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D'APRÉS L'OEUVRE DE DARCY RIBEIRO
LE PEUPLE BRESILIEN
II y a, aussi, un autre pays...
celui de l'Amazonie.
Un peuple indigène...
mélangés par les jésuites, les uns avec les autres...
et mélangés à une quantité, petite, mais raisonnable...
de noirs et blancs...
s'est organisé comme un peuple différent, le >.
CHATAIGNER
LE BRESIL CABOCLO
L'Amazonie est d'une beauté incomparable.
Nous sommes les seuls à l'avoir, avec quelques pays voisins.
Elle est immense, ce que j'appelle le jardin de la Terre.
Exubérance et mystère...
ont fait de l'Amazonie un historique règne mythique.
C'était l'EIdorado...
lieu fabuleux d'or et d'argent et des minéraux précieux...
espace des légendaires femmes guerrières, les amazones...
de géants, nains, hommes aux pieds tournés vers l'arrière...
de drogues et plantes fantastiques.
COIN DE NATURE
Si je devais dire certaines choses que je pense de mon pays...
je dirais qu'il garde toujours ses racines préhistoriques...
du Nord-ouest de l'Amazonie, des lanomanis...
et qu'il a des régions très développées, qui copient...
les infrastructures modernisatrices, à la manière occidentale.
Et je dirais que, pour le futur...
il détient les ressources hydriques les plus importantes du globe...
des rivières noires, des blanches, des verdâtres.
Par miracle, en fonction de la manière d'occupation ancienne...
qui a prédominé de 1.850 jusqu'à 1.920, à peu près...
la région amazonienne demeure le plus grand domaine de nature tropicale...
de forêts bio diversifiées de la face de la Terre.
Les indiens, et les caboclos, surtout...
ont appelé > les grands volumes d'eau courante...
>, les affluents, plus étroits...
mais où la lumière du jour arrive encore...
et les cours d'eau qui coupent la forêt...
mais qui sont souvent cachés sous les arbres...
et qui servent de voie pour les canots...
ils ont appelé >, soit, chemins de canots.
Les populations indigènes qui habitaient la pleine de l'Amazone...
étaient très nombreuses.
Elles vivaient en abondance...
et formaient des villages de kilomètres au long de la rivière.
Toute la splendeur disparaît en bien moins d'un siècle.
La grande expansion des européens...
s'est faite comme un fléau...
qui tuait, qui déchirait, qui écrasait...
et surtout qui pourrissait, puisqu'il portait ses saletés, ses pestes...
comme la rougeole, la varicelle...
la carie dentaire, que les indiens n'avaient pas...
les oreillons...
et tellement de maladies. La grippe.
Chaque maladie tuait grand nombre de personnes.
Objets de chasse pour colons portugais et brésiliens...
ou pour jésuites, franciscains et carmélites...
rendus esclaves, pour cueillir les drogues du sertão...
les indiens ont été, petit à petit, décimés.
>
>
Apparaît, en Amazonie, une nouvelle réalité humaine et culturelle.
Le caboclo n'était ni indien, ni Portugais.
Le caboclo parlait le tupi...
comme une langue étrangère apprise.
Là, personne ne parlait tupi. Les jésuites l'ont introduit.
En région amazonienne, jusqu'au deuxième règne...
le portugais n'était pas la langue hégémonique.
On ne le parlait pas couramment, même à Belém ou à Manaus.
La population, le vrai peuple de la région...
se communiquait en portugais comme deuxième langue...
et parlait ce qu'on appelle...
le tupi-guarani moderne, le >, ou >.
Le portugais commence à entrer en Amazonie...
para la politique de Dom Pedro II de promouvoir...
l'hégémonie de la langue dans la région.
>
A partir de 1.880...
l'Amazonie s'insère dans un nouveau contexte international.
La région connaît une période économique fleurissante.
Le cycle a créé une culture d'extraction dans la région...
qui est un système économique fort arriéré...
a créé un système d'import-export...
a créé une élite plus attachée à l'Europe qu'au Brésil...
et a créé, aussi, une économie qui vidait les ressources régionales...
plutôt que de les agrandir en investissant.
Le seringuero a la vie dure.
Il sort au lever du jour, coupe les arbres, pose et retire les pots...
fume le caoutchouc. C'est dur.
Et tout l'intérieur du Brésil vit ce système sordide d' >.
> veut dire que le propriétaire de la fazenda...
> le manger, l'étoffe des vêtements, la poudre, les balles...
et le travailleur paye en produit, et là, au moment des comptes...
la balance penche vers le riche.
Le seringuero est toujours endetté.
Le cycle a inclus Manaus, qui a été la capitale mondiale du caoutchouc...
dans le circuit international et dans la politique nationale...
et a renforcé Belém comme la grande capitale de la région.
L'Amazonie a été occupée à la fin du 19ème siècle, début du 20ème...
par des gens du Ceará.
Nous croyons le caboclo d'Amazonie avec ses flèches, harpons et canots...
originaire de la région, mais il descend d'indiens du Ceará...
des indiens Cariri.
La pénétration de l'homme du Nord-est en Amazonie est belle...
parque qu'il s'est transformé en homme de la forêt, de la rivière...
tout en continuant de s'appeler Raimundo.
Finie la Première Guerre Mondiale...
on a vu, dans la région la débandade complète.
De familles entières ont fuit Manaus, des entrepreneurs se sont suicidés...
maisons et propriétés ont été quittées et envahies para la forêt...
et la région est tombée dans un marasme, une crise si profonde...
que la ville de Manaus...
une des premières villes d'Amerique du Sud à avoir le téléphone...
la lumière électrique et un système de tramway...
en 1.955, n'avait même plus de courant électrique.
La route Transamazonienne...
est trop récente pour rentrer dans l'Histoire...
mais l'expérience de sa construction est déjà un important document.
Pour ouvrir les 2.200 km de route...
les fronts de travail sont allés jusque là...
où, certainement, jamais l'être humain n'avait été.
Là, la dictature militaire et sa mégalomanie...
a décidé de promouvoir >...
et de mener la région arriérée vers la modernité...
et a loti la région aux grands groupes internationaux.
Là commence le calvaire de la région. Ce qui se passe, à ce moment-là...
est l'intensification des conflits agraires...
des agressions aux territoires indigènes...
et la destruction, par contact, de peuples indigènes isolés jusque là.
Les dernières 30 ou 40 années, malheureusement...
plusieurs tactiques d'abordage de l'Amazonie ont été adoptées...
et il y a eu, à beaucoup d'endroits, des actions négatives...
par la croissance de la dégradation, au long des routes...
de quelques chemins de fer...
d'igarapés et, à la fin, il ne reste rien.
La crise entre les habitants et les nouveaux propriétaires...
poussés para les grands projets de la dictature...
a créé une contradiction, une pensée critique...
et des gens comme Chico Mendes, par exemple, qui a donné sa vie...
pour défendre d'autres perspectives aux travailleurs...
des fronts d'extraction.
Malheureusement...
quand on parle de la propriété de la terre...
nous sommes non seulement très en retard, au Brésil...
mais en situation, plus que déplorable, honteuse.
Des régions où l'homme n'a jamais mis le pied...
sont registrées comme étant de A ou de B.
Tôt ou ***, à la saveur de ses intérêts personnels...
les propriétaires expulseront les indiens...
et par une monstrueuse inversion de faits, de raison et de morale...
ils seront, eux, considérés et traités comme intrus...
brigands et voleurs.
>
II fallait montrer au monde...
que le Brésil n'était pas qu'une question économique...
une économie de pays émergent...
forcée par la compétitivité internationale.
Ici, le problème est autre.
Nous parlons d'indiens, qui vivent toujours de chasse et de la forêt...
et que nous devons protéger par de mesures spéciales...
pour que ces indiens, sortis de temps préhistoriques...
en entrant en contact avec l'homme de la pseudo-civilisation...
pour que ces indiens, qui rentrent dans l'autre Brésil...
celui hérité de la colonisation...
ne soient pas réduits à une étrange pauvreté...
et à une position très difficile dans les sociétés dites modernes.
Là vit le peuple le plus culte de la Terre...
du Brésil. Si nous profitions de la culture des caboclos...
de plus de 10 mille ans de sagesse héritée des indiens...
qui connaissent des plantes formidables...
cupuaçu, bacuri...
tellement de fruits...
pour faire des glaces, des jus.
S'ils plantaient cela dans la forêt...
la forêt serait plus riche et ils auraient une vie plus belle.
Ils pourraient élever des alligators, pour leur chair, des poissons...
ceux d'Amazonie sont les meilleurs. Elever de millions de poissons.
Là, l'Amazonie éprouverait une prospérité énorme.
Le vrai défi de l'Amazonie est de trouver...
sa place dans l'économie internationale et nationale...
est de trouver une technologie ou de l'inventer, compatible aux tropiques.
La technologie actuelle a été créée sous les climats tempérés...
mais la région amazonienne...
est fondamentale sous beaucoup de points de vue...
du complexe économique, culturel et biologique de la planète.
Nous avons un avantage.
Nous avons la plus grande extension de terres cultivables...
et ensoleillés. Un grand soleil.
Cela signifie une masse d'énergie énorme...
beaucoup plus de mille bombes atomiques.
Domestiquée, cette énergie...
tombe tous les jours sur la terre brésilienne...
et ce qu'il faut c'est coloniser cette énergie solaire...
pour créer du vert, plus de vert.
Il n'y a pas de pays avec autant d'eau...
les plus grandes rivières du monde, abondantes, longues.
Il y a beaucoup d'eau au Brésil.
Un des projets du Brésil est celui-là, énorme, de la biomasse.
Avez-vous déjà pensé...
que l'Amazonie est le plus riche et le plus bel endroit du monde?
Elle est le jardin de l'homme...
d'une beauté incroyable.
Il pourrait être ouvert au tourisme organisé...
pour que tous voient la forêt, le jardin de la Terre.
Imaginez les amoureux, le garçon qui invite la fille:
>
J'ai vécu dix ans dans la forêt. Je sais que c'est une merveille.
Les gens se promèneraient dans la forêt...
portant juste un bâton pour tuer un serpent...
et un petit sac, avec un peu de vivres...
un appareil de photos...
à marcher, marcher...