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Studio « Kadr »
présente
EROÏCA
Symphonie héroïque en deux parties
Scénario
Caméra
Assistants de caméra Lumière
Production Collaboration
Scénographie Collaboration
Musique Son
Assistants de réalisation Montage
Le film a été réalisé
Réalisation
Demi-tour !
Demi-tour, gauche !
Plus vite!
Demi-tour!
Le monsieur en blanc, on tourne en arrière par la gauche.
Demi-tour, droite !
Alignez-vous ! Rattrapez les autres.
En avant, marche!
Un ! Gauche ! Halte !
Demi-tour, en deux rangs, gauche !
Alignez-vous. Toi, le grand, là !
Demi-tour, gauche !
Alignez-vous.
En avant, marche!
Gauche! Gauche, droite! Un! Et un! Halte!
- Mon caporal! - Quoi?
- Un avion! - Et alors?
Un soldat, ça se tait et ça obéit.
Alignez-vous!
Demi-tour, gauche!
Messieurs, le général vous salue.
-Salut, les gars! - Salut, monsieur le général !
Une vraie armée de nuls, nom de Dieu.
C'est ça, garde-à-vous ?!
Mais mon caporal...
À l'abri !
Merde alors.
- Que font-ils? - Tu sais pas ? De l'électricité.
Ils fabriquent du courant.
Allez, au travail!
J'en ai assez.
Tout commence par l'exercice militaire.
- Je me tire. - Où ça ?
Risquer ma vie pour l'exercice ?
Jamais. Bisou !
Compagnie de volontaires, en rangs par deux !
Jurek, Władek, suivez-moi !
Jurek, au milieu !
-Ma chère, les Allemands quittent Varsovie ?
-Ils arrivent sur les faubourgs. Vous pouvez passer de l'autre côté.
Merci.
- Mon Dieu ! Monsieur ! - Bonsoir.
Bon Dieu, Bébé ? Te voilà, vivant ?
Je vois que tu te débrouilles pas mal.
Il est de l'organisation Todt ? Voyons.
C'est un lieutenant de hussards hongrois, un adjudant du général...
- Il parle polonais? - Non.
Présente-moi alors.
Lieutenant Istvan Kolya, mon mari.
Si on prenait un verre, monsieur le Hongrois ?
D'où l'as-tu sorti ?
Facile, Bébé, toute l'armée hongroise est par là.
Ils ont réquisitionné pour lui la chambre du haut.
À l'étage ? Elle est très confortable.
Alors ...
À la vôtre, monsieur le Hongrois.
Je vois du salami, du jambon...
- C'est un cadeau du général. - Tu lui réserves un bel accueil.
Rappelle-toi qu'on n'a plus de fric. Tout est resté à Varsovie.
Tu couches avec lui ?
Voyons !
Je te connais. Tu ne pourrais pas lui résister.
Alors, buvons !
Monsieur le lieutenant.
Pas de Varsovie, de Radom. Mère malade.
Ne lui dis pas que je viens de l'insurrection. On reçoit une balle pour ça.
Il n'aime pas Hitler, pas vrai ?
Non.
- On ne parlait pas politique. - C'est vrai.
Budapest est une belle ville.
Varsovie aussi.
Varsovie -- non! Les bandits boum, boum, boum, tu comprends?
Pas les bandits ! Les patriotes polonais !
C'est ça. Les patriotes. Á Varsovie, à Budapest, à Berlin les patriotes...
Mes bandits! Santé!
Un Polonais, un Hongros comme deux frères !
On se promène.
On se promène?
Il fait chaud. Quelle obscurité.
Et celui-là veut se balader.
J'ai dû marcher une vingtaine de kilomètres.
Le couvre-feu...
Le couvre-feu n'est pas pour moi. Les deux se promènent.
- Moi, aimer les Polonaises. -Je vois ça.
Il semble qu'il se soit soûlé. Previens-le que je dors ici ce soir.
Bébé...
Oui, en promenade. Une belle nuit!
Allez, vas-y!
Ninon, souris...
Le couvre-feu. Des Allemands.
Quels Allemands ? Des Hongrois.
-Comment? -Avancez!
Comment ça ? Où ça ?
Pardon ?
Pardon...
Merde, il va me liquider. Quoi?
À cause de cette salope.
Avancez!
Non ! J'avance plus. J'irai pas plus loin. Tire !
Merde alors !
C'est quoi, ça ? Mon Dieu ! Mince !
C'est quoi, ça ?
Un canon.
Un canon?
Zosia a dit : « des canons de Varsovie. »
Vous êtes un insurgé, officier ?
Quelle salope !
Oui, je suis patriote polonais. Un commandant.
Hitler est fini. Nous voulons aider les Polonais.
Aider?
Pistolets, carabines ?
Canons?
C'est ça.
Bon Dieu ! Bois, cousin !
Plutôt mon beau-frère.
Qui êtes-vous ?
Nous sommes l'armée hongroise.
Comme dans le temps de l'Empire austro-hongrois.
Où est le commandement ?
À l'école, à gauche.
Je pars.
On se voit demain.
La voiture est en panne. Allez-y !
Saluez Zosia de ma part !
Regarde. Il avait un parabellum.
- Et les cartouches ? - Quoi?
Peut-être qu'il lui en reste.
C'est le type de la charrette.
C'est moi qui vous ai donné cette voiture.
Je vous écoute.
Je viens voir votre commandant.
Accompagnez-le.
- C'est encore loin? - C'est ici.
- Bébé ! - Lola ! Que fais-tu ici ?
- Et toi? - Je viens voir le colonel.
C'est une mission importante.
Je te croyais auprès de Zosia.
Bébé dans la conspiration. Je l'ignorais.
C'est sûr, à ton poste...
Je suis très pressé.
Où je peux te trouver ?
Dans le service de liaison. Mon pseudo, c'est « Myrtille ».
Ciao !
On se reverra.
C'est tout droit.
- Qui êtes-vous ? - Górkiewicz.
Je viens des faubourgs de Varsovie.
- Il y a des Hongrois là-bas. - Et alors?
Rien. Ils veulent nous aider.
Dix mille hommes, des canons, de chars.
Comment ça ?
Je peux m'en occuper, mais ils exigent des garanties
écrites de la part de votre commandement.
Ah bon.
- Vous avez joint Varsovie ? - Toujours via Londres.
- Il n'y a pas d'autre moyen. - D'accord.
Varsovie via Londres ?
Maintenant, racontez-moi tout depuis le début.
Un bon bout de chemin devant nous, commandant.
Taisez-vous. Pas de grades.
On s'est rencontré par hasard.
Une fois séparé, on se retrouvera à Zalesie.
Au six, rue Piłsudski.
Pauvre maréchal Piłsudski.
Il vaut mieux qu'il soit mort.
Au cas où,
mes papiers sont dans ma semelle gauche.
Moi, j'ai mieux dans ma manche :
deux pièces d'or.
S'il m'arrive quelque chose, donnez-les à ma femme.
Ou plutôt... aux orphelins.
Ils vont vers le centre de Varsovie.
Si ça marche avec les Hongrois, on aura des canons antiaériens.
On pourrait attendre les Rouges.
Ils sont où, bon Dieu ?
À Otwock.
Vous avez bien salopé votre insurrection.
Vous ne pouviez pas jouer ça mieux ?
- Avec qui ? - Avec les Rouges.
Ils traînent depuis deux semaines pour arriver à Varsovie.
Les Allemands les ont repoussés.
D'ailleurs,
ils ne reconnaissent pas notre insurrection.
Mon Dieu!
Qui chassera les Allemands de Varsovie ? Vous ?
- Eux... « - Levez-vous !»
C'est bien ça, la tragédie polonaise.
On vous a pas appris l'histoire ?
On y va, commandant.
J'habite rue Krucza.
Près de « Narcyz ». Il est toujours là ?
Sûrement.
Les Allemands laissent sortir de Varsovie ?
Probablement. T'es avec tonton ?
T'es pas trop jeune pour te sauver ?
C'est mon problème.
On le liquide ?
Baise mon cul.
Laisse-le, ce pourri.
Vous êtes obligé de boiter ?
Je ne fais pas semblant.
- Je vais vous aider, mademoiselle. - Merci beaucoup.
Toi.
Aide-la à porter.
Merci, monsieur, merci beaucoup.
Que Dieu vous récompense.
Doux Jésus !
À quoi bon toute cette ferraille ?
Le pauvre emporte tout.
Sur le dos d'autrui.
Oui, c'est bon.
Débarrassez-vous de quelques trucs.
Voulez-vous me tuer ?
Allez, grouille !
C'est facile à dire. Qui me fera des cadeaux ?
Tout est en ruine, brûlé.
Je vous ferai un four,
je vous donnerai un fer électrique.
Où je vous retrouverai ?
-Ce qui est à moi est à moi. -Vous êtes jeune et fort.
Vieille salope, tu vas me tuer avec ta ferraille !
Vous n'avez pas honte ? Même l'Allemand a compris.
- Les nôtres sont les pires. - Je vous donnerai
une pièce d'or pour ça.
Une vraie?
Oui !
Vous achèterez ce que vous voulez avec.
D'accord. Allez-y.
Allez !
C'est bon, ça suffit. Je vais le porter moi-même.
«Arrêtez-vous!
Doux Jésus!
Allez, avancez!
Allez!
On continue, allez!
Ne pas se séparer! On a de la route devany nous. »
Belle vie, n'est-ce pas ?
Demain, on y retourne.
Pas moi. Envoyez ma médaille par la poste.
Venez chez moi vous reposer.
Vous tenez à peine debout.
Vous n'êtes pas de l'infanterie ?
Ou alors, allons nous baigner.
- D'abord, les Hongrois. - Les Hongrois?
C'est par là. Venez.
Pardon ?
On vient pour la viande.
Oui. Un instant.
Voyez-vous ce cognac ?
Je pourrais m'en aller,
mais cette histoire m'intéresse.
Je vous en prie.
Attendez-moi plutôt.
- Salut! - Salut!
Il faut que vous reveniez de suite à Varsovie !
Vous êtes fou ?
Les Hongrois mettent des conditions.
Ils veulent la réponse avant demain soir.
Avant demain soir ?
Demain, j'ai l'intention de prendre un bain de soleil.
Je ne suis pas un coursier. Allez-y vous-même.
J'y arriverai même pas en trois jours.
J'ai mal au pied.
Allez-y à dos de mulet.
- Ils donnent des canons ? - Trois, à titre d'avance.
Mais on doit les emporter.
Bagatelle ! Je peux les tirer tout seul jusqu'à Varsovie.
Vous entendez ?
Vous avez signé quelque chose ?
Non. Tout est oral.
Les Hongrois doivent partir demain.
Ils nous rejoignent
à condition que les Bolcheviks les reconnaissent comme alliés.
Pas la peine. On a aucun contact avec les Rouges.
Nous ne pouvons pas décider nous-mêmes.
Bébé !
Te voilà enfin !
Tu ne perds pas ton temps. Istvan ne va pas tarder, non ?
Bébé, on est pas tout seul. Présente-moi.
Professeur Teofil Kozłowski, ma femme.
Il descendra chez nous.
Et toi ?
J'ai encore un petit tour à faire.
Le professeur a vécu des horreurs durant l'insurrection.
Il te racontera.
C'est un numismate connu. Un numi... quoi ?
Prépare ma bouffe. Je pars.
Venez!
Bébé, je crois que tu ne m'aimes plus !
Arrêtez-vous !
Demi-tour.
Je dois aller à Varsovie.
Ma mère est malade. Je vais la chercher et je reviens.
C'est interdit. Bandits.
Oui, bandits, bolcheviks, communistes...
Mais ma mère est malade, mon Dieu !
Oui, oui...!
Mais non, monsieur...
Elle pleure, elle meurt.
Un moment.
La dernière.
Halte ! Ne te retourne pas.
Bonsoir. On se connaît.
- Vous voilà de retour. - Me voilà.
Les Allemands vous ont laissé passer ? Comme ça ?
Pas du tout. Baissez ce machin, ça me donne la nausée.
En quoi peut-on vous aider ?
Emmenez-moi chez le commandant du quartier.
Mais bien sûr, bien sûr.
Les gars, à la gendarmerie avec lui.
Ça vaut la peine ? Ça se voit que c'est un espion.
Je le liquiderais de suite.
Vous êtes fous ! C'est important!
Le colonel m'attend.
C'est ça.
On te fera parler à la gendarmerie. Allez !
C'est ça. Il manquait plus que la lampe.
Finissons ce jeu stupide.
J'ai des choses importantes à dire à votre colonel.
Le sort de l'insurrection en dépend.
Répondez à mes questions.
Que faisiez-vous avant votre fuite de Varsovie ?
Rien. Je me cachais dans une cave.
- Où ça ? - Chez les sœurs.
- Avec qui ? - Avec une pute.
- Son nom ? - Je ne sais pas.
Elles ne se présentent pas.
Que faisiez-vous sous l'occupation ?
Du commerce.
- De quoi ? - De tout.
De l'or, des planches en bois, des horloges...
Et vous ? Vous viviez de votre travail peut-être ?
- Qui peut le confirmer ? - Votre colonel.
Dites-lui que Górkiewicz est venu de la part des Hongrois.
Qu'avez-vous en commun avec les Hongrois ?
Une frontière commune, l'amitié éternelle et ma femme.
Merde alors, finissons ! Du calme.
Emmenez-le à la cave.
Sortez.
Vous allez chez le commandant.
Enfin.
Vous allez encore remercier le héros que je suis.
- Mon colonel... - Attendez.
Il faut leur donner des garanties.
Un instant.
On s'ennuie ici.
La nuit, toujours.
On me transfère vers la rue Belgijska.
Là-bas, toute la rue danse.
On risque sa tête dans cette danse, mon petit.
Tout vaut cette expérience.
Agent de liaison !
Vous savez, je bricole une arme.
Où est-ce qu'ils tirent comme ça ?
Vers la gare.
Monsieur G.
Et alors ?
Cachez bien ce papier
ou mieux, apprenez-le par cœur.
Par cœur ? Impossible.
Vous devez le rendre demain avant quatre heures.
Bon courage.
Comment je fais pour passer ?
Ils finiront par me tuer.
Je vous ai promis une médaille.
Ça me fera une belle jambe.
Commandant, on s'alliera aux Hongrois ?
On ne peut pas rater cette occasion.
Partez à l'aube.
Les nôtres vous feront passer.
Ce que vous pouvez être négatif.
Halte !
Mot de passe ?
Je n'en ai aucune idée.
Baissez-le.
Je n'ai pas de cartouches.
Je cherche « Cerise », non « Myrtille ».
« Myrtille ». Là-bas, en bas.
- Bonne nuit. - Salut.
- Bébé ! - Salut, tu es toute seule ?
Oui, les autres dorment.
Laisse tomber. Je suis en service.
Et je suis fiancée.
J'ai jamais eu de chance avec les femmes sérieuses.
- Je déconnecte. - As-tu quelque chose à bouffer ?
On me promet les médailles, mais ça nourrit pas.
Je réchauffe les patates.
Si le bouton est en bas, appelle-moi.
D'accord.
Lola ! Quatre boutons sont en bas.
C'est l'explosion. Ranime le feu.
« Renard », ici la centrale « Ours ».J'appelle « Blaireau ».
« Blaireau », c'est votre colonel.
C'est quoi ça ? Un trésor ?
Touche pas. C'est au propriétaire.
- Où est-il ? - Il s'est enfui.
Alors, c'est à nous.
Lola!
Écoute !
Et c'était là, sous votre nez ? Quelles nouilles !
Du whisky. Du Dubonnet.
Du Tokay de la cave du prince.
Un Polonais, un Hongrois, deux cousins ! On boit tout ça.
Que-est-ce que c'est beau pendant la guerre...
Ce bon vin a attendu monsieur Górkiewicz
pendant soixante-treize ans.
Bois, Lola !
Je ne peux pas, ma tête tourne.
Tu es une chouette nana.
Pourquoi je ne me suis pas marié avec toi ?
Justement...pourquoi... ma tête tourne comme ça ?
À quoi bon je suis avec Zośka ? Je rate toujours tout.
« Ibis » appelle.
Suis ton doigt.
« Myrtille », il est déjà quatre heures.
Mon Dieu !
Il est quatre heures. Messieurs ! Je dois y aller.
Bisou.
Arrête-toi, mon toutou.
Évente-toi un peu, il fait chaud.
Ce pauvre centre de Varsovie.
Cette fichue gueule de bois.
Quel idiot que je suis. Me soûler ainsi avec ce putain de vin.
On se comprend, n'est-ce pas ?
De quoi as-tu peur ? C'est la guerre.
Où iras-tu maintenant, mon orphelin ?
Ton appartement est en mille morceaux.
Le mien aussi.
Arrête. Rends-moi la bouteille.
Attends.
Suivez-moi !
Messieurs les insurgés !
Messieurs, je dois me rendre chez les Hongrois
Attendez-moi !
Attendez ! Ma sœur !
Auriez-vous un comprimé ? Ma tête me fait un mal de chien.
Oh, pardon.
Quelle bêtise ! Quelle folie !
Quel dommage ! Je suis un mec plein de talents. Merde !
Ne tirez pas!
Ma femme ! Mes enfants ! Ma mère !Varsovie !
J'arrive.
Ne riez pas !
Ne riez pas !
Un malade!
Madame ! C'est votre parent ?
Il m'a dit de l'amener ici. Au six, rue Piłsudski.
Mon Dieu ! Bébé ! Mon chéri ! Qu'est-ce qu'il t'arrive ?
Il est blessé.
Doux Jésus, on l'a tué ! Bébé, mon chéri, bouge un peu !
- Ma pauvre tête. -Qu'est-ce que t'as ?
T'es vivant ?
Tais-toi. Quelle heure est-il ?
Quatorze heures. Tu peux bouger tout seul?
Merde ! Monsieur ! Et mon argent ?
Ma femme payera.
Vous voilà enfin.
Et vous, vous arrosez les fleurs.
Il fallait que je me planque.
Un chat vous a griffé ?
Je ne vous souhaite pas ce genre de griffes.
J'étais en enfer. Allemands, canons, tanks,
on sait plus quoi. C'est pour vous.
Alors, vous vous en êtes bien sorti.
Alors ? Quoi ?
Pourquoi je m'y suis mêlé ?
J'aurais dû rester chez moi et surveiller ma femme.
Au revoir, monsieur.
Au revoir !
Vous êtes le seul à en avoir profité.
Nos canons.
Quel merdier que de rater une occasion pareille.
J'espérais jusqu'au bout.
Mon Dieu ! Moi, merci. J'arrête tout.
Vous ne retournez pas à Varsovie ?
Vous vous moquez de moi ? Là-bas, c'est l'enfer sur terre.
Là-bas, nos gars combattent les Allemands.
Je n'insiste pas, c'est risqué.
Istvan !
Que la Pologne vive!
Ils ne rigolent pas non plus. Zosia !
Le professeur veut prendre congé.
C'est quoi ?
C'est un cadeau d'Istvan. De sa grand-mère.
De la grand-mère, mais pas de la sienne.
Ça remboursera un peu les frais.
Vous partez ?
Je suis obligé. Merci de votre hospitalité.
À bientôt, compagnon.
Viens, Bébé. Enfin, nous sommes seuls.
Tu mérites bien du repos.
Zosia va te soigner.
Peut-être, notre appartement n'a pas été détruit.
Bébé, où vas-tu ?
Bébé ! Ne me laisse pas toute seule !
Bébé !
Deuxième partie
Garde-à-vous !
Repos !
- Oflag. - C'est une maison de repos.
Je nous voyais déjà au camp de concentration.
- Pourquoi c'est tellement vide ? - Aucune idée.
Messieurs, vous allez prendre un bain,
vous mettre en uniformes et être fouillés.
On sait qu'à Varsovie on vous a payés en dollars.
Il vaut mieux les rendre de plein gré.
Maintenant, passez au bain.
- De suite, ils veulent des dollars. - Qu'est-ce que tu croyais ?
Drôle de peuple, ces Allemands.
Ils brûlent des hommes là-bas et ici, ils organisent des festivals.
Convention de Genève. C'est une autre vie.
Mon Dieu...
Regarde.
Messieurs les insurgés, soyez les bienvenus !
Comment ça va, à Varsovie ?
Venez, je vous en prie.
- Lieutenant Marianek. - Szpakowski.
Avancez!
- Marianek. - Kurzawa.
Je vous en prie.
Venez, messieurs.
Au nom de nous tous, je vous souhaite la bienvenue.
Lieutenant Korwin-Makowski. - Lieutenant Kurzawa.
Sous-lieutenant Szpakowski.
-Sous-lieutenant Dąbecki. -Bienvenue.
Żak.
Mon nom est Krygier.
- Krygier. - Szpakowski.
Turek ! Réveille-toi.
On a de nouveaux collègues.
« Ici dort Turek. Ne pas réveiller !»
- Bonjour. - Salut ! Turek, sous-lieutenant.
Salut !
Szpakowski.
Je vous plains un peu.
Et pourquoi ? On espère se reposer ici.
Voilà vos places.
Asseyez-vous.
Je vous en prie.
On se connaît, lieutenant.
Vous vous rappelez de moi ? Aspirant Kurzawa.
- Kurzawa... - Que vous me rendiez la vie dure !
Oui... Je me rappelle.
On s'est séparés le dernier jour de septembre trente neuf, quand
les Allemands nous ont repoussés jusqu'à Skierniewice.
On vous a libéré du camp ?
Non, je me suis caché dans une boutique
Et vous êtes ici depuis tout ce temps ?
Pas joli, lieutenant. Vous avez évité le camp,
et pendant ce temps-là, vous avez gagné deux grades.
Un officier professionnel ne vous le pardonnera pas.
J'ai eu de la chance.
D'ici, on peut s'évader aussi.
Pour quoi faire ? C'est l'Eldorado ici ?
- Du café en poudre ? - Du café en poudre,
du lait en poudre, des œufs en poudre.
Des hommes en poudre.
Alors, personne ne s'est évadé d'ici en cinq ans ?
Si, le lieutenant Zawistowski.
Vous avez hérité de sa place, lieutenant Kurzawa.
Comment l'a-t-il fait ?
On ne sait pas. Il a disparu.
C'était un excellent officier. Un homme en acier.
Il est déjà à l'Ouest.
- Un malin. - Il a sauvé l'honneur du camp.
C'était un très bon collègue, un caractère fort.
Et un homme honnête.
C'était le seul avec qui on pouvait parler.
Dommage...
Le devoir d'un officier captif est de s'évader.
Lui seul a montré... Je m'enfuirais d'ici
pas par devoir d'officier. Simplement,
je tiens plus le coup. - Je vous ai demandé,
lieutenant Żak, de ne plus me parler.
Vous ne mangez pas ?
- On a déjà dîné. - C'est pour vous.
Merci pour votre accueil.
Messieurs, on partage de la margarine.
Vérifie le poids.
- On peut commencer ? -Un instant.
Ça y est.
-C'est pour qui ? - Pour Krygier.
- Et ça ? - Pour Dąbecki.
Prenez-le, messieurs.
Là-bas.
Encore.
C'est ça.
- Pour qui ? -Pour Turek.
Monsieur Turek. Votre margarine.
Vous pourriez respecter le sommeil
de l'unique homme dans cette pièce.
Vous savez que j'ai des dettes envers Krygier. C'est à lui.
- Pour qui ? « - Pour lieutenant Żak. »
Żak, votre margarine.
Żak!
Celle-ci. Pas celle-là.
Pourquoi toujours cette mauvaise volonté ?
Parce que j'en ai assez de vos âneries.
Mon Dieu, si seulement je pouvais être seul.
N'importe où : au grenier, à la cave, aux toilettes.
Vous nous insultez, lieutenant.
Laisse-le, il ne répond pas de lui.
Oui, c'est ça.
Pourquoi vous ne vous évadez pas, comme Zawistowski ?
À présent, il doit bouffer des steaks anglais.
Kurzawa, tu te rappelles du goût du steak ?
Il est sûrement seul dans sa chambre, il écoute la radio,
et se demande où passer sa soirée.
N'importe quoi !
Il doit combattre sous Maczek ou Anders.
Turek a dit qu'on l'avait vu à Londres.
« Turek a dit ». Il n'a rien dit.
Un collègue m'a fait savoir qu'on l'avait vu en Angleterre.
Je n'en sais rien de plus.
Je vous prie de ne plus prononcer mon nom, vous me réveillez.
Vous pensez que je ne m'évaderais pas volontiers ?
C'est facile de passer les barbelés, mais après ?
Passez alors, si c'est facile.
- J'aime pas les paroles en l'air. - Je passerai. Même demain.
- On parie mille cigarettes ? - D'accord.
Qu'on me jette enfin en prison.
Arrêtez. Il vaut mieux ne pas tenter le diable.
La sentinelle...
- Qu'il tire. -Je réussirai enfin à sortir d'ici.
Demain, après l'appel, je vous invite près des barbelés.
« Apprenez à marcher en sabots. »
Ça vous étonne sûrement, non ? - Non.
Rien ne m'étonne.
Pas la peine de vous fatiguer.
- Vous êtes insomniaque ? - Je dors dans la journée.
- Voulez-vous du café ? - Non, merci.
Vous boirez ça tout seul ?
Oui.
Je ne compte pas sur lui.
Il dort, d'ailleurs.
Pardon. Je ne vous dérange plus.
Restez.
Vous venez... Vous venez du monde.
Oh, monsieur...
Savez-vous ce que représentent cinq années ?
Durant la première année, j'admirais les Alpes.
Je les dessinais. Ensuite, c'étaient les barbelés.
Puis, j'ai commencé à dessiner des babouins
contre des cigarettes.
des officiers.
-Maintenant, je fais plus rien. -Lieutenant,
la messe est à six heures.
Dois-je vous réveiller ?
Vous connaissez les enfants de chœur ?
- Quoi ? - Les enfants de chœur.
Excusez-moi, je me repose ici.
Derviche, laisse-le tranquille.
C'est un homme normal.
Toi, tu es devenu cinglé après trois ans,
lui, c'est sa première journée ici.
Pourquoi vous ne dormez pas ?
Tu t'es endormi, Derviche ?
Tu pries jour et nuit, et tu t'endors au moment crucial.
On entendait pas les pas.
Va te coucher maintenant. - Je marche en chaussettes
pour ne pas réveiller les autres. Excusez-moi.
Du café, lieutenant ?
Volontiers.
Vous avez l'air d'un homme honnête
D'ailleurs, ça m'est égal.
Je suis obligé de vous faire confiance
De quoi avez-vous peur ?
Les différentes choses arrivent aux oreilles des Allemands.
Et là, il s'agit d'une vie.
Je ne suis pas bavard.
Cinq ans dans la conspiration
Si vous le croyez nécessaire, allez-y, parlez !
Marianek et moi, on partage notre nourriture avec lui.
Personne d'autre n'est au courant. Il a faim et a l'air malade.
Vous êtes officier de profession ?
Non.
J'étais étudiant quand la guerre a éclaté.
Bien. On se passera de la parole d'honneur d'un officier.
Je ne comprends pas. Vous ne vous doutez de rien ?
C'est lui, le seul qui s'est évadé d'ici,
« celui qui bouffe des steaks et lutte héroïquement en Occident »,
le lieutenant Zawistowski.
Il est là-haut ?
La Gestapo le cherchait, il a dû se cacher.
Là-bas, c'était la forêt...
Ici « Kota deux cent cinq »...
Je sais, vous étiez en terrain découvert.
Et comment faire autrement ? C'était l'avant-garde...
Il fallait vous mettre à la lisière et attaquer les chars.
- Mais nous avons tiré. - De quoi parlent-ils ?
- De septembre trente-neuf. - Bon Dieu, qui s'en rappelle ?
Vous n'avez pas combattu ?
J'avais quinze ans.
- Et vous êtes officier ? - Depuis la guerre.
On rectifiera toutes ces promotions.
Demain, on commence le « basic ».
On vous a proposé.
C'est quoi, ça ?
La formation de soldat : de la tactique.
Le « Basic English », pour les dérouter.
- Pas un mot à personne. - Merci de penser à moi.
Vous refusez ?
Vous ne savez pas que le devoir de l'officier captif...
Je sais, mais je ne rêve pas d'une carrière dans l'armée.
Je suppose qu'il n'y aura plus de guerre.
- Combien coûte le dollar ? - Dans les quarante cigarettes.
Et le pain ?
On dit que deux cents cigarettes ? Je ne sais pas.
Un pain vaut cinq dollars ?
Si c'est cher, achetez des haricots. Ça gonfle, il en aura plus.
Allez voir Krygier. Moi, j'en sais rien.
« Messieurs les officiers ! »
Que faites-vous, monsieur Żak. Soyez raisonnable.
Je resterai debout ici.
Des problèmes ?
- Non. - Rentrez dans le rang.
Non, merci.
Votre numéro ?
- Que cherche-t-il ? - Il veut aller en prison.
L'unique endroit dans le camp où l'on est seul.
Il y a la queue. On attend des semaines.
« Messieurs, rompez ! »
-Vous faites quelques tours ? -Habituellement, j'en fais quinze.
Non, je vais demander des comprimés pour la toux.
Vous n'avez pas d'honneur !
Vous n'allez pas m'apprendre ce que c'est que l'honneur !
Partez !
- On vous connaît ici ! - Mais pas vous. C'est pire !
On ira au tribunal d'honneur !
Ne pensez pas que vous allez me traîner dans vos tribunaux !
- D'accord. Réglons ça sur place ! - Bouffon !
« Vous déshonorez l'uniforme polonais !
C'est un uniforme américain de la Grande Guerre.
Messieurs ! Arrêtez ! C'est un ordre du général !
Votre général, je m'en fiche pas mal de lui. »
Lieutenant, un prisonnier! Halte!
Il a gagné, le malin.
Je lui donnerai avec plaisir ses cigarettes.
On ne peut pas s'évader d'ici.
- Et votre Zawistowski ? - Il faut être Zawistowski.
Vous devriez apprendre le « basic », mon lieutenant.
- À quoi me servira la tactique ? - Ça vous servira.
-Vous pensez à une nouvelle guerre ? - Oui.
Ça fait longtemps que vous n'étiez pas au pays.
La vie n'est pas rose entre l'Allemagne et la Russie.
Mais la guerre n'est pas encore finie.
Une fois dehors, mon uniforme ira au diable.
Rien ne m'obligera plus à porter du vert.
C'est notre bout de table, mon lieutenant.
- Żak n'est pas revenu ? - Non.
Des officiers sont venus pour le féliciter.
Qui ?
Le général lui-même a envoyé son adjudant.
On a décidé de changer notre attitude envers lui.
Hier, il s'est réhabilité en tant qu'officier,
et nous sommes prêts, avec le lieutenant Dąbecki,
à retirer nos plaintes du tribunal d'honneur.
Il s'est fait attraper par deux bonnes femmes.
On ne peut pas obliger un officier à entrer en conflit
avec des femmes. Vu les conditions actuelles,
Żak a déjà fait un exploit. Il s'est moqué de l'ennemi.
Bien sûr, on ne peut pas comparer sa moquerie
à l'évasion héroïque du lieutenant Zawistowski.
Mais lui aussi, il s'est inscrit dans l'histoire du camp.
Kurzawa, demain on reçoit des colis.
Ça sera la fête. Je boufferai tout à la fois.
- Parions ! - Vous ne me connaissez pas.
On parie quoi ? - Si vous mangez
tout votre colis en deux heures, je vous donne le mien.
Sinon, vous me devrez votre prochain colis.
D'accord.
Je peux manger un cochon entier. Vous perdrez.
On verra.
Lieutenant Żak,
au nom des collègues...
Inutile de rêver à la prison.
Ils m'ont encore mis avec vous. Ils savent comment me punir.
- Żak, voilà votre gain. - Merci. Transmettez-le
à la fondation lieutenant Zawistowski pour ceux
qui ont l'intention de s'évader.
- Mille cigarettes ? Vous êtes fou ?
Je ne les veux pas.
Mais mille cigarettes ! Ça fait douze boîtes de café,
trente-six pains.
Prenez-le, bon Dieu !
Je sais qu'aucun de vous n'essayera de s'évader.
Zawistowski, c'était le seul.
Celui qui voudra, prendra ces cigarettes.
Seulement, sans tirer au sort.
Il en reste neuf cent quatre-vingt dix-neuf.
Lieutenant Żak, votre blague offense notre honneur.
J'ignore ce qu'en pensent les autres,
mais le lieutenant Dąbecki et moi, nous devons réagir.
Romcio, laisse tomber.
Lieutenant Żak a déjà ignoré trois rappels du tribunal d'honneur.
Je vous laisse avec les cigarettes.
Si l'on donnait ces cigarettes à la chapelle ?
Il ne faut pas les toucher.
Seulement le lieutenant Krygier peut disposer de ces cigarettes.
Il les a gagnées et laissées -- c'est son affaire.
D'en haut, vous avez l'air d'un troupeau de singes.
C'est ça, le dîner ? Ça fait un an que je n'ai plus d'appé***.
Vous vous faites mourir de faim.
Cette bagarre d'aujourd'hui m'a fatigué.
C'était bien pensé.
On le compare même avec l'évasion de Zawistowski.
Je crois que vous pouvez partir. Ce sera une fête pour lui.
Je vous ferai signe. Attention, Marianek, c'est pas calme aujourd'hui.
Si on mettait Krygier au courant ? Zawistowski aurait de la bouffe en abondance.
Je fais pas confiance aux commerçants.
Ils ne pensent qu'à leurs intérêts. - On dit la même chose
sur les artistes. - Marianek!
Entrez.
Lieutenant Kurzawa ? Zawistowski.
Je vous apporte des cachets contre la toux,
des somnifères.
Il fait froid ici.
En été, c'était pire. J'ai cru que j'allais cuire ici.
J'ai des couvertures. Le pire, c'est l'obscurité.
Je n'ai pas vu un visage depuis six mois.
- Vous fumez ? - On ne peut pas ici.
Un homme a besoin de très peu pour vivre.
Le pire, c'est la solitude.
Personne ne se doute que je suis ici ?
- Non. - Je pense à Żak.
C'était mon meilleur ami.
Je ne veux pas qu'il sache.
Ils vous prennent pour un héros.
Savez-vous que je me déplace à quatre pattes ?
Deux pas en largeur, quatre en longueur.
C'est peut-être mieux.
Je n'ai plus de force. Je ne peux pas dormir.
Vous savez, je parle tout seul.
Ces somnifères vous aideront à dormir.
Prenez ces cachets. Ils peuvent entendre votre toux.
Et s'ils l'entendaient ?
Je suis un fardeau pour vous.
Quoi de neuf sur le front
Pas grand-chose. Les combats locaux.
Dommage que vous deviez déjà descendre.
Turek fait monter ma nourriture sur un bâton.
Je sais que c'est plus sûr. - Demain, je vous apporte
du chocolat, des pistaches, de la margarine, de la viande.
Mon Dieu, toute une fortune !
On a reçu un colis. Mille cigarettes.
Je descends. Tenez le coup.
Du café ?
C'est bien qu'il soit là-haut.
Ça me tient en vie.
Il vous tient en vie ?
Je me réjouis que vous ayez accepté mon invitation.
Je vous remercie et bon appé***.
C'est une situation stupide.
Messieurs, vous vous taisez,
vous vous laissez offenser par ce...
Messieurs, on ne peut pas dormir avec vos querelles.
Ces cigarettes étaient à personne. Une fortune abandonnée.
Durant ces cinq années, il n'y a jamais eu de voleurs ici.
Arrêtez de nous insulter, d'accord ?
Je peux vous donner satisfaction.
Laissez-moi en paix !
Messieurs, calmez-vous !
- Kurzawa ! - Oui ?
Votre colis.
On va peser ?
Prends ta moitié. On commence le régal.
Vous ne savez pas ce que sont
devenues les cigarettes ?
Peut-être Turek les a fumées la nuit ?
Et vous, lieutenant Kurzawa ?
Et vous, lieutenant Kurzawa ?
Vous ne dormiez pas non plus.
Depuis l'évasion du lieutenant Zawistowski,
l'ambiance est devenue insupportable.
Si on ne retrouve pas les cigarettes avant midi,
nous quittons ce bloc avec le lieutenant Dąbecki.
-Encore l'alarme. -C'est fichu pour la promenade.
Alors, vous tenez le pari ?
Bien sûr. Ça ne me coûtera rien de manger à vos frais.
On verra bien.
- Quelles cigarettes ? - Des « Chesterfield ».
J'ai eu « Old Gold ». Et la confiture ?
De fraises.
J'ai eu de la pâte de cacahuètes. Les fraises, c'est bon pour qui ?
Fichez-moi le camp ! - Le plus important, c'est
une méthode scientifique. Le sucré avec le sucré, le gras avec le gras.
-Il n'y en a plus. -D'accord.
Je ne mange pas de savon ni de cigarettes.
Bien sûr.
Messieurs, vous êtes témoins. Il est neuf heures
et des poussières. Vous avez le temps jusqu'à midi.
D'accord.
Les avions arrivent.
Żak, ne restez pas près de la fenêtre.
On vous verra et on vous tirera dessus.
La première assiette est terminée. Vous pariez toujours ?
J'ai du temps. Je peux attendre.
Qu'est-ce qu'il y a ? Je me repose un moment.
Vous ne pouvez pas vous calmer ?
Silence !
Si ça ne vous plaît pas, sortez !
Il ne vous reste plus que ces trois cuillères.
Il les mangera.
Allez ! La dernière.
Voilà.
Un à zéro, messieurs !
C'est la dernière qui n'est pas passée.
Messieurs !
Où est Żak ?
Żak ! Arrête-toi !
- Alarme ! - Żak! Żak!
Żak! Żak!
« Éteignez ça ! Vous ne comprenez pas ? »
Vous déménagez quand même ?
Oui. Quand même.
- Salut ! - Salut !
- Je peux emménager ? - Un instant.
Vous avez deux places au choix.
- Trois. - Je préfère toujours celle du haut.
Pardon, je ne me suis pas présenté. Docteur Kaliszewski.
Lieutenant Korwin-Makowski.
Dąbecki.
Excusez-moi, vous êtes médecin ?
-Docteur en philosophie. -Dommage.
Le lieutenant Zawistowski était dans votre groupe ?
Oui.
Cette place est libre aussi ?
Oui.
Vous emportez l'ampoule ?
Non.
Parfait. Je pourrais travailler le soir.
Je vais chercher mes affaires.
J'espère qu'on vivra en paix.
Les cachets l'ont soulagé ? Depuis l'appel, il n'a plus toussé.
Il est mort.
Mon Dieu ! Vous en êtes sûr ?
J'ai vu assez de morts ces dernières années.
Vivrons-nous encore un jour comme des hommes ?
Pour moi, ce sera toujours le camp.
Puisque vous rejetez la foi.
Je prierai pour l'âme de celui qui repose là-haut.
On ne peut pas le laisser là-bas.
J'irai voir le commandant du camp.
J'ai peint son portrait.
Vous n'avez pas peur ?
La convention de Genève me protège.
Et je dois voir le médecin.
La légende du lieutenant Zawistowski est morte.
Je tâcherai de la garder intacte.
Il le faut, pour lui
et pour eux. -Vous n'êtes pas si cynique.
Les S.S.
Ils n'ont laissé personne dedans.
Ils pourraient choisir un jour plus chaud.
Qu'est-ce qu'ils cherchent ?
Ils commencent par notre bloc.
- Mon Dieu, mon manuscrit ! - On aurait dénoncé
la production de la *** dans la première salle ?
Regardez, notre chaudière.
Peut-être qu'ils vont réparer la *** ?
On dirait un enterrement.
On pourrait s'évader dans une chaudière pareille,
payer le cocher et l'escorte...
Que dites-vous ? Personne ne s'évade d'ici.
- Et Zawistowski? - Oui... Zawistowski...
Messieurs les officiers, rompez !
Adaptation : Dagmara Szlagor, Karolina Kunicka-Guérin