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Le terme "VJ" est arrivé vers les années 90.
Au départ, c'était surtout des fonds d'écrans dans des boîtes de nuit.
C'était assez méprisé, vu comme inutile.
Je m'appelle Tolli. Et moi c'est Graham, on est Addictive TV, un groupe audiovisuel de Londres.
Tout ce que vous voyez et entendez, c'est nous qui l'avons produit. Ou remixé.
Mon nom est Chris Allen. Je suis le fondateur est directeur du collectif Light Surgeons.
C'est venu assez naturellement, à partir d'un intérêt commun
dans l'expérimentation sur la projection.
Je m'appelle Oli Sorenson et je fais la promo de l'événement de ce soir, AV Social,
en collaboration avec Look-n-Listen.
Salut, je suis Alex Wright. Je fait partie de FataMorgana, un collectif vague datant de 3 ans.
On a démarré en faisant du VJing analogue, travaillant avec du super8 entre autres,
aujourd'hui on développe également nos propres logiciels VJ.
On est Vector Meldrew, on fait surtout du VJing, mais aussi de la TV, des émissions,
et on travaille beaucoup dans le design graphique l'animation et le motion graphic.
Salut, je suis Michael Faulkner, je viens de D-fuse, un petit groupe d'artistes qui
a commencé dans la culture clubbing et VJing, et a doucement migré plutôt vers le live cinéma.
Nous sommes Hexstatic. Nous produisons des oeuvres et concerts audiovisuels dans le monde.
Le VJing tente de créer une représentation visuelle de la musique qui passe.
La culture VJ c'est l'audio, l'imagerie vidéo, et un public. Voici ses 3 éléments.
C'est en fait tout le processus de remix... Prendre quelque chose et le couper,
et amener des gens dans un club pour le voir. Tu vas simplement dans un club,
pour écouter de la musique et être immergé dans le son, et la video est
alors juste un nouveau sens pour s'immerger.
Pour simplifier ce que c'est, je dirais
que c'est la manipulation d'images en mouvement dans un contexte live.
La problématique principale est l'essai d'échapper au format traditionnel
du cinéma, où on film, on monte, et on projète.
Ca peut être plein de choses. Tout dépend de ce qui est montré.
Je pense que c'est particulièrement vrai pour l'AV,
où l'audio et la vidéo sont combinés.
C'est à la fois de l'art et du divertissement.
Est-ce une forme d'art ? J'en suis convaincu. J'en ai une définition assez large en fait.
Je pense que l'art est art à partir du moment où vous le voulez. C'est du divertissement.
Ca prend plein de formes.
C'est un peu des deux, c'est un peu de tout. Cela dépend comment vous l'utilisez.
C'est le mélange total de l'audio et de la vidéo, pour produire du divertissement ou de la performance.
Je crois personnellement que ce que chacun considère comme de l'art peut en être.
Mais je pense qu'on demande beaucoup au VJing de trouver un mérite artistique,
surtout quand on ne se penche que sur les clubs qui n'utilisent que l'imagerie sexy.
Le VJing dans les clubs nous a ouvert un public qui n'allait sûrement pas dans les galleries.
C'est un processus assez continu depuis les 80s.
Il y avait des artistes vidéo qui allaient dans les galleries, d'autres ailleurs...
On nourrit donc tous ces différents angles de la culture et de la créativité.
Et ça bouge tellement vite qu'on a pas vraiment le temps de définir tout ça précisément.
Il faut se demander quelles sont les influences clefs du VJing.
C'est toujours perçu comme appartenant à la culture club,
mais elle n'en a été que la porte d'entrée, je pense.
dans un sens filmique et visuel, énormément de choses ont
influencé le VJing. Tout comme vous pouvez ramener les origines du film
expérimental aux débuts du cinéma.
Vers 1960 il y avait aux USA un grand mouvement appelé "Expanded Cinema". Il diffusaient des films dans de grands
planétariums et tentaient de sortir du cadre du cinéma en utilisant le film dans divers contextes.
Avec l'expanded cinema, les gens des 60s-70s essayaient de s'éloigner des modèles conventionnels.
Andy Warhol, qui a fait des productions de sortes de projections live de films
avec des performances de Velvet Underground.
C'était une des premières fois qu'on a vu de la musique et du film ensemble en live.
Jouer avec le processus de création de film par la projection, plutôt que par le tournage.
On n'est pas vraiment inspirés par le cinéma; on l'est plus en écoutant de la musique
et en essayant de la visualiser. Peut-être aussi par la culture musicale,
et l'imagerie qu'elle crée.
Je dirais que la musique a été déterminante dans la formation des performances audiovisuelles live.
Ca a été une sorte de reflet de ce qu'il se passait avec
d'autres formes d'arts et de cultures et sous-cultures, juste une extension à de nouveaux médiums.
C'est surtout du mouvement rave que le VJing tient son nom. La culture VJ a explosé
à la fin de ce mouvement. Elle n'a pas eu un succès commercial égal au DJing,
mais elle a son propre développement, et est très liée à la culture underground.
Je pense que le contexte est très important,
et qu'il change la manière dont c'est appréhendé par le public.
Avec ces oeuvres, on pourrait faire exactement la même chose
dans un espace dit de "divertissement", comme un night club, et dans un endroit comme
un musée d'art contemporain, et les gens verront alors les choses
de manière totalement différente.
Ben, c'est la croisée entre les clubs et les gros festivals. C'est sûr
que l'endroit habituel des VJ c'est les clubs, les festivals et événements musicaux.
Mais il y a des gens qui l'amène en dehors de ce contexte et font ça sur des bâtiments
ou n'importe où où ils peuvent poser un projecteur.
Je pense que le VJing est aussi pertinent en club qu'en festival ou dans une gallerie d'art.
Mais dès que vous mettez ça dans une gallerie d'art, les attentes du talent artistique
sont totalement différentes.
Je suis peut-être idéaliste, mais je pense que l'art peut changer le monde.
Quelque soit la façon dont c'est utilisé, le contenu, la façon d'être montré, ce qu'on en fait.
Je pense que c'est la beauté de l'audio et la vidéo ensembles. Vous pouvez faire penser les gens
sans tout leur prémâcher.
Si vous regarder "Timber" de ColdCut & Hexstatic,
c'était un travail AV autour de la forêt tropicale.
C'est très concentré,
et c'est très bon, mec.
parce que c'est très personnel, mais ça ne passe pas dans un putain de club passant du Drum'n'Bass,
avec des africains mourrant de faim, pour faire changer les opinions des gens. C'est pas ça.
Les gens essayent trop de ramener ça à la poltique. Mais nan, mec.
On sort, on écoute de la bonne musique, on regarde des visuels stylés.
On voit notre travail comme la création d'oeuvres qui montrent les choses de manière différente.
Je dirais que c'est la forme d'art parfaite pour représenter le 21° siècle.
L'art revient toujours à la technologie. Dès qu'il y a une nouvelle technologie,
par exemple dès que la photographie est apparue, la peinture a été acceptée comme de l'art.
C'est juste que c'est une forme encore émergeante.
Parce que dans un sens, utiliser la redondance de la technologie, seuls les artistes font ça
pour s'exprimer de diverses façons.
Mais le VJing se base culturellement sur tout ce qui a été construit avant.
Il englobe tous les medium et effets comme aucun autre.