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Les tisserands de Varanasi - Perpétuer le fil de la tradition...
Entre temps nous avons monté un autre projet. Pour les tisserands de Varanasi.
Varanasi est à 2000 Km, un peu moins de 2000 Km d'ici.
Soi-disant, une des plus vieilles villes habitées du monde.
Varanasi s'appelle aussi Bénarès, la plupart des gens connaissent Varanasi sous le nom de Bénarès,
cette ville a 150,000 tisserands qui fabriquent des tissus fins en soie et en brocart.
En février 2006, les infos internationales ont annoncé que 50,000 tisserands de Varanasi étaient à la rue.
Ils ne pouvaient plus survivre en tant que tisserands.
Ils ne pouvaient plus survivre dans le scénario mondial où la Chine a industriellement
fabriqué des «sarees» en soie de Varanasi moins chers et a commencé à les vendre en Inde.
C'est un bon exemple de la manière dont la mondialisation
peut frapper le secteur artisanal et ses conséquences.
Upasana était intéressée par ce projet des tisserands de Varanasi.
Nous avons un partenaire, une compagnie danoise,
avec qui nous avions déjà travaillé sur un projet de responsabilité sociale.
Ils nous ont demandé de prendre en main le projet,
et de fabriquer une série d'écharpes en soie conçues pour le marché européen.
Nous avons fabriqué 13,000 écharpes, 800 personnes de Varanasi ont participé à ce projet.
A la fin du projet, quand on les a rencontrées, elles n'étaient plus les mêmes personnes.
Leur confiance en elles s'était accrue, et elles nous ont dit :
maintenant vous pouvez nous demander ce que vous voulez, on le fabriquera.
Et nous avons réalisé qu'elles ne connaissaient pas les standards de qualité internationaux.
Elles ignoraient des petits détails, comme fabriquer une couleur...
teindre un tissu avec des couleurs qui ne déteignent pas,
et je leur ai posé la question, et la raison était que dans la rue d'à côté
ils ne vendaient pas cette teinture.
Et j'étais très étonnée, que les solutions puissent être aussi simples.
Quand je vais dans les villages et que je commence à travailler avec eux,
les problèmes qui semblent si grands, ont des solutions très simples, ça m'a étonnée.
Ils n'ont pas besoin d'une grande aide.
Ils ont besoin des bonnes personnes, au bon moment,
qui prennent la bonne décision, et comment l'appliquer.
Le design a une grande responsabilité, pas cantonné simplement à une expression créative.
Et j'espère vraiment qu'un jour je pourrai communiquer ça.
A chaque fois que je parle des différents projets, Small Steps, Tsunamika, Varanasi et Khadi, etc.
A la fin de la journée, ce que je souhaite dire est
«avez-vous compris que le design peut aller très loin?»
A travers la Tsunamika, je veux dire aux gens, comprenez vous
que les déchets industriels peuvent devenir un lien affectif fort entre les nations.
Le projet Tsunamika est un projet impliquant 60 pays dans le monde,
aucun pouvoir politique ou armée ne peut accomplir ça.
Pouvoir se tenir ensemble par la main au delà des frontières nationales.
Et c'est arrivé grâce à un groupe de stylistes, assis dans les forêts d'Auroville, qui y ont pensé.
Et si on a pu faire ça, je pense que tout le monde peut faire encore mieux.
Un pays comme l'Inde aura besoin de personnes créatives,
qui seront là pour les gens au niveau local, et offriront leur aide.
Upasana souhaite prendre cette responsabilité,
comme partie intégrante de notre profession, et j'en suis heureuse.