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Ce samedi-là, on était censé aller à un mariage.
Alors elle était allée à Valence pour changer quelques vêtements qui ne lui allaient pas.
Et Amparo... "Maman est allée à Valence"
On a attendu un peu, on l’a appellée à la maison et à son portable, mais elle ne répondait pas.
J’ai consideré que c’était mieux de ne pas y entrer, parce que je n’aurais pas été capable de la reconnaître et je ne voulais pas avoir une mauvaise image d’elle...
Alors j’ai empeché mon fils d’y entrer.
Je n’ai pas vu ma femme.
Le 3 juillet 2006, le plus grave accident de métro de l’histoire de l’Espagne s’est produit à Valence. 43 personnes ont été tuées et 47 ont été blessées.
Entre tous, avec ce sentiment de citoyenneté, nous allons travailler...
...pour être à côté des familles et résoudre tout de qu’ils ont besoin de nous...
...d’une societé qui sait comment se conduire lors de temps difficiles, tristes, d’une grande commotion...
...comme il faut : avec responsabilité, sérénité, très sérieusement, tout le monde sans arrêter de travailler à leurs tâches.
Le conseiller Juan Cotino est venu au funérarium, il est entré dans la chambre ou nous étions...
Et il nous a présenté ses condoléances. Cotino. Il a dit à mon fils, 'appelle-moi si tu a besoin de quoi que ce soit'. Monsieur Cotino.
Et quelque temps après quand il est venu chez nous, il nous a dit la même chose.
Il s’est rendu à toutes les salles qui étaient occupées.
Je ne sais pas qu’est-ce qu’il a dit aux autres. Ce qu’il m’a dit était ça : quoi que ce soit, quand que ce soit et comment que ce soit.
Que si l’on avait besoin de quelque chose...
Il m’a donné sa carte de visite. En fait, j’ai le numéro personnel de Juan Cotino dans l’agenda de mon portable.
Juan Cotino a été chez moi, avec un édile de la mairie de Torrent...
... pour voir comment ça allait. Ils m’ont appelé pour me dire qu’ils voulaient s’y rendre.
Et franchement, quand ils se sont allés, je me suis rendu compte de pourquoi ils étaient venus.
Les familles des victimes ont mis longtemps à parler et à expliquer qu’est-ce qui s’est passé.
C’est insultant que Juan Cotino, en ce temps-là le conseiller d’Agriculture et, actuellement, président du Parlement Valencien...
...fût allé, maison à maison en offrant des postes de travail en échange du silence.
D’un côté ils offraient un travail à mon fils...
Ils sont venus bien préparés, ils nous connaissaient parfaitement...
...ils savaient que mon fils avait des études en administration des entreprises...
...ils le savaient tout. Et ils ont lui offert un travail...
...mais de l’autre côté ils nous ont demandé si nous allions engager des poursuites.
Je ne sais pas comment cataloguer cette façon d’apporter leur soutien.
Quelques victimes se sont senties raisonnablement insultées.
D’autres, non, mais il faut comprendre la situation de chacun.
Mais je pense que le gouvernement valencien a essayé d’acheter le silence des victimes...
...en leur offrant des postes de travail et des compensations économiques au-delà de celles établies par l’assurance des voyageurs...
...avec une conduite que je ne sais pas si l’on peut appeler “mafieuse” mais...
Il m’a appelé 4 ou 5 jours après.
Il appelait pour savoir si nous avions réfléchi sur notre conversation de l’autre jour...
...et je lui ai demandé de ne plus m’appeler pour cet affaire et que nous ferions ce qui convint.
Si le conseiller d’Agriculture, même s’il est très bigot, a rendu visite aux familles, c’est pour une raison :
Il s’agit d’un ordre du président valencien.
Il y avait un cabinet de crise formé par le président Camps, le conseiller Cotino et le chef des services juridiques.
Ils ont dessiné une stratégie politique, économique et juridique pour cacher quelque chose que, évidemment, ils devaient raconter.
Notre engagement est d’aider sur n’importe quel aspect tous ceux qui sont en train de passer un mauvais moment et de résoudre n’importe quelle affaire qui leur concerne.
Cinq ans dans l’attente de Camps. Le président ne s’est pas rencontré avec eux.
Les familles avaient besoin de quelque chose davantage qu’un dédommagement : ils avaient besoin d’une compensation morale et d’une explication.
La décision de se rencontrer avec les victimes, face à face, pour leur réconforter, leur donner un peu d’affection...
... ou écouter ce qu’il dût écouter, cela fait partie de son salaire...
... c’est une question d’humanité, rien d’autre.
Peut-être c’est plus simple, je n’y avais jamais réfléchi.
Et si l’on est face à un lâche, tout simplement ? Un lâche qui ne veut pas affronter une situation dramatique ?
Le président valencien doit toujours être là, pour le meilleur et pour le pire et faire face.
Et ce monsieur ne l’a pas fait.
Il est un lâche. Il a agi comme un lâche.
Il n’est pas digne d’être appelé 'Très Honorable'.
Pas du tout.
Je me suis réuni avec le président Camps quand j’étais le président de l’association.
Il y eut deux réunions avec le vice-président Víctor Campos. Et entre ces deux réunions je me suis réuni avec le président Camps en privé.
Quelques jours après la première réunion avec le vice-président, il m’a appelé.
Il m’a dit, 'viens ici, je veux te parler'.
Putain, qu’est-ce qu’il veut, ce mec ? Ça m’a foutu les jetons, je l’avoue. J’avais très peur d’eux.
De quoi sont-ils capables ? Vont-ils me faire chanter ? J’étais au chômage depuis septembre...
Alors je m’y suis rendu et je me suis aperçu que c’était une réunion-piège avec Francisco Camps.
J’étais dans la salle d’attente et le président et le vice-président s’y sont pointés.
Et, précisément, sur la question : 'Allez-vous vous réunir avec les victimes ?...
...il m’a répondu, 'on verra'.
J’ai pensé qu’il avait vraiment l’intention de le faire.
Mais une semaine après, dans la deuxième réunion avec le vice-président Víctor Campos, il a dit 'non'. Comme ça.
[Réunion avec le président successeur Alberto Fabra] Le président s’est réuni avec l’association des victimes du métro.
Le gouvernement valencien s’est engagé à examiner les questions posées par les familles et à expliquer les arguments...
...qui justifient pourquoi il n’y a pas besoin de rouvrir l’enquête.
Nous croyons que les représentants du gouvernement avaient deux idées préconçues : que les conclusions de la commission parlementaire sont appropriées...
...et que cette affirmation est avalée par une sentence judiciaire.
Nous avons su que votre prédécesseur, M. Camps, qui est absent aujourd’hui...
... a commandé un rapport payé avec de l’argent public pour manipuler les témoignages de ceux qui sont allés à la commission.
Devant ce fait, je vous demande, quelles mesures allez-vous prendre ?
Nous sommes face à un sujet très compliqué et très sensible et je regrette que vous vouliez fouiller dans un accident...
...dont on a déjà démontré qu’il fut causé par un excès de vitesse.
Savaient les membres Parti Populaire qui assistaient à la commission que les comparants avaient été endoctrinés ?
Est-ce que le président de la commission savait ça ?
Savait-vous, M. Maluenda, que les témoins avaient été endoctrinés ?
Je ne crois pas qu’aucun président d’une commission connaisse les questions qui vont être posées et encore moins quelles seront les réponses.
Monsieur Maluenda, confirmez-vous que vous ne connaissait pas le rapport de HM&Sanchis ? Vous confirmez ça ?
[Juan Cotino] S’il vous plaît, Mlle Albiol. Il n’y a pas lieu de poser des questions depuis votre siège.
Vous avez fait une affirmation et M. Maluenda vous a répondu. C’est déjà noté dans le procès-verbal.
On n’a pas écouté leur avis parce que vous l’avez constamment empêché.
Mais écoutez, voici l’opinion de la présidente de l’association de victimes, Beatriz Garrote.
Monsieur le député, M. le député...
Il n’y a pas lieu de passer des enregistrements dans cette chambre.
Seriez-vous assez aimable de continuer votre intervention ?
Quand l’enregistrement finisse, continuez et votre temps s’écoule.
Le pire accident de métro dans l’histoire de l’Espagne. 0 responsables. On attend encore des réponses.
Rassemblement, le 3 mai à Valence. Apportez votre soutien avec le hashtag #0responsables