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Il y a quelques années, j’ai atteint mon poids maximum :
73 kg pour 1m58.
Selon mon IMC, j’étais donc en surpoids
et à la limite de l’obésité.
Je ne me sentais pas obèse ou même grosse,
bien sûr, je savais que j’étais ronde et ça me gênait parfois.
Mais en général, ça allait.
On ne m’a jamais fait de remarque,
mais j’ai appris plus *** que certains me trouvaient trop grosse.
Certains s’attendaient à ce que je me sente moche,
mal ou nulle
juste parce que j’étais ronde.
Cette attitude vient de ce que j’appelle la "grossophobie".
Nos discussions sur le poids sont toujours polluées
par des idéaux insufflés par les médias,
et que nous entretenons nous-mêmes.
Avant d’aller à Berkeley, je n’avais jamais eu de conversation
sur le poids incluant des standards ou des attentes,
la relation complexe et politique entre société et nourriture.
En prenant en compte ces facteurs,
j’ai commencé à voir mon corps d’une autre façon :
c'est devenu un sujet politique.
Et je savais que, même si je n’avais pas
de problème de santé ou psychologique,
mon mode de vie était le produit de messages contradictoires que je recevais.
Je voulais vivre longtemps
et éviter les problèmes de santé en vieillissant.
De façon inconsciente au début,
puis de plus en plus consciemment,
j’ai changé mon mode de vie et ma relation à la nourriture.
J’avais hérité de plein d’habitudes malsaines
de mes parents et ma culture.
Je mangeais trop de plats cuisinés gras,
je ne respectais pas les portions
et je ne buvais vraiment pas assez d’eau.
Doucement, j’ai rééquilibré mon alimentation,
réduit ma consommation de sel,
arrêté le fast food et les boissons sucrées,
remplacé au maximum les graisses saturées comme le beurre
par un minimum d’huile d’olive.
J’ai arrêté la viande, sauf certains fruits de mer,
et légumes et soja m’apportaient ma dose de protéines.
Dès que possible, j’optais pour l’option la moins calorique,
et le plus gros changement pour moi :
je me suis mise à manger principalement des végétaux.
Puis j'ai fait de l’exercice :
je marchais 30 minutes tous les soirs, puis j'ai couru.
Maintenant je monte des marches 3 fois par semaine
et je marche dès que je peux.
Je n’ai jamais visé un certain poids ou physique.
Je n’ai pas fait ça parce que je me détestais
ou parce que je n’aimais pas mon apparence.
Je l’ai fait pour ma santé,
pour reprendre le contrôle.
Depuis, mon corps est plus mince et me rend bien mes efforts.
Mon poids naturel est en ce moment de 58 kg
et ça pourrait changer, mais ça n’est pas important.
La santé n’est pas un chiffre.
J’ai aussi fait face aux réactions des autres
depuis que j'ai minci.
On me dit :
"Mon Dieu, tu es tellement mince et jolie !"
"Tu as perdu tellement de poids, ça te va vraiment bien !"
Comme si je n’étais pas bien avant.
Bien sûr, ce genre de remarques m’énerve
mais je sais pourquoi les gens disent ça,
on n'a pas le même état d'esprit.
Mais en fin de compte, je ne dois pas au monde
un corps mince en échange de son approbation.
Je ne suis pas devenue meilleure
en perdant une taille de pantalon.
Ceux qui pensent qu'on ne peut m'aimer et m'accepter
qu'en fonction de mon poids,
leur place est avec ces saletés toxiques que je mangeais à l’époque.
A la poubelle.