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« La rue est bloquée. » « Le bureau de mon mari est là. »
« Appelez son numéro. »
« Que s'est-il passé ? » « Il s'agit d'une explosion. Avancez ! »
Katja est une femme brisée. Elle
a tout perdu. Son seul enfant, son mari ont en effet été emportés dans une explosion
de bombe artisanale dans le quartier des affaires de Hambourg. Le film « In the Fade » (« Hors
de nulle part ») suit son parcours, sa quête de justice, puis de vengeance, après que
justice, justement, n'a pas pu être rendue.
« Votre mari avait-il des ennemis ? »
« Était-il musulman ? » « Excusez-moi ? »
« Vous voulez savoir qui a tué votre famille, n'est-ce pas ? »
« Son bureau est situé dans un quartier turc. Une femme a laissé sa moto à l'avant. »
« Elle était Allemande. Aussi Allemande que moi. »
Ce film de Fatih Akin, qui nous a entre
autres donné « De l'autre côté », est divisé en trois actes bien distincts. La première
partie se consacre davantage à l'enquête, mais aussi au deuil de Katja, et donne à
voir des morceaux de bravoure au niveau du jeu de Diane Kruger, qui a remporté le
prix d'interprétation féminine à Cannes pour sa performance. La seconde partie est,
elle, consacrée au procès, qui est très dense sur le plan sociologique. C'est la partie
la plus fascinante du film. La troisième partie, quant à elle, la moins intéressante
malheureusement, est consacrée à la vengeance de Katja, plus convenue, et paraît aussi sortir
d'un autre film par moments. Ceci dit, la finale est saisissante.
« S'ils m'avaient tués, moi et mon fils, et que mon mari avait survécu, il aurait fait quelque chose. »
Par ailleurs, Fatih Akin propose une sorte de réponse au questionnement sur la manière
dont les sociétés libérales devraient gérer le terrorisme intérieur. Sa conclusion ne
fera certainement pas consensus, mais fera assurément jaser. Oui, on va voir le film !