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Un des plus grands défis que nous avons dû relever lorsque
nous avons amorcé cette conversation a été de déterminer
le langage à utiliser ou, plutôt,
de trouver les mots justes.
Qu'entend-on par >?
Il ne s'agit pas là d'un problème propre
à l'engagement public.
Je suis persuadé que vous avez déjà eu cette discussion au
sujet de la définition des arts.
Ou de la culture.
Lorsque nous nous demandons ce qu'est l'engagement public,
nous nous posons les mêmes questions.
De quelle façon devons-nous délimiter et organiser le débat?
Où doivent avoir lieu les discussions?
Un des points de départ qui nous a aidés à avancer a été
de nous pencher sur le modèle de participation aux arts,
proposé par Alan Brown, qui est un chercheur américain
dans le domaine des arts.
Ce modèle présente une série de cercles interconnectés.
Je vais prendre un moment pour expliquer ce modèle.
Au centre se trouve un grand cercle,
qu'Alan Brown appelle le >.
Nous plaçons les gens au milieu du modèle,
de la représentation graphique.
Le cercle central est entouré de cinq autres cercles
qui constituent divers degrés d'engagement,
divers types de participation.
Alan Brown les a nommés participation ambiante,
participation par l'observation, participation
par le repérage et la collection, participation par
l'interprétation et participation par l'invention.
Laissez-moi vous les décrire plus en détail.
La participation ambiante survient
naturellement, sans effort.
Elle survient lorsque vous êtes dans un lieu.
En ce moment, vous êtes des participants ambiants
à l'esthétique de la pièce.
L'élément le plus intéressant à propos de la participation
ambiante est qu'elle est inconsciente.
Il est impossible de marcher dans cette ville ou dans une
communauté bâtie sans être un destinataire ambiant des
messages émanant du design.
Il arrive donc parfois que nous envisagions la participation
ambiante comme suit : >.
En réalité, tout élément bâti de notre vie quotidienne transmet
un message culturel.
Quelle échelle et quel matériau utiliser?
Quelle couleur choisir, etc.?
À mon avis, nous n'exploitons pas convenablement
la possibilité d'améliorer
la qualité de la vie ambiante dans nos communautés.
Nous n'avons pas suffisamment discuté de l'expérience
universelle d'être dans un espace commun.
Le deuxième type de participation qu'Alan Brown a
déterminé est la participation par l'observation.
Il s'agit de l'expression qu'il utilise,
et nous l'associons habituellement à un contexte
tel celui d'aller au théâtre et de voir un spectacle.
Aller à un concert et entendre des oeuvres musicales...
aller au théâtre...
être dans une galerie d'art.
Certaines personnes réfèrent à ce type de participation comme
étant le fait d'être spectateur.
Malheureusement, on croit à tort que la participation par
l'observation est passive.
Je tiens à dire qu'en analysant ce cercle,
ce degré d'engagement, ceux d'entre nous qui sont de
fervents participants par l'observation savent
que cette participation n'est pas du tout passive.
Il s'agit en fait d'une activité très exigeante pour les
personnes qui savent décoder la forme d'art qu'ils observent.
La littératie artistique est un préalable pour être activement
mobilisé dans la participation par l'observation.
Sans ce préalable, vous voyez ce qui arrive,
mais vous ne comprenez pas ce que vous voyez et vous partez.
Pour réellement voir, réellement comprendre ce qui arrive et être
réellement engagé avec ce qui s'offre à nous,
il faut être beaucoup plus actif que nous ne le pensons parfois.
Je me dois de le souligner, puisque je ne veux pas que mon
discours suggère qu'un des types de participation
est meilleur qu'un autre.
Ils sont simplement différents.
Le troisième cercle représente la participation par le repérage
et la collection.
C'est avec ce type de participation que vous jouez un
rôle plus actif dans le choix de l'expérience en tant que telle.
Le choix de la musique sur votre iPod en est un bon exemple.
L'achat d'affiches pour mettre dans une pièce
est un autre exemple.
La décoration de votre demeure est aussi un bel exemple.
Je crois qu'il y a un important élément de ce type de
participation dans le jardinage.
Il s'agit d'un type de participation commun à tous,
mais nous ne sommes pas toujours sensibles à la nature précise
des choix que nous faisons dans la gamme d'engagement ou de
participation dans les arts.
La nature d'un choix et la possibilité de faire avancer
le concept de choix sont très riches à mon avis.
Le quatrième type est la participation
par l'interprétation.
Il semble que nous sachions tous de quoi il s'agit.
Ce type de participation survient lorsque vous êtes
engagé envers des oeuvres existantes.
Si vous grossissez les rangs d'une chorale et que vous
présentez une pièce musicale qui a déjà été écrite,
vous êtes engagé à l'égard de l'oeuvre,
d'un point de vue créatif.
Toute personne qui travaille dans le domaine des arts de la
scène sait qu'il existe un aspect très actif lorsqu'un
volet interprétatif comprend un élément créatif.
Enfin, le dernier cercle représente la participation
par l'invention, soit lorsque vous créez une oeuvre.
Inventer une histoire à votre enfant au moment du coucher,
écrire un poème, composer une chanson : voilà des exemples
d'activités de création que la plupart d'entre nous ont déjà
accomplies à un moment de leur vie.
Nous savons tous ce que cela signifie.
Nous savons tous ce que cela représente.
Nous ne travaillons pas à partir d'une oeuvre existante :
nous externalisons plutôt ce qui se passe à l'intérieur
de nous dans une forme extrinsèque, par nos actions
ou par une présence physique de quelque sorte.
Ce modèle représentant les différents degrés d'engagement
a été très éloquent pour le personnel et le conseil
d'administration du Conseil des arts du Canada,
principalement parce qu'il est particulièrement inclusif.
Il nous rejoint tous.
Ce que je trouve intéressant, c'est qu'il est impossible
d'imaginer qu'une personne n'ait pas été engagée dans un de ces
types de participation à un moment donné de sa vie.
Nous sommes tous des participants ambiants,
la plupart d'entre nous sont des participants par l'observation,
et nous avons tous, sans aucun doute à un moment de notre vie,
été des participants par le repérage et la collection,
par l'interprétation et probablement par l'invention.
Donc, en nous basant sur ces types de participation,
nous nous sommes demandé comment les adapter à notre réalité.
Quel langage adopter?
Nous voulions simplement délimiter la conversation.
Nous en sommes venus à la définition suivante :
L'engagement du public, c'est : >
C'est un peu un mélange de tout, je l'admets.
C'est un peu comme rassembler chaque élément en un seul
énoncé, mais cette définition est parfaite pour nous,
puisqu'elle permet d'accroître la portée de la conversation
pour mobiliser tous les habitants du Canada,
tous les artistes canadiens et toutes les formes d'art...
soit pratiquement tout ce que la Fête de la culture a pour but
d'explorer comme forme de vie communautaire,
d'épanouissement communautaire et d'expression communautaire.