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Il y a environ deux mois, j'étais dans la section commentaires de Youtube.
Malheureusement, je commentais une vidéo sur la fameuse Ayn Rand
et j'ai écrit, en réponse aux tirades de cette femme
contre ce qui est essentiellement la race humaine,
que ce système monétaire paraissait insensé
et semblait même faire obstacle aux gens et au progrès.
On m'a répondu, entre autres (et je n'ai pas poursuivi) :
"En fait, l'argent crée une motivation
pour l'innovation. C'est son moteur principal."
Alors plutôt que de répondre sur un commentaire Youtube, j'ai pensé
organiser une journée de conscience globale,
diffusée en continu dans quelques milliers de pays,
pour y répondre par une conférence illustrée graphiquement.
Et nous y voici.
[applaudissements]
Le Mouvement Zeitgeist propose et soutient
une transition urgente de notre modèle économique basé sur la dette
et le gaspillage vers une culture vraiment durable,
non monétaire, basée sur l'abondance et technologiquement avancée.
Comme vous l'imaginez, ce n'est pas facile à communiquer.
Une perspective plus large que celle des organisations spécialisées
nous permet de sortir des vieilles coutumes de la vie globale
et d'aller vers un nouveau paradigme de coopération globale,
d'appréciation réelle de la valeur et du rôle de notre environnement
et de l'usage de la science et de la technologie
au service des questions sociales avant tout.
Deux révolutions sont nécessaires
pour que la société humaine atteigne ce but :
l'une est physique et technique.
Etant donné la fin prochaine de l'ère du charbon et du pétrole,
nous devons remodeler globalement la production/distribution d'énergie.
Alors que l'eau propre et potable devient rare,
nous devons mettre en place des systèmes de dessalinisation
et de purification d'eau pour la consommation humaine.
Avec l'émergence de l'agriculture hors-sol et des fermes verticales
nous pouvons assainir la production agricole
et économiser beaucoup d'espace.
Dans une société qui se globalise de plus en plus,
nous devons développer un nouveau moyen de transport rapide,
propre, fiable et intégralement unifié.
Le plus incroyable, c'est que c'est la partie facile.
Nous avons besoin d'une autre révolution,
celle de notre système de valeurs commun.
C'est la perspective culturelle dominante
et partagée par presque toutes les sociétés sur Terre
malgré des différences superficielles.
Pensons aux attitudes face au changement et à l'innovation,
à l'utilisation des ressources et à la consommation,
au rôle de notre société dans les domaines de la santé,
du transport public ou du logement,
ou les autres attributs et services que les humains partagent.
Cela touche la première transition, comme vous verrez
mais c'est de la seconde dont je veux parler aujourd'hui.
La peur de l'inconnu !
Ils ont peur des nouvelles idées.
Ils sont bourrés de préjugés sans fondements réels
mais basés sur : "Je rejette immédiatement
ce qui est nouveau, parce que ça me fait peur."
Alors ils préfèrent rester dans le connu.
Pour moi, les choses les plus merveilleuses de l'univers
sont les plus mystérieuses.
Merci Pixar. [applaudissements]
En 1935, par un froid lendemain de Noël
l'inventeur Edwin Armstrong, debout au sommet de l'Empire State building
devant ses pairs de l'Institut des Ingénieurs Radio
a tourné un bouton sur une ancienne radio.
Le bruit familier des interférences statiques,
des coupures et des grésillements lorsqu'il changeait de longueurs d'ondes
se réverbéraient dans la pièce bondée.
Soudain, au milieu du bruit, le silence.
La radio trouva une station si claire qu'elle semblait silencieuse.
Puis une voix se fit entendre :
"Ici la station de radio amateur 2Y2AG à Yonkers, New York
sur la modulation de fréquence de 2.5 mètres.
La voix, et ensuite le son de l'eau versée dans un verre
le son d'un papier qu'on chiffonne
provenaient tous d'un studio à 27 km de là
et avaient été délibérément organisés par Armstrong
pour démontrer une toute nouvelle technologie
appelée la modulation de fréquence, ou FM
qu'il avait découverte et brevetée 4 ans auparavant.
Avec une clarté et un réalisme immédiat
jamais encore démontrés ou expérimentés dans ce média
la technologie FM était l'amélioration la plus évidente
et bénéfique de la technologie pour l'usager
depuis l'invention de la radiophonie elle-même.
C'est pourquoi nous avons des enregistrements de haute qualité
aux archives de la BBC depuis si longtemps.
Elle a fait de la radio un médium plus crédible pour la musique
et elle utilise en fait moins d'énergie et génère moins de parasites
pour une production de meilleure qualité.
L'histoire aurait peut-être dû s'arrêter là.
Évidemment, l'invention était bonne,
une amélioration générale d'un système très répandu.
Toutefois, au moment de son invention
Armstrong travaillait pour RCA.
RCA faisait partie des quelques entreprises
qui possédaient déjà plus de 1000 stations de radio
sur la bande AM en 1935 aux Etats-Unis.
David Sarnoff, le président de RCA et l'un des amis d'Armstrong
lui avait donné la tâche de créer un filtre
pour les parasites qui affectaient la technologie AM.
Quand Armstrong montra sa découverte, Sarnoff commenta :
"Je pensais qu'Armstrong inventerait un filtre pour enlever les parasites
de notre radio AM. Je ne pensais pas qu'il entreprendrait
de révolutionner l'industrie pour faire concurrence à RCA."
La FM était une technologie supérieure, mais au lieu de l'adopter,
comme RCA tirait la plupart de ses profits de la AM, Sarnoff fit tout
pour retarder son déploiement aussi longtemps que possible.
Selon Laurence Lessing, biographe d'Armstrong :
"Les forces de la FM, venant des ingénieurs
n'ont pas fait le poids face aux stratégies des ventes, du contentieux
et des brevets pour stopper cette menace aux intérêts corporatifs."
Si on la laissait se développer sans entraves
la FM exigeait une totale réorganisation du pouvoir radiophonique
et, à terme, le renversement du système AM soigneusement réglementé
qui avait permis à RCA de prendre le pouvoir.
Les années suivantes, RCA initia une campagne de propagande anti-FM.
D'abord, RCA garda la technologie FM sous le manteau
la conservant en interne et refusant de l'utiliser dans le cadre de ses activités.
En 1936 la RCA alla encore plus loin
en engageant un ex-directeur de la Commission Fédérale des Communications (FCC)
pour influencer les régulateurs de l'industrie à attribuer
une bande de fréquences à la FM qui l'aurait rendue superflue
et marginalisée, malgré ses avantages évidents pour le médium radio.
Sous prétexte de la destruction
provoquée par la Guerre, la stratégie de RCA gagna du terrain.
Peu après la fin de la guerre, la FCC annonça une série de décisions
destinées à paralyser l'expansion de la technologie FM.
On lui attribua délibérément une bande de fréquences marginale.
On passa une motion pour réduire la puissance électrique
disponible pour les stations FM, ce qui leur interdisait
de diffuser à grande distance et qui les obligea ensuite
à acheter des lignes terrestres à AT&T pour maintenir leur portée géographique.
Puis RCA commença à incorporer la FM dans le
marché émergent de la télévision, où ils avaient fortement investi.
Ils ont déclaré les brevets d'Armstrong invalides,
15 longues années après leur enregistrement par Armstrong.
La RCA refusa de payer tous ses droits d'inventeur à Armstrong,
le paralysant financièrement comme ils avait paralysé
la technologie FM par des méthodes techniques.
Un procès en propriété industrielle fut déclenché
entre Armstrong et la RCA, et dura 6 ans.
Armstrong fut également mis en procès par d'autres inventeurs.
Ces procès détruisirent Armstrong financièrement.
Finalement, lorsque les brevets d'Armstrong expirèrent,
ne pouvant plus le soutenir financièrement,
RCA offrit un règlement à l'amiable
pour une fraction de ses frais légaux totaux.
Armstrong demanda de l'argent à sa femme.
Elle refusa.
Au bout du rouleau, désespéré, cassé et mentalement détruit,
Armstrong attaqua physiquement sa femme.
Ils se séparèrent. Armstrong lui laissa une courte note
et par un froid matin de janvier de 1954
il sauta de sa fenêtre du 13e étage et se tua.
Dix ans plus ***, la FM était le médium privilégié des stations musicales.
Le monde d'aujourd'hui est saturé d'ondes FM
et mis à part quelques gestes honorifiques en faveur d'Armstrong
comme son introduction au Panthéon National des Inventeurs
son nom est maintenant presque oublié,
même si c'est lui qu'on entend toujours
chaque fois qu'on allume la radio.
Vous écoutez encore la radio ? Moi oui.
C'est pas mal, n'est-ce pas ?
Armstrong n'est pas le seul dans son cas.
Galilée, acclamé comme le père de la science moderne
l'un des plus grands esprits qui ait amené une révolution scientifique
a postulé que la place de la Terre dans l'univers
était une trajectoire autour du soleil :
un point de vue héliocentrique basé sur des observations.
Les prêtres et les philosophes qui, par leur nature
n'ont rien à dire d'utile à ce sujet, l'ont dénoncé.
Il fut soumis à l'Inquisition, forcé d'abjurer sa théorie
et passa le reste de sa vie emprisonné chez lui.
Nicola Tesla, un autre grand inventeur de la radio
qui a inventé la technologie sans fil, a vécu cela deux fois.
L'invention par Tesla du courant alternatif menaçait
l'empire d'Edison sur le courant direct.
Edison a même électrocuté un éléphant avec du courant alternatif
pour prouver que c'était dangereux. Elle s'appelait Topsy
et il y a en fait une vidéo sur internet appelée
"Electrocution d'un Eléphant" qu'Edison a publiée
où il zappe cette bête.
Deuxième histoire : Tesla commença un projet en 1901, dont le but ultime
était de tester la possibilité de fournir de l'énergie gratuitement
au monde par technologie sans fil.
Il décida de construire la Wardenclyffe Tower à Shoreham
Long Island, pour cette expérience.
Quand JP Morgan a appris le but de ce projet
de technologie sans fil si abondante qu'elle allait être gratuite
il a demandé : "Comment pouvons-nous faire de l'argent
à partir de l'électricité que Tesla fournit au monde entier ?"
Les investisseurs se retirèrent du projet, et la tour fut détruite.
C'est maintenant un site historique.
Tesla est mort ruiné et seul dans l'hôtel New Yorker.
Ou peut-être Georg Cantor, un mathématicien
dont les développements dans la compréhension des nombres transfinis
ont fait de lui l'un des grands noms des mathématiques.
Son concept de différentes sortes d'infinités fut considéré au début
comme tellement contre-intuitif, même choquant, qu'il a rencontré
une furieuse résistance de la part de ses pairs
et certains chrétiens virent le travail de Cantor comme un défi envers Dieu.
On le traita de charlatan scientifique,
de renégat et même de corrupteur de la jeunesse.
Pourtant, tout mathématicien actuel connaît au moins
un aspect de la théorie des mathématiques transfinies.
Et ils ne possèdent pas tous un grille-pain non plus.
L'exemple le plus frappant est celui d'Ignaz Semmelweiss
un clinicien de la première moitié du 19e siècle.
Après avoir observé une corrélation statistique entre le personnel hospitalier
qui avait manipulé des cadavres à la morgue et avait ensuite
aidé à l'accouchement de bébés et les taux de fièvre puerpérale
ou fièvre du nouveau-né chez ces bébés,
Semmelweiss postula qu'il serait sage
de se laver les mains après avoir touché un cadavre.
En introduisant le lavage des mains, Semmelweiss fit baisser
le taux de contamination sous les 1%. Pourtant on s'est moqué de lui
et on publia des livres médicaux qui discréditaient sa position
et étaient ensuite utilisés comme matériel éducatif officiel
pour monter les étudiants en médecine contre ses idées.
En 1861, dans ses livres, Semmelweiss déplorait l'adoption lente
de ses idées dans la communauté médicale,
tandis que les décès résultant de la non adoption
de sa méthode efficace continuaient.
"La plupart des salles de conférences continuent de
propager des théories sur les épidémies de fièvre puerpérale
qui vont à l'encontre de mes théories.
Depuis les 12 dernières années, la littérature médicale
continue de rapporter de nombreuses épidémies de fièvre puerpérale
et en 1854 à Vienne, lieu de naissance de ma théorie,
400 patientes de maternité sont mortes de cette fièvre.
Dans les publications médicales, mes enseignements sont ignorés ou attaqués
la faculté médicale de Würzburg a donné un prix à une monographie
écrite en 1859 qui rejetait mes enseignements."
Le fait que Semmelweiss soit mort de septicémie
dans un asile de fous est assez ironique,
il est mort de la maladie que ses découvertes auraient pu guérir.
Mais Galilée et Armstrong font partie d'un monde ancien.
Peut-être ne voyons-nous pas le rapport, c'était il y a si longtemps.
Pourtant actuellement nous avons des exemples de cette tendance.
Il y a le docteur Stanislaw Burzinski
un docteur d'origine polonaise qui pratique aux Etats-Unis.
Il y a plusieurs années, il a découvert que des cancéreux
avaient de très faibles quantités, ou même une absence
de certains peptides inconnus jusqu'ici dans leur sang et leur urine.
Il fit l'hypothèse que si l'on redonnait une dose isolée de ces peptides
cela pourrait avoir un effet sur les tumeurs. Il créa un traitement
basé sur cette hypothèse et la testa.
La théorie de Burzynski s'avéra remarquablement juste.
Parmi ses réussites, on trouve les premières guérisons
de cancers du cerveau chez l'enfant, normalement incurable,
que les traitements traditionnels n'ont jamais pu guérir.
Ainsi, le traitement breveté, non toxique de Burzynksi
est le premier paradigme qui change le traitement du cancer
avec une efficacité significative, et qui est la propriété d'un homme
et non d'une entreprise pharmaceutique.
Ce type existe. Vous le trouverez sur la Toile !
Il n'est peut-être pas surprenant, après ce que nous avons vu sur Armstrong,
Tesla, Semmelweis et d'autres, que Burzynski, au lieu d'être subventionné,
validé, et rendu célèbre, fut diffamé et appelé "docteur pipi",
un charlatan et fraudeur.
On l'a traîné six fois en justice devant la Cour Suprême du Texas !
Malgré que le tribunal ait admis que le traitement n'était pas toxique
et même leur aveu que les procès ne mettaient pas en cause
l'efficacité du traitement.
L'Institut National du Cancer a fini par faire ses propres essais contrôlés
de ce traitement, en réduisant de 200 fois le dosage recommandé
pour qu'il ne fonctionne pas. Imaginez seulement si les 5 milliards
qui sont donnés en pâture chaque année à l'industrie du cancer
étaient même partiellement attribués à des médecins comme Burzynski.
Depuis des années, Burzynski est toujours en train de se battre
pour faire accepter son traitement du cancer.
En attendant, on ne peut que considérer toutes ces vies écourtées
lentement et violemment, pendant que la FDA et le Bureau Médical du Texas,
les gardiens du statu quo, font tout leur possible pour limiter
la diffusion d'un traitement dont ils ne peuvent pas tirer profit
et pour lequel Burzynski seul tient le brevet.
Les consommateurs américains dépensent 90 milliards par an pour traiter le cancer.
Le cas de Burzynski est inhabituel, car il est toujours vivant.
Cela m'amène à conclure que nous ne vivons pas
dans une société avancée.
Avec ce petit pourcentage d'exemples examinés ici,
quels sont les mécanismes qui bloquent les changements de paradigme
dans la société, qu'ils soient technologiques, idéologiques ou culturels ?
Ayant établi leur cause fondamentale, quel est le changement
à faire dans notre attitude et comment ce changement
dans notre attitude face à ce qui est important
peut-il alors changer les structures sociales qui nous entourent ?
Il s'agit d'exposer les mécanismes sous-jacents qui gouvernement ce schéma.
Ils ne sont sûrement pas dictés par David Sarnoff de RCA
ni les médecins du temps de Semmelweiss
ou de Burzynski, ni par les pères de l'Eglise de Galilée.
Ces individus sont aussi des acteurs sur cette scène.
Leurs actions sont alignées sur un ensemble de valeurs tacites
générées par la nature du paysage commun
dans lequel ils se sont trouvés à travers les âges.
Nous devons adopter une vision plus large qui inclut l'économie
la théorie sociale et culturelle et une compréhension
du développement de la société humaine à l'ère de l'information.
Je parlerai surtout de trois barrières qui interfèrent
avec le développement fluide et émergent d'une société.
En les identifiant, nous mettrons en évidence
le train de pensée requis pour ré-évaluer notre société actuelle.
La barrière la plus évidente, reliée surtout à Edwin Armstrong et Tesla
c'est le comportement basé sur la recherche du profit
d'absolument toutes les institutions établies
et non celui d'un PDG en particulier, ou de ceux qui avaient tué
l'innovation, comme David Sarnoff de RCA l'a fait,
mais des forces dominantes du marché de ces compagnies
et des institutions qu'elles représentent
et qui provoquent leur besoin de se positionner ainsi.
Comme le dit John McMurtry :
"Derrière le choix et le développement des avancées technologiques
à chaque étape de leur planification, conception, assemblage,
fabrication et transformation des modes de vie passés,
on trouve une décision de valeur dominante :
la maximisation de la différence entre la rentrée et la sortie
de capitaux dans les séquences d'investissement économique.
Autrement dit, si l'avancée technologique "A" présente un risque
négatif même à court terme sur le rendement monétaire "B",
elle est éliminée par une entreprise,
par le marché ou une personne pour la simple survie économique.
C'est vrai pour toute société basée sur l'argent comme moyen de survie
et nous appelons cela "l'élimination compétitive".
En d'autres termes
il va de soi que toute révision de l'offre d'une entreprise
qui exige une importante restructuration, du nouveau personnel et sa formation
de véritables innovations et inévitablement, de gros investissements
aurait à court terme dans la plupart des cas
un effet négatif sur le bilan.
Puisque les résultats des entreprises sont souvent trimestriels
et ont un impact immédiat sur leurs actions, s'ils sont en dessous
du taux attendu et maximisé de sortie-entrée d'argent
l'idéologie dominante du marché les oblige à refuser
de changer leur offre sur le marché en partant de zéro
pour éviter cet effet négatif sur leurs actions.
Il en va de même pour les technologies ou les comportements du marché
compétitif, qui peut menacer sa manière habituelle
de générer des revenus, même si cela
a un effet positif pour la société. Tout ce qui change
ou menace votre entreprise devient un problème.
L'innovation est l'ennemi des institutions établies,
pour le dire simplement.
Ainsi, quand le téléchargement est plus avantageux
et efficace pour distribuer des contenus que la façon physique
on s'y oppose et on le criminalise, malgré la vitesse, la facilité
et le volume que vous consommez, facilité d'accès
par quiconque possède un ordinateur
les économies de plastique, de transport, de stockage...
Les entreprises dominantes dans la musique font des procès aux gens
et font du lobbying pour protéger leur industrie
en jugeant que c'est la meilleure façon de conserver leurs profits.
Ainsi, ils espèrent obliger par la peur le reste des consommateurs
à continuer de faire ce qui est préférable pour le marché établi.
Pas parce qu'ils sont diaboliques : c'est leur boulot.
C'est la survie de ceux qui sont employés dans ce marché.
Ils préfèrent ce qui est familier.
Encore plus concrètement, si une solution à un problème émerge
qui éliminerait le besoin d'un service existant
qui traitait jusqu'ici, plutôt que de résoudre,
le problème en question, on l'écarte
souvent avec toute la force de la loi ou de la propagande.
Cela tombe trop souvent entre les mains de la publicité.
L'eau en bouteille est une solution miracle de profits récurrents
pour les entreprises d'eau, tandis que des usines de dessalinisation et de purification
qui rendraient l'eau abondante pour toute l'humanité et tous les usages
sont vues comme un risque pour les affaires, et non pour ce qu'elles sont :
une nécessité pour la survie.
Ainsi, nous produisons plus de déchets plastiques
qui sont mesurés à la lumière positive des unités
fabriquées et vendues, plutôt que par leur effet véritable :
une pollution dommageable et un bilan négatif
causé par le traitement du problème.
Le résultat final de cette mentalité obnubilée par le marché est facile à voir.
On ne peut pas enclencher une pensée à long terme
dans un système qui récompense les comportements à court terme.
Tant que les humains doivent leur survie
aux profits monétaires de leurs entreprises,
peu importe que ces entreprises soient détachées
de toute production utile
ou du tort fait à l'organisation de la vie et à l'environnement
le court terme gagne à coup sûr.
Les solutions comme apprendre à produire et consommer moins ne sont pas rentables ;
car soit vous perdez trop d'argent
et vous êtes évincé, soit on vous ostracise complètement
comme nos ingénieurs maudits.
La logique primordiale du système consiste à déclasser
les solutions qui ne maximisent pas le profit, car c'est intolérable
dans un système qui mesure la croissance
par plus de consommation, des profits plus élevés et plus de ventes.
La première barrière est donc établie : le verrouillage du marché.
Les innovations qui menacent les institutions établies
sont criminalisées, ignorées, paralysées et étouffées
par les institutions établies dont la valeur sur le marché serait
même temporairement ralentie ou déclinerait par leur adoption.
Cela s'opère sans égard vis-à-vis de leur efficacité ou aux bénéfices
que ces innovations apporteraient à la société qui les adopterait.
En fait, plus ce nouveau développement serait
bénéfique, avancé ou efficace,
plus il serait rejeté par les éléments de la société
qui seraient dans sa sphère d'influence.
La seconde barrière à l'innovation et au progrès
est un peu plus profondément ancrée dans l'esprit du temps
que le paradigme monétaire, et est tout aussi invisible.
C'est celui que nous appelons "verrouillage mental".
C'est la tendance mentionnée par le Dr. Wayne Dyer
dans cette portion du film "Day and Night" de Pixar
et qui est aussi très bien exprimée par John McMurtry :
"Quand les gens examinent un mode de vie dans le monde
ils sont conditionnés à ne pas examiner leur propre ordre social
avec même regard critique avec lequel ils voient
un ordre social différent ou opposé.
C'est parce qu'ils s'identifient avec leur propre mode de vie
comme étant la norme, et donc l'autre comme anormal.
Si l'autre n'est pas seulement différent, mais aussi opposé à l'ordre natif
alors on ajoute à l'anormalité une offense, une hostilité."
Malgré l'abondance d'exemples d'échecs systémiques
dans notre société, pourquoi ne l'avons-nous pas dépassé ?
L'argent n'est pas la seule barrière puissante qui existe.
Notre psychisme n'est pas construit pour l'auto-analyse sociale.
C'est une option irréversible dans notre critique de la vie planétaire.
Nous n'aimons pas parler des imperfections de notre société.
Nous n'aimons même pas ceux qui critiquent nos équipes de foot.
Dites à des gens que leur système social est fait pour
autre chose que leur complète et fière excellence
et on vous répondra "SORTEZ !" si vous n'aimez pas cela.
C'est la version théorie sociale de "je pense que VOUS êtes un con !"
Oui ? C'est comme ça.
[applaudissements]
Ce qui est normal est normal. La normalité ne peut pas
être examinée en profondeur.
Quand nous regardons depuis notre perspective sociale
nous ne tenons pas compte des conventions et présuppositions
dans lesquelles nous sommes nés et avons été élevés.
Qu'est-ce que la normalité ? Nous sommes tous nés à 1700 km/h
la vitesse de rotation de la terre, pourtant vous croyez
que vous êtes assis immobiles dans ces chaises.
Quand vous vous levez, en fait vous allez vers l'extérieur.
Vers le bas est en fait vers l'intérieur. Le soleil ne se lève ni ne se couche.
Nous sommes dans une position différente dans l'univers, à chaque minute.
Il semble qu'on peut s'habituer à pratiquement n'importe quoi.
C'est ce que je veux dire par normalité.
La société paraît plutôt normale à ses habitants
et donc naturelle ou inévitable, à ne pas remettre en question.
Ce que nous considérons comme banal ou acquis
devient banal ou acquis seulement par la répétition
et ce qui est constamment renforcé dans notre environnement.
Il y a quelques années, une émission TV a utilisé cette possibilité
de montrer une culture "vierge" confrontée à celle une grande ville moderne
que le spectateur trouverait normale et sans surprise
en parachutant un groupe de personnes Amish par surprise
dans un environnement citadin de haute technologie
où ils ont été confrontés à des machines distributrices et des escaliers roulants.
Cette tentative de mettre en évidence le comique du choc culturel
et du manque de préparation sociale sous-tend en fait
un problème culturel beaucoup plus profond.
Le choc culturel est provoqué par un point de vue de non initié
et devient à la fois surprenant et presque incroyable.
Il est difficile d'imaginer la peur que supposerait un simple escalier roulant.
Même ma fille adore jouer avec eux,
car on en a l'habitude depuis toujours.
De plus, nous présumons d'un tel niveau social de confiance
et de cohérence qui nous fait minimiser les obstacles
architecturaux dangereux.
Nous avons confiance que les escaliers roulants ne nous mutileront pas,
que l'ascenseur ne va pas tomber de 18 étages,
que les appareils ménagers n'exploseront pas à l'usage
et que notre maison ne s'effondrera pas
avant que nous ouvrions la porte.
Au delà de ces règles générales de confiance et de foi
dans les aspects culturels établis, on trouve les valeurs établies
qui jouissent du même niveau de confiance
que les systèmes physiques. Parmi elles, il y a :
"L'armée se bat pour ma liberté." "La surveillance
est garante de la sécurité." "La publicité est un moyen de m'éduquer
(par exemple) sur le meilleur moyen de prendre soin de ma santé", etc.
Parmi celles-ci, plus souvent qu'autrement, on trouve la valeur centrale
qu'il est fortement improbable que les valeurs
de l'ordre social qui m'entoure soient nuisibles
trompeuses, prédatrices ou préjudiciables pour moi et mes concitoyens,
car si on croit que les valeurs sont déréglées
on apparaîtrait comme plutôt paranoïaque
et ce qu'on nomme "antisocial", de manière révélatrice.
Quelque chose ne va pas chez vous si vous ne soutenez pas
la structure et la trouvez prédatrice. Après tout
n'est-ce pas comme cela que la société fonctionne ?
Ce que nous considérons comme nos valeurs
sont en fait les conséquences d'un conditionnement arbitraire,
qui dérive à un extrême du besoin de nous sentir perpétuellement...
pardon, de notre besoin de ne pas toujours être inquiets, surpris
et désorientés par les attributs récurrents de notre environnement
et des valeurs de notre culture, et à l'autre extrême
celles-ci sont volontairement renforcées par la perspective
dominante de l'ordre social au pouvoir. Comme le dit le Dr. Gabor Mate :
"Ce qu'il faut comprendre de la culture intellectuelle d'une société
c'est qu'elle reflète les intérêts de ceux qui sont au pouvoir
dans cette société : la perspective dominante."
Et à l'intérieur même de cette structure de valeurs dominante
se trouve le tabou interdisant de remettre en question l'autorité qui l'a créée.
La peur de l'inconnu et du rejet
fait en sorte que les nouvelles opinions, les nouvelles réalisations,
ou toutes les idées nouvelles
provoquent la gêne, la peur, ou même la colère
et c'est vrai pour toutes les sociétés existantes.
De nouveau, McMurtry : "Ce blocage, qui nous interdit de démasquer
notre moi formaté socialement et encore plus profondément l'ordre établi
qui l'a construit, est un problème transculturel."
C'est notre seconde barrière à ajouter à la première, le verrouillage du marché.
Niché dans et sous le système de marchés partagé par presque toute la planète
se trouve la cécité culturelle face à l'analyse fonctionnelle de notre société :
nos valeurs, le verrouillage mental. C'est notre incapacité et notre nature mal équipée
pour comprendre comment le système fonctionne autour de nous
et comment nos opinions sont informées par lui.
La troisième barrière est le domaine de l'éducation,
que Jim Phillips a traité dans le sens pratique du terme.
Par éducation je ne veux pas dire simplement l'école, l'université,
les notes et la tricherie, mais aussi les méthodes de distribution de l'information
qui existent dans une société, y compris les écoles, les universités,
la télévision, la radio, les médias d'internet, les films et les documentaires,
les livres, les matériaux imprimés, les conversations etc.
J'entends par éducation l'assimilation systémique
et la distribution de l'information dans une société.
L'expansion de toute connaissance et sa modification,
son ajustement, son développement et sa redistribution.
C'est ce que vous apprenez dans vos interactions quotidiennes avec cette société,
que ce soit à travers une institution dédiée et définie
comme une école, ou une entreprise personnelle comme un livre ou un kit de sciences
ou les loisirs ; que ce soit ce que les autres vous disent
ou les émissions de télévision : ce qu'ils vous montrent.
Comme James Phillips l'a traité plus en détail dans sa présentation
"On pense souvent que l'éducation est séparée de la culture :
qu'elle est au-dessus de la culture, libre des préjugés de la tradition, des mythes, etc.
alors qu'en fait, l'éducation est largement un produit de la culture.
Il n'y a qu'à lire un livre d'histoire écrit sous le régime communiste
ou sous le système scolaire américain moderne pour être témoin de ce parti-pris.
Non seulement les professeurs, journalistes et auteurs sont tous victimes
de cette culture, mais le programme d'une institution
née d'une société traditionnelle avec des doctrines fixes
est elle-même une machine à déverser de l'information
bien en-dessous du taux d'avancement réel de cette société
qui est, comme nous l'avons déjà vu, paralysé par le
mécanisme de verrouillage du marché.
Il n'y a qu'à voir comment les découvertes de Semmelweis
ont été traitées par les écoles en place.
Le modèle éducatif dominant soutient souvent implicitement
le système de valeurs au pouvoir. C'est la perspective dominante.
Ainsi, les écoles qui produisent des citoyens bien ajustés
et harmonieux produisent en fait des individus
qui sont ajustés aux défauts et aux présupposés de cette société.
Comme l'affirme Jiddu Krishnamurti : "Ce n'est pas être en bonne santé
que d'être bien ajusté à une société profondément malade."
Cela n'empêche pas de placer
les systèmes de connaissance, d'apprentissage, de recherche
et d'enquête au premier plan d'une telle société
si nous voulons réunir ces informations de manière cohérente et sensée.
Si nous voulons progresser, ces systèmes doivent être ouverts
et disponibles gratuitement pour tous. Les problèmes dont nous avons
parlé et que nous voyons dans le monde proviennent de l'accès restreint,
du blocage et de la compartimentalisation des domaines culturels
et d'information. Nous devons renverser cela pour avancer
et si vous réfléchissez un peu, il n'est pas possible
de réussir à coopérer et à travailler ensemble
si nous continuons la pratique de la propriété
car la propriété présuppose la non coopération.
Il y a déjà un système de valeurs, une attitude, une pratique
qui correspond à cela. Avec son besoin de preuves, de vérifications
de conscience de soi et d'auto-analyse critique, la méthode scientifique
est la méthode par laquelle nous conservons et faisons évoluer notre société.
Ses références sont dans le monde physique, et non dans les opinions des politiciens
ni dans les coutumes de l'industrie, ni dans les traditions d'une religion.
Regardez autour de vous, et demandez-vous ce qui dans cette pièce
provient en fait de la méthode scientifique.
Ma voix est audible ; j'ai des diapositives
qui soulignent mon propos. Nous sommes assis sur et dans des constructions
et portons des vêtements résultant tous de processus techniques.
En fait, beaucoup d'entre nous sommes vivants grâce à la science.
Si j'étais né dans l'état de la technologie d'il y a cent ans,
Il est probable que je ne vous parlerais pas aujourd'hui.
Nous devons préciser le fait que la méthode scientifique
n'équivaut pas à certains éléments de l'establishment scientifique actuel.
En fait les horreurs, les manques d'efficacité, la lenteur d'adaptation
et les autres attributs mentionnés précédemment proviennent
des interférences de l'ensemble de valeurs de la culture dominante
face aux tentatives de la méthode scientifique.
Les résultats sont systématiquement dégradés et dilués dans le paysage scientifique.
Si la méthode scientifique était l'action de courir
nous serions en train de courir sous l'eau.
Ce sont plutôt les attributs du système de la méthode scientifique
qui, s'ils devenaient la valeur dominante pour orienter la société,
produiraient un système où l'efficacité et la pérennité sont promues
et où l'obsolescence et les mécanismes générateurs de gaspillage
de la vie moderne sont rejetés en faveur des processus
qui prennent soin de tous les êtres humains, bien au-delà
de ce qu'on croirait possible dans un système de marché
basé sur la compétition, l'inefficacité, la tradition, etc.
Beaucoup de gens considèrent que c'est froid et insensible.
Mais si son utilisation pour résoudre nos problèmes sociaux
vous paraît froide, considérez ceci :
Vous utilisez la méthode scientifique chaque jour.
En mettant un pied devant l'autre, vous pouvez
avancer. Ayant appris ceci, et que c'est en général une bonne idée
de regarder devant soi, vous utilisez cette méthode
à cause des résultats que vous en avez obtenus.
Vous savez qu'actionner une poignée de porte et pousser
ou tirer la porte vous permettra de passer de l'autre côté.
Personne n'essaie de marcher à travers une porte fermée
parce que ses essais et les retours d'expérience de son environnement
ont fini par lui prouver que c'est une pratique infructueuse
et cause de beaucoup de maux de tête. Du moins pour moi.
Même les esprits les plus métaphysiques
interagissent avec le monde physique de la manière
requise et possible par le corps humain.
C'est une référence physique, au sens où elle mène toute action.
C'est pourquoi nous proposons une Economie Basée sur les Ressources.
L'argent n'est pas scientifique. Il est fabriqué.
Il ne joue plus son rôle de force positive dans la société,
mais au contraire il divise, il bloque et il usurpe l'ingéniosité humaine
qui existe dès que l'argent n'est plus une force de motivation.
Tesla n'a pas agi pour l'argent. Armstrong n'était pas un génie de la radio
dès l'adolescence à cause de l'argent. De même pour Galilée
ou pour Martin Luther King. Si vous le faites seulement pour l'argent,
cela ne vaut probablement pas la peine d'être fait ! OK ?
[applaudissements]
En utilisant ce que la science et la technologie peuvent vraiment nous offrir
nous dépasserons le besoin d'argent
et nous nous libérerons des inefficacités,
de l'esclavage de la dette et des tendances à la manipulation
que l'auto-analyse erronée du système actuel
attribue à la nature humaine et à la nature des choses.
En fait, nous sommes déjà en train de dépasser le besoin d'argent
ou du moins notre capacité de le rendre utile dans la société.
Depuis 50 ans, nous avons automatisé les systèmes téléphoniques
tout en améliorant les services d'interconnexion téléphonique.
Nous avons automatisé les guichets bancaires et vous me direz
qu'on retire moins d'argent maintenant ?
Les gens oublient qu'il y avait autrefois un emploi appelé guichetier bancaire
et s'ils disparaissaient entièrement (les emplois symboliques de Barclay's)
on les oublierait immédiatement parce qu'ils ne sont pas nécessaires.
On s'est débarrassé de l'opérateur d'ascenseur ; il n'existe plus
ni le marchand de glace, grâce au réfrigrateur.
Blockbuster et ses semblables sont en train de faire faillite
à cause des services de DVD en ligne, largement automatisés,
comme les machines distributrices de DVD.
Ce genre de chose va éliminer le concept même d'argent,
un système aboutissant à des technologies mal appliquées,
des innovation retardées, la mort et la destruction, sans compter
les plaies sociales de la pauvreté, du crime et des règles du jeu faussées.
Dans une société basée sur la méthode scientifique socialement responsable
nous dépassons l'opinion humaine incertaine dans la gestion de la société.
Peu importe ce que David Sarnoff pense des technologies FM
ou ce qu'une grosse entreprise pharmaceutique pense
du traitement anti-cancéreux de Stanislaw Burzynski.
Si la science fonctionne, elle reste.
Si elle est un jour dépassée par de meilleures méthodes, elle disparaît.
Pas de politiciens, pas de votes, pas de sondages, pas de micro-trottoirs
avec des gens qui ne savent pas de quoi ils parlent.
[applaudissements]
Nous avons désespérément besoin d'élire des idées
si nous voulons survivre dans la société la plus abondante, agréable,
sûre, libre et juste que nous pouvons créer à tout instant.
Et je dirai juste une chose sur la "liberté"
C'est une des choses principales que nous allons affronter.
"Vous m'empêchez d'être libre avec votre nouveau système".
Vous n'avez aucune liberté autre que les lois de la nature.
Désolé, mais c'est comme ça, et toute société qui vous permet
de nouvelles libertés le doit à l'architecture de cette société
et non pas à ce qui a été écrit sur un vieux bout de papier
que les gens paient pour aller voir, ni des âneries du genre.
C'est l'architecture de la société où vous êtes. Rappelez-vous de cela,
parce que les gens vont constamment avancer cet argument.
Si la science nous a appris une seule chose,
elle nous a appris que travailler ensemble vaut mieux que travailler seul
ou l'un contre l'autre. Nous pouvons accomplir tant de merveilles
si on s'arrêtait pour regarder autour de nous, évaluer la situation,
regarder nos outils, examiner les ressources qui nous restent
et leur localisation, et combattre l'ennemi commun.
L'ennemi que nous confrontons tous, c'est ce que la culture fait de nous.
C'est le décor que nous plantons pour notre propre destruction
si nous ne réformons pas notre société sur la base de la gestion des ressources
grâce aux outils scientifiques dont nous disposons.
Voilà nos trois barrières. Le marché lui-même
détermine les options que vous voyez dans la société ;
les forces du profit, de la compétition et de la propriété.
Le verrouillage mental, quant à lui, bloque notre capacité
à percevoir le verrouillage du marché, comment il fonctionne
dans un contexte plus large, ce que nous appellerions un nouveau cadre.
Et notre éducation, qui comprend les médias et toutes les autres
sources d'information, qui forment notre capacité à penser
et notre capacité d'action, et qui représentent, soutiennent
et gouvernent le discours du marché
sous forme de propagande.
Combinés, ils forment cet impérieux mécanisme de verrouillage
qui sont les trois barreaux de notre fenêtre de prison.
Le modèle social que nous préconisons élimine le besoin
de ces barrières dès que l'on comprend que de servir stratégiquement chaque
être humain est à notre avantage individuel et collectif.
En utilisant notre seul outil avéré : la méthode scientifique
et nos connaissances technologiques.
Tout le reste n'est que de l'espérance naïve.
Je me demandais comment terminer cette conférence
par autre chose qu'un appel à vous joindre au mouvement.
Voici quelque chose que j'ai pris à Charlie Veach
quand il était à V-radio. Es-tu encore là, Charlie ?
Il est parti. D'accord. Je vais le lui envoyer.
Il a dit quelque chose sur les fractales.
Je savais vaguement ce qu'était une fractale, alors... écoutez.
En voici une. Certains de nos ingénieurs maudits
ont même travaillé dessus. Les travaux de Georg Cantor
ont amené partiellement à la compréhension actuelle des fractales.
C'est une image générée mathématiquement,
et qui ressemble à elle-même. Chaque portion
ressemble en plus petit à l'ensemble dont elle fait partie.
Et ceci à toutes les échelles, jusqu'à l'infini.
Tôt ou ***, la forme atteint un point
où chaque partie qui la constitue sera semblable à l'ensemble.
A leur tour, les formes constituent les parties d'un objet plus grand
pareil à lui-même. Nous voyons même ces schémas dans la nature :
Le broccoli Romanesco, une sorte de grand truc qui monte.
C'est aussi fait d'autres choses, et elles sont faites d'autres choses
leurs parties constituantes.
Les veines d'une feuille sont belles et faciles à comprendre.
Une fougère est composée de portions similaires ;
chaque portion est aussi composée d'autres portions similaires.
Qu'en est-il de l'atome ? Un atome est un noyau entouré d'électrons
en orbite autour de lui. La Lune est en orbite autour de la Terre.
De multiples objets spaciaux orbitent autour du soleil.
Les systèmes solaires orbitent autour d'un centre galactique.
Les corps en orbite sont tous faits de leurs parties constituantes
chacune avec sa propre orbite et ses objets en orbite.
Changez l'une des parties constituantes
et toute la forme change.
Changez le tout, et les parties constituantes changent aussi.
Lorsqu'on voit un changement
dans une fractale, il faut décider d'où est venu
le changement, des parties constituantes ou de l'ensemble. Peut-être des deux.
Georg Cantor n'a pas approfondi.
Prenez un moment pour évaluer votre position actuelle
dans ce monde. Vous êtes un individu dans un tout collectif :
un pion dans le jeu social.
Pourtant votre individualité est le miroir solidaire des valeurs de votre système
quelles qu'elles soient. Dans ce sens
vous faites partie d'une société fractale.
Elle est votre reflet et vous la reflétez.
Et comme nous commençons à percevoir notre société
dans une véritable perspective globale et primordiale
peut-être pouvez-vous, comme moi, contribuer à la métaphore fractale :
"Une personne peut changer d'idée, plusieurs personnes peuvent changer l'ambiance
mais un ensemble de personnes qui changent leur pensée peuvent changer le monde."
Merci.
[applaudissements]