Tip:
Highlight text to annotate it
X
L'INTENDANT SANSHO
Production Masaichi Nagata
D'après le roman de Ogaï Mori
Scénario : F. Yahiro et Y. Yoda
Photographie : Kazuo Miyagawa
Décors : Kisaku Ito
Musique : Fumio Hayasaka
Distribution
Tamaki : Kinuyo Tanaka
Zushio, son fils : Yoshiaki Hanayagi
Anju, sa fille : Kyoko Kagawa
L'intendant Sansho : Eïtaro Shindo
Taro, son fils : Akitake Kono
L'esclave Namiji : K. Tachibana
Le juge Norimuna : Kazukimi Okuni
Le gardien : Goro Nakamishi
Le fermier : Eiji Ishikura
La courtisane : Keiko Koyahagi
Mise en scène : Kenji Mizoguchi
Au XIème siècle, quand l'homme ignorait sa valeur...
cette légende est parvenue jusqu'à nos jours.
Zushio... sois prudent !
Maman !
Pourquoi Père a-t-il été nommé si loin ?
N'est-il pas puissant ?
Si, c'est un homme juste et respectable.
J'en étais sûr...
Père !
On veut voir le Maître !
Pas de violence ! En arrière !
On veut seulement voir le Maître.
Alors, plus de calme.
Vous êtes pour le Gouverneur Général ?
Maître, sortez !
On vous accompagne chez le Gouverneur !
À quoi cela vous avancera-t-il ?
On le suppliera d'annuler sa décision.
À vrai dire, c'est un exil !
Et vous croyez
que le Gouverneur vous écoutera ?
Votre zèle pourrait aller
contre les vœux de votre maître.
Il connaît votre famine depuis 3 ans.
Nous priver de main-d'œuvre serait pire.
Il connaît vos charges.
Son refus de fournir riz et soldats
a été mal jugé par le Gouverneur.
Il lui déplairait
que vous souleviez de nouveaux troubles.
C'est lui qui serait tenu pour rebelle.
Et vraiment envoyé en exil.
Voulez-vous en faire un hors-la-loi ?
Séparez-vous donc et rentrez chez vous.
Il faut réprimer ce soulèvement !
Décapitez-les !
Folie !
J'interdis un pareil déni de justice.
Vous oubliez que vous n'êtes plus rien.
Ne vous en mê*** pas !
Maître Zushio !
Je vous ai causé des ennuis, mon oncle.
Tu ne penses pas aux tiens.
Réserve donc ta pitié pour ta famille.
Les paysans ont droit à la pitié.
Les mets-tu au même niveau que nous ?
Imbécile !
Rentre chez tes parents à Iwashiro avec les petits.
Dis-leur qu'ils ont fait une erreur
en te mariant à un entêté comme moi.
Zushio, seras-tu aussi obstiné que moi, plus *** ?
Tu es bien jeune, mais n'oublie pas ce que je vais te dire.
Un homme sans pitié n'est pas humain.
Sois dur pour toi, généreux pour autrui.
Tous sont égaux et ont droit au bonheur.
Voici un bien de notre famille.
Ce Dieu de Merci est comme mon âme.
Garde-le toujours en souvenir de moi.
Répète ce que je viens de dire.
Un homme sans pitié n'est pas humain.
Sois dur pour toi, généreux pour autrui.
Tous sont égaux
et ont droit au bonheur.
Tu te rappelleras ton Père, Zushio ?
Et aussi ce qu'il t'a dit ?
Zushio, dis adieu à ton Père.
Anju, deviens une belle jeune fille.
Et toi, protège ta sœur.
Nous nous reverrons peut-être.
Espère et vis avec courage.
Oui.
Jamais je n'aurais pensé partir d'ici.
Seigneur Masauji, restez-nous !
Notre Maître, ne partez pas !
Dépêchons-nous.
Il faut trouver un abri pour la nuit.
On suit la même route que votre Père.
Ils refusent tous de loger des voyageurs.
Mais pourquoi ?
Des marchands d'esclaves, soi-disant voyageurs
surgissent souvent et tuent ou enlèvent femmes et enfants.
Alors, on interdit de loger des inconnus.
Des marchands d'esclaves !
C'est hideux, par ici !
Que faire, maintenant ?
Trouvons un endroit pour camper.
En plein air ?
Nous construirons un abri avant qu'il ne fasse nuit.
Zushio et Anju, aidez-nous !
Encore un peu, Maman ?
Oui, surtout des roseaux.
Viens avec moi, Anju !
Cette grosse branche !
Tu ne pourras, toute seule !
Maman nous appelle.
C'est le bruit des vagues.
Anju !
Revenez vite !
Zushio !
Vous devez avoir faim.
Ceci calmera leur appé***.
Qui crie ainsi ?
Des loups, Maîtresse.
N'ayez crainte. Le feu les éloignera.
Nous sommes en sûreté.
Si je pouvais vous donner quelque chose de chaud à boire !
Je vais voir ce que je peux trouver.
Je vais chercher aussi de quoi dormir.
Attendez-moi tranquillement.
Merci de ton dévouement !
Qui va là ?
Que faites-vous donc ici ?
Nous voyageons.
Mais personne ne veut nous loger.
J'en suis désolée.
Il fait trop froid pour ces enfants.
Venez donc chez moi.
Je vous donnerai un repas chaud.
Votre offre me touche beaucoup, mais je crains de vous déranger.
Venez sans bruit, on ne vous verra pas.
Même si on vous trouve, on se taira un jour ou deux.
Suivez-moi donc.
Merci mille fois.
Mais... notre domestique ?
Votre domestique ?
C'est un homme ou une femme ?
Une domestique femme.
Alors, tout est bien. Imaginez un homme chez une prêtresse !
J'ai trouvé ceci pour coucher, mais rien pour dormir.
Sans importance, maintenant.
Cette prêtresse va nous héberger en secret.
Allons, maintenant !
Merci beaucoup !
Je vous prouverai ma gratitude.
Comme vous êtes bonne !
N'en parlez plus.
Une prêtresse doit aider son prochain.
De nos jours...
même la famille ne le fait plus !
Vous avez donc passé 6 ans chez vos parents ?
Et une fois vos parents morts, votre frère marié vous renvoie !
Ils ont bien mangé, ils dormiront bien.
Et vous voulez continuer à pied ?
C'est dur. Prenez un bateau.
Près d'ici se dresse un massif énorme.
Et la montagne est infestée de bandits.
Par la mer, c'est plus sûr ?
Oui, je connais un batelier de confiance.
J'ai tout arrangé quand vous dormiez.
Comment puis-je vous remercier ?
Je vous en prie...
Voici les voyageurs. Soignez-les bien.
Comptez-y !
Alors embarquez-vous.
Toute ma vie, je vous en saurai gré.
Zushio, Anju, remerciez-la.
Merci beaucoup. Au revoir.
Adieu !
Bonne chance ! Je prierai pour votre salut.
Vous d'abord, Madame.
Anju, Zushio, montez vite.
J'aiderai les enfants, allons !
Les enfants, là. Faut pas surcharger.
Je veux mes enfants avec moi.
Retournez à terre !
Prêtresse, ce bateau est-il sûr ?
C'est un bateau, très sûr.
Retournez, je vous donnerai tout mon argent.
Je vous en supplie, retournez !
Par pitié, revenez en arrière !
Maman ! Maman !
Ces enfants-là.
Trop petits pour être utiles.
Ils sont très sages. Achetez-les moi.
4 pièces 1/2 chaque, 8 pièces les deux.
Ils semblent faibles.
S'ils tombent malades, je perdrai tout.
C'est parce que tu pleures sans arrêt.
Ta mère est déjà vendue, dans Sado.
Tes sanglots ne la feront pas revenir.
Finis de pleurer, sinon rien à manger !
Non, je ne veux pas !
Il me faut vite les vendre. Prenez-les !
Va dans la Province de Tango. Propose-les à l'Intendant Sansho.
À l'Intendant Sansho ?
C'est un homme riche. Il les prendra.
Mais ici, personne n'en voudra.
Allons, plus vite !
J'ai amené les enfants, Maître.
Tu les as payés 7 pièces, imbécile !
Que pourront-ils faire ?
Rien de dur, Père. Ils balayeront.
Il faut les traiter comme les autres.
Qu'ils travaillent !
Leur nom ?
Ils refusent de le dire.
Mais pourquoi ?
Ils semblent butés.
Relevez-vous ! Allons !
Pas de faiblesse avec eux !
Marchez plus vite.
Des nouveaux...
Tu vas aller chercher de l'eau de mer.
Kayano, encore une. Occupe-toi d'elle.
Pour la faire jouer à la poupée ?
Assez de bêtises, qu'elle travaille !
Essaie de porter les seaux.
Tu peux marcher avec ?
Quels démons cruels !
Ils ont dû l'enlever.
La pauvre petite !
Debout ! Allons !
Mon frère !
Pardonnez-moi !
Pardon... je vous en prie !
Je ne voulais pas me sauver !
En les voyant, j'ai pensé aux miens.
J'ai passé deux portes sans le réaliser.
Cela revient à s'être évadée.
Pardon... je vous en supplie !
Que vas-tu faire à cette femme ?
Mais la punir, selon la loi !
C'est Namiji !
Ils vont la tuer ?
Non, ils perdraient une esclave.
Ils l'enfermeront ?
Tu ignores la loi ? Quand on veut s'enfuir, on est marqué.
Je ne le ferai plus ! Épargnez-moi !
Elle demande pardon. Ne la marquez pas.
Ces sales bêtes ne comprennent que si on les fait souffrir.
Taro, marque-la.
Espèce de lâche !
Ne regardez pas.
Mangez vite et au travail !
Où vous a-t-on pris ?
Approchez-vous.
Racontez-moi tout.
N'ayez pas peur.
Vos parents vivent ? Qu'ils sont cruels !
Notre Père n'est pas ainsi !
Tu dis "Père" et non pas "Papa".
Vous n'êtes pas des enfants de paysans.
Comment êtes-vous devenus esclaves ? Racontez-le moi.
Voici quelques gâteaux.
Ils sont bien cuits.
Laissez ça ici.
Un tel gâchis, alors que l'envoyé du Ministre arrive !
Où est Taro ? Trouve-le moi.
Dis-lui que l'envoyé arrive. Que les danseuses soient prêtes !
Ils trouvent juste
de vous faire travailler, vous ayant achetés.
Quel monde affreux !
Répète-moi les paroles de ton Père.
Il faut avoir pitié.
Sois dur pour toi, généreux pour autrui.
Je voudrais vous ramener à vos parents.
Mais Sado est bien loin et Tsukushi encore plus loin.
Trop loin pour un enfant !
Attendez de grandir. Soyez patients.
Je vois pourquoi vous refusez de dire votre nom.
Mais il faut qu'on puisse vous désigner.
Je te nomme Mutsu, puisque tu y es né.
Et toi, Shinobu (la patiente).
Maître Taro !
L'envoyé du Ministre vient d'arriver !
Votre Père vous demande.
Dis-lui que tu ne m'as pas trouvé.
C'est un visiteur important !
Il faut obéir.
Votre venue m'a fait craindre un blâme.
À vous, un blâme ? Au contraire, nous vous remercions.
Vous êtes très habile
à collecter le riz et les impôts des fermes.
Vous emplissez les coffres du Seigneur !
De tous ses intendants, c'est en vous qu'il a le plus confiance.
Je viens apprendre de vous
le travail de l'administrateur.
C'est trop d'honneur !
C'est mon devoir de protéger les intérêts de mon Maître.
Peu d'hommes font aussi bien leur devoir.
Notre Seigneur vous informe
qu'il aimerait vous voir à Kyoto
dans un proche avenir pour vous récompenser.
Est-ce possible ?
Quel honneur ! Que j'apprécie sa bonté !
Kichiji, apporte les présents !
Acceptez ceci en signe de gratitude.
Merci infiniment.
Voici Taro, mon fils.
Remercie-le.
Vous êtes béni, d'avoir un tel Père !
Respectez-le !
Dansez, jeunes filles !
Vous dormez ?
Que Bouddha vous garde !
Ouvre la porte !
- Où allez-vous si *** ? - Peu importe !
DIX ANS PASSENT
AVEC DES PÉRIODES TROUBLÉES.
ZUSHIO À 23 ANS ET ANJU EN À 18.
On donne l'alarme !
Pitié !
J'ai patienté 50 ans !
Laissez-moi ! J'ai 70 ans, je vais mourir.
Laissez-moi partir !
Mutsu ! Marque-le !
Qui l'a marqué ?
Mutsu, le frère de Shinobu...
Dire qu'il est d'une bonne famille.
Il finira misérable !
Mutsu est mauvais.
C'est sûrement le fils d'un bandit.
Tu paresses ? Allons, travaille. Tu n'es pas responsable.
Une nouvelle, indique-lui sa tâche.
N'attends pas !
On tourne comme ceci.
Essaie toute seule.
- Quel est ton nom ? - Kohagi.
- Quel âge as-tu ? - 16 ans.
Ton Père est un paysan ?
- D'où viens-tu ? - De l'île de Sado.
De Sado ?
As-tu entendu parler d'une Tamaki ?
On l'a vendue à Sado il y a 10 ans.
Elle doit avoir environ 45 ans.
Je ne la connais pas. Sado est une grande île, tu sais.
Namiji, tu as si mal ?
J'ai comme une pierre dans l'estomac.
Pas étonnant, avec cette vie-là.
Le travail ne cesse qu'à la mort.
Nous ne sommes pas des êtres humains.
Qui mettra donc fin à cet esclavage ?
Que dis-tu ? Tu n'es pas nouvelle ici !
Travaille ou on te punit !
Zushio, combien tu me manques...
À quel point j'en souffre !
Anju, combien tu me manques...
À quel point j'en souffre !
Qu'est-ce que ce chant ?
Veux-tu le répéter ?
Zushio, combien tu me manques...
Anju, combien tu me manques...
Qui t'as appris cela ?
C'était une chanson très connue à Sado.
Qui l'a inventée ?
Une courtisane, il paraît.
On l'appelait "La Dame".
Elle est encore en vie ?
Je ne sais pas.
Zushio, combien tu me manques... À quel point j'en souffre !
Anju, combien tu me manques... À quel point j'en souffre !
Veux-tu me la chanter encore ?
Zushio, combien tu me manques...
À quel point j'en souffre !
Anju, combien tu me manques...
À quel point j'en souffre !
Maman !
On me conduit en esclavage...
Un batelier rame lentement...
Attendez-moi !
Emmenez-moi... par pitié !
Je vous donnerai tout ce que j'ai.
On veut encore s'échapper, "La Dame" ?
Cette femme est terrible !
Coupez-lui le tendon, elle ne courra plus.
Non, Maître, je ne le ferai plus ! Pardon !
Toute femme qui veut fuir est punie ainsi !
"La Dame"
tu ne verras pas Nigata, aujourd'hui.
Zushio !
Anju !
Zushio, combien tu me manques...
Anju, assez !
À quoi bon chanter ça ?
Mais, ça nous parle de Maman !
Tu es horrible !
Tu ne penses plus à Père et à Mère ?
Tu ne tiens pas à les revoir ?
Nous ne pouvons plus les voir.
Si on pouvait fuir pour les retrouver.
Par quel moyen
les retrouver sans argent ?
Il vaut mieux qu'ils ne voient pas ce que nous sommes devenus.
Allons à la Capitale, devenons célèbres...
Tu rêves !
Bien qu'enfants de bonne famille nous sommes des esclaves.
De vils esclaves !
Qui nous aiderait à devenir célèbres ?
Même si nous pouvions fuir on te vendrait dans un bordel.
Je deviendrais bandit. Ou nous mendierions dans la rue.
Tu es devenu cruel comme un bandit et vil comme un mendiant !
Tu as marqué le front d'un vieillard !
Tu n'as pas honte ? Comment as-tu pu le faire ?
Tu as oublié les paroles de Père ?
Et tu portes l'image du Dieu de Merci !
Comment peux-tu être aussi horrible ?
Un Dieu, un Bouddha, c'est quoi ?
Les prier, c'est prier le néant !
Ici, il vaut mieux plaire à l'Intendant.
Comme tu as changé !
Namiji est moribonde.
Va la déposer dans l'arrière montagne.
Namiji est comme notre sœur.
Laisse-la rendre son âme sous un toit.
Mutsu, emporte-la.
Laisse-la ici, mon frère.
Tu ne peux la jeter aux vautours.
Ordre de l'Intendant !
On en élimine encore une ?
Mais elle vit encore ! Va avec eux.
Ouvre la porte !
Toi, tu ne peux pas aller.
Puisses-tu renaître chez des riches.
Chez des gens haut placés !
Faites vite.
Tiens-le, c'est relié à une image sacrée.
Le Dieu de Merci.
Tu renaîtras avec beaucoup de chance plus ***.
- Que fais-tu ? - C'est trop lamentable.
Je voudrais lui faire un genre d'abri. Si vous permettez.
Bien, mais fais vite.
Viens, mon frère.
Tu te souviens quand nous avons campé ?
Maman nous faisait ramasser des herbes.
Zushio !
Anju !
Maman nous appelle !
Sauvons-nous d'ici !
Tu le veux ?
- Pourquoi cet argent ? - Pars seul.
Ensemble, on serait vite pris.
Je les retiendrai. Fuis au loin.
Réfugie-toi au Temple de Nakayama.
Pourrais-je te quitter sachant combien tu seras punie ?
Ils ne me tueront pas. Je sais comment faire.
Ça ne sert à rien d'être pris ensemble.
Tu peux réussir seul. Ne t'inquiète pas.
Mais sauve Namiji.
Je vais distraire le gardien.
L'écrin est dans le kimono de Namiji.
Je reviendrai te chercher, je le jure.
Mon frère terminera le reste.
Je lui ai demandé. Partons.
Je ne voudrais pas crever comme elle !
Courage, Namiji !
Que fait ton frère ? Il tarde à venir.
Il va arriver tout de suite.
Qu'est-ce qu'il fait ?
Pourquoi tarde-t-il ?
Va voir un peu.
Il s'est échappé ! Sale chienne !
Tu as dû tout combiner.
Kayano, ne la laisse pas fuir.
Vite, rattrapez-le !
Seigneur !
Pourquoi ce vacarme ?
Mutsu s'est sauvé.
Avec Shinobu ?
Non, elle, nous l'avons rattrapée.
Qu'on la torture.
Elle doit savoir où va son frère.
Allez fouiller le village à fond.
Tu sais où est parti Mutsu ?
Même si tu as décidé de te taire
tu parleras, nul ne résiste à la torture.
Qu'ils me torturent à leur gré !
Une morte ne pourra rien leur révéler.
Tu ne leur échapperas pas.
Attache-moi avant de partir.
Merci, Kayano.
Sauve-toi vite !
Fouillez tout le défilé !
Zushio, combien tu me manques...
À quel point j'en souffre !
Anju, combien tu me manques...
À quel point j'en souffre !
On me conduit en esclavage...
Va, batelier, rame lentement !
Où est-il passé ?
Au nom de l'Intendant, livrez le fuyard !
Il s'est réfugié ici.
Livrez-nous cet homme !
Sinon, le Ministre vous punira tous.
Des hommes armés arrivant la nuit
comme s'il y avait émeute !
Vous cherchez un de vos serviteurs ?
On n'accepte personne ici sans permission.
C'est la règle.
Et je ne connais personne logeant ici.
Ce temple fut érigé par ordre impérial.
Voyez !
Ceci est écrit par sa Majesté l'Empereur.
En cas de troubles, vous serez punis.
Partez vite, pour votre bien.
Je l'ai vu. Il est parti vers le sud.
Vous le rattraperez, en allant vite.
Comment va-t-elle ?
Beaucoup mieux, grâce à vos remèdes.
J'en suis très heureuse.
Merci infiniment.
Content de ce résultat !
Que vas-tu faire, maintenant ?
Maître Taro, rendez-moi un grand service.
Pouvez-vous recueillir Namiji ?
Très facilement.
Mais ton avenir m'inquiète.
Je veux me rendre dans la Capitale.
Quel en est l'homme le plus important ?
Le Premier Ministre.
Pourquoi me le demandes-tu ?
Maître Taro !
Vous êtes parti dans quel but ?
Tu veux en appeler au Premier Ministre ?
Je pensais comme toi, en allant à la Capitale.
Mais rien n'était aussi facile que je le croyais.
Seul, je n'ai pas réussi.
Les gens dédaignent le sort d'autrui
quand il n'affecte pas leur existence.
Ils sont cruels et sans amour.
À moins de changer le cœur humain
le monde de ton rêve ne naîtra jamais.
Si on veut vivre honnête
fidèle à sa conscience
il faut se consacrer à Bouddha.
Pardonnez, je pense autrement.
Je veux lutter pour atteindre mon but !
Je vois... alors, fais à ton gré.
Mais prépare-toi à de grands tourments.
Je le sais.
Je t'aurai une lettre pour le Ministre.
Merci ! Vous avez toute ma gratitude.
Je vous en supplie, écoutez-moi.
Je vous en supplie, écoutez-moi.
L'Ex-gouverneur de Mutsu est mon Père.
Insolent ! Va-t'en !
Je ne suis pas insolent.
J'ai une lettre du supérieur
du Temple de Kakayama.
On m'empêchait d'entrer ici.
Il faut que je voie le Premier Ministre !
Où as-tu volé ceci ?
C'est un souvenir de mon Père.
Rendez-moi cette figurine.
C'est un souvenir de mon Père.
Je vous en supplie, rendez-la-moi !
Ne me renvoyez pas, par pitié !
Le Premier Ministre va te recevoir.
Tu as de la chance.
On va te conduire chez Sa Seigneurie.
J'amène le prisonnier.
Suivez-moi.
Voici le prisonnier.
Vous avez déclaré être le fils
de l'Ex-gouverneur de Mutsu.
Est-ce exact ?
C'est exact, Seigneur.
Ceci appartenait à Michinaga Fujiwara
mon illustre ancêtre.
C'est le Dieu de Merci remis à l'un de ses aïeux
en récompense de ses services. Vous le saviez ?
Non, je le croyais un bien de famille.
Lors de son exil, mon Père me l'a confié.
Mon Père a-t-il commis un crime ?
La pitié est-elle illégale ?
Non, mais désobéissance
n'est pas admise.
Or, votre Père
peu enclin à céder devant un militaire
s'est montré un homme fort courageux.
Vous l'avez toujours su !
Mais ce n'est pas moi qui étais en poste.
Vous réhabiliteriez mon Père, alors ?
Il est trop ***.
Zushio... montrez-vous fort.
Votre Père n'est plus vivant.
Quand est-il mort ?
J'ai fait faire une enquête.
Il s'est éteint en exil, l'an dernier.
Je sais ce que vous ressentez.
Et je vous plains pour vos malheurs.
Pour honorer les mérites de votre Père
je vous nomme Gouverneur.
Vous voulez dire...
La Province de Tango n'a plus de Gouverneur.
Je vous nomme Gouverneur de Tango.
Vous serez élevé au 5ème grade d'honneur.
Et Masamichi Taïra, 5ème grade
est nommé Gouverneur de Tango.
Voici le décret impérial. Approchez-vous.
Désormais, ce sera votre nom :
Masamichi Taïra.
Allez sur la tombe de votre Père.
Merci beaucoup.
Ma mère et ma sœur le sauront.
Grâce à vous, elles seront heureuses.
Et plus encore !
Les esclaves de l'Intendant Sansho
je les libérerai de leur vie d'enfer.
Les libérer ? Que dites-vous là ?
Le domaine de Sansho est à un Ministre.
Un Gouverneur n'a aucun droit
sur les domaines privés.
Il faut savoir cela pour remplir vos fonctions.
Ne l'oubliez surtout pas !
Vous me comprenez ?
Pourquoi le Gouverneur vient-il ?
Masauji, son Père, est mort ici.
Il s'est mis en route aussitôt nommé.
C'est un fils très loyal.
Je déplore de n'avoir pu venir
le chercher de son vivant.
Que de fleurs !
Est-ce vous qui les avez placées là ?
Non, ce sont ses obligés.
Votre Père était généreux.
Il s'occupait des pauvres paysans.
Il leur a enseigné à lire et à écrire.
Il leur a appris la valeur
du sens moral.
Je suis le Juge Norimura.
Nous nous félicitons de votre arrivée
M. Le Gouverneur.
Merci à tous de votre accueil.
Je suis Marotsuna, je tiens les livres.
Narusada, le collecteur d'impôts.
Akisuké, l'officier du riz.
J'ai quelque chose à faire avant tout.
Laissez-moi avec le juge et son adjoint.
Je veux éditer une loi.
Écrivez ce que je vous dis.
Désormais, en cette province
la vente d'esclaves est interdite.
Dans tous les domaines, publics ou privés
l'esclavage est prohibé par la loi.
Est-ce un ordre du Ministre ?
Non, de moi seul.
Et vous pensez le faire exécuter ?
Croyez-vous que je plaisante ?
Vous savez ce que vous faites ?
Pour vos débuts, vous allez trop loin.
Je n'ai pas fini.
Continuons.
Un Gouverneur régit ce qui est national
et non privé.
Ne touchez pas aux domaines privés.
Surtout ici
un Ministre a un vaste domaine
régit par l'Intendant Sansho.
J'émanciperai les esclaves aussi.
Vous me surprenez, Seigneur !
L'Intendant Sansho n'est responsable
que devant le Ministre.
Un esclave est un bien du Ministre.
L'Intendant refusera votre mesure.
Et si la nouvelle atteint la Capitale
le Ministre vous fera révoquer immédiatement.
Il pourra même vous exiler.
De plus, votre vie sera en danger.
Il m'est impossible de comprendre votre façon d'agir
mais je vous supplie de n'en rien faire.
Vous désobéissez à votre supérieur ?
Non, bien entendu !
Les affranchis pourront partir ou rester à leur gré.
Tout travail sera rémunéré.
Voici les clauses de l'édit.
Promulguez-le immédiatement.
Juge Norimura !
Allez chez l'Intendant Sansho
chercher une jeune fille nommée Shinobu.
Mademoiselle Shinobu ?
Exactement.
Personne du nom de Shinobu, ici.
Non ? Ne mens pas.
En tout cas, on ne la livrera pas.
J'ignore pourquoi vous la voulez
mais ici, c'est le domaine privé du Ministre de la Justice.
Le Gouverneur n'a rien à y voir. Partez !
Allez-vous-en ! Et vite !
- Tu as refusé ? - Je l'ai chassé.
L'imbécile !
Pourquoi Shinobu spécialement ?
Veillez avec soin.
Stupidité ! Je ne comprends pas.
"La vente et l'emploi d'esclaves"
"sont formellement interdits."
"Les contrevenants seront punis."
"Le Gouverneur de la Province de Tango."
"Le 25 novembre, au VII de l'ère Kanji."
Qui est ce nouveau Gouverneur ?
C'est totalement illégal !
Il doit être fou ! Il va voir !
Rapporte ce scandale au Ministre.
Que les esclaves ignorent tout.
Il serait difficile de les maîtriser.
Faites arracher les pancartes.
Au travail !
Rassemblez les hommes !
Seigneur, n'allez pas plus loin !
Vous ne comprenez pas mon but !
Pensez à tous ces êtres humains morts comme des chiens.
Êtes-vous prêts ?
Son Excellence le Gouverneur.
C'est un très grand privilège.
Mais tellement inattendu.
Je ne pourrai vous recevoir dignement.
Intendant, nous nous retrouvons !
Mutsu !
Le Gouverneur de Tango.
On ne pouvait pas vous reconnaître
vous avez tellement changé !
Je suis à vous dans un moment.
Préparez un banquet.
Je ne viens pas en visiteur
mais afin de vous arrêter
pour résistance à la loi.
Vous m'étonnez. Qu'ai-je fait ?
Vous avez détruit les proclamations du Gouverneur.
Ces sottises insensées !
C'est bien de vous, un pareil édit !
Ce domaine est le bien d'un Ministre...
Je le sais !
Alors, c'est pire.
Si vous maintenez votre position
vous allez au-devant du danger.
Rapportez cette loi...
Je parlerai en votre faveur au Ministre.
J'ignore comment vous avez manœuvré
mais un esclave devenir Gouverneur !
Ne risquez pas votre situation !
Est-ce tout ce que avez à dire ?
Ne vous mê*** pas de mes affaires.
Vous serez saisi et banni !
Arrêtez-le !
Nul ne peut m'arrêter.
Vous êtes ici de façon illégale.
Vous serez durement châtié !
Déliez-moi !
Sinon, vous le regretterez !
Regardez ! C'est Mutsu !
Écoutez-moi, mes amis !
Acheter et vendre hommes et femmes est désormais interdit.
Ainsi que d'avoir des esclaves en domaines publics ou privés.
À partir de maintenant, vous n'appartenez plus à personne.
Vous pouvez agir à votre gré.
Vous pouvez rentrer chez vous !
Ceux qui préfèrent travailler ici, resteront.
Ils seront payés pour leurs tâches.
Ceux qui veulent travailler aux champs pourront le faire.
Mutsu !
Ce crime, d'avoir marqué ton front,
jamais je ne pourrai l'effacer.
Mais j'essaierai de te dédommager le plus possible.
Anju
Tu entends ce que je dis ?
"Shinobu", m'as-tu entendu ?
Kayano
Où est ma sœur ?
Dis-moi
ce qui lui est arrivé !
Elle est morte.
On l'a tuée ?
Non.
Elle s'est noyée.
Pourquoi ne pas m'avoir attendu ?
Je la voyais vivant dans mon attente.
Tu avais refait de moi un homme
alors que j'avais perdu toute espérance.
Pourquoi n'as-tu pas attendu ton frère ?
La maison de l'Intendant est en feu.
L'Intendant et sa famille
sont déjà expulsés du pays.
Remettez ceci au Premier Ministre.
C'est ma lettre de démission.
Si cela vous paraît étrange, moi, je sais ce que je fais.
Ceux qui ont souffert avec moi
reconnaîtront ce que j'ai fait.
Demain, j'irai dans l'Île de Sado.
Préparez mon voyage.
ÎLE DE SADO
Le bateau va repartir !
Tu n'embarques pas ? Pourquoi ?
Je cherche quelqu'un.
On l'appelle "La Dame". Où puis-je la trouver ?
"La Dame" ? Une courtisane ?
Les maisons de femmes sont là-bas.
Vas-y, on te renseignera.
Je voudrais voir "La Dame". Est-elle ici ?
Certainement !
Où est-elle ?
Dans cette maison.
Elle est en train de se farder !
Je viens voir "La Dame".
Qui est là ?
Que voulez-vous ? Entrez !
Êtes-vous vraiment "La Dame" ?
Bien sûr que je suis "La Dame" !
Moi, et personne d'autre !
Qu'est-ce que vous avez ?
Amusons-nous un peu !
Tu es venu pour la vue ?
Tu te moques de moi !
Tu ne fais pas bien riche.
Tu n'as pas un liard !
Qu'y a-t-il ?
Celle que je cherche doit avoir dans les 45 ans.
Alors, c'est l'ancienne "Dame".
Vous la connaissez ?
Elle doit être morte...
On aurait trouvé son corps au cap.
Je crois qu'elle s'est jetée à la mer.
Tu te trompes.
Elle a fini dans les raz-de-marée.
Vous êtes un parent de "La Dame" ?
À quel endroit ?
De l'autre coté du cap.
Brave vieillard !
C'est ici qu'a eu lieu le grand raz-de-marée ?
Tout juste, neuf personnes sur dix
ont disparu dans les vagues.
Bien des cadavres n'ont jamais été retrouvés.
Pourquoi voulez-vous savoir ça ?
Zushio, combien tu me manques...
Fuyez les oiseaux !
Anju, combien tu me manques...
Fuyez les oiseaux !
Raisonnables
petits oiseaux
envolez-vous d'ici...
avant que je vous chasse !
Maman !
C'est moi... Zushio !
Voyou !
Tu te moques encore de moi !
Va-t'en !
Ne m'ennuie pas comme ça tout le temps.
Maman !
Touche ceci.
C'est le Dieu de Merci que Père m'a remis.
C'est bien toi, mon fils !
Tu comprends, maintenant ?
Je suis venu te chercher.
Tu es seul ?
Anju doit être avec toi.
Anju, où es-tu ?
Elle a rejoint notre Père.
Il est en bonne santé, ton Père ?
Non.
Il n'y a plus que nous deux.
Toi et moi !
J'aurais pu venir ici comme Gouverneur
mais j'ai préféré démissionner
afin d'obéir à l'enseignement de mon Père.
Je t'en prie, pardonne-moi, Maman !
Ne parle pas ainsi.
En tout cas, je suis sûre
que c'est parce que tu as écouté ton Père
que nous sommes enfin réunis !