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Aujourd'hui dans le monde, 34 millions de personnes sont infectées par le virus du
SIDA. De ces personnes, 22 millions vivent en Afrique subsaharienne. Et, en Afrique subsaharienne,
60% de femmes sont concernées par le virus, contre 40% pour les hommes. J'ai deux intérêts
principaux. Le premier est de comprendre pourquoi le virus est plus concentré en Afrique subsaharienne.
Et le deuxième, est surtout comprendre pourquoi les femmes sont plus affectées que les hommes.
Je crois que pour comprendre la propagation du SIDA en Afrique, il faut aller au-delà
de l'approche qui consiste à comprendre pourquoi les gens n'utilisent pas le ***. Je pense
qu'il faut spécialement se pencher sur la structure, sur les structures sociaux-culturelles
euh des sociétés africaines. Et surtout sur l'organisation de ces sociétés africaines
autour des groupes ethniques. Vous savez les sociétés africaines sont organisées autour
des groupes ethniques, ce qui signifie que les membres du même groupe se rencontrent
fréquemment pour euh échanger et pour partager les informations. Alors, j'argumente que cela
incite les gens à tromper leur partenaire en choisissant leurs partenaires de groupes
ethniques différents. Pourquoi? Parce que deux partenaires qui appartiennent à des
groupes euh différents ont moins de chance de se rencontrer et de partager l'information
sur leur amoureux. Et donc, le fait de choisir ses partenaires dans des groupes ethniques
différents conduit à des réseaux très larges qui interconnectent plusieurs groupes
ethniques, et donc qui propage le SIDA de façon assez extraordinaire. Ce qui m'a le
plus surpris dans mes découvertes c'est le fait que les hommes et les femmes les plus
riches et les plus éduqués sont aussi ceux qui sont les plus affectés par le virus du
SIDA. En fait, je trouve que ces hommes et ces femmes sont plus attrayants comme partenaire,
et donc ils attirent plus de partenaires, et se retrouvent aussi dans des réseaux sexuels
très larges, ce qui les rend très vulnérables au virus du SIDA. Il y a euh trois solutions
principales que l'on pourrait considérer. Premièrement, il faut diminuer les inégalités
entre les hommes et les femmes en promouvant les droits de la femme, car cela réduirait
l'écart de prévalence du SIDA entre les hommes et les femmes. Deuxièmement, il faut
encourager l'intégration ethnique, qui diminuerait l'incitation à choisir ses partenaires des
groupes ethniques différents pour cacher son infidélité. Et troisièmement, il faut
encourager l'intégration sociale et régionale qui réduirait aussi les flux migratoires
vers des régions les plus prospères et qui réduirait aussi la taille des réseaux sexuels.
Ce qui signifie que tant que l'approche au problème du SIDA ne change pas, sa prévalence
ne va pas baisser de façon significative en Afrique. J'invite les politiques publiques,
les intellectuels, les organisations gouvernementales et non gouvernementales à considérer l'approche
des réseaux. Et, je crois que la théorie de la fidélité contient des éléments importants
pour suggérer des politiques publiques pour combattre le SIDA.