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Les artistes, les directeurs de théâtres,
ne comprennent parfois pas en quoi consiste le mapping.
Mais ils veulent ajouter des effets spéciaux au théâtre, faire de belles vidéos,
de beaux décors et de beaux environnements pour leurs histoires.
Les projets que je vous présente aujourd'hui n'ont donc pas tous à voir
directement avec le mapping. J'évoquerais également les effets spéciaux dans le théâtre.
Je pense qu'il y a un intérêt grandissant pour le théâtre.
Les directeurs essayent d'y insérer des messages.
L'intérêt de l'oeuvre n'est pas assurée pour autant, ça peut être du déjà-vu.
mais il y a toujours une histoire derrière, une volonté de raconter des histoires sincères.
Ce qui est intéressant, c'est que le cinéma, le storytelling, se tasse.
Dans ces domaines il y a beaucoup d'argent et beaucoup de production.
Mais parfois il n'y a pas de contenu. C'est pourquoi c'est intéressant de travailler avec les théâtres,
car leurs budgets sont réduits, mais ils intègrent beaucoup plus de messages.
Il y a un an et demi on a décidé de former un groupe d'artistes de mapping
et plus en tant que VJs isolés, et à ce moment on a rencontré notre ami directeur Phillip Grigoryan.
C'est un jeun directeur assez connu, qui fait des performances très intéressantes, et folles.
Lorsqu'on s'est rencontré, on lui a dit qu'on commençait avec le mapping,
et que cela pouvait peut-être être appliqué au théâtre. Il a approuvé direct.
Il a dit "Okay, je ne sais pas ce que c'est que le mapping, mais essayons !"
Et ça c'est révélé très intéressant.
Après notre première recontre, il devait aller quelque part.
Il était injoignable, c'est un type surbooké.
Il voyage dans toute l'Europe et la Russie. Il nous a alors proposé de nous rencontrer sur
un espace virtuel, Second Life. C'est un espace virtuel auquel vous vous connectez,
et vous créez un avatar 3D. Vous pouvez vous ballader, parler avec d'autres, interagir.
Et ce type en est réellement fou.
Il nous a dit de nous connecter là dessus, et qu'on se retrouverait à un endroit.
J'ai monté une scène, et je veux vous la montrer.
J'ai construit ça a partir de blocs 3D sur Second Life.
J'ai fait ça 100km au dessus de la terre, pour que personne ne vienne.
Je vous téléporte là-bas,
connectez-vous. C'était très marrant, car on est tous venus,
on a vu la scène... Déjà, c'était très bizarre.
Le directeur est apparu sous les traits d'une théière, et les autres
avec des apparences bizarres, en insectes... Il a commencé a nous montrer où il voulait nos vidéos.
C'était très bizarre, mais ce fut un meeting très constructif,
on a totalement comprit ce qu'il voulait de nous. Et on s'est mis au travail.
C'était notre premier projet théâtral, on devait donc inventer
une technologie pour gérer cela.
Il a d'abord fallu le mapper : avoir un logiciel qui pouvait mapper sur des décors.
La 2° chose était que la pièce devait se jouer 3 fois par mois,
et qu'on ne pouvait pas être présent chaque fois.
On a donc dû faire une interface
pour les mecs des lumière par exemple, pour qu'ils puissent gérer ça facilement, sans y connaître beaucoup.
Qu'ils puissent faire le mapping simplement, puis gérer le rythme;
passer d'une scène à une autre, etc.
On a décidé de faire ça sur une base Max/MSP, écrite par notre programmeur, Netzz.
Il l'a fait ressembler à ça. C'était assez horrible.
Mais au final on a réussi à créer une interface simple, une sorte de tableau Excel.
Il y avait juste des lignes :
une pour la première scène, une autre pour la seconde, etc.
On pouvait donc changer, faire avancer le spectacle facilement.
Pour faire un bon mapping, il fallait délimiter une aire de jeu. On avait une géométrie simple,
on a fait des tests. Il y avait une très bonne intégration de la vidéo, des lumières et des costumes,
car le directeur artistique avait rélisé des jupes spécialement pour le mapping.
Elle pouvaient prendre des formes différentes,
en demi-cercle ou en cercle complet.
Voici l'exemple de ce à quoi cela ressemblait aux tests.
Donc à certains moments la fille arrivait et ouvrait la jupe à moitié, c'était mappé.
Puis elle l'ouvrait en entier, et le mapping suivait.
Je vais vous montrer la vidéo finale, ce que ça rendait.
C'est donc le film du spectacle, qui s'est bien passé. Tout le monde était satisfait :
l'équipe du rendu du travail, et les spectateurs de la performance.
Avec cette expérience on a développé
ce programme qui est maintenant utilisé pour le théâtre.
On l'a utilisé de plus en plus.
Il a cette interface qui permet d'y naviguer facilement,
et permet donc à l'utilisateur de contrôler la scène.
Le projet suivant est un projet
que l'on a fait pour un grand groupe de créateurs, qui ont produit
le spectacle Cops On Fire.
Ce projet est très intéressant, et maintenant très connu à Moscou, car il a été
réalisé à l'initiative spontanée de personnes.
C'était donc totalement non-commercial,
et au départ il n'y avait pas d'argent. Lorsqu'on les a rencontré, ils ont dit
qu'ils avaient un super projet, mais pas d'argent, qu'ils ne pourraient payer personne,
mais que qui était intéressé pouvait participer. On a donc fait du mapping dans le projet.
On a aussi fait un peu de vidéo. On a donc collaboré en tant qu'artistes,
essayant de trouver les effets qui correspondraient au projet.
C'étaient nos premiers projets théâtraux,
et les directeurs ont commencé à vraiment prêter attention à la manière dont les technologies vidéo
pouvaient être utilisées dans le théâtre; et de plus en plus de gens
nous appelaient, demandant de participer à des projets.
Des offres commerciales se sont également présentées.
RVA est finalement devenu presque commercial, et il est aujourd'hui bénéficiaire.
Mais on construit toujours des histoires.
Ceci était une présentation des montres Van Cleef&Arpels. Il voulaient
que ce soit une histoire romantique sur
le design de leurs meilleurs montres.
Pour ce projet, on a travaillé avec succès avec Catalyst (serveur media).
On a fait des photos des décors, une vidéo, puis Catalyst nous a aidé à tout bien placer.
Notre projet suivant était dédié à l'anniversaire de la victoire de la Seconde Guerre Mondiale.
C'était un projet expérimental, car... Normalement on la célèbre le 9 mai
et c'est un jour ferié en Russie, mais tout ce que vous pouvez voir à la TV
ou en ville sont des trucs très surrannés,
qui n'ont pas changé depuis 40-50ans. C'est toujours pareil : soldats, fleurs, rubans,...
Et c'était très intéressant, car un des directeurs contemporains,
Kirill Serebryannikov, nous a invité à faire quelque chose de très différent.
Il ne voulait pas remericer les vétérans de la guerre,
mais rappeler à tout le monde que la guerre est quelque chose d'horrible.
On est donc venus en tant que VJs.
Le décor était : un écran de fond,
et en face un filet.
C'était semi-transparent, on pouvait donc projeter
sur le filet, et il y avait aussi une projection par l'arrière.
La musique était spécialement écrite par Alexey Syumak,
un compositeur qui a totalement ré-écrit le Réquiem de Mozart.
Ca sonne très moderne, et la construction musicale est très compliquée.
On devait donc faire du VJing sans beat,
mais en essayant de sentir le côté émotionnel de la musique et exprimer l'idée du directeur.
Le projet suivant est un projet appelé The Day Schedule.
Il a été commissionné par Eduard Boyakov, célèbre producteur de Moscou.
C'était un projet commercial, mais il restait artistique, car il se déroulait
pendant un concert de l'orchestre Pekarsky;
Une composition très intéressante, appelée également The Day Schedule,
écrite par Martynov, un musicien expérimental et compositeur, qui a fait une superbe musique.
Il voulaient réhausser ça avec de la vidéo,
et quand on a commencé à réfléchir à ce que pourrait donner du VJing pour cette musique,
qui est une sorte de musique classique avec un rythme très intuitif, pas très facile
à manier avec un rythme visuel...
On a finalement élaboré l'histoire de la journée d'un politicien, un type travaillant
au gouvernement. Cette emploi du temps démarre au moment où il se lève, jusqu'à ce qu'il se couche.
Mais en fait il ne se couche pas, car au final il lui arrive quelque chose.
Son fils, qu'il ignorait, se retrouve à l'hôptial après une overdose.
Voilà donc tout ce que rassemble notre travail. Tout se développe tellement facilement
qu'on essaye diverses technologies, on suit ce qui bouge... On *** différentes voies
pour au final prendre des décisions optimales concernant les décors et réglages qu'on réalise.