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4. Le Songe
Dans le désert,
au-delà du désert,
dans la partie des déserts qui n’est que rochers,
et où la solitude est plus dure que dans les sables
et l’âme plus triste qu’auprès des palmiers,
il y avait un homme
qui voulait un dieu
parce qu’il n’y avait aucun dieu
des hommes qui habitaient ces déserts et son âme.
Il voulait un dieu,
avec plus de soif que celle de l’eau,
et plus de fin que celle des fruits
qui sont comme l’eau et pleins de douceur,
et vers lesquels les enfants tendent le regard et la main.
Cet homme s’appelait Jean,
parce que dans mon rêve il s’appelle Jean.
C’est un nom hébreu,
mais il n’est heureusement encore aucun prophète
ou rabbin parmi eux qui s’en soit servi.
Cet homme criait dans les déserts
la venue de ce dieu qu’il voulait,
et il la criait parce qu’il la voulait
et non pas parce qu’elle devait être.
Mais il criait tellement
que ce dieu qu’il créait ne pouvait que l’entendre.
Et le dieu viendrait à son heure,
parce que pour celui qui rêve il n’y a pas d’heure
et l’âme ne peut s’égarer de son destin.
Je veux, de tout mon rêve,
que ce rêve soit vrai.
Je veux qu’il devienne vérité dans le futur,
comme d’autres rêves sont des vérités dans le passé.