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Oů est-ce que j'ai foutu cette alarme?
Calme. Calme.
Du calme!
Du calme.
Quelle connerie, merde.
Quelle connerie!
Son épouse était trčs peureuse.
Aprčs leur divorce, sa peur avait disparu.
L'alarme était restée.
Oui, c'est bon, c'est bon.
J'arrive.
Niccolň, n'oublie pas ce que tu m'as promis.
Ca fait un an que j'attends.
Eh oui, je sais, je sais.
Tu as raison, tu as raison, merde.
- Tout va bien? - Oui, tout va bien. C'est ma faute.
- Merci Romolo, je suis désolé. - J'avais pris ça au cas oů.
- On ne sait jamais. - Tu as bien fait.
- Bonne nuit. - Bonne nuit, Romolo.
Les timbres.
C'est bon. Encore?
Allo.
Monsieur Niccolň Farra?
Qui est ŕ l'appareil?
Vous ętes rentré, finalement?
Qu'est-ce que ça veut dire: finalement?
Allo.
On m'a chargé de vous dire une chose trčs importante.
Importante pour vous.
Pardon, mais vous savez l'heure qu'il est?
Avant l'heure, c'est pas l'heure.
Quel est votre nom?
On pourrait se voir?
Si c'est si important, dites-le moi maintenant. Qui ętes-vous?
Non, pas par téléphone.
Il s'agit d'une affaire... délicate.
Il vaut mieux en parler face ŕ face.
Mais qui vous a chargé de m'appeler?
Je vous le dirai quand nous nous verrons.
Pourquoi ne pas me laisser un n° de téléphone, alors?
Pas de téléphone. Je dois vous voir en personne.
Demain, chez le glacier Fassi, ŕ 10H, ça vous va?
Oui?
C'est qui?
Pourquoi je ne fais que penser ŕ toi?
Bonjour.
Signor Farra, depuis quelques temps, vous vous intéressez ŕ une jeune fille.
Trčs belle, m'a-t-on dit. Je ne la connais pas. Je n'ai pas eu ce plaisir.
Son nom?
Je suis sűr que nous pensons ŕ la męme personne.
Et alors, c'est mon affaire, non?
Lŕ est la question.
J'ai l'impression que ce n'est pas seulement la vôtre.
Je suis lŕ pour vous donner un conseil.
Lequel?
Allez, continuez. J'attends la fin.
J'ai fini.
Ce n'est pas une menace, soyons clair,
mais un simple avertissement.
Pourriez-vous ętre plus précis?
Bah... si vous tenez ŕ votre... tranquillité...
- Autre chose, Monsieur? - Rien, merci.
- Tenez. - Merci.
Ce qu'il faut subir pour manger une glace...
Bien, Madame, demain, ŕ quatre heures, hein?
Vous pouvez me faire confiance.
- Ecoutez...il faut que je téléphone... - Oui, excusez-moi... tout de suite.
Au revoir et ŕ demain.
J'ai un truc amusant ŕ te raconter. On peut se voir?
Tu peux répondre, s'il te plaît? La secrétaire est partie.
D'accord.
Oui?
Je voudrais parler ŕ la doctoresse.
Elle est occupée. Mais dites-moi...
Je m'appelle aussi Farra.
Je ne comprends pas. Vous ętes aussi gynécologue?
Non... La doctoresse est ma sśur. Donc, en principe, je suis son frčre.
Je téléphone pour prendre un rendez-vous, pas pour plaisanter.
Vous avez raison, excusez-moi... Je suis désolé.
Farra Niccolň, le metteur en scčne?
Niccolň, c'est comme ça qu'on m'appelle.
Puisque vous devez patienter, ça vous gęnerait de me dire ŕ quoi vous ressemblez?
Pourquoi, vous voulez me faire faire du cinéma?
Je ne sais pas. Je ne vous connais pas.
Mais ça me met mal ŕ l'aise de ne pouvoir visualiser...
la personne avec qui je parle.
Voici ma sśur.
- Merci. - De rien.
Oui...
Serait-il possible d'avoir un rendez-vous demain?
Un instant.
Non, demain, c'est pas possible.
Mais donnez-moi votre nom et votre n° de téléphone.
Maria Vittoria
Maria Vittoria...
Luppis. Six, cinq... - Un moment...
656039.
Trčs bien. Je vous rappelle.
- Merci. - De rien.
- Une seconde, tu m'en veux pas? - Mais non.
Si l'Homme n'existait pas, Dieu existerait-il encore?
Déjŕ avec l'homme, c'est pas sűr, alors sans lui...
C'est vrai. Et que faisait Dieu avant de créer le Monde?
Rien.
Oů est ton lit?
Trouve-le.
Et ton slip, tu ne l'enlčves pas?
Non, c'est ŕ toi de le faire. Mais pas tout de suite.
Je ne suis pas de celles qui ont besoin de sexe comme de pain quotidien.
C'est toi qui m'as demandé oů était le lit.
On ne pourrait pas rester un peu allongés, sans rien faire? J'ai quelques problčmes.
Quels problčmes?
Non, pas vraiment des problčmes. Mais je m'y suis mise ***.
Comment ça?
Pendant plus de deux ans, j'étais dans un collčge, en Grande Bretagne,
au Pays de Galles, prčs de l'Océan. Atlantic College.
Jamais entendu parler.
Il n'y a que vous autres, nobles, pour connaitre ces endroits.
Au collčge, en dehors des études,
on apprenait le sauvetage en mer.
- Le sauvetage? - Oui,
si notre canoë chavirait, on devait se porter secours.
Hiver comme été.
Męme aprčs le repas, męme avec une mer agitée.
Tous les jours les vagues, tous les jours le canoë.
Mais j'ai passé des moments agréables.
Seulement on ne pouvait pas baiser. C'était interdit.
Et donc j'ai dű attendre.
Le collčge était trčs beau, tu sais?
La doctoresse m'a dit de ne pas avoir de rapport pendant quelques semaines.
- Qui, ma sśur? - Oui.
- Tu l'as vue? - Oui.
Une fois, ça ne devrait pas ętre grave.
- Cigarette? - Les voilŕ.
Alors, c'est pour ça que l'autre soir...
Je t'en prie, je n'aime pas parler de sexe.
Chut. Pas de problčme.
Je sais, je sais. Je suis incapable d'ętre ŕ l'heure. Excuse-moi.
Et alors?
T'as batifolé avec quelqu'un ces derniers temps?
- Il y a toujours quelqu'un. - Hum. Non... quelqu'un en particulier.
Probablement riche... et d'un certain âge.
Pourquoi tu me demandes ça?
Parce qu'il paraît que quelqu'un s'intéresse ŕ toi
au point de m'envoyer un sbire pour me menacer.
Qu'est-ce que tu racontes? On te menace ŕ cause de moi?
Il y a deux heures, il m'a téléphoné. Et puis je l'ai rencontré.
Bref, il m'a fait comprendre qu'il valait mieux que je ne te vois plus.
Qui est-ce?
- Tu n'en as pas idée? - Non.
- Essaye d'y réfléchir. - Je suis en train.
- Je ne sais pas. - Ben voyons...
Tu veux que je te le jure?
- Ca ne te dit rien, ce visage? - Non.
Tu es sure?
Jamais vu.
D'aprčs moi, c'est le gorille de ton adorateur.
Et tu crois que je fréquente des gorilles?
Les gorilles, non, mais les croque-morts qui les paient, oui.
Et il doit y en avoir beaucoup dans ton milieu.
Ca n'est plus mon milieu depuis longtemps.
Qu'est-ce qu'on fait?
Eh oui, qu'allons-nous faire?
On ne va pas rompre ŕ cause de ce voyou.
Non. Bien sűr que non.
Je me demande ce que nous pouvons faire.
Pourquoi tu ne me présenterais pas... ŕ certains de tes amis?
Oui.
- Bonsoir. - Salut, Carlo.
- Mavi... - Bonjour. Ca va?
- On se voit lŕ-haut? - Oui, bien sűr.
- Ah, tu es lŕ? Tu t'en vas? - Oui, mais je reviens.
- Tu reviens, hein? - Oui.
- Et comment va Maman? - Bien.
- Ma sśur. - Et lui?
- On pourrait croire... - Que quoi?
Que tu es allée ŕ l'Atlantic Collčge avec chacun d'eux sur un canoë.
- Pourquoi? - Tu es si amicale avec tout le monde.
Tu vois bien que tout le monde l'est avec moi.
Et puis, je te l'ai déjŕ dit, j'aime les hommes.
Surtout au printemps.
Au printemps, j'ai toujours envie de me faire des amis.
Heureusement que l'hiver n'est pas encore fini. J'ai encore un peu de temps.
Un moment, s'il te plaît. J'ai quelque chose ŕ te dire.
Salut.
- Salut, ça va? - Bien et toi?
- Bien. Ca fait un moment qu'on ne s'est vu. - Je suis trčs pris.
- Tu nous prépares un nouveau film? - Mais tu vas les voir mes films?
Evidemment.
- Ca te gęnerait si on partait? - Non.
Qui sait si on m'a jamais regardé dormir?
Qui est-ce?
Quelqu'un qui ne sait męme pas combien de millions il gagne par jour.
Et que font-ils avec tout cet argent?
Il y en a aussi qui n'ont pas une lire en poche.
Mais ceux qui en ont savent oů le placer.
Et ils ne diront jamais que c'est leur faute,
si ça tourne mal. C'est structurel.
- Quoi? - Mais oui...
Tu crois que nous formons une société?
C'est l'idée męme d'une société qui nous fait défaut.
Il y en a autant que de gens dans cette fęte.
- Tu as une cigarette? - Tiens.
Tu fais de la politique, maintenant?
Bonsoir, comment allez-vous?
- C'est votre femme? - Laquelle?
La dame blonde. Je serais ravie de vous recevoir dans ma maison un de ces soirs.
- Puis-je vous rappeler? - Mais bien sűr.
Mavi, tu as dit dans "ma maison". Quelle maison?
La tienne. Tu me la prętes?
... un de ses ancętres... qui a inventé la contrebasse.
Dites-moi,
il y a toujours une ambiance quasi sectaire ŕ vos fętes, cocktails ou dîners.
Comme si vous aviez peur d'ętre scrutés, épiés.
Vous ętes injuste.
Beaucoup, en fait, ont déjŕ coupé les ponts.
Ah bon! Autrefois, c'était les pauvres qui émigraient d'Italie.
Aujourd'hui, ce sont eux.
- Vraiment? Et qu'est-ce que tu vas faire? - Il n'est pas toujours comme ça.
Ne restons pas ici.
- Pardon. - Je vous en prie.
- Tu apprécies les fraises, hein? - Oui, beaucoup.
- Et toi le vin, je vois. - Comme d'habitude.
Mais que fait-il?
Oh... excusez-moi.
Je m'excuse.
... dans ce cas...
Excusez-moi... vous ne seriez pas... par hasard...
- Je ne l'ai jamais vu... - Mille excuses.
Pourtant...
- Je t'avais perdue. Oů étais-tu? - Par lŕ. Viens que je te présente.
- Je l'ai vu. - Qui?
Ton adorateur. C'est lui, j'en suis sűr.
- Montre-le moi. - Il a disparu.
Comment allez-vous? On se voit plus ***?
Bonsoir.
Dites-moi un peu, jeunes gens, quelque chose ne va pas?
Niccolň recherche un de vos invité, mais il ignore qui.
- Et qu'a-t-il fait, le pauvre? - Rien.
Alors, pourquoi le chercher?
S'il y avait ici quelqu'un qui en pince pour moi,
tu ne crois pas que je m'en serais aperçue?
Avec toi, on ne sait jamais quand tu dis vrai ou pas.
C'est grave? Un peu d'hypocrisie est nécessaire dans certaines circonstances.
C'est étrange comme tu peux ętre ŕ la fois,
intelligente et stupide. Bonne et mauvaise. Aigre et douce.
- Moi? - Oui, toi.
Tu as toutes les qualités pour faire un personnage.
Męme les défauts.
C'est comme si tu étais incapable de...
Mavi.
Ecoute.
Si tu veux que nous restions ensembles,
il faut que tu écoutes ce que j'ai ŕ te dire,
męme si ça te déplait.
Et plus ça ira, plus il y aura de choses qui te déplairont.
Attends, je ne veux pas y aller. Restons encore un peu.
Je me sens mal ŕ l'aise.
Ils doivent penser que je ne suis lŕ que par curiosité.
Ils me tolčrent parce que je suis avec toi.
C'est certainement vrai.
Tu vois, tu penses comme eux.
Je ne suis plus dans leur camp. Tu devrais l'avoir compris. Je suis avec toi.
- Tu veux que je te le jure? - Oui. Tu es jolie quand tu jures.
Eh, tu m'as fait un compliment.
Niccolň.
- Salut. - Excusez mais nous étions lŕ avant lui.
Oui, je sais. Un petit moment.
Ils ont raison, les pauvres. Qui sait depuis quand ils attendent.
Je crois qu'ils ne sont pas lŕ pour moi.
- Tu as reçu mon message? - Oui.
Salut.
- Il est arrivé quelque chose ŕ ma sśur. - Mon dieu, un accident?
Non. Elle a perdu son poste au service de gynécologie,
dans l'hôpital oů elle travaille. Son poste de directrice.
C'est un abus de pouvoir.
- Je suis sűr que c'est de ma faute. - Comment de ta faute? Je ne comprends pas.
Il a commencé ŕ mettre ses menaces ŕ exécution, Mavi.
Et il ne s'en prend pas ŕ moi, le fils de pute.
Mais ŕ quelqu'un qui m'est cher.
Quel enculé!
Les tiens n'ont pas d'amis dans ce milieu?
Ma mčre peut-ętre, mais elle en change souvent.
Qu'est-ce que tu as?
- J'ai failli devenir folle aujourd'hui. - Qu'est-ce qu'il s'est passé?
Un homme que je sais ętre l'amant de ma mčre,
- s'est mis ŕ me harceler. - Quoi?
Il me téléphone, il veut me voir. Tu te souviens, chez les Dandini,
j'ai parlé un moment ŕ un homme?
On peut se parler un moment, Mavi?
Depuis longtemps, j'ai quelque chose ŕ te dire.
- Je voudrais te voir un de ces jours. - Parlons maintenant.
Vous faites allusion ŕ une histoire qui remonte ŕ plus de 20 ans?
- Comment le sais-tu? - Une intuition.
Tu vois que la paternité n'est pas de la littérature.
Ta mčre disait que tu n'avais qu'ŕ bien te regarder dans un miroir,
- pour admettre que tu es ma fille. - C'est pas vrai, je ne l'admettrai jamais!
Regarde nos mains.
Je le détestais enfant, sans savoir pourquoi.
Lui, en revanche, m'adore depuis que je suis née,
sans pouvoir le dire ŕ personne, męme ŕ moi.
Sans pouvoir me toucher ou me faire une caresse.
Parce que j'ai toujours eu pour lui une répulsion instinctive.
C'était un ami de la maison mais, quand je le voyais, je me cachais.
Parce que...
Ce n'est pas de ta faute.
Pas ma faute, vraiment?
- Tu vois cette fille? - Oui.
Il y a deux jours, j'étais avec un ami en moto,
ŕ une dizaine de km de Rome, et nous avons crevé.
Une voiture s'est arrętée un peu plus loin,
et je me suis approchée pour demander un tournevis.
A l'intérieur, il y avait cette fille complčtement nue avec un type.
Tu vois, elle m'a reconnue.
Niccolň, n'oublie pas les timbres.
Je dois ętre fou mais je voudrais faire un film avec vous.
Je vous laisserai toutes libertés. Vous trouverez le script chez vous. Merci.
Voyons si ces damnés timbres sont ici.
Catalogue...
Les voix de l'au-delŕ... ou...
Je pense, donc je suis.
Preuve objective d'une vie aprčs la mort.
Toute liberté et il m'envoie un script.
Liste des personnes qui ont communiqué avec l'Inconnu.
Je vais peut-ętre en appelé un.
Mon Dieu, mon Dieu.
- On ne peut pas ętre tranquille. - Quoi?
T'as disparu. Qu'est-ce qu'il t'arrive?
Je ne peux pas rassembler les morceaux de cette histoire.
Pensons y ŕ deux fois avant de la terminer.
Et c'est pour ça que tu viens?
Qui a dit que la vie familiale interfčre dans la vie personnelle?
Je n'arrive plus ŕ penser ŕ moi, ni au film que je veux faire.
C'est quoi le sujet?
Je ne sais pas encore, c'est pour ça que je ne t'en ai pas parlé plus tôt.
Ce que je sais, c'est que le personnage principal est une femme.
Comment peux-tu savoir que c'est une femme, sans avoir de trame?
Je le ressens comme ça.
Je ressens qu'il doit ętre féminin, je ne sais pas comment t'expliquer.
- Encore une histoire d'amour. - Je n'ai pas dit ça.
Je me demande quel sens a aujourd'hui, une histoire d'amour...
dans cette décadence, dans cette corruption.
Mais c'est cette corruption qui cimente l'unité de notre pays.
Et les corrompus sont les premiers ŕ vouloir des histoires d'amour.
Je cherche un visage.
Une idée de personnage et, en męme temps, je l'ai sans cesse en tęte.
Et elle n'irait pas comme personnage?
Qui, Mavi? Mon film ne tourne pas autour de Mavi, c'est moi qui tourne autour d'elle.
- Et ce n'est pas exactement la męme chose? - Non.
Chercher un personnage, c'est aussi chercher des lieux et des faits.
Pourquoi tu ne les trouves pas? Ah...
- tu es en crise? - Quelle crise?
Ecoute...
on s'est parfois disputé, toi et moi.
Nos conversations en ont vu passer des théories et des controverses.
Et pendant que nous parlions, autour de nous, le monde changeait.
Notre discours a vieilli. Il est de plus en plus incompréhensible.
T'as déjŕ fait du deltaplane?
- Non. - Moi non plus, mais j'imagine.
Je voudrais... avoir ce genre d'émotion quand je suis avec une femme.
Mais il faut toujours parler, dire quelque chose.
Le silence est pesant.
Je voudrais pouvoir rester silencieux avec une femme.
Bref, avoir le męme rapport que j'ai avec la nature.
A moins d'ętre fou...
face ŕ la mer ou dans les bois, que fait-on? On garde le silence.
Et sans qu'on s'en aperçoive, c'est un dialogue. Paroles et réponses.
Comme si il y avait une autre personne.
La femme idéale pour moi, c'est cette autre personne.
- Tu attends la femme idéale? - Oui, je l'attends.
Mavi, il vaut mieux que tu ne viennes pas, Il y a quelqu'un devant la maison.
- Tu m'entends? - De quoi as-tu peur?
Je n'ai pas peur pour moi, mais pour toi.
Et d'ailleurs, il n'est pas question de peur.
D'aprčs moi, tu as perdu ton sens de l'humour.
Si tu as raison, je suis dans le pétrin, non?
Mais c'est peut-ętre une autre forme d'humour.
Alors je ne viens pas.
Attends.
Je ne viens pas.
Regarde... j'ai déjŕ de la cellulite.
Je suis pourtant sensée ętre dans la fleur de l'âge...
Tu sera vieille quand personne ne tombera plus amoureux de toi.
Je le suis pour l'instant, donc ne t'en fais pas.
Tu es amoureux de moi?
Allo?
J'étais dans l'escalier. J'ai été faire une course.
Non, je suis sortie acheter des cigarettes. Je rentre ŕ l'instant.
Mais qui me dit que toi et cet homme, vous ne vous voyez pas en cachette?
Moi, je te le dis. Tu veux que je le jure?
Non, non, je te crois.
Tu dis que tu me crois, mais tu ne me crois pas.
Si tu le dis.
- Cet homme est encore lŕ? - Oui.
Dis-lui d'aller prendre un verre.
C'est une idée.
Je te rappelle, Ok? A plus.
- Mon dieu, qui est lŕ? - C'est moi. N'allume pas
Mais tu es fou. Pourquoi ne pas allumer?
Le type qui surveillait ma maison m'a suivi et sera bientôt lŕ.
Dans le noir, on n'y voit pas grand chose. Il finira bien par rentrer dans ses foyers.
- Et alors, toi et moi, on part. - Pour oů?
- La campagne, ça te va? - Oh oui, mon amour.
Mon amour, mon amour, mon amour...
Il fera froid ou c'est chauffé?
Je ne sais pas. Ce n'est pas ma maison. Je l'ai louée.
Je n'y suis allé qu'en été.
Il fera peut-ętre froid. Prends un pull ou quelque chose.
Regarde, c'est lui?
Non, ce n'est pas sa voiture.
Ecoute, pour partir la nuit, il faut avoir de bonnes raisons,
futiles ou sérieuses.
Nous les soupçonnons d'ętre des bandits. Mais pourquoi?
Aprčs tout, ces soupçons ne sont que le fruit de notre émotion.
Et voilŕ le brouillard.
- Va doucement. - Plus doucement encore?
- Oui, on ne voit rien. - Je n'ai qu'ŕ suivre la ligne blanche.
- Tu es sűr que c'est la route? - Espérons.
Tu me donnes une cigarette, s'il te plaît?
Tiens.
Donne-moi du feu.
- Je n'en veux plus, je te la donne? - Si tu veux.
- Tu es fâché? - Non.
Un panneau. Dieu sait ce qu'il disait.
Nic.
Oů es-tu?
Je suis lŕ.
Ne disparais pas, je t'en prie.
Tu crois que, męme ici, il y a quelqu'un qui nous surveille?
Je ne le pense pas.
Et moi, je te dis que si.
Qu'est-ce qui te fait dire ça?
- Je le sens. - Bon.
Tu veux parier qu'on le sčme?
Attention!
Tu es fou, arręte-toi... on ne voit rien.
Je t'ai dit d'arręter, tu as compris?
Je t'en prie, arręte; tu ne comprends pas, j'ai peur.
Ce n'est pas vrai! Ca suffit!
J'ai peur, arręte-toi!
Laisse-moi descendre.
Tu es vraiment...
Mavi.
Mavi.
Mavi.
Excusez-moi.
Vous n'auriez pas vu une fille, aux cheveux courts, avec un blouson...
Vu? Mais qui pourrait l'avoir vue?
Il y a un de ces bordels en bas, je ne sais pas ce qu'il s'est passé.
Mais... on a tiré. Vous n'avez pas entendu de coups de feu?
Non.
Il parait que quelqu'un est tombé dans le fleuve.
Oui, il parait qu'il y a... des voyous lŕ-bas,
qui dépouillent et volent les voitures, et ils détroussent les passants.
On a sonner les cloches.
Vous n'avez pas entendu les cloches?
Et la sirčne de l'ambulance, vous l'avez entendue?
- Non, non. - Mais vous ętes sourd ou quoi?
Il y a de ces fous, c'est pas croyable!
Qu'est-ce qu'il ya, tu te sens mal?
Tu va ętre fâchée longtemps contre moi?
Tu sais, tout est construit sur un vide.
- Comment, sur un vide? - Oui,
dessous il y a une villa romaine.
C'est d'ailleurs la raison pour laquelle ils me l'ont louée.
Le vide a fini par envahir toute la maison,
comme une revanche du temps.
- Mon dieu... - Allons voir,
je n'y suis jamais allé, viens.
Donne-moi la main.
Attention!
Viens, viens.
Regarde.
Ah!
C'est humide.
- Ca ne prendra jamais. - Pourquoi es-tu si pessimiste?
Tu ne fais pas confiance ŕ la nature?
A Bakou, en Russie, il y a encore un temple au dieu du feu,
et il y a une flamme toujours allumée qui surgit des entrailles de la terre.
Aie!
En réalité, c'est le pétrole qui brűle.
La région est pleine de pétrole, ils ont cette chance.
- Tu me plais, tu sais? - Pourquoi tu ne dis pas je t'aime?
Je ne crois pas l'avoir jamais dit.
Par pudeur peut-ętre.
Dis-moi je t'aime.
Et puis dis-moi ce que veut dire aimer.
Tu ne m'aimes pas.
Tu as besoin de moi, ce n'est pas de l'amour.
Tu as besoin de moi pour vivre ou pour survivre.
C'est le problčme quotidien, la survie.
J'en veux pas.
Et tu peux me dire pourquoi?
J'aime avoir froid.
Toi, au contraire, tu veux me voir bien couverte, chaudement,
que je n'attrape pas une pneumonie ou ne serait-ce qu'un rhume.
Si j'attrape un rhume, c'est mon affaire.
Tu n'attrapes jamais rien.
Tu échappes aux maladies, comme les requins
qui peuvent avaler une plaque d'automobile
ou le virus de la polio, ils digčrent tout.
Je ne veux plus rester ici.
Oů veux-tu aller? Il n'y a pas d'hôtel dans le coin.
- Mais cette bęte en dessous. - Tout est fermé, Mavi, n'aie pas peur.
C'est toi qui me fais peur.
Moi?
Je croyais que tu te sentais protégée avec moi.
J'ai peur que tu ruines ma vie.
Tu ne crois pas que ta vie puisse ętre
ce que nous en faisons depuis quelques mois?
Ce que nous en faisons depuis quelques mois est provisoire, pour tous les deux.
Je ne sais męme pas qui tu fréquentes. Je ne connais aucun de tes amis.
Je ne sais rien de toi. Rien.
Tu aimes la façon dont je mčne ma vie?
Bon dieu, ce que tu es lucide.
Elena.
Vous n'avez pas aussi loué cette maison?
Vous n'allez pas me dire que vous avez également payé un acompte?
Non, mais...
Allo. Qui est ŕ l'appareil?
C'est Farra. Mavi est lŕ? La signorina Mavi.
Désolée, mais je n'ai pas vue la signorina aujourd'hui.
Mais elle est en ville?
Je crois que oui.
Excusez-moi, la sśur de la signorina est lŕ?
Non, elle est sortie, je suis désolée.
Merci vous ętes trčs aimable.
Trop aimable.
Oui, qu'est-ce que c'est?
Le Signor Farra, au téléphone. Il cherche la signorina Maria Vittoria.
Qu'il la cherche.
Excusez-moi, vous ętes la sśur de Mavi, n'est-ce pas?
- Oui, vous ętes Niccolň? - Oui.
Je suis navrée, mais je ne peux rien pour vous. Vous devez me comprendre.
Je vois.
- Vous attendez depuis longtemps? - Un peu.
- Le concierge nous a fait entrer. - Ma chčre sśur.
Niccolň, viens voir.
Qu'est-ce qu'il y a? Hein?
Tu as vu ce nid?
- Ce n'est pas un nid. - Et qu'est-ce que c'est alors?
Qui sait?
Oů sont les oiseaux quand les nids sont vides?
Ils volent.
Tu as trouvé les timbres?
Viens, je vais t'en donner une pleine boîte
On est pas trčs bavard aujourd'hui?
Un frčre et une sśur qui dépriment tous les deux,
ça ne fait pas un couple trčs ***.
Quand me présentes-tu Mavi?
Jamais, j'ai bien peur.
C'est sa faute ou la tienne?
Pourquoi cette question?
Pour ta femme, c'était de ta faute.
Lucio, maintenant que tu as ces timbres, on va partir.
Niccolň, pourquoi tu fais pas un film de science fiction?
C'est pas une mauvaise idée.
Le "Nuoto".
Bonjour.
- Tu ne te souviens pas de moi? - Non.
- On s'est vu ŕ une fęte. - Non, je ne m'en souviens pas.
- C'est ton copain? - Non, un ami.
- Tu aimes nager? - Non.
- Qu'est-ce que tu fais ici, alors? - Rien.
Moi, j'aime ça.
Quand j'étais plus jeune, j'ai fait du plongeon.
J'ai męme eu une médaille.
Tu as déjŕ été amoureuse?
Tu n'as jamais eu envie de l'ętre?
- Non. - Pourquoi?
J'en suis incapable.
Tu es frigide?
- Non... - Tu es pour la chasteté?
C'est peut-ętre une solution.
Tu n'as pas l'air de quelqu'un d'amoureux.
Effectivement, je ne le suis pas.
En un mot, tu aimes quoi?
J'aime...
- j'aime me masturber. - Ah oui?
A deux, c'est mieux. Surtout avec une femme.
Et pourquoi?
Parce qu'une femme le fait pour me faire plaisir.
Tandis qu'un homme le fait pour lui, pour montrer sa virilité.
Avec une femme c'est beaucoup plus doux.
- Tu connais Mavi Luppis? - Un peu.
Elle est plus âgée que moi.
- Elle a couché avec une de mes amies - Ah!
Elle était jeune, ton amie?
Oui.
Blonde?
Et de ta taille, peut-ętre?
C'était un soir, ŕ la mer.
Nous venions de dîner,
il y avait de la boxe ŕ la télévision.
Tous les hommes sont allé voir la boxe et nous ont laissées seules.
Nous étions fâchées contre eux et nous avons fini au lit,
pour quelques activités anti machistes.
Oů est Mavi maintenant, ŕ Rome?
Je ne sais pas.
- Salut. - Salut.
- Attends-moi, je pars avec toi. - D'accord.
- Je suis en retard? - Tu as changé de voiture.
J'ai changé de mentalité, de sentiments... Attends que je me gare.
Mais te voilŕ trčs mondaine.
Je croyais qu'ŕ la campagne les gens devenaient plus naturels.
- Je suis plus naturelle, ça ne se voit pas? - Non.
Je suis trop élégante, vraiment?
- Pourquoi m'as-tu téléphoné? - J'avais envie de te voir.
- Tu avais envie. Plus maintenant? - Mais si, mais si. Et toi?
- J'ai trčs envie de faire pipi. - Lŕ, si tu veux.
Non, pas dans ce bar. Je suis sure qu'ils y sont hors service.
Alors, allons au théâtre.
- Oui. - Ok.
C'est le genre d'inconvénients qu'on n'a pas ŕ la campagne.
- On va derričre un arbre et on est heureux. - Je sais.
Pour moi, on est heureux quand notre corps
est en harmonie avec nos pensées et nos idées.
Le mien s'est accordé aux prés, aux arbres, aux rivičres et au givre.
Et lŕ, on se met ŕ penser tout autrement qu'en ville.
Ici les lois de la nature ne signifient rien et ça me donne l'impression d'ętre... vide
C'est pourquoi je t'ai appelée.
Pour que tu puisses considérer ta situation avec du recul.
- Quoi? Qu'est-ce que tu veux dire? - Tu es belle, tu me plais.
- Ecoute, on va pas au théâtre. - Et on fait quoi?
On pourrait aller quelque part pour parler, manger...
- Oui. - Hein?
- Ca a l'air pourtant bien. - On ira un autre jour.
Tiens c'est une des filles.
Vite, on est en retard.
- Bonsoir. - Bonsoir.
- Tu la connais? - Non.
Elle est trčs sexy.
Et ce pipi?
T'en fais pas, je peux me retenir 3 ans.
Il y a une raison pour laquelle vous ętes venu voir le spectacle?
Je ne suis pas venu voir le spectacle
Je suis venu apprendre ŕ faire des rosettes.
On m'a dit que tu es un intellectuel pourri,
avec qui il est impossible de discuter.
Je ne suis ni intellectuel, ni un pourri, ni sain d'esprit
Ca, je ne l'ai pas entendu, ça doit ętre vrai.
Je n'ai rien entendu ŕ ton sujet.
Ah si, quelqu'un a dit que tu es sexy.
C'est tout?
Non, il s'est dit beaucoup d'autres choses mais je n'ai pas entendu. Je m'informerai.
Tu couches avec qui en ce moment?
- Avec un garçon de mon âge. - Aie. C'est ton metteur en scčne?
Non.
- Tu couches avec tes actrices? - Rarement.
- Je suis content de ne pas ętre ton metteur en scčne. - Pourquoi?
Pour deux raisons.
La seconde, c'est qu'il a la tęte de Heine.
Il a l'air triste comme un allemand mort avant de naître.
- C'est qui Heine? - Un allemand mort, il y a deux sičcles.
- Et la premičre? - Devine.
Non...
En bas, il ya des chevaux.
Lŕ, en bas?
C'est pour eux que je loge ici.
On y est. Cette maison-lŕ.
Celle-lŕ? Ben dis donc!
Dans ma famille, on connaît les propriétaires du château.
Bel endroit.
Assieds-toi.
- C'est nécessaire? - Euh... non.
Non.
Qu'est-ce que tu as?
Je pensais a une femme, figure-toi.
- Tu penses souvent ŕ elle? - Non, il y avait longtemps.
Ca fait un moment que je ne suis pas montée.
Le frottement de la selle m'excite.
- Comment t'as appris ŕ monter? - Avec un ami.
Son pčre avait une écurie.
Toi aussi, t'es de ce milieu.
Pourquoi moi aussi? Qui d'autre?
Eh oui.
Non.
Figure-toi qu'ŕ 16 ans, je travaillais.
Je faisais des tournées en minibus avec un type qui vendait des vętements.
Et je les mettais. 10, 12, 20 fois par jour.
Le soir, j'étais morte. J'étais payée 10.000 lires la journée.
C'était beaucoup pour moi.
Le type était sympa?
Assez.
Et infatigable
Aprčs le travail, il voulait toujours aller manger, danser mais j'étais crevée.
Je n'y suis allée qu'une seule fois.
Et alors?
Je n'ai jamais couché avec lui, si c'est ce que tu veux savoir.
- Tu pensais ŕ ça? Pas vrai? - Et oui merde, je pensais ŕ ça.
On dirait que je commence ŕ me ramollir.
Je ne connais pas chez toi. Tu m'y emmčneras?
Tu viens quand tu veux.
Aujourd'hui lundi, je me repose.
- On va se revoir? - Tu veux les clefs?
Ah non! J'aurais trop de peur de les perdre.
- Au revoir. - Au revoir.
- Bonsoir. - 'Soir.
Ca ne te plaît pas? Hein?
Je ne sais pas mais je suis venue te voir chez toi, pas pour voir ta maison.
Comme je dis toujours, la déco est de mon ex, elle a tout fait ici.
Que ferais-tu, si je n'étais pas lŕ?
Je serai dans mon bureau.
- Oů est-ce? - Par lŕ.
Trčs beau plan.
Toutes ces photos, qui est-ce?
Des femmes, comme tu vois.
C'est pour un film?
Oui, je cherche un visage.
- De quel genre? - Si je savais.
Elle est belle, non?
Le mec aussi. Il a un regard trčs expressif.
Ce sont deux terroristes.
Leur vie était cohérente.
Oui.
Dans leur contestation, ils devaient faire preuve de virilité,
de courage, et en vivant ainsi,
ils ne pouvaient aboutir qu'ŕ la violence.
Tu sais, cette fille a quitté son mari ŕ cause de leurs divergences idéologiques.
Elle est partie, en laissant son fils, pour vivre avec celui-lŕ.
Et tous les trois se sont retrouvés dans le journal.
- Le mari aussi est en prison? - Oui.
- Un vrai roman. - Ces deux-lŕ partageaient tout,
l'idéologie, le fanatisme, la clandestinité, les risques.
Forcément, ils étaient bien ensemble.
C'est quand un couple a des rapports normaux que les problčmes commencent.
- On va au cinéma ou au théâtre? - Oui.
- Qu'est-ce que c'est? - On les a livrées cette aprčs midi,
- c'est pour la signorina... - Oui, j'ai compris.
Il y a un mot avec, regarde.
Bel hommage funčbre.
- Oů je les mets? - Garde-les, Romolo.
Et qu'est-ce que j'en fais?
Tiens, donne-les au voisin du dessous, tu verras, il sera content.
Mais elles sont pour toi... ces putains de bordel de fleurs.
Enfin, c'est ŕ toi qu'on les a envoyées.
Tu as déjŕ détesté quelqu'un?
Non, non.
Vraiment détesté, je ne crois pas.
C'est cette fille... dont tu parlais au mančge?
Non, ce n'est pas elle que je dé***.
C'est celui qui m'a envoyé ces chrysanthčmes.
Japonais.
Il devrait savoir que tout est fini et, pourtant, il continue.
Si je crois ŕ quelque chose, c'est bien ŕ la haine.
Mais chez lui, ça va trop loin... alors, il se défoule sur moi.
- Excuse-moi. - C'est moi qui dois m'excuser.
Je n'arrive pas ŕ... te suffire.
Ne crois pas ça.
C'est que je me sens impuissant, merde!
- Bonjour, ça va? - Si ça va? Hein?
Ecoutez, Signor Farra.
Je vous ai déjŕ donné un conseil, je vais vous en donner un autre.
- Pas de scčne. - D'accord.
Pas de scčne. Avance.
Qu'est-ce que tu fais par ici?
Rien, ma voiture est tombée en panne et je cherche un téléphone.
Ah, tu cherches un téléphone, quelle coďncidence.
Tu n'as qu'ŕ venir téléphoner chez moi, tu sais que j'habite tout prčs.
Qu'est-ce que vous me voulez?
Tu vas me dire qui te paie pour ce sale boulot.
Heureusement, le commissaire n'était pas un idiot.
Tant mieux.
Il m'a dit...
vous cherchez un inconnu qui vous menace,
mais ça peut ętre n'importe qui.
Oů que vous alliez, vous ne serez jamais tranquille.
Alors, vous allez vous en prendre ŕ tout le monde?
Pourquoi veux-tu savoir ŕ tout prix le nom de cet homme?
Tu as raison, je m'en fiche.
Qu'est-ce que tu fais, tu sors? Je suis venu pour ętre avec toi.
- Tu veux savoir oů je vais? - Ouais.
Je vais la chercher.
- Et comment tu feras? - J'ai une idée.
Tu ne sais męme pas son nom.
Tu as une bien pičtre opinion de moi.
Ecoute, laisse tomber, je te dis, je m'en fiche.
Pourquoi tu me regardes comme ça?
Je cherche ŕ savoir si tu es sincčre.
Tout ŕ fait sincčre.
De toute façon, j'aime mieux ne pas ętre avec toi aujourd'hui. C'est possible?
Je peux rester un moment?
Evidemment.
Tu peux męme fouiller les tiroirs, si ça te chante.
Je préférerais fouiller lŕ-dedans.
Non...
- Tu ne m'en veux pas? - Mais non...
On se voit demain.
- Ok. - Tu n'es pas malheureux?
Tu es encore lŕ?
Je me suis endormi.
Tiens, pour toi.
Page quarante et un.
Comment tu as fait?
- Je t'expliquerai une autre fois. - Non, s'il te plaît, maintenant.
Il y avait le nom du fleuriste sur l'enveloppe avec les chrysanthčmes.
- Dire que tu me crois stupide. - Et alors?
Alors, j'y suis allée et j'ai appris que les fleurs ont été commandées par une femme.
Probablement une secrétaire.
- La secrétaire de qui? - Je ne sais pas...
je n'ai pas demandé. C'est elle que je cherchais, pas lui.
Mas comment tu es arrivée ŕ elle?
Il y avait ce numéro du Time, dans le magasin.
Ah, un fleuriste qui lit le Time,
- je t'en prie! - Il ne le lit peut-ętre pas, mais il était lŕ.
C'est peut-ętre la secrétaire qui l'avait oublié.
Ecoute, Ida, si tu sais qui c'est et que tu ne me le dis pas, je...
Tu quoi?
Tu m'as dit de laisser tomber,
que tu t'en fichais comme d'une guigne.
D'elle, pas de lui!
Mais bon sang,
tu ne vas pas passer toute ta vie ŕ vouloir te venger.
- Tu ne peux pas comprendre. - Qu'est-ce que je ne peux pas comprendre?
Je suis une personne comme toi, tu sais?
Simplement d'un autre sexe.
Dis-moi la vérité. Pourquoi veux-tu le connaitre?
Je me retrouve dans la męme situation
que lorsque je cherche la solution pour la trame d'un film, sans y parvenir.
J'ai un suspect. Et je voudrais savoir si j'ai raison ou pas.
Qui suspectes-tu?
Son pčre.
Tu crois qu'il est amoureux d'elle?
L'amour paternel, la jalousie paternel, ça existe.
Qu'est-ce que tu fais, tu me filmes?
J'ai le front trop grand, hein?
C'est certainement ce front qui donne ŕ ton visage son incroyable expressivité.
Voilŕ la fille, tu peux m'aider ŕ la retrouver?
Tu veux l'engager pour un film? Il faut la mettre au courant?
Non, y'a pas de film, y'a rien ŕ lui dire, je veux seulement son adresse.
- D'accord. - Merci.
Allo.
Simonetta, j'ai besoin de l'adresse de Maria Vittoria Luppis,
vite, s'il te plaît.
Ok.
Elle est trčs belle?
Oui, trčs belle.
Reste un peu, on va parler, on ne se voit plus.
Je sais mais je n'ai pas le temps aujourd'hui. Je suis un peu pressé.
Voilŕ l'adresse que nous avons.
Merci, Simonetta.
Excusez-moi...
vous connaissez une fille du nom de Maria Vittoria?
- Qui? - Mavi.
Ah, Mavi. Non, je ne la connais pas. Jamais entendu parler.
Merci.
- Mavi est lŕ, s'il vous plaît? - Mavi qui?
Luppis.
Autant que je sache, il n'y a pas de Mavi Luppis ici.
Bon, merci.
Entrez donc.
- Une autre fois. - Comme vous voulez, au revoir.
- Au revoir. - Au revoir.
Pour la fourrure, je vais dire ŕ mon mari
- que ça fait riche la fourrure... - Non...
moi, j'en ai pas besoin de fourrure...
Si tu veux quoique ce soit... Rien?
- Mario, qui est-ce? - D'aprčs moi, c'est un flic.
Et oů va-t-il, ŕ cette heure?
- C'est toi? - Qui veux-tu que ce soit.
Alors, tu ouvres?
Le petit truc, c'est cassé.
Quel petit truc?
Le bouton pour tourner le verrou. Je ne sais pas quoi faire.
Mais pourquoi t'enfermes-tu?
Parce qu'il rode dans le coin.
- Qui? - Niccolň.
Il est passé tantôt.
Tu devrais peut-ętre fermer la porte d'entrée.
Qu'est-ce que tu fais maintenant? Pourquoi tu n'essayes plus?
Je suis allée prendre un peu d'huile.
Passe-moi des allumettes sous la porte.
J'espčre qu'il ne te trouvera pas avant que tu sois partie d'ici.
Non.
Entre, c'est ouvert.
J'ai une bonne nouvelle.
Enfin, bonne pour nous.
Un des acteurs est malade et on fait relâche trois jours.
Tu connais Venise l'hiver? Et la lagune ouverte?
Venise l'hiver, oui, la lagune ouverte, non. C'est quoi?
Au delŕ des îles, vers la mer.
C'est ici... la lagune ouverte.
Quelle solitude.
Je suis habituée ŕ avoir beaucoup d'amis autour de moi.
J'aime ętre trčs entourée.
C'est trčs beau, mais triste.
C'est l'eau qui est triste.
Le bruit de l'eau. Ecoute.
Aucune gaieté.
Pardonne-moi.
- Pourquoi? - Pour t'avoir emmenée ici.
Ca doit ętre une maladie...
une déformation professionnelle, de rechercher de tels endroits.
On espčre que la solitude déclenchera l'imagination.
Tu me pardonnes?
Si tu ne me pardonnes pas, je me jette ŕ l'eau et ne remonte plus.
Si tu te jettes, je te suis.
Le premier courant venu
m'emportera en pleine mer et je finirai dans la bouche d'une baleine.
Et toi et tous les hommes qui m'ont aimée,
vous courrez les océans ŕ la recherche de la baleine.
Un peu comme dans Moby ***.
- N'y compte pas. - Pourquoi?
Parce que je n'aime pas les baleines.
En arrivant, nous étions heureux et contents.
Je le suis encore.
C'est pas ŕ cause de la solitude.
Oui, on imagine toujours que le bonheur est ailleurs.
Voilŕ pourquoi tant de gens souffrent dans le monde.
Il faut peut-ętre simplement se marier et tout résoudre ensuite.
On se marie? Je ne vois pas d'autre solution.
Mais comment ignorer que c'est devenu une tare?
C'est notre embarcadčre. Vous ne pouvez pas rester lŕ.
Rien qu'un moment...
Signorina, on vous demande au téléphone. La cabine 1, s'il vous plaît.
Vous ętes sűr?
Non... non!
Quand vous a-t-on appelé?
Ecoutez, je ne sais pas quoi dire.
C'est une telle émotion...
Comment vous expliquer?
- Bonnes nouvelles? - Oui.
Je ne sais pas.
J'attends un enfant, j'ai fait des analyses, je viens d'apprendre la nouvelle.
Ida.
Ida, pourquoi es-tu comme ça?
Tu étais heureuse, ŕ l'instant.
Tu m'avais dit que tu prenais tes précautions.
Oui, mais...
Depuis quand on se connaît?
J'étais déjŕ enceinte, évidemment.
On va chercher une solution.
- C'est le réalisateur qui parle - Je le suis.
Vous autres, réalisateurs italiens, on dirait que vous ętes payés
pour déplorer rageusement l'état du monde.
On s'en moque aussi.
C'est toujours de bon ton de ne pas l'accepter.
Moi, en revanche, je dois accepter tout ce qui m'arrive.
Je souffrirai comme une bęte, si tu ne viens plus me voir.
Si je veux garder l'enfant, il va falloir que je le paie.
Tu es mon amour.
Répčte-le.
Tu es mon amour.
Tu es ma fęte, mon jour de l'an.
Ma cocaďne.
Tu es tant de choses.
Mais tu n'es pas ce qu'il me faut.
Ce qu'il me faut... c'est un homme qui...
Tu te rappelles le jour oů tu m'as montré la photo de tes terroristes?
Tu m'as dit:
Ils partageaient tout, l'idéologie, le fanatisme, la clandestinité, les risques.
Forcément ils étaient bien ensemble.
Mon homme, si je le rencontre,
et si j'arrive ŕ le connaitre...
lui et moi aussi, nous serons bien ensemble.
Et puis tu voudrais ętre le pčre d'un fils qui n'est pas le tien?
C'est l'histoire d'un vaisseau spatial qui va vers le soleil.
Tout prčs du soleil.
Il ne va pas brűler?
On ne peut jamais dire, dans la science fiction, ce qui est vraisemblable ou pas.
Mon vaisseau spatial est un astéroďde capturé dans l'espace
et transformé en astronef.
Il est composé d'un minéral trčs rare qui résiste ŕ un million de degrés.
Et pourquoi s'approche-t-il du soleil?
Pour l'étudier. Le jour oů l'homme comprendra
comment est distribuée la matičre ŕ l'intérieur du soleil
et sa dynamique, peut-ętre il comprendra comment est fait l'univers tout entier.
Et la raison de bien des choses.
Et aprčs?