Tip:
Highlight text to annotate it
X
Traducteur: Sirika YONG Relecteur: Elise LeCamp
En m'intéressant à l'adversité,
j'ai été frappé tout au long de ces années
par la façon dont certaines personnes
semblent trouver la force en eux
de faire face à des défis majeurs,
et j'ai souvent entendu dire que
c'était lié au fait de pouvoir donner du sens.
Pendant longtemps,
j'ai pensé que le sens était là quelque part,
une sorte de Vérité qui n'attendrait qu'à être découverte.
Mais avec le temps, j'en suis venu à penser
que la vérité importe peu.
Nous appelons ça « trouver le sens des choses »
mais nous ferions mieux d'appeler ça « donner du sens »
Mon dernier livre racontait comment des familles
parvenaient à faire face à des défis multiples et variés
ou à une progéniture peu commune.
Une des mères que j'ai interviewée
avait deux enfants avec de multiples handicaps sévères,
elle m'a dit : « les gens nous sortent toujours
ces petits proverbes comme,
Dieu ne nous donne jamais plus que ce que l'on peut supporter,
mais des enfants comme les nôtres
ne sont pas prédestinés à être des dons.
C'est nous qui avons choisi de les considérer comme des cadeaux. »
Nous faisons ces choix tout au long de notre vie.
Quand j'étais en CE1,
Bobby Finkel fêtait son anniversaire
et avait invité tout le monde sauf moi.
Ma mère a pensé qu'il devait y avoir une erreur quelque part,
elle a appelé Mme Finkel
qui lui a dit que Bobby ne m'aimait pas
et qu'il ne voulait pas me voir à sa fête.
Ce jour-là, ma mère m'a emmené au zoo
et m'a offert une glace au caramel fondant.
Quand j'étais en cinquième,
un des enfants dans le bus scolaire
m'a surnommé « Percy »
pour désigner mon comportement
et parfois, lui et sa bande,
chantaient cette provocation
tout le long du trajet en bus,
45 minutes à l'aller et 45 minutes au retour,
« Percy ! Percy ! Percy ! Percy ! »
Quand j'étais en quatrième,
notre professeur de sciences nous a dit
que tous les hommes homosexuels
développaient une incontinence fécale
à cause du traumatisme subi par leur sphincter ***.
Pendant toutes mes années au lycée,
je ne suis jamais allé à la cafétéria
où je me serais assis avec les filles
et l'on se serait moqué de moi pour ça,
ou alors je me serais assis avec les garçons
et l'on se serait moqué de moi parce que j'étais un garçon
qui aurait dû s'asseoir avec les filles.
J'ai survécu à l'enfance grâce
à un mélange d'endurance et d'esquive.
Ce que je ne savais pas à l'époque
et que je sais maintenant,
c'est que l'esquive et l'endurance
peuvent être des clefs pour donner du sens.
Après avoir donné du sens aux choses,
vous avez besoin d'incorporer ce sens
à une nouvelle identité.
Vous devez prendre ces traumatismes et les intégrer
à celui que vous êtes devenu,
vous devez incorporer les pires événements de votre vie
à un récit de triomphe,
pour faire ressortir un soi meilleur
en réponse à ce qui vous fait mal.
Une autre mère que j'ai interviewée
pendant que j'écrivais mon livre
avait été violée lorsqu'elle était adolescente
et avait eu un enfant à la suite du viol,
viol qui avait brisé toutes ses ambitions
et endommagé toutes ses relations.
Mais quand je l'ai rencontrée, elle avait 50 ans
et je lui ai dit :
« Pensez-vous souvent à l'homme qui vous a violée ? »
Elle m'a dit : « Avant, j'étais en colère quand je pensais à lui,
mais maintenant, c'est juste de la pitié. »
Je pensais qu'elle me parlait de pitié
parce qu'il ne pouvait être que retardé pour avoir fait une chose pareille.
J'ai dit : « De la pitié ? »
Et elle m'a répondu : « Oui,
parce qu'il a une fille magnifique
et deux beaux petit-enfants
et qu'il n'en sait rien, contrairement à moi.
C'est moi la chanceuse au bout du compte. »
Pour certaines de nos luttes, nous tombons dedans dès la naissance :
notre sexe, notre sexualité, notre race, notre handicap.
Il y a aussi les choses qui nous arrivent :
être prisonnier politique, être victime de viol,
survivre à Katrina.
L'identité implique l'entrée dans une communauté
pour en retirer de la force
et pour lui donner de la force aussi.
Cela implique de remplacer « mais » par « et ».
Ce n'est pas « je suis là mais j'ai un cancer »
mais plutôt « j'ai un cancer et je suis là ».
Quand nous avons honte,
nous ne pouvons pas raconter nos histoires
et les histoires sont les bases de l'identité.
Donne du sens, construis ton identité,
Donne du sens et construis ton identité,
c'est devenu mon mantra.
Donner du sens, c'est un changement personnel.
Construire son identité, c'est changer le monde.
Pour tous ceux d'entre nous avec des identités stigmatisées,
nous faisons face, tous les jours, à cette question :
A quel point faut-il nous forcer
pour nous adapter à la société
et quelles limites de ce qui constitue une vie valable
pouvons-nous briser ?
Donner du sens et construire son identité
ne consiste pas à changer ce qui est mal en bien.
Ce qui est mal n'en devient que plus précieux.
En janvier dernier,
je suis allé au Myanmar pour interviewer des prisonniers politiques,
j'ai été surpris de les voir moins amers
que ce que je pensais.
La plupart d'entre eux avaient commis en toute conscience
les infractions qui les ont menés en prison.
Ils marchaient la tête haute
et ils marchaient encore la tête haute
bien des années plus ***.
Dr. Ma Thida, une militante des droits de l'homme
qui a failli mourir en prison
et qui a passé de nombreuses années en cellule d'isolement
m'a dit qu'elle était reconnaissante envers ses geôliers
pour le temps donné pour réfléchir,
pour la sagesse qu'elle avait acquise,
pour l'opportunité d'améliorer ses talents de méditation.
Elle a cherché le sens des choses
et a transformé sa peine en une identité essentielle.
Mais si les personnes que je rencontrais
étaient moins amères à propos de leur état de prisonnier
que ce que j'avais prévu,
elles étaient aussi moins enthousiastes
par rapport aux réformes mises en place
dans leur pays.
Ma Thida a dit :
« Nous, les Birmans, sommes connus
pour notre sérénité face à la pression,
mais nous avons aussi des griefs sous tout le glamour ».
Elle a dit : « Le fait qu'il y ait eu
tous ces changements
n'effacent pas les problèmes récurrents
de notre société
que nous avons appris à si bien voir
pendant que nous étions en prison ».
J'ai compris qu'elle disait
que les concessions ne donnent qu'un peu d'humanité
alors qu'il la faudrait en totalité,
que des miettes ne sont pas la même chose
qu'une place à table,
ce qui montre que l'on peut donner du sens,
se construire une identité et toujours être en colère.
Je n'ai jamais été violé,
je n'ai jamais été dans quelque chose comparable même de loin
à une prison birmane
mais en tant qu'Américain homosexuel,
j'ai dû faire face aux préjugés et même à de la haine
et j'ai donné du sens, je me suis construit une identité,
une attitude que j'ai apprise de personnes
qui avaient fait l'expérience de privations bien pires
que ce que j'ai pu connaître.
Pendant mon adolescence,
j'ai fait tout ce que j'ai pu pour être hétéro.
Je me suis inscrit dans ce qu'on appelait
la thérapie de substitution sexuelle,
pendant laquelle des personnes qu'on m'encourageait à appeler docteurs,
me prescrivaient ce que l'on m'encourageait à appeler des exercices
avec des femmes que l'on m'encourageait à appeler des substituts,
femmes qui n'étaient pas vraiment des prostituées
mais qui n'étaient pas vraiment autre chose non plus.
(Rires)
Ma préférée
était une femme blonde venant du Sud profond
qui m'a finalement avoué
qu'elle était nécrophile
et qu'elle avait accepté ce boulot
après avoir eu des ennuis à la morgue.
(Rires)
Ces expériences m'ont finalement permis
d'avoir, avec des femmes, des relations physiques heureuses,
ce dont je suis reconnaissant,
mais j'étais en guerre contre moi-même
et j'ai créé des blessures terribles à mon propre psychisme.
Nous ne recherchons pas les expériences douloureuses
qui tailladent nos identités,
mais nous recherchons nos identités
dans le sillage de ces expériences douloureuses.
Nous ne pouvons pas supporter un tourment sans raison
mais nous pouvons subir une grande douleur
si nous croyons qu'il y a une raison à cela.
La facilité nous fait moins bonne impression
que la lutte.
Nous aurions pu être nous-mêmes sans nos joies
mais pas sans les malheurs
qui nourrissent notre recherche de sens.
« C'est pourquoi, je me plais dans les infirmités »
a écrit St Paul dans la seconde lettre aux Corinthiens
« car, quand je suis faible, c'est alors que je suis fort. »
En 1988, je suis allé à Moscou
pour interviewer des artistes de la scène soviétique underground.
Je m'attendais à ce que leur travail soit
dissident et politique.
Mais le radicalisme de leur œuvre reposait en fait
dans la réinsertion de l'humanité dans une société
qui était en train de détruire l'humanité elle-même,
comme, d'une certaine manière,
ce que fait de nouveau la société russe.
Un des artistes que j'ai rencontrés m'a dit :
« Nous étions formés, non pas pour être artistes, mais des anges. »
En 1991, je suis retourné voir les artistes
à propos desquels j'avais écrit.
J'étais avec eux pendant le putsch
qui a mis fin à l'Union Soviétique
et ils étaient parmi les leaders de l'organisation
de la résistance au putsch.
Le troisième jour du putsch,
l'un d'eux a suggéré que nous marchions jusqu'à Smolenskaya.
Nous y sommes allés.
Nous nous sommes installés devant l'une des barricades,
et un peu après,
une colonne de chars est arrivée.
Le soldat dans le char de devant a dit :
« Nous avons ordre strict
de détruire cette barricade.
Si vous partez,
nous ne vous ferons pas de mal
mais si vous ne bougez pas, nous n'aurons d'autre choix
que de vous écraser. »
Les artistes avec qui j'étais ont dit :
« Donnez-nous juste une minute.
Donnez-nous juste une minute pour vous dire pourquoi nous sommes ici. »
Le soldat a croisé les bras,
et l'artiste s'est lancé dans un panégyrique jeffersonnien de la démocratie,
un éloge que ceux d'entre nous qui vivent
dans une démocratie jeffersonnienne
auraient bien du mal à présenter.
Ils continuèrent longtemps
et le soldat les regardait
et il resta une longue minute
après qu'ils eurent fini.
Il nous regarda, tout débraillés que nous étions sous la pluie
et il dit : « Ce que vous avez dit est vrai
et nous devons nous incliner devant la volonté du peuple.
Si vous nous laissez assez de place pour faire demi-tour,
nous repartirons par où nous sommes venus. »
Et c'est ce qu'ils firent.
Parfois, donner du sens
peut vous donner le vocabulaire dont vous avez besoin
pour vous battre pour votre ultime liberté.
La Russie m'a fait prendre conscience de la notion
que l'oppression engendre le pouvoir qui s'y oppose
et j'ai compris petit à petit que c'était
la pierre angulaire de l'identité.
C'est l'identité qui m'a sauvé de la tristesse.
Le mouvement pour les droits des homosexuels propose un monde
où mes aberrations sont une victoire.
Les politiques identitaires travaillent toujours sur deux fronts :
rendre fiers les personnes qui présentent une condition
ou une caractéristique particulière
et amener le monde extérieur
à traiter ces personnes avec plus de douceur et de gentillesse.
Ce sont deux initiatives totalement distinctes
mais un progrès dans un de ces domaines
se répercute dans l'autre.
Les politiques identitaires peuvent être narcissiques.
Les gens ne vantent une différence que parce que c'est la leur.
Les gens réduisent le monde et fonctionnent
en groupes séparés sans empathie les uns pour les autres.
Mais bien comprises
et mises en pratique avec sagesse,
les politiques identitaires devraient élargir
notre conception de ce qu'est être « humain ».
L'identité elle-même
ne devrait pas être une étiquette pleine de suffisance
ou une médaille d'or
mais une révolution.
J'aurais eu une vie plus facile si j'avais été hétéro
mais ce ne serait pas moi
et j'aime mieux maintenant être moi-même
que cette idée d'être quelqu'un d'autre,
quelqu'un qui, pour être honnête,
je n'ai ni l'option d'être
ni la capacité d'imaginer complètement.
Mais si vous bannissez les dragons,
vous bannissez les héros
et nous devenons accrochés
à la pression héroïque dans nos propres vies.
Je me suis parfois demandé
si j'aurais pu arrêter de détester cette partie de moi-même
sans la fête technicolore de la gay pride,
dont ce discours est une des manifestations.
J'avais l'habitude de penser que je saurais avoir atteint la maturité
quand je pourrais être *** sans toute cette insistance,
mais mon dégoût de cette époque a laissé un vide
que la célébration a besoin de remplir et de déborder.
Même si je rembourse ma dette de mélancolie,
il y a toujours à l’extérieur un monde homophobe
et il faudra des décennies pour régler ça.
Un jour, être *** sera simplement une réalité
sans chapeau de fête ni reproches,
mais ce n'est pas encore le cas.
Un de mes amis qui pensait que la gay pride
se laissait emporter par son propre élan
a suggéré un jour que nous organisions
la Semaine de l'Humilité ***.
(Rires) (Applaudissements)
C'est une très bonne idée
mais ce n'est pas encore le moment.
(Rires)
La neutralité qui semble reposer
à mi-chemin entre le désespoir et la célébration,
est en fait le but final.
Dans 29 états des États-Unis,
on pourrait, du fait de mon homosexualité, me virer ou me refuser un logement
en toute légalité.
En Russie, la loi anti-propagande
a conduit à des lynchages dans les rues.
Vingt-sept pays africains
ont voté des lois contre la sodomie
et au Nigeria, les homos peuvent, légalement,
être lapidés à mort,
et les lynchages sont devenus monnaie courante.
Récemment, en Arabie Saoudite, deux hommes
qui ont été surpris en plein acte charnel
ont été condamnés à 7 000 coups de fouets chacun
et sont désormais handicapés à vie.
Alors qui peut donner du sens
et construire l'identité ?
Les droits des homosexuels ne sont pas essentiellement les droits matrimoniaux
et pour les millions qui vivent dans des endroits intolérants,
sans aucune ressource,
la dignité reste hors d'atteinte.
J'ai la chance d'avoir donné du sens
et d'avoir construit une identité
mais cela reste un privilège encore rare.
En tant que groupe, les homosexuels méritent plus
que les miettes de justice.
Pourtant, chaque pas en avant
est si doux.
En 2007, six ans après notre rencontre,
mon partenaire et moi avons décidé
de nous marier.
Ma rencontre avec John a été la découverte
d'un grand bonheur
et aussi l'élimination d'un grand malheur,
et parfois, j'étais si préoccupé
par la disparition de cette douleur
que j'en oubliais la joie,
qui était, au début, la partie la moins remarquable pour moi.
Le mariage a été une façon de déclarer notre amour
plus comme une présence qu'une absence.
Le mariage nous a rapidement menés aux enfants
et ça voulait dire de nouveaux sens
et de nouvelles identités, les nôtres et les leurs.
Je veux que mes enfants soient heureux
et je les aime à pleurer quand ils sont tristes.
En tant que père ***, je peux leur apprendre
à reconnaître ce qui ne va pas dans leur vie
mais je crois que si je réussis
à les protéger de l'adversité,
j'aurais échoué en tant que parent.
Un érudit bouddhiste que je connais m'a expliqué une fois
que les Occidentaux pensaient à tort
que le nirvana est ce qui arrive
quand tout votre malheur se trouve derrière vous
et qu'il ne vous reste plus qu'à attendre la félicité.
Mais il a dit que ce n'était pas le nirvana,
parce que votre félicité présente
serai toujours assombrie par votre joie passée.
Le nirvana, m'a-t-il dit, c'est ce que vous atteignez
quand il ne vous reste plus qu'à attendre le bonheur
et que vous trouvez dans ce qui semble être des peines
les jeunes pousses de votre joie.
Je me demande parfois
si j'aurais pu trouver un pareil épanouissement
dans le mariage et les enfants
si c'était arrivé plus facilement,
si j'avais été hétéro dans ma jeunesse ou si j'étais jeune maintenant.
Dans chacun de ces cas, ça aurait pu être plus facile.
Peut-être que j'aurais pu.
Peut-être que ces rêves complexes que j'ai faits
auraient pu être appliqués à d'autres sujets.
Mais si chercher le sens des choses
est plus important que de le trouver,
la question n'est pas de savoir si je serais plus heureux
d'avoir été harcelé,
mais plutôt de savoir si attribuer une signification
à toutes ces expériences
a fait de moi un meilleur père.
J'ai tendance à trouver l'extase cachée dans les joies ordinaires
parce que je ne m'attends pas à ce que ces joies
soient ordinaires pour moi.
Je connais beaucoup d'hétérosexuels qui ont
des mariages et des familles tout aussi heureux
mais le mariage gay est d'une fraîcheur incroyable
et les familles gay sont exaltantes dans leur nouveauté
et je trouve du sens dans cette surprise.
En octobre, c'était mon cinquantième anniversaire
et ma famille a organisé une fête pour moi.
En plein milieu,
mon fils a dit à mon mari
qu'il voulait faire un discours
et John lui a dit :
« Georges, tu ne peux pas faire de discours. Tu as quatre ans. »
(Rires)
« Seuls Grand-père, Oncle David et moi
allons faire des discours ce soir. »
Mais Georges a insisté encore et encore.
Finalement, John l'a emmené près du microphone
et Georges a dit d'une voix très forte :
« Mesdames et Messieurs,
puis-je avoir votre attention s'il vous plaît. »
Tout le monde s'est retourné, surpris
et Georges a dit :
« Je suis content que ce soit l'anniversaire de Papa.
Je suis content que nous ayons tous droit au gâteau.
Et papa, si tu étais petit,
je serai ton ami. »
Et j'ai pensé --- Merci
J'ai pensé que j'étais redevable,
même de Bobby Finkel,
parce que toutes ces expériences précédentes
constituaient ce qui m'avait propulsé jusqu'à cet instant.
J'étais inconditionnellement reconnaissant
pour une vie qu'auparavant, j'aurais tout donné pour changer.
Un jeune homme gay a, un jour, demandé
au militant gay Harvey Milk
ce qu'il pouvait faire pour aider l'organisation
et Harvey Milk a dit :
« Va en parler à quelqu'un. »
Il y aura toujours quelqu'un qui voudra confisquer
notre humanité
il y aura toujours des histoires pour la restaurer.
Si nous vivons au grand jour,
nous pouvons battre la haine
et développer la vie de tous.
Donnez du sens. Construisez votre identité.
Donnez du sens.
Construisez votre identité.
Puis invitez le monde
à partager votre joie.
Merci.
(Applaudissements)
Merci. (Applaudissements)
Merci. (Applaudissements)
Merci. (Applaudissements)