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Etre photographe. J'adore la photographie.
- Et qu'est-ce que tu voudrais photographier ?
- Des lieux, des gens...
des moments... des images...
- Tu as déjà essayé, n'est-ce pas ? - Oui.
- Depuis que j'étais petite, j'avais un appareil photo à la main.
- Et qu'est-ce que tu photographiais ?
- Tout. Des enfants qui jouent, un passant
une jolie fleur...
J'allais à divers endroits au village, aux chutes d'eau...
à la montagne, à la mer et je photographiais des paysages.
C'est magnifique, c'est très beau.
RUINES Chronique d'une chasse aux sorcières séropositives
Athènes, Grèce. Avril 2012. Quelques jours avant les élections parlementaires
Plus tôt aujourd'hui, les photos ont été publiées
de la Russe de 20 ans arrêtée dans une maison close illégale avenue Acharnon
qui est malade du SIDA.
Les faits confirment l'information que ses clients comptaient par centaines.
La femme russe de 20 ans inculpée pour le crime
de lésions corporelles graves avec préméditation
n'a pas convaincu la justice lorsqu'elle a affirmé qu'elle ne savait pas
qu'elle est séropositive et a été menée à la prison de Korydallos.
Mesdames et messieurs, venons-en au cas sensationnel de la jeune Russe
qui a été arrêtée après qu'il a été déterminé que, bien que séropositive
elle travaillait dans une maison close illégale et avait des contacts sexuels
avec ses clients sans préservatif.
Allons maintenant parler à Christina Nicolaidou de la rédaction
à cause de nouveaux événements très graves.
Trois autres prostituées séropositives ont été identifiées aujourd'hui.
- Exactement, Sia, comme l'on s'y attendait...
- Ce ne sont pas trois personnes, mais onze.
- Onze ? - Sur combien de personnes contrôlées ?
130 prostituées ont été contrôlées et 12 ont été diagnostiquées séropositives.
- C'est un très grand nombre
96 personnes ont été détenues dans divers quartiers du centre d'Athènes
en particulier le vieux centre historique.
Ceux qui ont été en contact avec elles
doivent contacter KEELPNO immédiatement.
Elli, puis-je donner les noms ? - Bien sur.
C'est une énorme rafle aléatoire
où des centaines de femmes sont arrêtées et soumises à des contrôles sanitaires forcés
principalement dans des lieux que fréquentent des toxicomanes
et non pas, à ce que nous en savons, dans des maisons closes, légales ou illégales.
Et des centaines de femmes sont soumises à des contrôles de santé forcés
sans leur consentement, dans des commissariats.
Quant au diagnostic du VIH
il n'a pas été utilisé en vue d'un traitement
ou pour l'admission à l'hôpital
ou pour quelque but médical que ce soit, mais en vue de poursuites judiciaires.
C'est assez clair.
Vu comment les choses ont eu lieu
c'est évident que c'était un jeu politique, une campagne électorale
où personne ne s'est soucié de savoir qui allait payer le prix.
C'est, je crois, évident.
C'était une campagne électorale des ministres qui étaient alors candidats.
Les responsables sont les ministères de l'Ordre public et de la Santé
KEELPNO (Centre pour la prévention et le contrôle des maladies) qui a fourni les informations
et les médias.
Le SIDA. On en a dit que c'est une bombe à retardement et c'est tout à fait ça.
- Vous continuez les contrôles sanitaires, n'est-ce pas ?
- Les contrôles continuent sans relâche...
« la rafle »
Il était 5h du matin. J'allais manger.
J'étais au feu de circulation et j'allais chercher à manger.
Dans le centre d'Athènes.
Une voiture de police s'est arrêtée.
Il m'a demandé où j'allais. J'ai dit : « Je vais manger quelque chose »
et il m'a dit de le suivre au poste pour un simple contrôle d'identité.
Je l'ai suivi
et nous sommes allés dans un sous-sol où ils ont fait le test de dépistage
et ils ont trouvé que je suis séropositive.
« Tu as le virus du SIDA. » C'est tout. Ils ne m'ont rien dit d'autre.
J'avais pris de la drogue et ils sont venus place Omonia
Ils m'ont dit, comme aux autres, qu'ils allaient faire un contrôle d'identité.
Il m'a appelée à son bureau, je me suis assise
ils ont dit : « Nous allons faire un test. - Bien sûr, » ai-je dit.
Ils m'ont piqué le doigt
avec la machine, ils ont fait le test
et puis ils m'ont rappelée et m'ont dit que j'ai le VIH.
Puis ils m'ont fait une prise de sang depuis l'artère principale. C'est tout.
Et ils nous ont mises en prison.
Oui, c'était un dimanche
nous étions en congé
et les téléphones se sont mis à sonner comme des fous à l'asso.
Il s'était passé quelque chose
nous devions confirmer si c'était vrai ou non
il y aurait des rafles de la police qui visent les femmes séropositives.
Nous étions à un congrès médical et la question
a été soulevée par un étudiant en médecine qui était présent.
Nous discutions de questions éthiques au sujet de la quarantaine
la sécurité des Etats et la santé publique, et juste là un jeune étudiant a dit :
« Ils viennent d'arrêter des femmes parce qu'elles sont séropositives. »
« De quoi on parle, s'ils vont publier leur identité ou non ? »
« Le visage de la jeune Russe est déjà en ligne. »
Chez moi à la télé et j'en étais folle. Je me demandais comment c'est possible.
Je téléphonais aux chaînes de télé pour dénoncer ce qu'ils faisaient.
Dans la rafle principale, la grande, d'où proviennent les 29 premières femmes
ils ont arrêté 96 femmes
et testé 96 femmes, dont 29 ont été trouvées séropositives.
Des centaines de femmes ont été embarquées, selon le dossier de l'instruction
mais ils n'ont retenu et traduit en justice que celles qui étaient séropositives
qui étaient une trentaine
au cours de diverses rafles durant plusieurs jours.
C'était l'expérience la plus bizarre, la plus choquante que nous ayons vécue
depuis 20 ans que notre association existe.
Pour la toute première fois, nous avons assisté à la criminalisation du VIH
et vu des âmes humaines, des questions humaines
et des « ruines humaines » ainsi mises à nu à la télévision.
Cette fille a 21 ans.
Russe... porteuse du SIDA... séropositive...
Elle ne se protégeait pas. Elle avait des contacts sexuels librement
avec les gens, comme beaucoup l'ont dit. Elle-même affirme qu'elle se protégeait...
Je ne peux pas oublier la première femme. Je ne peux effacer son visage de ma mémoire
à cause de son quasi-sourire. Je me demande si elle se rendait compte alors
de ce qu'ils comptaient lui faire. Il m'est impossible de croire
qu'elle pouvait se douter dans la moindre mesure de ce qui allait suivre.
La prostituée de 22 ans a déclaré :
« Je nie ces accusations. Je ne savais pas que j'ai le SIDA. »
« Je l'ai appris quand j'ai été arrêtée. Je me sens bien et n'ai pas de symptômes. »
« Je ne ferai plus ce métier. Priorité à mon traitement. »
Cependant, le médecin qui l'a examinée et lui a parlé en premier
rapporte autre chose.
- Elle nous a dit qu'elle avait été diagnostiquée en Russie.
Ces femmes ont toutes des rapports sexuels rémunérés.
Dix d'entre elles sont d'origine grecque, l'une est russe et l'autre est bulgare.
- Dix sur onze sont grecques ?
- Il faut aussi prendre en compte ces filles qui viennent d'Afrique
et qui sont des prostituées
à cause du vaudou ou pour diverses autres raisons.
La plupart sont grecques, ce qui montre l'ampleur du problème.
Elles étaient grecques.
Plus de 70%, je crois, ou même 80%.
Oui, c'est un cas de transfert d'intention, comme disent les juristes,
ça n'a pas marché comme prévu.
Ça s'est passé juste avant les élections
ces élections cruciales pour le salut du pays
selon les médias et les politiciens.
J'ai eu le sentiment d'avoir touché le fond
nous ne pouvions pas tomber plus bas.
C'était la chose la plus méprisable que l'on pouvait faire.
Comme pays, nous avons touché le fond, nous ne pouvons pas tomber plus bas.
Je suis tombée à genoux.
Je ne m'y attendais pas, je ne savais pas. A mon dernier test, j'étais clean.
Le monde entier, ma vie s'est effondrée. Je me suis sentie désespérée.
Parce que j'ai un enfant et je ne savais pas. Je me suis dit : « Je vais mourir. »
C'est la première chose qui m'est venue à l'esprit.
J'ai dit : « Je vais en prison. Je suis malade, d'accord, je ne le savais pas »
« mais maintenant je vais aller en prison pour ça ? »
Et ils ont dit : « C'est le procureur qui décide. »
- Reprenons cette histoire depuis le début. Il y a une opération soudaine
contre la prostitution illégale dans le centre d'Athènes.
- Oui, six jours avant les élections, on contrôle la prostitution.
Enfin!
Dans ce chaos qu'est notre secteur public
voyons un peu ce qui se passe avec les services sexuels dans notre ville.
La terreur et la panique se sont emparés de ceux
qui sont allés dans des maisons closes illégales.
- M. Liapis, elles ne sont pas dans des maisons closes, mais dans le quartier chaud, n'est-ce pas ?
- Elles sont dans les rues, dans des maisons closes illégales
et des hôtels du centre historique d'Athènes. - Je vois.
- Faut-il criminaliser ce comportement, M. le Ministre ? - Oui, c'est ce que je propose.
- Le sexe sans préservatif ? - Le sexe sans préservatif
et le contact sexuel avec des femmes qui se prostituent illégalement.
Nous avons commencé à nous rendre compte pour un cas après l'autre
que ces femmes n'avaient rien à voir avec ce qu'on appelle une prostituée.
Certaines étaient sans abri
d'autres dans un état de dépendance grave, avancé et à long terme.
Parmi les femmes qui ont été emprisonnées
aucune, à l'exception d'une seule
n'était une prostituée.
A l'exception de la première, qu'ils ont trouvée dans une maison close
aucune des autres n'était une prostituée.
Personne ne se souciait de ce qui se passe dans les rues d'Athènes
Ce qu'ils voulaient, c'était des femmes séropositives qui passaient par là
Personne ne sait si elles se prostituaient ou non
aucune n'a été trouvée avec un client ou en train d'accepter de l'argent.
Il fallait juste ramasser des femmes et les caser dans le scénario qu'ils avaient en tête.
Comment s'assurer qu'une femme se prostitue?
Quand on voit une femme dans un état pathétique se traîner sur le trottoir
en déduit-on automatiquement que cette femme est une prostituée ?
« la préméditation »
Un crime.
Toutes les femmes ont été inculpées pour crime. Le procureur a donné l'ordre
de publier les noms et les photos de ces femmes
afin que les hommes puissent savoir s'ils ont été en contact avec elles
mais aussi pour la raison inverse
afin que des hommes qui avaient vu des prostituées
et étaient paniqués puissent se calmer.
Dans la vaste majorité des vas, les chefs d'inculpation étaient
les lésions corporelles graves en série avec préméditation
ainsi que la tentative de commettre ce même crime.
Ce sont des chefs d'inculpation extrêmement graves, des crimes.
Ce crime, les lésions corporelles graves avec préméditation
je crois que nous comprenons tous ce que ça veut dire.
C'est le rapport sexuel avec quelqu'un pas pour le plaisir ou l'argent
ou pour une quelconque autre raison, mais pour transmettre le virus.
Y a-t-il une preuve qu'elles ont transmis le VIH à qui que ce soit ?
Aucun autre élément n'a été avancé. Personne n'est venu dire : « J'ai été contaminé »
ou : « J'ai eu affaire à cette femme et j'étais en danger. »
Donc l'accusation est difficile à prouver.
Personne n'a émis une accusation du type : « Cette femme a fait l'amour avec moi »
« elle m'a demandé de ne pas utiliser de préservatif »
« et moi, comme je suis un homme, je n'en ai pas utilisé »
« donc elle avait l'intention de me transmettre le VIH. »
Ce que je trouve le plus triste, c'est que la plupart de ces filles
ont des traces sur les bras et les jambes
des tatouages, des dents horribles.
Quel est donc ce citoyen pacifique ?
Parce que c'est ce qu'on nous disait à la télé, au début
qu'il fallait protéger les chefs de famille, c'est pour ça que le procureur est intervenu.
Qui est donc ce Monsieur Chef-De-Famille qui ramasse une fille
dont on voit de loin qu'elle est toxicomane
et puis qui dit ensuite
« Tiens, prends 10 euros de plus pour ne pas utiliser de préservatif. »
Et après, il aurait le culot de dire : « Cette fille m'a contaminé » ?
La bombe sanitaire des prostituées séropositives a explosé.
Des 6 000 hommes qui ont été en contact avec elles
100 ont été testés dans des centres pour la prévention et le contrôle des maladies.
Cinq d'entre eux sont séropositifs.
5 sur 100, c'est une forte proportion.
Sur les 400 hommes que nous avons testés à l'époque, aucun n'était séropositif.
Quant à KEELPNO
qui encourageait les gens à se faire tester
ces chefs de famille pacifiques qui ont paniqué après l'annonce des événements
ils ont dit qu'ils avaient identifié 5 séropositifs.
Certains d'entre nous ont demandé à savoir qui ils étaient
mais on ne nous a pas donné l'information.
Bienvenue. Je commence par M. Liapis
pour dire que KEELPNO a fait
un travail exceptionnel en très peu de temps mais...
Le Centre pour le contrôle et la prévention des maladies KEELPNO a défendu tout ça avec énergie.
Ils ont même commandé un sondage d'opinion
sur la gestion de l'affaire
et les résultats montraient soi-disant
que 80% étaient d'accord.
Si la loi, si le bon sens et si la science
permettent aux médecins et aux scientifiques
qui exercent une responsabilité vitale pour la santé publique
de se fonder sur des sondages et d'agir en termes de relations publiques...
eh bien, c'est ahurissant.
Les procédures étaient superficielles au point d'en être une provocation.
Des dépistages ont eu lieu dans des labos mobiles et aussi, malheureusement, au commissariat.
On a constaté par la suite que les résultats des tests
ont été communiqués non seulement aux femmes
mais aussi aux policiers qui étaient présents.
Un médecin n'a pas le droit d'aller pratiquer dans un poste de police.
Beaucoup de femmes nous ont dit qu'on ne leur a pas demandé leur consentement.
Au moins quatre d'entre elles, qui sont venues ici
nous ont confié qu'il leur a fallu un mois pour comprendre ce qui s'était passé.
D'autres étaient dans un tel état que, même si on leur avait demandé leur consentement
elles étaient tellement confuses à cause des drogues et de la crise de manque
elles n'auraient pas pu consentir.
Selon leurs témoignages
le soir du 30 avril autour de la place Omonia
ils ont mis 200 femmes dans un fourgon cellulaire.
Elles pleuraient, elles criaient.
Ils leur ont dit : « Ne vous en faites pas, nous allons faire un test rapide. »
Ce sont des tests de dépistage où on a le résultat en 20 minutes.
Le test de salive n'est pas considéré sûr à 100%.
« Les séropositives, vous viendrez au poste. Les autres pourront partir. »
« au bûcher »
J'étais au palais de justice Evelpidon
quand ces femmes sont passées devant le juge.
« Traînées. »
C'est le mot qui convient.
Sous sédatifs, pour éliminer les symptômes du manque
sans avocats, sans savoir ce qu'il se passe.
Tout ce qu'elles savaient, c'est qu'elles avaient été exposées en public.
Les policiers qui les escortaient
portaient des gants.
Nous sommes entrés et nous avons vu les greffiers
qui portaient des masques.
Si en 2012, ça ne prouve pas une ignorance totale de la manière dont se transmet le VIH
dites-moi ce que c'est, l'ignorance.
Nous étions devant Evelpidon avec des banderoles
plusieurs associations.
Notre slogan était :
« La chasse aux sorcières doit prendre fin. »
Je me souviens de la une de ESPRESSO
avec une photo en pleine page de la première femme
et un gros titre : « Elle semait la mort » ou quelque chose comme ça.
Sur le site web de la police, il y avait des photos, de face, de profil, debout
prénom, nom de famille, lieu de naissance, nom du père, nom de la mère...
Je ne voulais pas voir ces photos. C'était du jamais vu.
Comment peut-on publier une photo
inculper quelqu'un, une femme
sans preuve ?
C'est littéralement envoyer quelqu'un au bûcher, n'est-ce pas ?
C'est la prendre et la mettre au pilori sur la place publique
et la lapider, la pendre, la brûler.
On nous a faussement attribué –
pendant la campagne électorale surtout, ça a pris des dimensions vulgaires
de la part de gens vulgaires, qui disaient que c'était nous qui gérions
l'identité de ces personnes.
Nous, nous avons fait les tests, comme toujours, pour la maladie.
Au-delà, c'est le procureur qui prend le relais, ce n'est pas notre travail.
Si les photos sont publiées ou non, ce n'est pas notre travail.
Ce que nous voudrions
c'est de publier aussi les photos des clients de ces femmes.
Parce que la Grèce doit enfin rendre cette action illégale.
- Je ne veux pas abuser mais –
- Andreas, sait-on si cette femme est une victime de trafic d'êtres humains ?
Parce qu'elle se retrouve auteur d'un crime.
- Mon cher ami, qu'elle le soit ou non, on en fera une.
Nous avons ici deux éléments statistiques incontestables.
Qui aggrave le problème du SIDA ?
Ceux qui l'apportent parce qu'ils l'ont quand ils viennent en Grèce
depuis des pays du tiers monde, et les toxicomanes.
Il y a là deux sources –
- Nous devons faire une pause, Μ. Loverdos.
- Si nous ne fermons pas les portes du pays
en collaboration avec l'Europe, car nous ne pouvons pas les fermer tout seuls
nous ne pourrons pas contrôler ce phénomène.
Oui, l'une des filles est mineure.
Elle a été embarquée, arrêtée et emprisonnée sous une fausse identité
qu'elle avait donné elle-même.
Quand la presse rapporte que quelqu'un a été trouvé dans une maison close illégale
la première chose à faire est de vérifier si c'est une victime de trafic d'êtres humains.
Ça n'a pas été fait à ma connaissance. C'est l'inverse qui a eu lieu.
Ces femmes ont dû soulever le fardeau de toute la responsabilité criminelle.
La preuve, c'est qu'une fille qui est encore
en prison est clairement une victime de trafic d'êtres humains et d'esclavage.
Mais personne n'a interviewé ces créatures comme il aurait fallu.
« les conséquences »
Comment je l'ai appris.
J'étais à la maison le soir quand le téléphone a sonné.
C'était mon fils, qui faisait son service militaire
et il a dit : « Maman, je vais mal. - Qu'est-ce qui t'arrive, mon garçon ? »
« Maman, j'ai vu ma sœur sur internet. »
« On l'accuse de ça et ça. »
« Je me sens mal, qu'est-ce que je peux faire ? »
« Allez, mon garçon, » dis-je, « sois patient, sois fort. »
« N'as-tu pas d'amis ? Va au café le temps que je décide que faire. »
Imaginez-vous l'état où il était. Parce que toutes ces années, moi, comme mère
j'ai essayé de faire en sorte que mes enfants
qui n'ont rien à voir avec la drogue, acceptent la drogue et leur sœur.
Et là-dessus, ils ont rendu publique la vie privée de ma fille.
Ceux qui ont fait ça, ils l'ont fait pour des raisons politiques.
Ces gens-là, je les condamne.
Je regrette beaucoup qu'ils gouvernent le monde
et qu'ils contrôlent la justice et prennent des décisions qui affectent les autres.
Elle m'a téléphoné lorsque je sortais du bureau de vote pour rentrer chez moi
et a dit : « Maman. »
« Comment ça va, ma fille, où es-tu, tu vas bien ? »
Et elle a commencé à pleurer. « Maman, écoute-moi attentivement. »
J'ai dit : « Qu'est-ce qu'il y a, ma petite fille ? »
« Tu es avec quelqu'un qui te fait chanter ? »
Elle a dit : « Maman, je suis en prison. »
J'ai dit : « Pourquoi ? Tu as volé, ou frappé quelqu'un ? »
« Maman, je suis malade. »
« Ils m'ont fait un test et ils m'ont dit que j'ai le SIDA. »
Ils l'ont arrêtée.
« Où vas-tu ? - Manger. - Viens faire un contrôle d'identité. »
« Je peux vous donner ma carte d'identité. - Non, viens au poste. »
Ma fille les a suivis, et c'est là que notre tragédie a commencé.
Ça s'est su immédiatement.
Tout le monde était au courant.
Nous sortions dans la rue et dès que nous passions
ils se mettaient à parler des affaires de ma famille.
Ils nous disaient bonjour et nous étions obligés de répondre.
Nous étions rejetés partout.
Non, son fils ne l'a pas vue. C'est quelqu'un d'autre qui le lui a dit.
Il a dit : « Qu'est-ce qu'il y a, les gars ? » Ils ont dit : « Ils ont chopé ta mère »
« et on l'a vue, c'est une pute et elle a le SIDA. »
Il est revenu ici en pleurant.
« Mémé, pourquoi tu ne m'as rien dit ? »
Nous sommes allées à la police. Elle a dit : « J'ai perdu ma carte d'identité à Athènes. »
« Je viens de sortir de prison. » J'ai sorti ses papiers de mon sac.
Le policier les a lus
et il a dit : « Ma fille, tu as un mandat d'arrêt. »
Elle a dit : « Pourquoi? Je viens de sortir de prison. »
Il a dit qu'en 2007 et en 2008 elle a commis un vol.
Et ils l'ont gardée et ils l'ont mise en prison à Thèbes
et parce qu'elle a le SIDA
ils l'ont emmenée de nouveau à Korydallos.
Et je n'ai pas d'argent pour payer un avocat.
Dieu punit.
Si vous n'êtes pas bon, Dieu vous punira.
Ils l'ont faite venir avec les menottes
pour voir son enfant.
J'ai dit : « Enlevez-les, s'il vous plaît, pour qu'elle puisse embrasser son enfant. »
Ils ont dit : « Tu sais ce qu'on peut te faire ? »
« A moi ? Me faire quoi ? »
« Tu ne peux rien me faire. Enlève-lui les menottes. »
Et tous ces grands hommes, qui se promènent avec orgueil...
Mon enfant n'a pas commis de crime. Elle n'a pas commis de crime.
- Je ne savais rien.
Du moment où ils m'ont embarquée jusqu'à la prison
je ne savais rien du tout.
J'étais complètement flippée avec tout ça
au fond du trou, physiquement et moralement.
La manière dont ils nous traitaient, en plus de tout le reste
nous rendait encore plus malheureuses.
A l'heure de manger, ils venaient avec des gants et des masques
pour les 32 filles qui étaient là
dans le groupe qu'ils avaient arrêté.
Ils nous prenaient nos bols, ils les remplissaient et ils nous appelaient
à la porte pour nous les donner. Ce n'est pas ce qu'on fait de mieux.
Ils prenaient juste les bols, les remplissaient de nourriture
et puis ils partaient, ils ouvraient les portes des cellules et nous les prenions toutes seules.
Pendant un mois et demi, ils ne nous donnaient même pas d'aspirine.
Ce n'était pas propre, là-bas.
Nous étions toutes enfermées dans nos cellules.
Nous faisons toutes notre possible pour nous sentir mieux, pour que les autres se sentent mieux
pour nous donner des forces.
Mais quand tu ne sais pas ce qui va t'arriver
ce qu'il va se passer
comment tu t'es trouvée ici et tout ce que tu as souffert toutes ces années
parce que tu est droguée...
ce n'est pas rien, ce n'est pas facile, surtout pour des filles.
Et à propos de toute cette histoire
je crois que
ils ne se sont pas souciés de ces personnes, de ce qui va leur arriver par la suite
de ce qu'elles vont faire, de la manière dont elles retourneront dans la société après.
Peut-être qu'ils ne savent pas
qu'ils ne pensent pas aux conséquences
que ces personnes vont subir ensuite. C'est juste pour faire leur propre truc
parce que moi, je crois que tout ça s'est fait pour quelques votes
Et pour moi, qu'ils aient fait tout ça...
ils ont eu tort.
Parce qu'ils n'ont fait de bien à leur pays. Ils n'ont pas émis quelque chose de bien.
Beaucoup d'entre nous, nous avons commencé à nous entailler
à nous couper les veines et c'est là qu'ils ont commencé à nous faire des examens médicaux.
Ils ont fait venir des médecins, ils nous ont emmenées à l'hôpital des prisons
et ont commencé à faire des tests.
Nous ne savions même pas à quel stade en était chacune,
s'il fallait prendre des médicaments ou pas.
Nous étions abandonnées, constamment enfermées.
Ils venaient toujours avec des masques. Ils nous déposaient la nourriture sur un banc.
Personne ne s'approchait de nous.
Moi, je me suis coupé les poignets
les veines.
Je n'en pouvais plus.
Ils ont renvoyé mes frères du travail. Des congés soudains.
Ils allaient au travail de ma mère
et disaient : « C'est elle qui te tient la caisse, ou qui sert des tartes au fromage ? »
« Sa fille a le SIDA. »
Ils ont renvoyé ma fille de l'école.
Les gens de KEELPNO sont allés au village la tester, voir si elle a le SIDA. Mon enfant.
Pour voir si ma fille est clean ou pas.
Elle est clean.
Elle m'a dit qu'elle ne veut pas avoir une maman qui est malade et qui fait le trottoir.
Ma mère, moi et son père, nous lui avons expliqué
que je ne fais pas le trottoir. Je ne vais pas avec beaucoup d'hommes.
Oui, je suis malade, mais elle ne doit pas avoir peur.
- C'est eux qui savent pourquoi.
Pour gagner quelques votes de plus,
s'asseoir dans un fauteuil plus grand ? Un fauteuil en cuir ?
Un fauteuil en plumes ?
Et s'ils avaient la force...
parce que je crois que moi, et d'autres filles nous avons la force
de nous confronter à eux, de les regarder droit dans les yeux
et de leur poser la question.
Je voudrais savoir si eux en sont capables.
Tout d'abord, je leur demanderais pourquoi.
Pourquoi ?
Et après, je poserais bien d'autres questions.
Quand je suis seule, je pense à plein de choses
mais il y a des moments, comme maintenant
où je veux te dire toutes sortes de choses, mais je ne peux pas.
Pas parce que je ne veux pas. Je ne peux pas.
Je veux dire les choses correctement, comme elles sont
et je ne peux pas.
C'est tout. C'est tout.
« sacrifices »
C'est une victoire pour l'Europe toute entière.
Je ferai en sorte que les sacrifices du peuple grec
conduisent le pays à la prospérité.
Nous ne sortirons pas de la crise sans sacrifices.
Mais nous sommes un peuple fier et digne.
Le « Grexit » est mort.
La Grèce est de nouveau sur ses pieds.
Les sacrifices du peuple grec n'ont pas été en vain.
La dignité du peuple grec...
Et je ne laisserai pas ces sacrifices se perdre.
Tous les immigrés illégaux, dehors !
Sortez de mon pays, sortez de chez moi.
C'est des ordures ! Ils puent !
Travail, développement, justice et sécurité.
Pour la résurrection de l'économie, de la société et de la nation.
Ils travaillent à la récolte de produits agricoles, nous les avons chez nous
mais nous avons peur de mettre tous ces gens sous supervision sanitaire
en traitement et en sécurité
aux mains de la police et de l'Etat.
Ils rôdent ici
et ils ont dégradé et détruit la ville la plus historique
d'Europe: Athènes.
Et finissons-en avec cette attitude abstentionniste et
irresponsable que nous avons tous quand face aux grands problèmes.
C'est juste comme les ordures, que personne ne veut
devant sa porte, mais que nous avons tous devant notre porte.
Le problème est très simple.
Qu'est-ce que nous voulons ? Est-ce que nous voulons d'eux dans les rues
avec des maladies contagieuses ? Le paludisme, la tuberculose...
- Vous avez été le premier à dire en public
que c'est une bombe sanitaire.
- Exactement !
La drogue, les prostituées illégales...
un aussi bel endroit, maintenant mort.
Les sans-abri... encore un grand problème.
Regardez cet handicapé. Ces pauvres gens doivent eux aussi partir d'ici.
9 juin 2011 Nations Unies, New York Sommet sur le SIDA
M. le Président, notre principal souci ce jour est le fléau du trafic des êtres humains.
Nous avons eu dans mon pays une augmentation significative
des nouvelles infections par le SIDA enregistrés l'an dernier.
Oui, c'était un discours exceptionnel du ministre de la Santé
en juin dernier lors de l'assemblée générale de l'ONU à propos du VIH / SIDA.
Malheureusement, j'étais présente. Personne parmi la délégation grecque
n'avait vu le texte final du ministre.
Quand il est monté sur le podium de l'ONU
nous avons été stupéfaits d'apprendre que les responsables du VIH/SIDA en Grèce
sont des femmes d'Afrique sub-saharienne, qui sont prostituées ou victimes de trafic.
Beaucoup de ces infections concernent des femmes
venues d'Afrique sub-saharienne, qui sont arrivées dans le pays clandestinement
et qui sont forcées de travailler comme prostituées.
Tout ça est bien loin de la situation épidémiologique du VIH / SIDA
en Grèce, même à l'époque en 2011.
Jusqu'alors et aujourd'hui encore,
les hommes homosexuels sont le principal groupe concerné.
Les toxicomanes s'y sont ajoutés récemment
mais à l'époque ce n'était pas non plus le cas.
Les femmes sont tout à fait minoritaires concernant le VIH / SIDA en Grèce
cette déclaration était donc choquante
et en plus, le fait qu'il a tout reproché à l'Afrique !
Nous lui avons demandé, ahuris, d'où il tenait ces informations.
Il a répondu qu'il avait ses propres informations.
J'ai découvert une loi de 1940
qui donnait au ministre de la Santé et à lui seul
la possibilité d'émettre des décrets pour la santé publique.
Maintenant, on y va avec la police et personne ne peut refuser un contrôle
parce qu'auparavant, la personne examinée pouvait refuser
et nous ne pouvions qu'offrir des conseils.
Maintenant, s’ils ne veulent pas, on les arrête
ils sont obligés de vouloir, on les examine et on obtient les résultats.
Le décret de santé est tout à fait infondé.
La loi dit que pour qu'un tel décret soit publié
qui peut limiter les libertés pour des raisons liées à la santé publique
pour empêcher la propagation des maladies infectieuses
il doit y avoir une collaboration entre quatre ministres.
Le Ministre de la Santé l'a délivré seul.
Il reconnaît les toxicomanes et les travailleurs du sexe comme groupes vulnérables
et dit qu'ils doivent se faire examiner.
Mais il ne parle pas d'obligation ou de contrainte.
Ainsi, même le décret de santé, qui est essentiellement illégal
n'était qu'un prétexte pour faire quelque chose d'encore plus illégal.
Le 25 novembre 2011 lors d'une conférence de presse
à l'occasion de la convention annuelle sur le VIH / SIDA
nous avons entendu pour la première fois
de la part du ministre de la santé Andreas Loverdos
que le virus nous menace
et qu'il entrera dans la famille grecque par le biais des prostituées immigrées.
Il a dit : « Ne retournez pas à vos journaux pour n'écrire qu'une brève. »
« Cette question me préoccupe, elle me bouleverse. »
« J'étais prêt à dire à mes collègues de ne plus jamais parler aux journalistes »
« sauf si cette question retrouvait une couverture médiatique appropriée. »
Egalement présent à cette conférence de presse était M. Marios Lazanas
président de la Société hellénique pour le VIH
et directeur de l'unité des maladies infectieuses à l'hôpital de la Croix-Rouge
qui nous a dit après le discours du ministre
qu'à travers les cas qui lui parviennent à l'hôpital, il a appris que
les drogués contractent le VIH pour obtenir l'allocation d'invalidité de 600-700 euros.
D'une part, les drogués qui contractent le SIDA pour obtenir des allocs
et d'autre part, les immigrées qui introduisent le virus dans la famille grecque.
Je pense que c'est très intéressant que la criminalisation du VIH
en Europe et dans les pays occidentaux ou atlantiques plus développés
ait augmenté depuis 1995, ait augmenté depuis que le traitement est disponible.
Nous avons assisté, depuis l'existence d'un traitement efficace
à une augmentation dramatique de la criminalisation.
Je pense que c'est intéressant pour un certain nombre de raisons, mais surtout
il y a quelque chose qui a à voir avec notre peur croissante de l'autre
de ceux que nous ne comprenons pas, de ceux qui représentent une menace.
Et je pense que ce qui est intéressant avec le VIH c'es que c'est une maladie invisible
ce n'est pas quelque chose qu'on voit sur le visage de la personne
qui est en face de vous.
Les séropositifs ne se distinguent que par le fait qu'ils vivent avec le virus.
Nous avons toujours trouvé en période de récession économique
des gens qui sont des cibles faciles.
Ce peut être les migrants, ce peut être les chômeurs
ou des gens qui sont considérés comme des agitateurs politiques ou des terroristes
mais ce peut être aussi des gens qui ont en eux un virus
qui représente quelque chose d'important pour tous les autres
quelque chose qui fait sens
pour la manière que nous avons de nous concevoir comme immortels, dans un certain sens.
Nous avons ce fantasme de la mort idéale
de vivre jusqu'à un âge très avancé et de mourir dans notre sommeil.
C'est le fantasme occidental de la mort, si l'on veut.
En un sens, la criminalisation est un élément de vanité bourgeoise.
C'est quelque chose que nous pouvons faire parce que l'épidémie est plus ou moins maîtrisée
et surtout limitée à ceux qui sont déjà sur les marges de la société
et ont relativement peu de capital social :
les travailleurs du sexe, les drogués, les homosexuels
les migrants venus de régions sub-sahariennes ou de régions où le VIH est endémique.
Ce que nous apprenons dans ce contexte, c'est la peur que la majorité a de la minorité
la peur que le virus s'échappe dans la population « normale »
et il est très facile de satisfaire un appel à une réponse punitive
en disant : « Ne vous en faites pas, nous allons criminaliser ceux qui n'ont déjà pas accès »
« aux institutions ou peut-être y ont moins accès »
« ou aux médias populaires pour présenter leur point de vue »
« ou qui ont très peu de capital social ou économique. »
« chez moi »
Je veux que tous les responsables
des cette histoire se retrouvent sur le banc des accusés.
Qu'ils soient punis. C'est la seule chose qui me donnera satisfaction.
Quand de telles choses se produisent, j'ai le sentiment que je veux vivre ailleurs.
Ce système me dégoûte.
Il n'y a eu aucune conséquence
pour les journalistes qui ont choisi de traiter la question
avec, dirai-je, autant de légèreté.
Il n'y a eu aucune sanction
et si tu veux mon avis, il n'y aura pas.
Encore un témoignage : « Je veux que ceux qui ont fait ça payent »
« parce que je ne peux pas regarder ma famille ou mon enfant en face »
« même si mon enfant est trop jeune pour comprendre. »
« J'imagine ce qu'on dit de moi dans ma ville. Nos photos étaient partout. »
« Ils ont humilié le sexe féminin. »
« D'abord, ils nous ont humiliées comme femmes et ensuite comme êtres humains. »
« Je demande aux ministères de la Justice et de l'Ordre public »
« de ne pas nous traiter comme des objets ou des animaux. »
« De nous voir comme des êtres humains tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de la prison. »
Personne n'a demandé de mesures disciplinaires contre ceux qui ont pris part à cette affaire.
L'Ordre des médecins a fait un rapport à la justice et l'affaire juridique suit son cours.
La Société hellénique pour l'étude et le contrôle du SIDA a publié une déclaration
pour condamner l'incident - après les élections.
C'est tout.
Dans le cadre de cette affaire, certaines des victimes
et des associations ont porté plainte
pour toutes les violations, en particulier
celles des médecins et des policiers.
L'affaire en est encore au stade de l'instruction préliminaire.
Il n'y a pas eu de poursuites mais le dossier n'a pas été rejeté.
Nous sommes des êtres humains, avant tout.
Nous ne sommes pas des ordures.
Ils ne devraient pas nous traiter comme ça.
Parce qu'ils nous traitent comme de la crasse.
Mais ce n'est pas juste. Nous avons des familles, des enfants
et c'est injuste.
C'est injuste.
J'espère un avenir meilleur pour ma fille
qu'elle trouve la force à travers moi et son enfant
et qu'elle voie que la vie est douce
que la vie est belle
et qu'elle ne marche pas vers la mort.
J'ai raté mon enfance.
Et j'ai fait des choses seulement pour la drogue
tout pour la drogue.
18 ans de drogue.
Mais juste le fait qu'ils m'ont accepté avec amour et sont à mes côtés
c'est beaucoup pour moi. Ça compte pour tout.
Tout d'abord, il n'y a pas d'exploitation.
Il n'y a que l'amour. C'est tout.
Il y a un mois que j'ai été libérée et je suis chez moi.
Je suis chez moi.
32 femmes ont été inculpées dans cette affaire. Elle ont toutes ont été libérées.
8 femmes ont été acquittées du crime dont on les accusait.
Pour au moins 13 autres, le chef d'inculpation a été réduit à un délit.
Andreas Loverdos et Michalis Chrysochoidis ont été réélus au parlement sur la liste socialiste.
La police grecque semble avoir testé des personnes par milliers lors de rafles ultérieures.
Ni Loverdos ni le Centre pour le contrôle et la prévention des maladies
n'ont répondu à nos demandes d'entrevue.
Le décret de santé signé par Loverdos a été abrogé, mais a depuis été rétabli.
Il a fondé un nouveau parti politique appelé le Pacte pour une nouvelle Grèce.