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Que se passe-t-il si le pire arrive ?
Pour des familles à faible revenu,
il peut être catastrophique de perdre son emploi,
un être cher, d’avoir une maladie ou un handicap.
La crise économique mondiale met en lumière la nécessité
d’intégrer rapidement la protection sociale dans les politiques nationales.
« Avec l’initiative pour un socle de protection sociale, l’ONU s’efforce de promouvoir
des priorités et des solutions communes, pour accorder à tous les garanties sociales fondamentales».
En 2009, le Conseil des chefs de secrétariat des organismes de l’ONU
a fait du « socle de protection sociale » l’une de ses neuf priorités
pour lutter contre les effets de la crise économique.
Avec 33 organisations de l’ONU et des institutions financières,
un groupe inter-agences conduit par l’OIT et l’OMS
ont élaboré une approche mondiale coordonnée, approuvée par le G-20,
pour aider les pays à renforcer leurs systèmes de protection sociale.
L’objectif : donner à tous l’accès aux services sociaux fondamentaux
et à une sécurité de revenu de base.
[Juan Somavia, directeur général du BIT] La protection sociale est une responsabilité
que toutes les sociétés doivent prendre en compte.
Il est temps d1’accélérer la couverture,
en commençant par un large socle de protection sociale.
L’initiative pour un socle de protection sociale: l’Argentine
Certains pays ont déjà commencé à mettre en place
le socle de protection sociale.
Avec la crise économique de 2008,
le gouvernement argentin a versé des allocations modestes aux familles de chômeurs
et subventionné les salaires des employés.
Avec la crise économique de 2008,
les régimes de protection sociale mis en place lors de la crise précédente
ont sauvé 140 000 emplois ;
la reconversion
et les aides sociales en ont aidé plus de 100 000 autres.
[Carlos A. Tomada, Ministre du travail, Argentine] C’est en protégeant l’emploi et en maintenant le niveau des salaires
que nous maintiendrons l’activité économique.
Il est essentiel d’intégrer les aides,
plutôt que d’avoir des programmes isolés.
L’Argentine a aussi subventionné les salaires, en versant des aides directement aux salariés,
pour protéger les emplois et aider les employeurs.
Les usines et les entreprises ont rouvert, créant quatre millions d’emplois.
Avec la crise économique mondiale en 2008,
les programmes de protection sociale de la crise précédente ont sauvé des emplois,
payé les reconversions, donné des allocations familiales universelles
à 3,5 millions de familles de l'économie informelle.
L’initiative pour un socle de protection sociale: la Namibie
Pour donner une protection sociale aux retraités du pays
le moins peuplé d’Afrique,
la Namibie a créé un partenariat public-privé
pour lancer une flotte de voitures équipées de distributeurs automatiques
et d’un système de reconnaissance biométrique.
Maintenant, neuf personnes de plus de 60 ans sur dix
reçoivent leur pension de 65 dollars des USA, où qu’ils vivent.
Ces versements bénéficient directement à l’économie locale.
[Un commerçant] C’est très bien, le jour où ils touchent leur pension,
on gagne beaucoup d’argent,
mais on les aide aussi, chacun y gagne.
En Namibie, le socle de protection sociale sort les gens de la pauvreté,
et c’est aussi un investissement abordable dans le développement économique,
la base d’un avenir prospère pour l’ensemble du pays.
L’initiative pour un socle de protection sociale: L’Inde
La Loi nationale de garantie de l’emploi rural
de Mahatma Gandhi répond au besoin de protection sociale en Inde;
elle assure à chaque foyer
le droit à 100 jours de travail non qualifié par an,
dans l’agriculture, l’irrigation,
la construction de routes et la reforestation par exemple.
Cet énorme programme social a assuré
un salaire minimum à 41 millions de foyers en Inde,
tout en développant et en améliorant le vaste espace rural indien.
L’initiative pour un socle de protection sociale: la Thaïlande
La Thaïlande a mis en place un régime de protection sociale
à couverture universelle (Universal Coverage Scheme, U-C-S).
Huit thaïlandais sur dix (plus de 47 millions de personnes) ont accès à l’U-C-S.
Beaucoup travaillent dans l’économie informelle.
[Rabieb Grongthong, Patient, Hôpital de Thaweewattana] Avant l’UCS, j’avais du mal à payer l’hôpital,
je demandais au docteur de me laisser partir plus tôt.
Maintenant quand il me dit que je dois y rester
une semaine à l’hôpital, je peux.
Je n’ai pas à payer et je guéris plus vite.
Le coût de la mise en place de l’UCS et de sa gestion
représente jusqu’à présent moins de 1% du PIB annuel de la Thaïlande.
Cet investissement assez réduit
a nettement amélioré la santé des thaïlandais.
Même si la santé est un droit de l’homme fondamental d’après
la Déclaration universelle des droits de l'homme,
moins de 25% de la population mondiale bénéficie actuellement d’une sécurité sociale appropriée.
L’Initiative pour un socle de protection sociale des Nations Unies
favorise des stratégies intégrées
pour donner à tous accès aux services sociaux essentiels et à la sécurité de revenus.
Instaurer un socle de protection social national
n’est pas prohibitif.
D’après le BIT, les pays peuvent commencer
en investissant un petit pourcentage du PIB.
L’ancienne présidente du Chili, et directrice d’ONU Femmes,
est la présidente du groupe consultatif SPS.
[Michele Bachelet] Tous les pays peuvent le faire.
Ils peuvent commencer à un niveau faible puis le développer, mais tous les pays peuvent le faire.
Il faut une volonté politique
pour créer la marge financière
permettant aux différents pays de financer cette possibilité.
L’Initiative SPS des Nations Unies propose aux pays une assistance technique
pour développer leurs politiques sociales nationales,
epour la sensibilisation,
la viabilité financière,
le contrôle, la gestion et la fourniture des prestations.
Le BIT élabore une recommandation internationale
avec des directives pour créer les socles nationaux de protection sociale.
Elle sera discutée par les mandants tripartites
à la Conférence internationale du Travail de 2012 à Genève.
Dans le monde, des pays de tous niveaux de développement
prouvent qu’ils peuvent donner une protection sociale à tous,
même en temps de crise.