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Londres, le West End.
Royaume de la musique, des lumières, des applaudissements,
du maquillage et des ovations de la foule.
C'est dans ce kilomètre carré
que les rêves deviennent réalité.
Un jour de 1989, au Prince Edward Theatre,
un jeune acteur inconnu âgé de 22 ans
a vu ses rêves devenir réalité.
Une histoire digne des comédies musicales qui l'ont rendu si célèbre.
Ce jeune homme qui débutait ce jour-là
est devenu un pilier du paysage audiovisuel national.
Il s'agit bien sûr de John Barrowman.
Quand il entre dans une pièce,
l'attention se porte sur lui, sans qu'il fasse quoi que ce soit.
J'ai surtout vu des dents,
un très grand et beau jeune homme,
et un accent écossais à couper au couteau.
Il avait quelque chose,
quelque chose de spécial.
Il est autant à l'aise en tant que star du West End, présentateur de quiz TV,
Si tu sais pas, tu es un idiot!
... défendeur des petits animaux,
ami des extra-terrestres,
juge de castings TV
et parfois compagnon de voyage du plus célèbre Seigneur du Temps.
Désolé pour l'interruption. Jack Harkness. J'ai beaucoup entendu parler de vous.
Il sait. J'ai du lui dire qu'on était des agents du temps.
Ravi de vous rencontrer, Mr Spock.
Il n'a jamais douté de son choix de carrière.
John était convaincu qu'il n'avait pas besoin d'un plan B.
Il vit pour travailler.
C'est important pour lui d'être toujours toujours toujours occupé.
Il chante, il danse, c'est un acteur, il peut tout faire.
Il n'a pas sa langue dans sa poche,
il est ouvert et honnête,
et il se bat pour ce qui lui est cher.
Ces gens qui se disent chrétiens
traitent ces jeunes de monstres, d'anormaux,
et leur disent qu'ils ne devraient pas aimer,
que c'est contre-nature.
Comment osent-ils?
Il est croyant,
mais n'adhère pas à ce qu'il considère être
les enseignements traditionnels de l'Église.
Je suis la preuve vivante que je suis né comme ça.
Personne n'a le droit de me dire que je suis anormal, un monstre...
Sous le vernis du show-biz
se trouve un homme qui met en pratique ce qu'il prêche.
Je t'aime.
Deux hommes, deux femmes,
tout comme un homme et une femme,
peuvent s'engager et avoir une véritable relation.
C'est la base du mariage.
Malgré les préjudices rencontrés,
il a une énergie débordante et il mord la vie à pleines dents.
Il est comme Tigrou. Il bondit dans tous les sens.
Il est toujours positif, et c'est contagieux!
J'ai vraiment envie d'en savoir plus sur John Barrowman.
Ce jeune homme qui a débarqué au Prince Edward Theatre à l'époque,
la tête pleine de rêves et la célébrité à portée de mains.
Allons découvrir d'où viennent son énergie, son exubérance,
sa foi et son enthousiasme pour la vie.
Comment vous décririez-vous aujourd'hui Mr Barrowman?
Mmmh... je dirais que...
J'ai envie de donner la réponse habituelle,
mais peut-être que je devrais la changer...
Non. Je vais rester sur "artiste", au sens général.
Et c'est...
ainsi que je me considère,
et c'est comme ça que le public me voit,
que ce soit sur scène,
en présentant une émission TV,
ou en travaillant sur un album ou un livre;
peu importe en fait,
quel que soit le projet, je suis un artiste.
Et j'aime que le public voit en moi un artiste.
- En gros c'est ça. - En gros c'est ça. Ok.
C'est un incroyable chanteur, un très bon danseur,
et un excellent acteur.
Son sens du contact humain fait de lui un super présentateur.
C'est parti...
Pour lui, c'est pas du travail.
Chocamocafrappa!
- John, c'est bon? - Non. Deux secondes.
Je suis prêt.
C'est juste un mec normal, au grand coeur, qui adore ce qu'il fait.
En fait, je suis John Barrowman,
de Tonight's The Night sur BBC1, et ton rêve va devenir réalité.
C'était monté de toutes parts. Tu es la star, pas moi.
Cet homme, clairement destiné au show-biz,
avait Hollywood dans les veines.
Mais malgré son accent,
John est en fait né à Mount Vernon,
une banlieue résidentielle de Glasgow.
Fils de Marion et John Barroman Sr, sa naissance en 1967
n'a pas vraiment ravi sa soeur et son frère ainés.
J'avais 8 ans quand il est né,
et je me prenais pour le chef de clan.
Tout d'un coup est arrivé ce bébé, qui était bien mignon,
mais qui pleurait tout le temps.
Maintenant, je me dis qu'il devait avoir des coliques,
ou alors il commençait déjà sa vie d'emmerdeur.
Vous étiez un bébé exigeant? Bruyant, pleurnichard?
Quelqu'un a cafté?
Ca a été évoqué.
Je n'étais pas un bébé facile,
et je rapporte ce qu'on m'a dit.
Je me voyais plutôt comme un ange.
Mais mon frère et ma soeur me détestaient, je pense.
Mes parents les envoyaient me caresser les oreilles,
ou juste faire ça avec leurs doigts,
ça m'aidait à m'endormir.
J'adore ça. Même encore maintenant, je m'écroule si on me fait ça.
Je savais que j'adorais ça, j'en redemandais pendant des heures,
s'ils s'arrêtaient... je me mettais à pleurer.
Mon père est entré dans le salon un jour,
avec John dans un sac en papier,
et il a dit, avec son accent écossais bien sûr,
"Si vous continuez à ne pas aimer ce bébé,
on va s'en débarrasser.
On va le mettre à la poubelle."
Ils sont sortis,
j'avais 8 ans et mon frère 5,
et on s'est regardés tous les deux.
"Mmmh, il est pas si épouvantable, après tout."
Grâce au sens de l'humour particulier des Barrowman,
John a eu le droit de rester.
Alors que son père dirigeait une entreprise d'engins industriels,
le travail de sa mère, dans un magasin de disques,
a eu une influence particulière sur sa future carrière.
J'y allais après l'école,
les clients venaient, je montais sur le comptoir,
et je chantais des titres du top 5 ou top 10,
et c'était la routine habituelle au magasin.
- Donc, un enfant pas très prudent. - Pas du tout!
Mais je chantais toujours les titres de Lena Zavaroni.
Je chantais "Ma! He's making eyes at me"
C'était un indice, déjà...
En fait, mes parents était un couple mondain des années 70.
Ils recevaient beaucoup,
des collègues de travail, des collègues d'Europe...
Ils me disaient "Allez John, debout, chante-nous une chanson."
Je prenais un doseur à alcool, c'était mon micro,
et je me mettais à chanter. Je ne me faisais pas prier!
Je chantais.
- Vous n'avez pas changé. - Non. Je prétends, mais...
- Oh pas pour tout, j'espère? - Naaaaaan!
Tout le monde demandait que John chante une chanson.
Personne ne demandait que je lise du Shakespeare.
Mais ses talents de chanteur n'étaient pas forcement appréciés par ses profs.
J'étais assis, je travaillais,
sans doute en train de chanter ou fredonner,
à tous les coups la dernière chanson de Lena Zavaroni,
ou un truc vu à la télé.
Elle s'est approchée et m'a tapé:
"Arrête. Arrête de chanter. Fais ton travail."
Je suis renté, et j'ai dit à ma grand-mère:
"On m'a tapé à l'école. Derrière la tête."
"Qui t'a tapé "
"La maîtresse. Derrière la tête."
"Ok. Je vais voir ta mère au magasin."
À l'école, le lendemain,
j'étais à mon bureau, je travaillais,
la maîtresse marchait dans la classe.
Tout d'un coup, on a entendu... frapper.
Je me rappelle plus le nom de la maîtresse. On va dire "Mme Johnson".
Une vieille dame entre, c'était ma grand-mère.
Elle avait une veste toute boutonnée, une écharpe,
Ça devait être en plein été.
Elle portait un turban, son sac à main,
en travers comme ça... on aurait dit un sketch de Les' Dawson.
Mais c'était la mode à l'époque. Elle est entrée, et a dit:
"Vous êtes Mme Johnson?"
Mme Johnson a répondu "Oui".
Elle a marché jusqu'à l'estrade,
et lui a dit: "Ne tapez plus jamais mon petit-fils derrière la tête.
À plus ***, gamin." Et elle est sortie.
Mme Johnson n'en revenait pas!
Tout le monde me regardait.
J'avais honte, mais intérieurement, je disais "OUAIS!!!"
Le justicier, c'était sa grand-mère, Murn,
une femme qui allait jouer un rôle très important dans sa vie.
Ce qui peut rendre John fou de rage, même en public,
c'est qu'on manque de respect à une personne âgée.
Cette relation a été déterminante dans sa vie, je pense.
Sa famille est tout pour lui.
Il dé*** le mensonge, et ne supporte pas
qu'on fasse de la peine à sa famille ou ses amis.
Il sera le premier à aller les réconforter.
Il est effronté, il sait rigoler et apprécier la vie.
Je pense que ça vient de plus profond.
Et c'est parce qu'il est vraiment proche de sa famille.
Ça se voit tout de suite.
Les valeurs familiales prennent leur source à l'église,
où tout le monde allait chaque dimanche.
Mes parents allaient à l'église et nous y emmenaient.
J'ai grandi à l'église.
Ma passion pour la musique, je la dois à l'église,
car j'y ai vu ma mère chanter avec la chorale.
Et plus ***, quand j'ai réalisé que j'avais de la voix,
j'ai intégré la chorale.
Et écouter un groupe chanter dans un choeur, pour moi, c'est...
absolument magnifique.
Même encore aujourd'hui.
Vous dites que vous n'allez pas à l'église, et ne lisez pas la Bible.
Je ne vais pas à l'église.
Pourtant votre foi est plutôt chrétienne.
Vous croyez en Dieu? Jésus? L'au-delà?
Je crois qu'il y a une puissance supérieure.
Je sais pas si c'est un dieu, ou une personne...
Ou une énergie...
Une énergie ou une entité.
Mais je me dis chrétien,
car je suis quelqu'un de bon.
Ça c'est la chrétienté pour moi.
Tout le monde devrait avoir une foi,
mais elle ne devrait pas nous être inculquée, on ne devrait pas nous dire
comment avoir une foi.
Pour moi, foi et spiritualité proviennent de notre moralité et nos croyances,
et de notre chemin personnel.
Si c'est ça la chrétienté, alors oui, je suis chrétien.