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Ceci n'a rien à voir avec la physique, mais nous connaissons tous la comptine...
« Le pont de Londres s'effondre, s'effondre, s'effondre/ Le pont de Londres s'effondre et
fut reconstruit en Arizona. » Quoi? En Arizona? Cet Arizona? Oui! Le voici à Lake Havasu City, près
du lac artificiel Havasu, au milieu du désert de l'Arizona.
Londres, je crois que cela mérite quelque explication. Je veux dire, au début du 19e siècle, quand le pont de Londres,
déjà vieux de 600 ans (il s'agit de celui sur lequel il y avait des maisons et des commerces)
en était à ses derniers moments, cela était logique de le remplacer par un autre, le moins impressionnant
mais tout nouveau « nouveau pont de Londres ». Or, dans les années 1960, ce nouveau pont avait à peine 130 ans
qu'on devait déjà le remplacer parce qu'il s'enlisait dans la Tamise.
La ville de Londres était-elle fauchée à ce point que a) elle ne pouvait payer les coûts de réparation;
b) elle devait vendre l'ancien pont pour en financer un nouveau, encore plus ennuyant? Il semble que oui.
Aussi, il paraît que, lorsque le magnat américain de la tronçonneuse, Robert McCulloch, a offert d'acheter
le pont, il croyait qu'il s'agissait du Tower Bridge (bien qu'il soit souvent confondu avec le
pont de Londres par les Américains ignares comme moi, on s'imagine que quelqu'un ferait sa petite recherche
s'il était pour dépenser deux millions et demi de dollars pour acheter un pont).
Et peut-être que McCulloch l'a faite, sa recherche, parce qu'un membre du conseil de la ville
de Londres, qui était responsable de la vente du pont, a affirmé que McCulloch savait
très bien quel pont il achetait. Mais, vraiment, qui avouerait le contraire? Des sources
anonymes de l'intérieur de la ville de Londres continuent de laisser entendre que « l'idiot d'Américain croyait vraiment
qu'il achetait Tower Bridge ».
Cependant, que McCulloch ait obtenu le pont qu'il voulait ou un pont dont il ne voulait pas, et était trop honteux
pour reculer et se faire rembourser, il transporta le pont de Londres vers la ville qu'il avait fondée en Arizona
afin que des travailleurs de ses usines de tronçonneuses le réassemblent comme façade
construite sur le sol, au-dessus d'une charpente de ciment… et ensuite creusa un canal qu'il fit
remplir d'eau. Et, maintenant, le « nouveau-vieux-nouveau pont de Londres » passe le reste de ses jours en tant que
pont artificiel, dans une ville artificielle, sur un lac artificiel.
Ah oui, et il s'agit de la troisième plus importante attraction touristique dans l'état d'Arizona.