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Comment Thomas d'Aquin a-t-il déterminé le but de la vie humaine? (I-II, 2)
Oui, c'est une question difficile.
Il commence par ce qui est le plus évident pour nous pour essayer de remonter à ce qui est moins évident.
Et si vous regardez tous les autres mouvements dans le monde, ils semblent être orientés vers une cause finale.
Il semble y avoir un but vers lequel ils avancent.
Et ensuite, quand vous regardez cette sorte de hiérarchie dans la création, chaque animal agit en vue de ce qui est pour lui son principe.
Ainsi, le ver agit d'une certaine manière, le chien agit d'une autre,
et l'épanouissement du chien s'enracine dans ce qui est principe dans la nature du chien.
La même chose est vraie pour n'importe quel autre animal.
Alors, pour déterminer quel est le but de la vie humaine, cela doit s'enraciner dans la détermination de ce qui est principe dans la personne humaine.
Et vous pouvez vous appuyer sur l'expérience humaine.
Sous de nombreux aspects, Thomas d'Aquin débute la question comme Augustin, avec l'aide d'Aristote, le maître de l'expérience humaine,
mais pour Thomas d'Aquin, comme pour les médiévaux, le grand exemple c'est Boèce,
car Boèce avait tout ce que le monde de son époque pouvait considérer comme de la réussite.
Non seulement un, mais deux de ses fils sont devenus membres de conseils de Rome,
excepté l'empereur, ils étaient donc la plus haute autorité dans le gouvernement.
Il était un ami de l'empereur.
Boèce était fortuné, très respecté et puis il a tout perdu.
Alors, vous commencez à discerner quel est le but de la vie humaine en vous demandant, eh bien, qu'est-ce donc que nous désirons le plus profondément?
Est-ce la réputation? Eh bien, nous pouvons perdre notre réputation.
Est-ce la santé? Nous voulons être en bonne santé, mais vous pouvez aussi perdre votre santé dans cette vie.
Est-ce les amis et la famille?
Nous voulons toutes ces choses, elles sont toutes de bonnes choses, mais elles aussi passent.
Et donc, en fin de compte, qu'est-ce que nous voulons le plus profondément, quelque chose qui nous apporterait un complet épanouissement,
quelque chose qui ne peut pas se perdre, quelque chose qui ne dure pas juste un moment?
Comme dit Augustin de tous les Grecs et les Latins qui ont cherché à trouver leur bonheur dans cette vie,
ils n'étaient pas vraiment heureux, ils étaient courageusement malheureux.
Et donc, Thomas d'Aquin, lorsqu'il regarde tous les candidats possibles en matière d'épanouissement humain,
tous les candidats pour le but de notre vie, en vient à la conclusion,
que l'aspiration la plus profonde de notre coeur ne peut vraiment être satisfaite que par ce qui ne peut pas être perdu et par ce qui est éternel.
Et en fin de compte, le seul candidat pour cela est Dieu lui-même,
qui est immuable, est toujours ancien, toujours nouveau, comme le dit Augustin,
et qui correspond entièrement à nos aspirations les plus profondes, à nos désirs les plus profonds de connaître et d'aimer.
Il est le seul objet qui soit digne à la fois de toute notre attention et de tout notre amour.
Et alors tout le reste trouve sa valeur en cela.
Ce n'est pas que les choses de ce monde qui passent soient mauvaises, mais ce sont des sacrements.
Elles participent d'une manière passagère à l'éternité.
Et c'est en découvrant Dieu comme le centre, que nous comprenons que nous ne sommes pas seul dans tout cela.
Ou peut-être, c'est en vivant une vie humaine entière avec d'autres, que nous découvrons que notre but, avec tous ces autres, c'est d'être avec le Seigneur.
Donc, ce n'est pas Dieu comme un ermite, mais Dieu dans la compagnie des autres.
C'est pourquoi le but de l'Espérance chrétienne est décrit comme le royaume de Dieu.
C'est notre bonheur et notre épanouissement,
mais notre bonheur et notre épanouissement n'est pas un ermitage, c'est plutôt une cité, un banquet,
le banquet céleste, la Cité de Dieu.