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Monsieur le Président, aujourd'hui, je prends la parole pour appuyer le projet de loi C-266,
qui a pour but d'instaurer la Journée du pape Jean-Paul II.
Je sais pertinemment que ce sujet est délicat et que les opinions sont controversées quand
il s'agit de reconnaître les bonnes actions d'un homme religieux si important de l'Église
catholique romaine. Toutefois, il faut reconnaître que le pape
Jean-Paul II, par ses actions sociales, a su toucher le cœur de nombreuses personnes,
et ce, de toutes croyances religieuses. Il ne faut pas oublier qu'il est l'investigateur
de la première rencontre internationale interreligieuse à Assise, en 1986. À cette époque, il avait
réussi à réunir plus de 190 chefs de religion. Jean-Paul II a été reconnu comme un ambassadeur
de la paix mondiale. À cet égard, il n'a pas hésité à rencontrer un nombre important
de dirigeants de divers pays, souvent opposés politiquement, et ce, dans le but de favoriser
le dialogue entre les nations. Je ne peux passer sous silence le fait que Jean-Paul
II a été nommé pour le prix Nobel de la paix en raison de l'important travail qu'il
a fait pour mettre fin à l'oppression communiste en Europe de l'Est.
J'aimerais attirer l'attention de la Chambre quelques instants sur la circonscription que
je représente, c'est-à-dire Montcalm. Plusieurs organismes communautaires catholiques concentrent
tous leurs efforts à construire une communauté de plus en plus fraternelle et bien vivante.
Je pense à M. Clarence Thériault, grand chevalier des Chevaliers de Colomb de Sainte-Julienne,
qui parle ouvertement de sa religion catholique et qui est fier de son implication au sein
de la Fabrique de Sainte-Julienne. Les communautés religieuses qui perdurent
depuis plusieurs générations ont une histoire remplie de fierté dans ce pays. Je n'ai qu'à
penser aux soeurs de l'Horeb Saint-Jacques, comme soeur Carmelle et soeur Jeannine, ainsi
qu'au bon travail de Diane Lafontaine, une femme juste et serviable, et à tous ceux
et celles qui consacrent leur temps et leur énergie à un exercice sans but matériel.
J'aimerais également mentionner un ami de la famille, Paul Léveillé, prêtre-répondant
pour les paroisses suivantes: Sainte-Marie-Salomé, Saint-Jacques, Saint-Liguori, Saint-Alexis
et L'Épiphanie. Paul est un ami de longue date. Il célébrera d'ailleurs son 40e anniversaire
de vie sacerdotale cette année. Si tu m'écoutes, Paul, je te félicite. Je dois dire que Paul
est une clé de voûte non seulement pour les personnes pratiquantes, mais aussi pour
les jeunes. Mon mari et moi assistons occasionnellement
aux célébrations dominicales. Nous avons donc l'occasion de rencontrer des personnes
d'un bel âge qui habite la circonscription Montcalm. Ces gens ont, encore aujourd'hui,
énormément d'affection pour cet homme qu'ils décrivent comme étant rassembleur, près
des gens et d'une grande générosité. Quand j'entends parler du pape Jean-Paul II, je
pense immanquablement aux bonnes personnes que j'ai eu la chance d'avoir croisées dans
ma vie et dans ma communauté, et qui connaissent bien ce personnage historique et lui dévouent
un grand respect pour son oeuvre de bonté et d'altruisme
Quand on parle aux gens de la génération précédente, ils nous disent que le pape
Jean-Paul II était leur pape, celui qui était extrêmement présent dans le domaine public
et qui a laissé une marque indélébile sur chaque événement majeur de la fin du XXe
siècle. Le rôle qu'il a joué pour mettre fin au
gouvernement raciste d'Afrique du Sud et pour faire tomber le rideau de fer en Europe de
l'Est est bien connu. De plus, le pape Jean-Paul II, né en Pologne, est une figure importante
de la chute du communisme dans son pays natal. Il est aimé et très respecté par les Polonais
et les communautés catholiques. Le rôle qu'il a aussi joué pour mettre fin
aux régimes militaires en Amérique latine et son opposition à la guerre en Irak lui
a donné une importance politique. Son intérêt à tendre la main aux groupes que l'Église
avait lésés dans le passé lui a aussi donné une importance sociale non négligeable.
À la veille de sa mort, il y avait un énorme sentiment de douleur dans toute la communauté
catholique et une réaction égale chez les non catholiques. À cette époque, il avait
une présence quasi permanente dans les affaires mondiales et dans l'esprit des catholiques.
Il a été un homme bon, il faut bien le dire, mais complexe. Il a été un personnage important
globalement. Il a été important pour les citoyens de Montcalm comme pour ceux de Mississauga-Est—Cooksville.
Le pape Jean-Paul II est une figure importante de l'histoire du XXe siècle.
Comme beaucoup de personnages historiques, sa présence pourrait être digne d'autant
de louanges que de critiques. Personnellement, j'aime mieux rendre mon texte positif, je
vais donc plutôt du côté des louanges. Alors qu'il est probablement mieux connu pour
son rôle en lien avec le syndicat Solidarité en Pologne et pour la chute du rideau de fer
en Europe de l'Est, il a aussi été un acteur important de la chute de la dictature militaire
au Chili et au Paraguay, ainsi que de la fin du gouvernement raciste de l'Afrique du Sud.
Parfois, il est difficile de comprendre l'importance de vouloir un avenir meilleur et de lutter
pour les changements qui doivent se produire afin de réaliser cet avenir. Jean-Paul II
avait bien compris que l'importance de l'avenir résidait dans une démocratie inclusive.
De plus, contrairement au gouvernement actuel, il s'est immédiatement opposé à la guerre
en Irak. Il a dit: « La guerre n'est pas toujours inévitable, mais elle est toujours
une défaite pour l'humanité. » C'est cette même personne qui avait refusé
de tirer au fusil pendant son service militaire obligatoire en Pologne. D'autre part, contrairement
à notre gouvernement actuel, il croyait à la science de base, à l'évolution et aux
changements climatiques. Dans son message, livré lors de la Journée
mondiale de la paix, il a déclaré: La crise écologique révèle la nécessité
morale urgente d'une solidarité nouvelle, en particulier dans les relations entre les
pays en voie de développement et les pays hautement industrialisés.
Il a aussi ajouté: « Je tiens à répéter que la crise écologique est une question
morale. » Jean-Paul II avait aussi des liens privilégiés
avec le Canada, et il a visité le pays à plusieurs reprises, y compris en 2002, dans
le cadre de la Journée mondiale de la jeunesse — JMJ —, qui a attiré 500 000 jeunes
dans un parc de Toronto. Les JMJ sont une initiative du pape Jean-Paul II pour promouvoir
l'engagement des jeunes dans le développement des communautés. Je dis « JMJ » car, au
Québec, quand on parle des Journées mondiales de la jeunesse, on parle souvent des JMJ.
Il est parfois difficile de comprendre les actions d'une personne qui, en toute honnêteté,
n'a eu qu'un mince filet de pouvoir. Sans char ni avion, il a refusé d'utiliser la
seule arme qu'on lui a remise, parce qu'il croyait fermement que le respect de la vie
humaine était primordial. Ses actions ont eu un impact profond sur les personnes de
tous les milieux, de tous les pays et de toutes les religions. Son mandat a été étendu
entre l'ouverture d'esprit et la collaboration avec ceux des autres religions et a été
ancré par la tradition et une volonté culturelle forte.
Toutefois, nous pouvons dire que, à bien des égards, son combat reflétait celui de
notre parti, c'est-à-dire celui du NPD. Mes collègues comprendront pourquoi je dis cela.
Lors d'une visite en Haïti, en 1983, il a parlé aux Haïtiens chrétiens de l'importance
de la responsabilité démocratique et de la liberté, en plus de parler du gouvernement
corrompu de Duvalier. À la foule rassemblée, il a donné une série de points de politiques
qui aurait pu être tirés d'un livre sur les politiques du NPD. Parmi ces points, on
retrouvait la possibilité de manger suffisamment, de se faire soigner, de trouver un logement
salubre, d'étudier et de trouver un travail intéressant et bien payé. En somme, il a
parlé de tout ce qui donne une vraie qualité de vie aux hommes et aux femmes, aux jeunes,
aux personnes âgées et aux travailleurs. Je voudrais demander à mes collègues de
l'autre côté de la Chambre de voter de concert avec nous lorsque nous mettons ces mêmes
politiques sur la table. Je leur demande aussi de cesser d'être bornés.