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Les vagues étaient plus hautes que moi et bien violentes.
Je me suis explosé.
Ma tête a cogné un récif pointu,
je me suis coupé ici, ici et ici.
J'ai baissé les yeux et j'ai vu que mon pantalon était complètement déchiré. Je me suis dit : "Merde !
Me dites pas que j'ai perdu ma...
J'ai regardé l'eau autour de moi pour voir si ma bite flottait pas quelque part.
Plus je m'approchais du bord, plus j'étais inquiet.
Je suis sorti de l'eau, mon pantalon était déchiré et plein de trous.
J'ai regardé si ma bite était toujours à sa place et j'ai vu mon gland qui dépassait d'un trou !
J'ai grandi sur la côte est des États-Unis,
il y a une saison des ouragans chaque année.
Je surfais les vagues d'ouragans tous les ans
donc quand je suis devenu pro,
j'ai voulu comprendre comment fonctionnaient les tempêtes et comment elles nous apportaient des vagues.
J'ai lancé une série
de vidéos, "The Hunt",
qui décrivait les ouragans de la côte Est et avec mes amis,
on a commencé à suivre les tempêtes pour avoir les meilleures conditions.
C'est ce qui a fait naître cette curiosité chez moi,
pour les autres systèmes météorologiques, comme les cyclones ou les typhons
en particulier.
Je suis allé à Tokyo et j'ai vu qu'un typhon se formait au large de la côte sud du Japon.
Quand j'ai vu que le typhon allait approcher d'ici une semaine,
je voulais me rapprocher des plages qui sont à proximité de Tokyo
et trouver des spots de surf pour être prêt quand les conditions seraient là.
Le truc,
c'est que je connaissais rien au surf au Japon,
j'y étais jamais allé, j'avais juste vu des images de bonnes vagues
mais je savais pas où elles étaient, à quoi ressemblait
la culture surf du coin, ou comment on suit un typhon.
Quand la tempête est passée, on a eu des super conditions, on pouvait voir
les nuages bouger au premier plan, s'éloigner des côtes avec le vent qui venait des terres,
ça a tout nettoyé mais c'étais une cause perdue : j'ai trouvé une super vague mais
le vent n'était pas bon. Je la regardais grossir
et le vent la gonflait mais... Ça aurait été une vague de classe mondiale
s'il y avait eu un meilleur vent.
Il faut qu'on trouve un spot
avec de bonnes vagues
parce qu'il doit y avoir des vagues quelque part.
J'ai eu le contact d'un surfeur local quelques heures plus tôt
qui disait que le swell allait être parfait
vers 10h donc on avait quelques heures pour y aller.
J'ai commencé le surf à 16 ans. Donc j'étais assez vieux.
Je pensais pas que ça me plairait aussi longtemps, à l'époque.
Quand j'entends dire qu'un typhon approche, quand je le vois sur la carte météo,
je suis vraiment à fond.
À partir de là, j'étudie le déplacement du typhon et j'en déduis où il va aller.
Puis je choisis un spot pour surfer et j'étudie la géographie environnante.
Je vérifie le moindre détail pour profiter des meilleures vagues, parce que les typhons sont rares.
Je travaille tous les jours sur l'océan et je le vois.
Je connais l'océan mieux que les surfeurs.
Je suis pêcheur depuis 35 ans.
Entre le 22 septembre et le 15 octobre de cette année, je n'ai pas pu sortir pêcher.
Les typhons se succédaient, l'un après l'autre, tous les jours.
Beaucoup de fermiers traditionnels, des cultivateurs de riz, ont peur des typhons
parce qu'ils menacent leur style de vie.
On prend nos précautions avant leur arrivée mais quand ils sont là, Dieu seul décide.
Donc quand un typhon arrive, je vais surfer.
Quand un typhon arrive, beaucoup de surfeurs dévoués sont à l'eau.
Des gens qui vivent près de la plage et qui ont consacré leur vie au surf.
Les vagues générées par les typhons sont très différentes des vagues normales
qui sont dues aux vents ou aux basses pressions.
Elles sont plus longues, plus massives et plus puissantes.
Les bonnes vagues sont aussi dangereuses.
Quand un surfeur qui manque d'expérience sort et se blesse, c'est pas bon pour nous.
Contrairement aux États-Unis et à d'autres endroits, le Japon ne respecte pas vraiment les sports extrêmes.
Si quelqu'un se blesse, le gouvernement peut interdire le surf sur ce spot.
Je m'appelle Hiromi Matsubara, je suis directrice exécutive de Surfrider au Japon.
Notre mission, c'est de protéger les océans, d'étudier la qualité des eaux et de sensibiliser les enfants à l'environnement.
Je dirais pas que tous les surfeurs sont aussi concernés par l'environnement.
Évidemment, ce serait l'idéal.
Mais depuis le 11 mars, j'ai remarqué un changement profond.
Les surfeurs du week-end, ceux qui vivent en ville et qui ne se préoccupaient pas de l'océan
se sont intéressés à la qualité des eaux.
Ils voulaient savoir si l'océan était sûr après les fuites radioactives de Fukushima.
J'ai un très bas revenu.
Le prix du poisson a baissé de 40% depuis la catastrophe nucléaire :
les gens ont peur des radiations.
Le courant de Kuroshio empêche les eaux polluées de Fukushima de venir ici.
Mais les poissons nagent librement.
Chaque semaine, ils font des tests de radiation et le niveau n'est jamais de zéro.
Les Japonais ont le sentiment que tout va bien, que la catastrophe de Fukushima est derrière nous.
Mais personnellement, je pense qu'on est loin d'en avoir fini avec ça.
On va devoir faire avec jusqu'à la fin de nos jours.
Aujourd'hui, c'est presque impossible de trouver de la nourriture qui n'est pas du tout irradiée.
Le plus important, c'est de trouver des moyens d'éliminer les radiations qu'on consomme de nos organismes.
C'est pour ça qu'on mange des céréales complètes. Du riz complet plutôt que du riz blanc, par exemple.
Ça nous aide à éliminer et ça améliore le transit donc les radiations ont moins d'effets.
On se fait du souci pour nous, mais surtout pour nos enfants, qui grandissent ici.
Quand je pense au futur, j'ai envie de faire de la recherche et des tests de mon côté.
On vit toujours ici parce que j'ai estimé que c'était sûr, d'après mes propres recherches.
J'ai confiance dans le futur. Ça va bien se passer.
Là où il y a des enfants, il y a un avenir.