Une querelle avec M. Furusawa?
Je viens de le rencontrer...
Et... où I'avez-vous rencontré?
- Comment? Vous ne savez pas? - Non.
À Yasaka-shita.
Yasaka-shita?
Il paraît qu'il habite chez son ancien commis.
Il poussait un landau et déclamait ses mélopées habituelles.
Attends! Attends!
J'ai été tout chose de le voir dans cet état,
lui qu'on a connu puissant et respecté.
Ça m'a fait réfléchir sur la vanité de ce monde.
Que fais-tu?
Mais quoi? Que se passe-t-il?
Tu ne dois pas! Que veux-tu?
Ne m'arrêtez pas! Laissez-moi agir à ma guise!
Quelle mouche I'a piquée?
Qu'y a-t-il de bon aujourd'hui?
Ces plats occidentaux, c'est du chinois!
Je te laisse choisir.
Que vous arrive-t-il?
J'ai oublié mon portefeuille.
Votre portefeuille?
Quelle tête de linotte!
Omocha?
Que viens-tu faire ici?
Imbécile!
Tu n'as pas compris ce que je t'ai dit?
Allez, file!
Et vous, patron?
Vous me houspillez,
mais vous vous êtes vu?
Que faites-vous Ià?
Comment peux-tu parler ainsi à ton patron?
Tu I'auras voulu! Je te flanque à la porte.
Sans plus attendre!
Tu as intérêt à déguerpir avant mon retour!
Imbécile!
Omocha, dites-moi... il ne serait pas devenu...
Si. C'est mon protecteur.
Votre protecteur?
Et vous avez le toupet de m'annoncer ça tranquillement?
Renarde!
Va pour renarde!
Je suis une geisha.
Si je ne disais que la vérité, je ne pourrais pas travailler.
Il faut bien mentir, parfois!
Qu'est-ce qui vous prend?
Se croire irrésistible pour un simple kimono!
Pauvre type!
Vous feriez mieux de prendre garde!
Si vous recommencez, vous irez droit au trou.
C'est vrai.
Merci pour I'avertissement!
Souviens-toi!
Patron!
Vous aussi, souvenez-vous!
Qu'as-tu à dégoiser? File!
J'y vais!
Omocha, souviens-toi... Je suis un homme, moi aussi!
Je n'oublierai pas!
Quel homme!
Tu te dépêches?
C'est vraiment un puits de bêtise!
Quelle histoire!
Mais enfin, pourquoi êtes-vous parti comme ça?
Vous n'avez pas pensé un instant à moi?
Comment peux-tu dire ça?
Ai-je donc I'air d'un homme au cœur si sec que ça?
Comme tu ne voulais plus que je reste,
je suis parti.
Qui vous a dit cela?
Omocha elle-même.
C'était donc bien ça!
Ah bon?
Je I'avais bien pensé...
mais pourquoi a-t-elle fait cela?
Pourtant, même si elle vous a dit une chose pareille,
était-ce juste de partir sans rien dire?
Elle m'avait dit que tu ne voulais plus de moi...
Si c'était le cas, aurais-je autant souffert?
Ça me fait plaisir de t'entendre dire ça...
mais Omocha me dé***-t-elle donc à ce point?
Dis donc... tu ne veux pas t'installer ici?
Si cela ne vous gêne pas, avec plaisir.
Je ne veux plus vivre avec une sœur qui vous a fait cela.
Ici, on est bien tranquille...
Personne pour nous gêner.
Quelle joie!
Mais vous dites ça maintenant...
Qui sait si vous n'allez pas filer à nouveau?
Aucun risque. Comment pourrais-je t'abandonner ainsi?
Quel enjôleur!
Prêtez-moi le téléphone!
- Comment? - Je voudrais téléphoner.
C'est toi, mon petit?
Comment?
Ne raconte pas de craques!
Je ne plaisante pas.
Oui, Mme Kudo.
Patronne, je vous remercie pour toutes vos gentillesses.
Quoi? Pourquoi ça?
C'est vrai?
C'est la vérité.
Voilà, j'ai rencontré votre mari dans un endroit chic de Gion,
et il m'a licencié.
Un endroit chic de Gion... quel genre d'endroit?
Chez quelqu'un...
Cette Omocha qui m'a fait plonger.
Oui, c'est ça. Il avait tout I'air d'un excellent protecteur.
Je ne vais plus pouvoir aller au magasin.
Au revoir.
Veuillez saluer le patron pour moi.
Bonsoir monsieur!
Dis, Kimura n'est pas rentré?
Non, pas encore.
Ah bon?
Me voilà!
Bonsoir, monsieur.
Omasa,
je t'ai rapporté tes bouchées favorites de Gion.
J'ai eu tant à faire...
submergé de travail!
J'ai pas arrêté.
Qu'as-tu donc?
Ça ne va pas?
Ne t'approche pas de moi!
Pourquoi ça?
Otaké!
Le bain est prêt?
Pas tout à fait.
Ces bouchées sont infectes! Même pas bonnes pour le chien!
Que fais-tu?
Arrête de déraisonner! Idiote!
C'est vrai, je suis une idiote!
Mais enfin, qu'y a-t-il? Qu'as-tu à fulminer?
Ne te moque pas de moi!
Où étais-tu jusqu'à cette heure? Avoue!
Chez un client.
Dis-tu vraiment la vérité?
Qu'est-ce que c'est que ce galimatias? Reprends tes esprits!
T'as pas fini de faire la noce? À ton âge!
Alors, Jurakudo était content?
Je quitte cette maison.
Pourquoi donc?
M. Furusawa m'a tout raconté.
M. Furusawa? Tu I'as rencontré?
J'enverrai quelqu'un chercher mes bagages.
Attends, attends un peu!
Quelle idiote!
Bonsoir!
Mlle Omocha, c'est ici?
Oui. Qu'y a-t-il?
C'est M. Kudo qui m'envoie vous chercher.
M. Kudo?
Ah bon?
Attendez un instant.
Alors Omocha, comment vont les affaires?
On va faire un tour?
Qu'est-ce qui vous prend? Veuillez garder vos distances.
Ah, vraiment?
Pourtant, je vous connais très bien.
Ce kimono, c'est celui que vous a offert un certain commis...
Ne plaisantez pas!
Vous êtes bien jolie!
Toujours aux abois,
à la recherche d'un bon protecteur? Pauvre petite!
De quoi parlez-vous? Arrêtez de dégoiser!
Et M. Kudo? Où est-il donc?
M. Kudo? Laissez tomber! Il est bien trop radin pour vous!
Je vous présenterai un vrai noceur plein aux as.
Si vous en voulez un jeune, je suis prêt...
même à être votre protecteur!
Ou bien préférez-vous ce bellâtre-Ià?
Ne m'insultez pas! Je ne suis pas comme ça!
Rabaisse ton caquet! Tu n'es pas celle que tu prétends!
La seule chose qui compte pour toi, c'est le fric.
Tais-toi et viens. J'ai de I'amour à revendre.
Crétin! Comment osez-vous parler ainsi?
Qu'avez-vous donc contre moi?
Omocha, ça fait longtemps qu'on ne s'est vus...
Grâce à toi, voilà où j'en suis.
Ce soir, j'ai tout mon temps pour te faire écouter mes griefs,
Kimura!
Je suis plein de rancœur.
Tu vas payer très cher ce que tu m'as fait.
Je veux descendre!
Pas question!
Laissez-moi descendre!
Aucune envie de te manger.
N'aie pas peur et suis-moi.
Je veux descendre! Je veux descendre!
C'est terrible!
Votre sœur vient d'avoir un accident!
Quoi? Omocha?
On vient de me prévenir.
C'est terrible! Umekichi, va vite voir.
Que s'est-il donc passé?
Ça ne sert à rien d'élucubrer...
Dépêche-toi plutôt d'aller voir.
Oui, j'y vais.
Si tu as besoin de quelque chose, je te I'apporterai.
Madame Patronne, que s'est-il passé?
On ne sait si c'est une vengeance, mais...
elle a été jetée d'un taxi.
C'est grave?
J'espère qu'elle ne restera pas paralysée...
Quel tourment!
Où est-elle?
On est en train de la soigner.
Elle va s'en tirer?
Je n'en sais rien.
Dans quel état tu es!
Tu as mal?
Je te I'avais bien dit!
À force de te jouer des hommes...
ça ne pouvait pas finir autrement.
Ce n'est pas ça... qui me fera...
m'avouer vaincue.
Un homme assez lâche pour traiter ainsi une geisha
parce qu'elle refuse d'obéir à ses caprices...
il me trouvera toujours prête à me battre.
Et il le regrettera!
Ne parle pas comme ça!
Fais-en une leçon,
et apprends donc à respecter un peu les sentiments d'autrui.
Si tu m'avais écoutée,
tu ne serais pas dans cet état.
Pas question! Si je faisais ce que tu dis,
ce serait m'avouer vaincue.
Je ne...
Je ne le veux à aucun prix!
C'est trop bête! Qui veut perdre contre les hommes?
Ce n'est pas bon de t'exciter comme ça!
Oui, tu ne dois pas parler comme ça!
Tu dois rester calme!
C'est entendu? D'accord?
Sois sage, d'accord?
Madame... je suis désolée mais je dois aller chercher des affaires.
Merci de m'attendre...
Entendu. Revenez vite!
Il est sorti?
M. Furusawa?
Il a reçu un télégramme de sa femme.
Un télégramme?
Oui, il est parti aussitôt avec mon mari chez Mme Furusawa.
Chez Mme Furusawa?
Oui, à ce qu'il paraît,
il va devenir directeur d'une usine de rayonne, Ià-bas.
Vraiment?
N'a-t-il pas laissé un mot?
Non, il n'a rien laissé d'écrit...
mais il a dit de vous dire
qu'il était un irresponsable,
et que vous devriez vous trouver un protecteur plus fiable.
Comment peut-il dire une chose pareille?
On se demande?
J'ai froid.
Ça s'est rafraîchi.
Mets-moi une couverture.
Qu'y a-t-il?
Les larmes, c'est de mauvais augure!
Qu'as-tu à pleurer?
Que s'est-il passé?
M. Furusawa...
Il est reparti soudain chez sa femme,
sans rien me dire.
Tu vois!
Je te I'avais dit!
Peu importe comme on les traite...
les hommes, ils n'en font qu'à leur tête!
Ça m'est égal,
c'est bien comme ça.
J'ai fait tout ce que j'ai pu...
M. Furusawa est heureux, j'en suis sûre.
Et les gens aussi,
je peux les regarder en face.
Très bien...
mais où cela t'a-t-il menée?
Tu peux regarder les gens en face,
mais eux, qu'ont-ils fait pour toi?
M. Furusawa est heureux, c'est bien,
mais toi, dans quel état es-tu?
Peux-tu maintenant vivre plus à I'aise?
Tu as fait ce qu'on t'a dit de faire, tu as été bonne,
mais qu'en as-tu tiré?
Si nous menons rondement nos affaires,
on nous traite de pourries.
Que devons-nous faire?
Que sommes-nous supposées faire?
Pourquoi faut-il qu'on nous fasse tant souffrir?
Pourquoi faut-il qu'il existe une profession comme celle de geisha?
Pourquoi faut-il que ça existe?
Tout ça, c'est une grossière erreur!
Ça ne devrait pas exister!
Vraiment, ça ne devrait pas exister.
Sous-titres: Catherine CADOU