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Homme: Sur le verso d'un billet de US Dollar
il y a l'emblème d'un aigle.
Dans ses serres, on voit des flèches
c'est bien entendu le symbole de guerre,
mais de l'autre côté, on voit une branche d'olivier --
un symbole de paix.
Femme: Ce n'est pas si différent de cet objet qu'on regarde
et qui date d'à peu près 4500 ans,
un objet connu sous le nom de "l'Etendard d'Ur"
et vient de la cité-état d'Ur,
de nos jours c'est l'Iraq.
Homme: En Mésopotamie, qui est vraiment le lieu de naissance de la civilisation,
et Ur est une des premières grandes cités.
Le mot "étendard" est un peu trompeur
car l'étendard est en fait un drapeau
qu'on amène souvent aux batailles,
et le fouilleur initial de cet objet, a fait l'hypothèse que
peut-être c'était sur un pôle et qu'on l'amenait aux batailles.
mais en réalité, on n'a aucune idée
Femme: Souvent quand on est dans un musée
et qu'on parle d'objets anciens,
on parle d'objets qui ont été enterrés
juste à cause de l'écoulement du temps.
Et ici on regarde des objets qui on été enterrés intentionellement.
Ils ont fait partie de ce qui paraît être un rituel d'enterrement élaboré.
Ceux-là ont été déterrés dans les années 20 et 30
par Leonard Woolley
qui a découvert à peu près16 tombeaux, qu'il a appelé tombeaux "royaux".
Homme: Encore une fois, on n'en a aucune idée
mais ce qu'on sait c'est qu'on voit des objets aux prix exorbitants
Femme: Un de ces objets de valeur
est celui qu'on appelle aujourd'hui "l'Etendard d'Ur"
qui est petit, mais tellement beau et minutieusement décoré.
Homme: Les historiens ont cru que c'est peut-être
une caisse de résonance pour un instrument de musique.
D'autres ont cru qu'il a pu contenir quelque chose d'important,
peut-être même la monnaie qui a été utilisée pour payer les guerres.
mais tout simplement, on n'en sait rien.
Femme: Donc c'est une des merveilles de cet objet
il nous raconte tant de choses
et en même temps, il nous raconte si peu.
Homme: Alors commençons avec une simple description.
On a cet objet, assez petit
pour être facilement transporté.
Femme: Un long côté qui semble représenter une scène de paix et de prospérité.
Il est divisé en trois registres
et il est encadré de belles pièces de coquillages.
C'est important car cela nous montre en fait
le commerce de longue distance dans lequel cette culture a été impliquée.
On a des lapis lazuli bleus qui viennent des mine en Afghanistan.
On a une pierre rouge qui a dû venir de l'Inde.
Et on a les coquillages
qui ont dû venir du golfe
juste au sud de ce qui est maintenant l'Iraq.
Et ça nous rappelle que ces premières grandes cités étaient possibles
car l'agriculture était prospère.
Dans la vallée entre les fleuves du Tigre et de l'Euphrate,
il était possible de cultiver un surplus de nourriture
qui a autorisé l'organisation d'une société
où tout le monde ne devait pas travailler dans les champs tout le temps.
Une fois qu'il y eut assez de nourriture,
plusieurs personnes ont pu consacrer leur vie à être des dirigeants
d'autres à devenir artistes ou artisans.
Femme: d'autres à être prêtres, non?
On avait toute une organisation de la société
avec des personnes différentes performant de rôles différents.
C'était tout à coup possible.
Homme: Et on peut voir cette organisation représentée dans les trois registres ci-présents.
Les personnages les plus importants, les plus riches, les plus puissants sont vers le haut,
et puis les ouvriers ordinaires au plus bas.
Femme: Et c'est vraiment typique dans l'art de l'Ancien Proche-Orient
de voir les scènes divisées en registres.
Homme: Alors commençons au plus bas et remontons.
Je vois un personnage portant un sac lourd
Femme: Et c'est vraiment tout ce qu'on a tout au long du registre du bas.
Des personnages qui semblent porter des choses vers une destination.
On voit des animaux, des personnages portant des objets
sur leurs épaules ou leur dos.
Homme: Just au dessus, on peut voir un nombre de personnes
menant des animaux plus clairement identifiables.
On peut voir des formes suivre
quelque chose qui ressemble à un mouton ou un bélier.
On voit un taureau devant cet être, mené par deux personnes.
Et puis il y a peut-être des chèvres, peut-être des moutons,
au devant de cela, et un autre taureau.
Ce sont des personnes qui peut-être mènent ces animaux au sacrifice
Ils les mènent peut-être comme une sorte de taxe.
On ne sait vraiment pas, mais on a des hypothèses
que ça montre une sorte de collecte
peut-être pour le roi ou la cité.
Tout en haut, le registre montre clairement un personnage
qui est plus important que les autres.
Le roi est plus large. En fait, si large
que sa tête s'introduit dans le cadre pictural.
Femme: Et il est habillé différemment
ce qui aide à l'identifier.
Homme: Il est assis sur une chaise intéressante
car elle a trois pieds droits
et un pied qui semble être celui d'un animal.
Femme: Quelques objets que l'on voit ici
ont été aussi trouvés dans les sépultures.
Mais je ne crois pas qu'ils ont trouvé une chaise qui ressemble à celui-là.
Ce sera amusant à voir.
Homme: Toutefois, un des objets trouvés
est cette tasse que beaucoup de personnages tiennent.
Donc, manifestement ces personnages se joignent au roi en une sorte de libation.
Ils boivent peut-être de la bière ou peut-être du vin.
On n'est pas sûr.
Femme: Il y a une sorte de célébration qui se passe
une festivité, ou peut-être une cérémonie religieuse.
Homme: Il est digne de noter que même les personnages secondaires
ceux qui sont assis mais qui ne sont pas le roi,
sont plus larges que les serviteurs
qui les entourent et se tiennent debout.
Donc même dans le registre, on a une hiérarchie
qui montre l'importance relative des trois niveaux de la société.
Femme: Et on a deux personnages tout au bout
qui paraissent divertir les personnages assis qui boivent.
Un joue à la harpe,
un autre personnage à l'extrême droite, semble chanter.
Homme: Regardons l'autre côté. C'est une toute autre histoire.
Femme: Encore une fois, nous avons une scène divisée en trois registres,
mais ici ont voit des scènes de violence terribles.
Homme: Nous voyons une interprétation de ce qui est assez manifestement une guerre.
Il y a quatre chariots qui sont tirés
par ce qui semble être quatre ânes mâles.
À l'arrière de chaque chariot
semblent se tenir un pilote ainsi qu'un guerrier.
On remarque que les personnages se tenant vers l'arrière,
portent soit une lance ou soit une hache.
Et puis piétinés par les chevaux
peut-être abattus par ces armes, sont les ennemis.
Si on regarde de plus près, on peut voirs des détails extraordinaires.
Regardons un des hommes qui a été abattu sous le cheval.
On peut voir ses blessures,
on peut voir le sang couler.
Et si on regarde de plus près, on remarque
le mécanisme des roues-même des chariots.
Il y a une sorte d'ingénierie spécifique qui est exprimée ici.
Femme: Une des choses les plus intéressantes à propos du panneau du bas
est une sorte de naturalisme dans la bataille qui semble se dérouler.
Homme: On semble passer de la marche
à une sorte de trot, puis au grand galop.
Femme: D'autre part, certains éléments sont bien symboliques.
Comme les ennemis abattus dont on parlait avant.
Je ne pense pas qu'on est supposé croire
qu'il y avait en fait seulement quatre personnes qui ont été tuées dans cette bataille --
C'est le nombre qu'on voit,
mais clairement c'est le symbole de beaucoup plus.
Homme: Le registre du milieu montre une file de soldats apprêtés pour la bataille.
Ils sont en plein costume.
Ils portent des casques
qui ont de nouveau été trouvés dans les tombeaux dits "royaux".
Femme: Ce qui est merveilleux à propos de ces soldats est leur placement régulier
qui donne l'image réaliste d'une armée en marche.
Homme: Et bien on on a un sentiment d'ordre
on a un sentiment de structure,
on a un sentiment de véritable discipline.
Mais vers le milieu de ce registre
on voit se passer la bataille actuelle
et ces soldats victorieux qui abattent leurs ennemis.
Sur la droite de ce registre médian
on voit des soldats qui ont peut-être été capturés.
Femme: Et dans le registre du haut, notre regard va immédiatement
vers le large personnage au centre
qui encore une fois, est le roi évidemment.
sa tête, encore une fois, s'introduit dans la bordure décorative du haut.
A gauche, un chariot et des soldats,
et à droite, d'autres soldats ou préposés
amenant au roi les prisonniers de guerre.
Et on peut dire que ce sont des prisonniers de guerre
parce qu'ils sont nus, ils ont été dénudés
et ils sont blessés et saignants.
Homme: Donc il ya un sentiment de leur humiliation, leur esclavage,
et de la grande victoire du roi.
C'est intéressant de regarder de près
les conventions stylistiques de l'interprétation des personnages.
Presque tout le monde est vu dans un profil parfait,
on voit un seul oeil, et cet oeil
ne regarde tellement pas vers l'avant que vers le dehors.
Femme: Oui, c'est en quelque sorte frontal sur le côté du visage.
Homme: C'est vrai, d'une façon c'est familier à cause de l'art Egyptien.
On voit l'épaule carrée avec une figure plane
et on voit des pieds pointant dans une seule direction
plutôt que d'être vus en perspective.
Femme: Donc on peut utiliser notre travail de detective visuel,
mais il y a tant qui reste un mystère.
Homme: Mais ce que ça nous raconte,
c'est la façon dont on raconte une histoire,
la façon dont on la raconte au fil du temps,
la façon dont on organise notre société,
même maintenant, au vingt-et-unième siècle
a beaucoup en commun avec le 3ème millenium AEC.
(Musique de piano)