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(Correspondant) : Ils l’appellent une martyre, toutefois elle n'a pas de nom ou d'identité, comme toutes les autres victimes de viols.
Mais son médecin, qui a choisi de ne pas dire son nom, pense que témoigner est nécessaire à son processus de guérison.
Elle donne à sa patiente la confiance et le courage de confronter sa tragédie.
Les victimes peuvent aussi trouver des réseaux de soutien sur le site web de l'Association Médical des Expatriés Syriens.
Cette victime est une des 1500 cas de viol recensé.
Comme elle le dit, elle a subi un viol calculé et méthodique.
Cela a commencé alors qu'elle a été arrêtée à un point de contrôle près de Homs et emmenée à la section Palestine [de la police secrète].
« Ca suffit, nous devons lui faire ». Alors ils ont amené un soldat.
Mais peut être il a refusé de le faire. "J'ai des filles" a-t-il dit "j'ai des sœurs". Mais ça ne faisait rien.
"Tu dois le faire", lui ont-ils dit, "c'est un ordre militaire".
Il n'y a pas moyen pour toi de refuser d'obéir.
Le premier viol était dans un appartement à Homs.
Ils étaient prêts à violer toutes les filles qui étaient avec moi. Pas seulement moi.
La même chose est arrivée de nouveau à la section Palestine.
Elle vit maintenant avec sa famille et essaye d'effacer ce chapitre de sa vie.
Les spécialistes ont appris de l'expérience des victimes de viol en Bosnie
(Umm Mohammed, volontaire) : Nous lui fournissons un logement pour qu'elle puisse sentir qu'elle est une personne normale.
Après, laissez-la parler à son rythme. Il ne faut pas faire pression sur elle.
Elle a besoin de se sentir en sécurité. Elle a besoin de comprendre que ce qui lui est arrivé n'est pas différent de ce qui est arrivé à beaucoup d'autres.
En incluant les jeunes hommes, les blessés, les détenus, etc…
Le plus douloureux, peut-être, pour toutes les victimes est d'être désavouées par leur famille et par la société.
(Umm Zahir, activiste syrienne) : Vu son état psychologique cela va demander beaucoup de temps,
avant qu’elle puisse s’en remettre suffisamment pour parler avec des étrangers,
avant qu'elle ne soit capable de réintégrer la société.
Nous avons vu des filles qui ont mis plus d'un mois avant de pouvoir le faire.
Pour les activistes syriens, ces femmes ont fait le plus grand des sacrifices
Elles ont montré comment le régime intimidait les plus faibles de la société, les femmes et les enfants.
Peut-être que le pire dans le viol est le déni qu'il génère - pas seulement du violeur, mais aussi de la société.
Et même de la victime elle-même. Peut-être que le pire dans le viol est le déni qu'il génère - pas seulement du violeur, mais aussi de la société.
Et même de la victime elle-même.
Ici Yassir Abu Hilalah depuis Amman pour Al Jazeera