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Le livre "Ethographie visuelle du projet d'éducation aux droits humains en Afrique"
rassemble des images prises lors d'une étude faite en 2011 et 2012.
Ce projet, qui illustre une partie du programme d'éducation
aux droits humains d'Amnesty International au Burkina Faso,
est imaginé à travers une approche pluridisciplinaire, faisant appel à la sociologie visuelle, l'art,
la photographie et les droits humains. Ce projet se concentre sur le processus d'EDH
dans son ensemble, de la conception à la mise en œuvre,
sous la direction de Moussa Ouedraogo, le coordinateur de l'EDH à AI Burkina Faso
et co-auteur de ce livre. Grâce à la photographie, nous explorons
la dynamique et le développement de ce projet d'éducation
aux droits humains. Ce que j'ai cherché à créer est un récit
visuel qui pouvait se passer de mots pour l'expliquer.
Il fallait qu'il puisse représenter la relation entre les concepts théoriques,
la formation du processus de réflexion, la réalité des ateliers dans certains aspects
de l'EDH au Burkina Faso, les actions empiriques,
l'émancipation et les interventions participatives auprès des enfants,
adultes et aînés sur de nombreux sujets. Le programme se base sur une conception
de l'éducation aux droits humains et de la dignité humaine et
est structuré par Moussa en différents micro-projets. Ces micro-projets sont liés à différents
besoins présents au Burkina Faso et nécessitent donc différents
types de mobilisation et de participation active,
en vue d'un changement social dans le pays. En termes de méthodologies,
il existe une vaste gamme de choix. Le théâtre et la participation active reviennent
souvent, par exemple comme l'angle que j'ai pris dans
mon doctorat en relation avec les droits des enfants.
En ce qui concerne le programme, il y avait différents aspects,
structurés au sein de l'éducation formelle ou de l'éducation informelle,
et différents lieux dans des régions difficiles d'accès en
termes de besoins et de logistiques. Cela fait également réfléchir aux différents
aspects de l'impact du programme et des débats provoqués
parmi les jeunes au Burkina. C'est également important pour moi en tant
qu'artiste, photographe et sociologue visuel que cet exercice
de communication visuelle tente de refléter
l'esprit de ce processus. Comme je disais, de la conception à la mise
en œuvre, ce reportage photo articule une narrative
visuelle pouvant contribuer à faire partager ce processus et intéresser
une audience, même à l'extérieur du Burkina Faso.
Il peut également proposer des options d'évaluation du programme,
sur une base qualitative ou en soutien à une recherche quantitative.
Il peut contribuer à une réflexion sur le concept de
communication visuelle en relation à l'EDH et
sur les différentes façons de toucher le public. Il crée une fenêtre sur une différente
perspective du développement de ce programme.
Je crois que l'aspect visuel de ce récit contribue à
enrichir l'approche en vue de partager les étapes
du processus et constitue une nouvelle façon d'apprendre de celle-ci.
Cela peut être fait dans un environnement académique
comme dans un environnement non-académique. Quand on parle d'éducation aux droits humains,
il est important de faire une connexion avec l'éducation formelle ou informelle.
Le projet visuel qui aura le plus d'impact sera celui qui fait
la connexion entre différents contextes, qui voyagera à travers les continents et
qui sera en
même temps ouvert à l'interprétation et la compréhension des gens.
Ce projet visuel était important dans le sens qu'il crée un support
qui puisse permettre d'analyser les différentes façons
de voir cette production et de provoquer un impact social.
Je pense que ce projet rassemble différents points de vue,
étant pluridisciplinaire. Il réunit des perspectives sociologiques,
artistiques, tournées vers le social et liées à la réalité des droits humains.
Il a ainsi non seulement un aspect d'éducation aux droits humains,
mais également de communication sur les droits humains
et un angle de campagne sur les droits humains. En mélangeant tous ces ingrédients,
je pense que l'approche visuelle peut jouer un rôle important dans le développement du
potentiel de l'éducation aux droits humains.