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Putain !
T'as vu ça, Jerry ?
Quoi ?
Ernie Torres a rentré un ollie, un nose manual et un kickflip.
C'était taré.
On est où, Sean ?
On est à Escapist Skateboarding.
Je venais ici quand j'étais petit.
C'est là que ma mère chopait tous nos cadeaux de Noël,
depuis que j'ai au moins 10 ans.
J'ai trois frères aînés, dont deux qui skatent aussi.
Ce magasin a toujours vendu des trucs de skate.
Ils faisaient toutes les démos...
Des espèces de concours de skate, de ollies,
ce genre de trucs.
J'ai plus ou moins grandi dans cette boutique.
Lui et ses deux frères skaters, Chris et Justin...
Je crois qu'il avait 10 ou 11 ans.
J'ai appris à tous les connaître,
quand ils ont commencé à traîner dans la boutique
et qu'on skatait ensemble.
Sean s'améliorait au fil des jours,
bien plus que ses frères. Et...
il y a eu un concours au skate park de Pleasant Valley,
il devait avoir 12 ans.
Il fonçait sur les rampes.
Il avait l'air avoir 8 ans, il a toujours été minuscule
et il faisait très jeune pour son âge.
Tout le monde flippait.
Et peut-être deux mois plus ***,
John est venu me voir, et on a fini par lui demander...
En fait c'est lui qui nous a demandé...
Je sais plus comment c'est venu, mais je leur ai demandé :
"Je peux skater pour Escapist ?"
J'ai toujours pensé que les mecs d'Escapist étaient de vrais pros.
Quand j'étais avec eux, j'étais trop content, genre :
"Putain, je skate pour Escapist !" J'étais ravi.
Jamie Thomas était mon skater préféré, j'adorais Zero.
J'avais les pompes et la planche de Jamie Thomas.
Donc ouais, j'étais à fond sur Zero.
Je lui ai donné la vidéo de mes sponsors.
Et il m'a recalé.
Je lui en ai peut-être refilé deux.
À l'époque, il se serait
tout à fait intégré. C'était un bébé à l'époque.
On aurait vraiment dit Leo,
avec la même coupe "Kids in America",
des pantalons ultra serrés.
C'était mortel.
J'ai entendu parler de Malto
par Escapist, sa boutique locale. Ils m'ont envoyé une VHS.
Ça disait : "Sean Malto, Lansing, Kansas. 15 ans – 14 quand il est filmé".
C'était la cassette que j'avais envoyé à Jamie,
mais Girl m'a rappelé, donc bon.
Sam Smyth recevait des vidéos de lui. Il était tout petit,
il devait porter
un casque sur certaines images.
C'était un petit gars minuscule.
Il skatait
dans tous les spots qu'on connaît aujourd'hui
et il rentrait de bons tricks, genre au Kansas...
C'est là qu'il skatait.
Il faisait des grinds sur des rampes...
Et il était vraiment petit, assez éloigné
du Malto qu'on connaît aujourd'hui, une jeune pousse.
Sam m'a appelé et m'a dit : "Hey, tu veux choper
quelques planches ? J'étais hyper chaud.
Je me rappelle avoir chopé des planches et m'être réveillé le lendemain matin.
Tous les t-shirts et les planches qu'on m'avait refilés étaient encore sur mon lit.
J'étais trop content d'avoir tout ça.
Ma mère m'a demandé : "C'est quoi Girl Skateboards ?"
Je lui ai montré leur site, et elle est directement tombée
sur le trailer de 'Yeah Right', avec Koston,
qui gueule sur un mec pour avoir foncé dans sa voiture.
- File-moi ton putain de portefeuille ! - Je te filerai pas mon portefeuille !
Fils de pute ! Gros fils de pute !
File-moi ton putain de portefeuille, maintenant !
Il avait son skate dans la main, prêt à tabasser l'autre mec.
Je regardais ça avec ma mère, et elle a dit :
"Oh, c'est eux qui t'envoient des trucs ?"
J'ai dit "Oui, ça a un peu changé depuis."
Là il doit avoir 16 ans, et il est hyper bon.
Je crois qu'on l'a un peu déprimé, il avait trébuché.
On en rigole encore, parce qu'il galérait
sur un truc que Mike Mo a maîtrisé en six mois.
Parce que dès qu'on a commencé
à le suivre,
il était très bon. On voulait le foutre dans un van avec les autres.
Et tout s'est enchaîné très vite.
Mais pour Malto c'était plus dur, parce qu'il était au Kansas.
J'ai été sponsorisé pendant longtemps, genre deux ans et demi,
avant de voyager avec eux.
J'ai dû faire 8 tapes avant de partir.
Ils allaient au Canada.
Et ils m'ont dit qu'ils me voulaient avec eux.
J'étais hyper chaud de partir avec Carol, Howard et Koston.
J'ai dit oui direct.
Jeremy Rogers était là, à se foutre de notre gueule.
- Il vous bizutait ? - Ouais ! Il faisait
ce truc chelou... À chaque truc qu'on faisait, il disait :
"Vous êtes des amateurs."
"Des putains d'amateurs
...avec la team Girl.
On a chopé deux nouveaux kids,
des débutants. On les a pris au pif.
Ils savent même pas comment sauter une marche."
"Vous y connaissez rien". Il essayait
de nous motiver ou je sais pas quoi.
Mais quand il skatait, il défonçait.
Je disais tout le temps à Jeremy : "Il est trop bon, putain".
C'était assez fou.
Mike Mo avait genre 15 ans.
Et il se nourrissait exclusivement de pizzas et de pancakes.
La première fois qu'on a bouffé ensemble,
il n'y avait pas de pancakes et il savait pas quoi prendre.
Il a pris la même chose que Malto, et pendant tout le voyage,
il prenait les mêmes trucs que lui.
Et les années suivantes aussi.
Maintenant je comprends, quand un jeune part en voyage,
il commence
à comprendre qui il est vraiment.
Mais quand tu fais ce genre de voyage, tu ne penses pas
à manger, tu penses qu'au skate.
Et je gardais la bouche fermée en permanence, parce qu'ils m'intimidaient vachement.
Salut, Sean Malto, test, Sean Malto.
Ce gosse va défoncer, c'est sûr.
Mais est-ce que c'est possible de traîner avec lui ?
Tout le monde peut traîner avec Sean.
Il s'intégrait partout où il allait.
Pour moi, y avait aucun souci.
À la fin du voyage, Rick McCrank
faisait des dédicaces
dans une boutique. Avec Mike Mo, on avait aucune envie
de signer des autographes. Je trouvais ça chelou.
On était même pas dans la team.
On était assis dans un coin, et McCrank nous a fait :
"Qu'est-ce que vous branlez ?" On a répondu "On sait pas,
on traîne juste." Et il a répondu :
"Vous êtes censés être là-bas et signer des trucs avec nous".
On a dit qu'on faisait pas vraiment partie de l'équipe, mais il a dit :
"Vous allez bientôt en faire partie".
Il a dit un truc comme ça. J'y croyais pas.
On était hyper content.
On se faisait des high five dans notre chambre d'hôtel,
on arrivait pas à y croire.
On en doutait vachement.
On se demandait ce qu'on allait faire si ça se faisait pas.
C'est flippant de désirer un truc à ce point.
On a fini par faire une vidéo de tournée, un DVD du voyage.
À la fin de la vidéo, on a mis "Bienvenue à Mike Mo et Malto",
avec quelques images.
Je me rappelle d'un hardflip de Sean.
Et je m'étais dit, "OK, on va faire ça,
on va filmer quelques tricks".
Cette vidéo... c'est la première que j'aie faite.
C'était ma première tournée.
La vidéo est sortie, et ils avaient mal orthographié mon nom.
-S-H-A-W-N ? - Non, S-E-A-N, mais ils ont mis
M-A-T-L-O.
- Matlo ? - Matlo.
Mes potes m'ont appelé "Matlo" pendant un an.
à cause de ça. Merci Aaron Meza.
Quel amateur.
Ouais, sérieux.
Après, on a fait un voyage d'un mois aux États-Unis, ça s'appelait
'Badass Meets ***.'
Sean tuait à chaque démo. C'était le champion de la tournée.
Pendant ce voyage,
Sean obtenait un truc à chaque fois qu'il skatait dehors.
À part une fois.
Mais souvent, il gagnait un truc.
La manière de skater de Sean me fait penser
à sa personnalité. Il est très fiable, très solide.
On peut vraiment lui faire confiance.
On peut toujours compter sur lui.
Le but, c'est d'être un pro.
Je veux être un skater pro
depuis que j'ai 10 ans.
Je sais pas comment j'y suis arrivé, du coup.
En fait, on était en Australie,
Sam disait "On va transformer ces kids..."
Il les appelait les kids, mais il disait :
"On va transformer ces kids en pro. On leur dira ce soir, au dîner."
On a fait de Sean, Mike Mo et Alex Olsen des pros, simultanément.
Sean surdéfonçait.
Ça paraissait logique d'en faire des pros en même temps.
Ils étaient au courant, mais j'en savais rien. À la fin du voyage,
tout le monde se faisait des high five.
Genre, "on l'a fait !"
Sam a fait un petit discours.
Il le fait à chaque fin de tournée.
Il a dit à Alex et Mike Mo : "Hé, Al, on fait de toi un pro".
Tout le monde était ravi. J'étais surexcité.
Je me disais, "Mo et Alex deviennent pros, ça tue.
Je vais être le seul amateur de la team maintenant."
On a fêté ça, et à la fin, ils m'ont dit :
"Ah, et toi aussi Sean."
J'étais là : "quoi ?"
Et il a fait "Ouais, tu connais ces mecs, on va faire de toi un pro aussi".
J'étais trop content.
Je crois qu'ils ont tous pleuré, c'était taré.
Ils étaient tous là : "Quoi, quoi ?"
Je me disais que ça allait peut-être finir par arriver.
Et ça leur est tombé dessus.
Ils en revenaient pas. J'ai trouvé ça cool,
ils étaient complètement ahuris.
Ouais Malto ! Malto ! Malto !
Mate-le se faire refouler.
Vas-y ! Ouais !
[SUITE ET FIN DANS LA PARTIE 2]