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Bonjour à toutes et tous. Je m'appelle Pierre Cardonnel,
je ne suis pas un homme politique, je suis juste un citoyen ;
et comme je ne vois aucune réponse pertinente de la part des politiciens,
de quelque parti qu'ils soient,
sur ce que je pense être les enjeux fondamentaux de notre temps ;
et puisqu'ici, en France, il y aura une élection présidentielle en 2012,
élection qui doit nous pousser normalement au débat sur notre avenir commun ;
je me présente à ces élections, en proposant une alternative à notre système de fonctionnement,
alternative que l'on peut nommer Economie Basée sur les Ressources.
Je vais évidemment revenir au cours de cette vidéo sur l'explication de ce concept ;
mais auparavant, il faut que l'on fasse le diagnostic le plus précis possible du système dans lequel nous vivons.
Si l'on tente de faire un diagnostic, on pourra tous se mettre d'accord sur le fait qu'il y a de sérieux problèmes :
la crise économique touche plus ou moins tout le monde ;
on constate que beaucoup de pays se sont effondrés, que d'autres sont en phase d'effondrement ;
personne ne se sent à l'abri des répercussions,
et même les plus aisés d'entre nous connaissent des gens dans leur entourage qui sont affectés.
Les emplois deviennent de plus en plus difficiles à trouver,
et les délocalisations vers des endroits lointains sont quotidiennes.
On constate tous qu'on est également dans un monde qui n'est pas pacifié ;
les conflits de territoires, de ressources, de cultures sont très nombreux.
On sait aussi qu'un très grand nombre d'humains souffre de pauvreté, de misère et d'extrême misère.
On observe chaque jour des drames écologiques, le climat qui est en phase de se détraquer ;
des espèces végétales et animales qui disparaissent ; et des éléments aussi importants que l'eau et l'air qui semblent être aussi en danger.
Tout ceci, nous le constatons quotidiennement.
Et nous voyons aussi qu'il y a une grande faillite des politiques, qui semblent impuissants face à ces problèmes ;
et dont les choix ont l'air guidés par les grandes multinationales, les grands groupes économiques.
Tout cela, ça nous donne un gros paquet de problèmes qui semblent bien distincts.
"Hey, mec ... c'est quoi, là ? ... C'est 'session bricolage' ?
- Ouais, mais c'est mon ordinateur, là, qui est tombé en panne ... - Merde !
Et il est où, Marc, là ? - Ben lui il est dans la cuisine,
Il s'occupe du mixer qui est tombé en panne aussi. - Ah merde ...
Mais en même temps, tu devrais t'éclairer un petit peu plus, parce que là tu vois rien du tout.
- Ben non, je peux pas, parce que les lumières sont tombées en panne aussi ...
- Ah merde ... - Ben ouais, j'y vois que dalle ...
- Et ... vous avez pensé à regarder au niveau du compteur ?
(Bruit du mixer) Aaaaargh !!!
Et si en effet, nos problèmes généraux n'étaient finalement que les conséquences d'une problématique bien définie,
quelle pourrait être la cause de tout cela ?
On est abreuvés quotidiennement dans les informations de ce que l'on appelle la dette,
dette qui nous empêche de soulever les fonds nécessaires pour faire ceci ou cela ;
dette dont on nous explique que c'est le cadeau empoisonné que l'on fait aux générations futures, etc.
Si les partis politiques et les informations diverses nous parlent continuellement de cette dette ;
c'est du côté d'internet que des explications un peu plus pertinentes ont commencé à faire jour,
notamment sur ce que l'on appelle la création monétaire.
Je ne suis pas économiste, je suis comme beaucoup de monde : je me fais embrouiller par tout un jargon très spécialisé,
par toute une série de chiffres et de formules qui empêchent mon cerveau de comprendre cette abstraction.
Ceci dit, lorsque l'on se penche sur des notions de création de la monnaie, et de l'idée de dette ;
sans rentrer dans les chiffres et les pourcentages,
on peut saisir le principe de la chose ; les grandes lignes.
Je vais tenter une petite explication simplifiée ;
et je vous invite à ne pas me croire sur parole, mais à aller ensuite faire vos recherches par vous-même.
Sur ce dessin, le petit bonhomme symbolise les gens, vous, moi ;
il y a la banque, qui symbolise l'ensemble des banques commerciales ;
et enfin la banque centrale, qui a pour mission de stabiliser le système,
et de veiller à son bon fonctionnement.
Le rectangle d'en haut symbolise ce qu'il y a dans les coffres de la banque :
à gauche, les comptes bancaires des gens ;
au milieu, les opérations faites par la banque elle-même ;
et à droite, le compte bancaire dédié à une opération spéciale que nous allons voir.
On va dire qu'il existe initialement de la monnaie : elle est répartie parmi les habitants du pays,
de manière proportionnelle à leur richesse matérielle de départ.
Les gens vont en garder une partie avec eux, c'est l'argent liquide qui permet de faire les petites transactions quotidiennes ;
et ils vont placer l'autre partie sur un compte bancaire.
Lorsque cet argent arrive en banque, les gens en perdent en fait la propriété.
La banque échange cet argent contre une reconnaissance de dette, qui est le solde de notre propre compte.
Par cet échange, la banque acquiert la propriété de cet argent, et peut en faire ce que bon lui semble.
Bien que cet aspect ne nous soit pas clairement expliqué, nous faisons confiance à notre banque,
car l'argent déposé y est en sécurité,
et sur simple présentation de notre reconnaissance de dettes, la banque nous le rendra.
Maintenant que la banque dispose de l'argent, comment peut elle faire pour nous le prêter sous forme de crédit,
et en même temps le laisser disponible aux déposants ?
La banque centrale, qui est donc là pour veiller au bon fonctionnement du système va proposer une opération que l'on appelle réserve fractionnaire.
Une petite fraction de l'argent va être déposée sur un compte spécial, dédié à la Banque centrale,
qui va émettre une reconnaissance de dettes équivalente à la banque,
avec un intérêt annuel à payer.
Cette petite fraction sera suffisante pour assurer les retraits que nous faisons,
car d'expérience, la banque sait que nous ne viendrons pas réclamer tout notre argent tous en même temps.
Une fois cette opération faite, l'argent restant peut être prêté sous forme de crédits, et qui dit crédit,
dit reconnaissance de dettes de notre part avec, évidemment, des intérêts.
Maintenant que nous disposons de cet argent, il va servir à des opérations diverses d'achats,
et il va de toute manière finir à la banque.
Quand il arrive en banque, il ne nous appartient plus,
reconnaissances de dettes ; puis réserve fractionnaire avec intérêt ;
il nous est prêté sous forme de crédit ; reconnaissance de dettes avec intérêts ;
il repasse par la banque ; réserve fractionnaire ; etc., etc.
Qu'est-ce donc que l'argent, cet argent qui régit tout, et qui est comme on peut le voir constitué en grande proportion de dettes ?
C'est difficile de faire la part des choses entre argent existant et dette,
car l'argent est déjà au départ un symbole des richesses, des ressources.
Mais si on remplace justement l'argent par une ressource,
disons, des noisettes, par exemple,
on sait faire la différence entre des noisettes, et des bons pour une noisette.
Et un panier où l'on trouvera trois noisettes, et quatre vingt dix sept bons pour une noisette
ne sera jamais un panier de cent noisettes.
Mais cette folie ne s'arrête pas là : comme on a pu le voir,
l'ensemble de l'argent de départ est maintenant réparti entre les gens,
et le compte dédié aux réserves fractionnaires.
Comment va-t-on faire pour injecter de l'argent neuf afin de continuer la dynamique ?
Il va y avoir un nouveau deal entre la banque commerciale et la banque centrale.
La banque centrale va créer de l'argent neuf,
en acceptant en contrepartie comme gage nos reconnaissances de dettes avec intérêts.
Et voilà, de l'argent nouveau vient d'être créé, et le cycle va pouvoir recommencer.
C'est assez fou, quand on commence à voir la façon dont les choses fonctionnent.
Et l'affaire se corse quand on ajoute à tout ça l'idée d'intérêts,
car on a vu qu'il y avait des intérêts à payer pendant tout le fonctionnement de ce cycle.
Admettons que je sois la banque centrale, c'est-à-dire le seul habilité à créer de la monnaie ;
et que je vous prête cette monnaie avec un intérêt.
Comment pourrez-vous me rendre un intérêt que je n'ai pas créé ?
Je n'ai créé que le principal, pas les intérêts …
Ce que l'on peut dire de ce système, c'est que les réserves fractionnaires ne créent pas d'argent,
elles reflètent simplement la vitesse de circulation de l'argent.
Si tous les détenteurs de reconnaissances de dettes de la banque devaient réclamer leur argent en liquide,
il n'en existerait physiquement pas assez dans le système pour satisfaire tout le monde ;
et plus grave encore :
il n'existe tout simplement pas assez d'argent pour que nous puissions un jour rembourser nos dettes,
et nous sommes donc, dans le cadre de nos choix de vie, prisonniers de nos dettes, non-remboursables.
On ne peut pas rembourser quatre vingt dix sept noisettes quand il n'en existe que trois.
Sur chaque billet d'un dollar,
il y avait autrefois écrit dessus la somme d'or maintenue dans la réserve à laquelle le billet correspondait.
Puis il y a eu des nouvelles règles du jeu internationales :
en 1971, le président Nixon adopte la dématérialisation totale de la convertibilité du dollar en or.
En janvier 1973, la loi Pompidou / Giscard d'Estaing est adoptée :
la Banque de France abandonne son rôle de service public.
L'Etat français devra désormais compter avec des intérêts,
et ses demandes de financements seront étudiées en termes de rentabilité, plus en termes de services publics.
En mars 1973, entre en vigueur le régime des changes internationaux flottants :
il n'y a plus de contreparties métalliques à la monnaie émise, seulement de la dette.
Puis petit à petit, les traités européens, américains …
Bref ! l'économie mondiale joue le jeu non plus du bien être des gens,
mais celui de la possibilité de s'enrichir en spéculant sur tout et rien.
Et la crise économique mondiale dans laquelle nous sommes actuellement,
n'est pas un léger rhume chez un organisme sain amené à guérir ;
mais elle est le début de la fin de ce système basé sur des chiffres fictifs,
qui, se multipliant de manière exponentielle, et ne correspondant plus aux richesses réelles de nos ressources,
est en train de se fissurer de partout avant d'exploser.
Comme je vous l'ai dit, je ne suis pas économiste, et l'explication qui est faite ici est simplifiée.
Cependant, dès que l'on cherche des explications plus affinées,
il semblerait que les détails que j'ai pu omettre ne vont jamais dans les intérêts des gens.
Alors il serait bon que les économistes, les banques, mais aussi l'ensemble des partis politiques,
ainsi que les journalistes parlent de ce sujet, et nous expliquent pourquoi ce système en est là.
Voilà, de l'argent abstrait,
pire que cela, de l'argent purement fictif.
Cela me fait penser à un tout petit conte d'Andersen.
Dans un royaume, il y a très, très, très longtemps ; vivait un roi qui était très élégant.
Il était tellement 'fashion', qu'il avait une tenue pour chaque heure du jour.
Deux escrocs qui sentirent le 'bon plan' demandèrent audience au roi qui les reçut.
Ils lui dirent qu'ils étaient capables de lui fabriquer le costume le plus cher,
fait d'une étoffe très rare.
Celle-ci était magique : seuls les gens brillants pourraient la voir, pas les imbéciles.
Ceci dit, ce serait le costume le plus magnifique jamais porté.
Le roi dit : 'banco !'
Les escrocs commencèrent à travailler tranquillement, et un jour, le roi vint voir où ils en étaient.
Evidemment, les escrocs faisaient semblant de coudre le vêtement,
et le roi ne vit rien.
De peur de passer pour un idiot, il complimenta leur travail.
Puis quelques jours plus ***, il envoya ses ministres.
Eux non plus ne virent rien, et pour ne pas passer pour des imbéciles,
Ils firent également des compliments.
- Oh la la, comme il est beau ce costume ! - Magnifique !
Dans le royaume, tout le monde s'impatientait de voir le magnifique costume magique du roi.
Et ce jour arriva.
Les deux escrocs firent semblant d'habiller le roi.
Dehors, la foule attendait quand soudain ... (trompettes royales)
De peur de passer pour des cons, les gens applaudirent. (hourras)
Quand au milieu de la foule, un gamin cria :
Eh ! Regardez : le roi est à poil ! On voit sa **** !!!
Rires de la foule
Comme beaucoup de contes, celui-ci peut nous parler de notre situation actuelle.
Oui, l'argent, comme nous avons pu le voir, est devenu une fiction, il n'existe que dans le cadre d'une convention que nous acceptons tous.
Nous acceptons parce que c'est une chose à laquelle nous sommes habitués, en dépit de la réalité même de ce que nous pouvons voir.
Pourtant, les femmes et les hommes les plus riches de ce monde n'ont que le pouvoir de dire qu'ils possèdent les choses,
et ça marche tant que nous acceptons de voir les vêtements transparents du roi.
Mais le roi est nu,
les montagnes 'chiffresques' d'argent que les grands puissants pensent posséder n'existent pas.
Nos propres économies à nous tous non plus, d'ailleurs.
Tout ça n'est qu'un score virtuel de jeu vidéo. Des chiffres dénués de sens,
parce que déconnectés des richesses terrestres réelles.
Mais pour en revenir à la source de nos problèmes globaux, est-ce que l'argent en est la clé ?
Non. Là encore, cet argent déconnecté des richesses réelles n'est qu'un symptôme, une conséquence.
Si l'on pousse la recherche vers une causalité,
il nous faut regarder la société humaine plus loin que ce qu'on a l'habitude de faire :
généralement regarder les choses à court terme, à l'échelle électorale, par exemple.
On estime que l'être humain, notre espèce vivante, l'*** sapiens,
existe depuis à peu près deux-cent mille ans.
Tout d'abord, comme beaucoup d'autres espèces, nous avons été des chasseurs-cueilleurs opportunistes ;
puis, en affinant notre savoir et nos outils, nous sommes devenus il y a un peu plus de dix-mille ans des éleveurs-agriculteurs :
faisant nous-même pousser les légumes et les fruits que nous trouvions jusque-là,
et gardant et élevant à domicile des animaux que nous chassions auparavant.
Nous avons bâti des cités, mis en place des systèmes d'organisations de la vie commune de plus en plus complexes,
et si les techniques et les outils de pensée se sont de plus en plus affinés,
il n'en reste pas moins vrai que l'obligation de produire nos biens et nos services par le biais de notre travail
a depuis nos débuts été la condition pour subsister, pour survivre.
Puis un phénomène très récent a commencé à changer la donne.
Depuis les débuts de l'humanité, et jusque vers les années 1800,
la plus grande force dévolue au travail de production a été l'être humain lui-même en tant qu'outil,
à une proportion écrasante, de l'ordre des 98 %.
Les deux pour cents restant étant la traction animale,
et des outils tels que les moulins à eau et à vent.
On peut dire que depuis toujours, les hommes avaient vécu dans une société de basse énergie.
C'est vers les années 1800, donc, que quelque chose d'étonnant est arrivé.
C'est exactement en 1781 que James Watt inventa le moteur à vapeur.
Et si cette invention peut paraître anodine,
elle allait pourtant bouleverser notre système de fonctionnement.
Parce que c'était la naissance de toute une série d'outils de haute énergie
qui allait croitre durant les deux cent années suivantes.
Et c'est avec ces outils de conversion d'énergie en travail,
que l'humain a été petit à petit remplacé dans sa propre faculté à convertir sa faible énergie en travail.
Si l'on jette un œil sur la répartition de la population active française dans le secteur primaire,
c'est-à-dire l'agriculture et l'élevage, au cours de ces deux cent dernières années,
on constate que l'on est passé de 74% de la population qui travaillait dans ce secteur en 1800
à 3% de nos jours.
Ce qui est très logique quand on imagine que là où il fallait une cinquantaine d'hommes pour récolter des céréales dans un champs, par exemple,
un seul homme avec une moissonneuse-batteuse suffit aujourd'hui ; et encore,
avec une navigation automatique au GPS, cet homme peut ne plus être indispensable.
Cette croissance des outils qui nous remplacent a également touché le secteur secondaire, celui de l'industrie.
Si en 1800, 16% des travailleurs français exerçaient dans ce secteur en pleine croissance, avec le déclin de l'agriculture en terme d'emplois,
l'industrie a pris le relais, jusqu'à employer 39% des actifs au milieu des années 60.
Mais là aussi, on le sait, l'automatisation de la production a remplacé l'homme, petit à petit,
de sorte qu'aujourd'hui, en France,
22% des travailleurs gagnent leur vie à l'usine, et évidemment, ce nombre est voué à baisser.
Qu'est-ce qu'il reste alors comme emplois pour que les Français puissent assurer leur subsistance au quotidien ?
Les métiers des services, le secteur tertiaire.
Depuis 1800, date à laquelle seulement 10% des Français travaillaient dans ces boulots de services,
le pourcentage n'a cessé de croitre, puisque c'est un secteur qui emploie aujourd'hui 75% des travailleurs.
Oui, notre possibilité de gagner notre vie actuellement est essentiellement dépendante du secteur des services.
Maintenant, la vraie question : est-ce que ce secteur des services est immunisé contre la progression des outils, contre l'automatisation ?
Est-ce qu'une caissière de supermarché peut se sentir concernée par les caisses automatiques où l'on scanne soi-même ses produits ?
Est-ce qu'un guichetier dans une gare peut craindre d'être remplacé par une borne automatique où l'on paye avec sa carte bleue ?
Est-ce qu'un chauffeur de métro peut penser qu'à terme, toutes les lignes seront vouées à être automatiques,
puisque celles qui le sont déjà fonctionnent très bien ?
Si l'on réfléchit bien, on a notre réponse.
Alors oui, ça peut poser problème dans notre façon actuelle de fonctionner,
car à partir de quel niveau de chômage se rendra-t'on compte que la progression de l'automatisation de la production de biens et de services est inéluctable ?
Quant aux pourcentages que nous avons vus pour la France,
ils sont très semblables dans les pays qui ont suivi un même mode de développement.
Alors on peut se poser la question :
'oui, mais il y a surtout des emplois qui disparaissent, parce qu'ils se délocalisent vers des pays émergents' …
C'est aussi vrai, mais ça ne change rien au problème ici.
Si des emplois partent ailleurs parce que les salaires sont bien moins chers à payer,
de toute manière, ces emplois ne reviendront pas ici.
Quant aux pays où ils arrivent, ce sont des pays qui n'ont pas eu les moyens financiers de s'équiper au même moment que chez nous,
mais leur progression sera similaire à la notre :
automatisation du secteur agricole, puis industriel, et du secteur tertiaire pour terminer.
Et qu'y a t-il après le secteur tertiaire pour nous permettre de gagner notre vie ?
Rien.
Il nous faut alors nous poser cette question : qu'est-ce qui est vraiment pertinent dans un travail ?
Est-ce que c'est la possibilité d'occuper quelqu'un, et de lui permettre de gagner de l'argent pour assurer sa subsistance ;
ou est-ce que c'est l'utilité, la quantité et la qualité de ce qu'il produit en travaillant ?
Est-ce qu'il serait absurde ou pertinent de ranger la moissonneuse-batteuse dans la grange,
et de recruter à la place une cinquantaine de personnes pour produire la même quantité de céréales,
et leur permettre de mériter de l'argent pour vivre ?
Est-ce que ce qui est important pour nous, en fait, ça n'est pas seulement que les céréales soient produites ?
Est-ce qu'à tous les niveaux de production de biens et de services,
l'important est que ces biens et ces services soient produits,
même s'ils ne le sont plus par les gens, par nous ?
La clé, le nœud de nos problèmes globaux se trouve ici.
Dans cette équation qui est que pour accéder aux biens et aux services qui sont nécessaire à sa survie,
il faut gagner de l'argent, argent que l'on obtient en travaillant.
Cette équation fonctionnait très bien dans un monde de basse énergie,
mais à l'heure où les outils remplacent les hommes dans la production de biens et de services, elle n'est plus valide.
Si le travail se raréfie, alors que c'est le robinet qui nous permet d'obtenir de l'argent pour survivre,
et ce robinet se ferme,
alors on se retrouve face à de sérieux problèmes.
C'est avec cette donnée que nous créons des emplois inutiles,
qui sont simplement là pour justifier d'un salaire.
C'est avec cette donnée que nous créons une économie de type cyclique,
avec comme outil premier la consommation massive de biens voués à être obsolètes très vite.
Si une marque suédoise d'ameublement à prix bas s'amusait à vendre par exemple
une table qui puisse durer cent ans, comme nos anciens ont toujours su le faire, que se passerait-il ?
On lui en achèterait beaucoup moins, en terme de tables produites.
Donc, pour rentabiliser, il faudrait qu'elles soient beaucoup plus chères.
Mais comme les gens ont de moins en moins d'argent, puisque les emplois disparaissent peu à peu ;
ça n'est pas cette stratégie qui est employée.
La marque va donc essayer de limiter au maximum ses coûts de production,
créant au passage des sous-emplois, ou plutôt des sous-salaires ;
elle va étudier la manière dont la table pourra répondre à nos besoins pour un temps,
mais également de s'abimer assez vite pour que l'on puisse lui racheter une nouvelle table,
et donc lui permettre de continuer son activité rentable financièrement.
On savait faire des tables qui durent sur du très long terme, alors qu'est-ce qu'il s'est passé ?
On a perdu en technique, en savoir-faire ?
C'est grave, parce qu'on peut dire qu'il y a une véritable rétention d'efficacité,
puisque la vraie table efficace, c'est celle qui est solide et qui est faite pour durer ;
mais bien plus grave encore, c'est qu'en multipliant le nombre de tables qu'une personne pourra avoir tout au long de sa vie,
on est dans un pillage de ressources terrible.
Et quand on conçoit que tous les produits sont conçus dans ce but d'être rapidement renouvelés,
et que tous les matériaux nécessaires à leur fabrication sont prélevés sans la moindre réflexion sur l'impact écologique ;
on comprend vite que la pollution de notre monde n'est pas due au petit tri que l'on va faire dans sa poubelle
pour être recyclé on ne sait comment ;
que ça n'est pas non plus dû au fait que l'on coupe le robinet pendant qu'on se brosse les dents ;
tout ça, ce sont des petites choses en bout de chaîne.
La pollution terrible de notre monde vient de ce que notre société actuelle
a un besoin vital pour maintenir tant bien que mal des emplois,
et de faire un maximum d'argent au passage ;
notre société ne peut survivre sans cette consommation cyclique à outrance,
faite de produits inefficaces, pensés pour être obsolètes très vite ;
des produits multipliés parce qu'en concurrence les uns les autres d'une marque à l'autre ;
tout ça sans le moindre regard sur la quantité réelle de notre stock terrestre de ressources ;
sur l'impact que le pillage de tel ou tel élément puisse avoir sur l'écosystème d'un lieu.
Nous gaspillons énormément,
sans que les standards de vie soient pour autant élevés à la hauteur de notre véritable savoir-faire.
C'est également à cause de cette équation de la survie par l'argent obtenu par un travail
que l'on assiste à des désastres de la pauvreté et de la misère :
selon les chiffres de l'ONU, 18000 personnes meurent chaque jour sur Terre de la faim.
Non pas parce que la nourriture n'existe pas,
mais parce qu'ils n'ont pas eu les moyens financiers d'accéder à de la nourriture existante.
J'ai bossé à un moment donné à faire du rayonnage dans un supermarché,
et j'ai constaté le gaspillage ahurissant des aliments qui étaient jetés pour un oui ou pour un non.
On a tous vu aux informations des gaspillages de masse,
des mares de lait déversées dans les champs pour ne pas fausser les marchés …
des études américaines estiment que l'on jette 40% de notre alimentation produite, dans notre mode de vie occidental.
Si on fait le lien avec les 18000 individus qui meurent de faim chaque jour …
d'ailleurs, ce nombre ne veut plus rien dire, il masque par sa masse
le fait que tous ces individus sont des gens,
qu'ils avaient un nom ; une histoire ; une famille ; une vie.
Et que cette situation ne nous est pas insupportable,
par un fait aussi arbitraire que ce sont des gens que nous n'avons pas eu l'occasion de rencontrer, de connaître personnellement.
Quelle serait notre réaction si un enfant que nous connaissions mourrait de faim ?
Quels seraient nos cris pour réveiller le Monde ?
Quant à la pauvreté massive, que l'on vit partout sur cette Terre,
quand on sait le stress qu'elle génère,
l'humiliation subie, l'obligation de survie qu'elle demande,
quelles que soient les règles morales ou légales qui nous entourent …
Est-ce que ce ne sont pas les bons ingrédients
pour faire la recette des comportements délinquants, criminogènes, maffieux ?
Est-ce que la misère financière n'est pas en lien avec la misère sociale ?
Si le travail humain n'était pas remplacé petit à petit par des outils perfectionnés,
eh bien peu importe le nombre de personnes que nous sommes,
il devrait toujours y en avoir, puisque l'offre et la demande en biens et services serait proportionnelle.
Hélas, on le sait :
les offres d'emploi diminuent, toujours et encore,
et pour en créer artificiellement, toutes les idées sont bonnes.
On se retrouve tous en concurrence, prêts à accepter une activité rémunérée
non pas pour sa pertinence du point de vue d'une production de quelque chose,
mais tout simplement parce que c'est la clé qui nous permettra d'avoir un toit,
de manger, et de régler nos factures.
Cette concurrence qu'il y a entre nous, elle existe à tous les niveaux :
les entreprises sont concurrentes les unes avec les autres ;
et les pays, parce qu'ils sont intimement dépendants de la bonne santé des emplois chez eux, donc des entreprises ;
les pays sont également concurrents, les uns avec les autres,
et chacun tire la couverture à soi,
sans que l'impact que puisse avoir son activité soit une préoccupation digne d'intérêt.
Un monde anarchique, c'est maintenant qu'on le vit.
Une multitude de structures qui se battent les unes les autres,
sans se préoccuper de leur impact ou de celui des autres,
la seule règle étant de gagner, de devenir plus gros.
Si l'on considère que la Terre est un tout,
un organisme où tous les éléments sont en interdépendance ;
alors il est très préjudiciable pour nous tous que des institutions ; des pays, des entreprises,
essaient d'accaparer le plus possibles pour elles.
Si chez un humain, l'organe le plus puissant, disons le cerveau,
cherchait à s'accaparer l'ensemble de l'oxygène et des nutriments, au détriment des autres organes,
il en résulterait la mort pour l'ensemble de l'organisme,
cerveau compris.
Je crois qu'il faut vraiment que l'on se penche sérieusement
sur cette problématique de la subsistance des gens par l'argent,
obtenu par un travail,
travail qui se raréfie dans un monde de haute énergie
où la force de travail humaine n'est plus qu'un tout petit pourcentage par rapport à la force de travail de nos outils automatisés.
Parce que cela semble être la source de tous nos maux.
Y compris celui d'un argent qui ne pouvait faire autrement que se dissocier de ce qu'il symbolisait,
les ressources terrestres,
dont l'économie actuelle a un besoin vital de les piller.
Une économie basée sur le gaspillage, donc une anti-économie ;
puisque le verbe qui s'y rapporte, économiser, est l'inverse même du verbe gaspiller.
Une anti-économie qui veut se faire passer pour pragmatique,
avec costard-cravattes, mots savants et complexité de chiffres qui en imposent ;
quand le véritable pragmatisme mathématique nous dit qu'il est impossible dans les règles de l'Univers,
de manger quelque chose plus vite qu'il ne se renouvelle pour toujours.
Le long terme ne peut survivre à une consommation plus rapide que le taux de renouvellement de quelque chose.
Malheureusement, notre système actuel est basé presque exclusivement sur l’exploitation humaine,
le gaspillage des ressources et la production superflue.
Notre nécessite d'avoir des emplois à tout prix, pour faire durer le système, se base sur l'inefficacité.
"Bon ! Ben je suis bien content que l'on ait pu trouver des arrangements sur tout,
Eh bien, donc, si tu tonds la pelouse, je t'ai préparé tout ce qu'il faut,
des chiffons, de l'huile, de l'essence, etc., toutes ces choses-là. Et puis donc la tondeuse ...
- Attends ... la tondeuse ?!
- Ben oui, la tondeuse ...
- Mais ... T'as bien dit que tu me payais à l'heure, non ? ...
- Mais tu plaisantes ?!!! ..."
Si l'on s'en tient à l'idée qu'un système économique a pour fonction de réguler l'offre et la demande en biens et services,
on peut faire l'analyse des 'niveaux' que l'humanité a dû emprunter.
Le niveau 1, c'est le stade partagé par tous les animaux :
on se sert de ce que la nature produit, on cueille, on chasse ;
mais les limites sont très vite atteintes : on ne produit que très peu, on se sert, c'est tout.
On n'est pas encore véritablement dans l'échange.
Lorsque l'on commence à produire et qu'un système réel d'échange se passe,
on en vient au niveau 2 : le troc.
On cède la propriété d'un bien ou d'un service, contre un autre bien ou service,
il y a des unités de compte qui permettent de s'y retrouver, et par exemple, dans l'espace méditerranéen antique,
le bétail (souvent le bœuf), servait à quantifier la valeur de ces biens et services.
Là aussi, les limites arrivent très vite :
les chances de faire coïncider l'offre et la demande sont très infimes :
je veux échanger mes moutons contre des outils,
mais mon interlocuteur n'a pas besoin de moutons, il en a déjà. Notre échange ne se fera donc pas.
C'est là qu'intervient le système de monnaie, le niveau 3,
système vieux d'un peu plus de deux mille ans. C'est le niveau dans lequel nous sommes encore.
Ce système est basé sur des unités rares, et plus faciles à transporter que les bœufs par exemple ;
ce système utilise comme référent les métaux précieux, notamment l'or et l'argent.
C'est particulièrement grâce à ce système que nous avons pu multiplier les échanges à une allure phénoménale, et de ce fait,
bénéficier aujourd'hui d'outils et de techniques très avancées pour une espèce vivante.
Cependant, il ne nous faut pas avoir un jugement moral sur la monnaie,
qui n'est après tout qu'un outil ayant une fonction de régulation de l'offre et de la demande en biens et services.
Il nous faut prendre du recul, et essayer d'être les plus pragmatiques possible.
Puisque l'on a vu que les niveaux 1 et 2 atteignaient des limites et nécessitaient de passer à un niveau supérieur,
il nous faut faire le même travail avec le niveau 3, celui de la monnaie.
Première limite : la rareté des biens ou des services.
Pour fixer un prix, il faut analyser le degré de rareté d'un bien,
la difficulté de son extraction, de sa transformation et de sa fabrication ;
le nombre de personnes nécessaires à tout cela.
Plus un objet est composé de matériaux rares,
plus la complexité des savoirs et techniques sont nécessaires pour sa création,
plus l'objet en question sera cher. C'est très logique.
Maintenant, notre capacité industrielle a poussé la productivité aux limites de la rareté,
et si l'on réfléchit, on se rend compte que la réalité est souvent niée.
Par exemple, on veut penser aujourd'hui que l'eau est un enjeu de rareté.
Ici ! sur la planète bleue !
où l'on estime la quantité d'eau à un milliard 360 millions de kilomètres cubes.
Le problème est-il une question de manque de créativité quant aux moyens dont nous disposons pour récolter et retraiter cette eau,
ou le problème est-il que la soi-disant rareté de cet élément naturel et abondant permet de gros bénéfices pour ceux qui se l'approprient ?
L'eau n'est qu'un exemple parmi l'ensemble des biens et services, et comme on aura pu le déduire,
notre capacité technique réelle à créer de l'abondance est freinée par ce qu'est devenu la monnaie.
Comme on l'a vu, c'est la monnaie qui génère le déni de cette consommation cyclique cannibale ;
c'est elle qui ne veut pas voir que le travail salarié est mort.
Cette monnaie qui n'a plus rien à voir avec les biens physiques, et qui ne correspond plus qu'à elle-même ;
cette monnaie qui n'est plus qu'une fiction de chiffres stockés dans des ordinateurs, de-ci, de-là.
Alors oui, lorsqu'un système économique a montré ses limites, malgré les habitudes,
il a fallu en changer, c'est ce qu'ont fait nos ancêtres.
Se servir dans la nature n'étant plus pertinent, on est passés au troc ;
le troc n'étant plus pertinent, on est passés à la monnaie ;
et la monnaie n'étant plus pertinente,
eh bien malgré l'idée qu'on se fait qu'elle est aussi naturelle que l'air que nous respirons
ou que la course de la Terre autour du soleil ;
c'est-à-dire que c'est la seule référence que nous connaissions, nous ;
eh bien nous devons en changer. Objectivement.
Alors certes, il y a une mauvaise nouvelle,
si nous ne voulons pas voir le Monde s'effondrer à cause d'une abstraction, nous sommes obligés de changer.
Cependant, il y a une bonne nouvelle :
nous pouvons aisément changer, nous avons les outils, et nous avons toutes et tous à y gagner.
Pour cela, il nous faut passer au niveau 4 :
une économie basée sur les ressources.
Imaginons une entreprise.
Celle-ci tente de fonctionner sans avoir la moindre idée de la réalité de ses stocks :
pas de recensement des matières premières utiles pour la fabrication de sa production,
et pas de comptabilité des objets produits aptes à la vente.
De plus, cette entreprise n'accorde aucune importance à ses atouts ; outils techniques,
mais également compétences diverses et créativité des équipes qui la composent.
Aucune fluidité de coopération n'est permise entre les corps de métiers, au contraire,
chacun tire la couverture à soi,
ne permettant pas la coordination nécessaire à l'élaboration d'un produit optimal.
Pas de gestions des stocks, aucun recensement de ses atouts, pas de but commun de l'ensemble des membres qui composent cette entreprise.
Qui d'entre nous parierait sur la réussite de cette structure ?
Durant les deux cent dernières années où notre monde basculait d'une société de basse énergie, à celle d'une haute énergie ;
il y eût plusieurs propositions pour tenter de répondre à cette nouvelle donne.
Le capitalisme, le communisme, le socialisme, et même le fascisme
ont été des tentatives organisationnelles de s'adapter à ces contraintes et enjeux nouveaux.
Ceci-dit, toutes ces tentatives n'ont pas cherché à sortir du champ du niveau 3,
celui de la monnaie et du travail rémunéré ;
car certaines notions n'ont pas fait partie de l'équation de départ de ces théories :
le fait que les ressources terrestres sont finies, qu'elles ne sont pas inépuisables et ont un taux de renouvellement spécifique ;
le fait que la technologie allait croitre de manière exponentielle,
les outils prenant peu à peu la place de l'homme dans la production ;
et le fait que l'électricité, amenant l'électronique, puis l'informatique,
et donc des outils logiciels très performants
permettraient de rationaliser la gestion de nos stocks de matières et d'énergies ;
ainsi que nos atouts, nos outils : notre savoir-faire et notre technologie.
Ces outils de gestion intelligente qui mettent au rancard la gestion aveugle
de l'offre et de la demande en biens et services qu'est la monnaie.
L'exemple de départ de l'entreprise vouée à la faillite à cause d'une gestion irrationnelle
est pourtant à l'image du mode de fonctionnement de notre société mondiale actuelle.
Qu'est-ce qu'il nous faut faire pour remettre les choses dans le bon sens, avec ces données que nous avons prises en compte ?
Pour commencer, il nous faut tous nous mettre d'accord sur un but commun.
Cela devrait nous sembler vraisemblablement raisonnable
que ce but soit de survivre de la manière la plus prospère, la plus saine et la plus durable possible.
Si nous voulons cela, il va nous falloir essayer d'être optimaux dans nos choix,
et d'éviter toute action qui puisse nous nuire sur le long terme.
L'Humanité dispose aujourd'hui des outils les plus puissants que la planète ait pu connaître :
la robotique ; l'informatique ;
les logiciels, qui sont des outils permettant de traiter automatiquement des tâches par un appareil informatisé ;
et un système de réseau de communication informatique mondial que l'on appelle internet.
Tous ces outils très nouveaux dans l'histoire de l'humanité ont vocation à nous aider dans cette démarche.
De quoi avons-nous besoin pour survivre de manière saine et prospère ?
Nous avons besoin des ressources terrestres :
de l'eau, de l'alimentation ; de l'énergie pour faire fonctionner nos outils ;
des matières premières pour fabriquer ces outils ; et pour construire nos habitats.
Il nous faut donc pour cela commencer par la base de toute gestion :
quantifier et localiser au mieux l'ensemble de ces ressources, qui sont disséminées sur l'ensemble de la planète.
Mais cela n'est pas suffisant.
Il nous faut également faire un suivi sur le taux de renouvellement de chacune des ressources qui constituent notre stock terrestre ;
ainsi que comprendre l'interaction écologique de chacune d'entre elles dans leur élément naturel,
afin d'éviter toute nuisance à long terme.
Notre savoir-faire humain doit être aidé dans cette démarche par des outils logiciels
qui permettraient donc un système global de gestion des ressources.
La préservation et l'utilisation stratégique des ressources seront essentielles
pour que nous puissions envisager une production de biens et services pérennes.
Pour cela, il nous faudra étudier la pertinence de la performance de chaque ressource,
et d'éviter d'utiliser celles qui sont nuisibles,
celles qui ont des rétroactions négatives.
Par exemple, le fait d'utiliser encore aujourd'hui une ressource qui est en train de s'épuiser comme le pétrole
à des fins énergétiques est une honte.
On sait que cela crée des conséquences dévastatrices en terme de pollution ;
mais c'est également une ressource rare dont nous avons besoin dans d'autres domaines :
fabrication de matériaux plastiques, composites, etc., la liste est très longue ;
alors que nous la brûlons littéralement pour créer de l'énergie,
énergie par ailleurs disponible partout.
Car en plus d'être les pourvoyeurs de la pollution la plus massive ;
ainsi que de la majorité des conflits terrestres qui sont, ce n'est un secret pour personne, des guerres du pétrole ;
ce sont les compagnies pétrolières qui sont également les plus grandes 'immobilisatrices' de technologie.
Je vous invite à chercher sur internet le documentaire 'Qui a tué la voiture électrique ?'
qui fait le point sur les lobbys pétroliers qui ont fait pression sur les décisions politiques
pour stopper un véhicule électrique de General Motors dans les années 90,
véhicule rapide, économe, avec une autonomie fonctionnelle.
Je savais par ailleurs que la première automobile au monde à avoir dépassé les 100 kilomètres heures
en 1899, la 'Jamais Contente' était une voiture électrique ;
mais j'ai été très surpris d'apprendre qu'en 1900, sur les 4192 automobiles construites aux Etats-Unis,
1681 étaient à vapeur ;
1575 étaient électriques et seulement 936 étaient à essence.
Quand on sait cela, et qu'on regarde la date sur notre calendrier,
on peut vite comprendre qu'il y a un incroyable foutage de gueule.
Et cette prise d'otage du progrès continue,
quand on sait que les plus grandes universités scientifiques telles que le M.I.T. de Boston, par exemple,
ces universités nous invitent à tourner nos recherches vers les hauts potentiels d'énergies que sont la marémotrice,
l'éolien ; mais surtout le solaire combiné aux nanotechnologies ; ainsi que la géothermie.
On sait que sur Terre, l'énergie est partout.
Mais on sait aussi que les financements pour des recherches efficaces ont à lutter à armes très inégales
avec les lobbys pétroliers, ou nucléaires.
Pour ces derniers, les habitants de Fukushima apprécieront l'aspect propre qui nous est continuellement vanté.
Donc, pour revenir à notre logique,
il nous faut étudier la performance, la pertinence et le degré de rétroaction négative de chaque ressource.
Il nous faut ensuite maximiser l'efficacité dans tout ce que nous produisons.
Il faut que la conception des produits soit essentiellement tournée vers la qualité optimale de notre savoir-faire ;
que le but soit la durabilité et l'excellence du produit, l'économie matérielle,
et qu'il soit pensé recyclable et apte aux mises à jour dès sa conception.
C'est évidemment l'inverse de ce que nous faisons actuellement,
gaspillant nos précieuses ressources en créant des objets inefficaces,
pensés pour être renouvelés rapidement.
Si on considère un ordinateur, par exemple :
la base matérielle qu'est l'écran, le clavier et la souris n'ont pas besoin de partir entièrement à la poubelle
quand il n'y a qu'une petite pièce informatique à changer dedans.
Surtout si la conception de cette base matérielle à été pensée avec notre meilleur savoir-faire en terme de durabilité,
de design et d'ergonomie.
Maintenant, posons-nous cette question :
est-ce que nous avons besoin d'argent pour obtenir des biens et des services,
ou est-ce que nous avons besoin d'obtenir tout simplement des biens et des services ?
Est-ce qu'un outil informatique proposant une super-gestion de l'offre et de la demande
peut être plus pertinent que la gestion aveugle que propose actuellement l'argent ?
Nous avons les moyens de créer ce système intelligent de gestion.
Il existe pratiquement déjà au sein de chaque entreprise,
il nous faut simplement l'appliquer à la gestion mondiale de nos ressources, et de nos besoins.
Une gestion qui évite une multiplication inutile de produits d'une qualité médiocre ;
qui repense au maximum la production au niveau local ;
pour éviter le gaspillage d'objets produits en plein d'endroits lointains,
multipliant la pollution nécessaire à ces transports inutiles.
Il va nous falloir également nous poser la question de ce dont nous avons réellement besoin.
Nous avons besoin des nécessités fondamentales que sont l'habitat, la nourriture ;
nous avons besoin d'outils facilitant notre vie ;
et nous avons besoin d'objets récréatifs, de loisirs.
Nous savons aussi que ces besoins sont très variables,
suivant notre personnalité, notre lieu de vie, notre culture, et même notre génération.
Il va donc nous falloir faire des sondages globaux sur nos besoins réels.
Ceci-dit, il nous faudra réfléchir sur le besoin d'un objet, ou de la fonction d'un objet.
Par exemple, est-ce que l'on a besoin de produits détergents très polluants pour nettoyer une surface ;
ou est-ce que l'on peut donner à la surface des propriétés hydrophobes,
que l'on retrouve dans la nature par exemple sur la feuille de lotus,
et qui empêchent la saleté de s'y fixer ?
Est-ce que l'on a besoin d'un climatiseur pour réguler la température chez soi,
ou est-ce que l'on peut imiter la structure de climatisation passive des termitières,
faite de conduits et puits au diamètre précis,
et permettant de garder une température oscillant entre 26,5 °C et 28,5°C
quand l'environnement africain dans lequel elles sont a des variations pouvant aller de 4°C la nuit à 45°C le jour ?
Nous avons déjà fait le pas de dématérialiser entre guillemets certains besoins,
parce que nous avons compris que la fonction était plus pertinente que l'objet.
Nous sommes beaucoup à avoir une véritable collection de musiques en mp3 ;
et de ne plus avoir besoin du support matériel qu'est le CD.
Il faudrait juste que la qualité des musiques soient semblables à l'originale ;
mais nous avons fait ce grand pas de la dématérialisation.
Également, qui voudrait retrouver un téléphone portable pesant 1 kg, mesurant 20 cm,
quand nous apprécions la diminution du volume matériel ?
En fait, nous sommes déjà prêts à comprendre que la fonction est ce dont nous avons besoin,
bien plus que l'objet. Et ça tombe bien,
car le monde logiciel est bien plus économe qu'une multitude d'objets hétéroclites,
tout en remplissant haut la main les fonctions dont nous avons besoin.
Il faut que notre logique du confort matériel soit tournée vers l'excellence et l'économie maximale en ressources.
Plutôt que d'avoir l'ensemble de sa maison éclairée ;
il semblerait plus pertinent d'avoir un système de capteurs qui fasse que la lumière soit uniquement là où l'on passe.
Eh bien, il faut que cette logique soit la même pour l'ensemble de nos biens et services.
Que nous ayons tout ce qu'il nous faut, mais uniquement quand il nous le faut.
Pour obtenir cette production abondante, mais également rationnelle et économe ;
il nous faut abandonner dès que c'est possible les opérations laborieuses,
et laisser l'informatique et la robotique les faire à notre place.
Premièrement, parce que ces outils sont conçus pour être très précis,
bien plus que l'être humain ; ils ne fatiguent pas et ne se déconcentrent pas ;
et leurs capacités en procédures et gestes complexes sont étonnantes,
comme nous pouvons l'observer ici ;
mais deuxièmement, et c'est très important :
parce que nous ne sommes pas des robots, nous sommes des êtres humains, nous valons bien plus que n'importe quel robot ;
et il est à l'heure actuelle indécent
de faire faire des tâches très pénibles par un être humain quand une machine peut le faire.
Il faut énormément de courage pour travailler à l'usine ;
une caissière de supermarché a besoin d'extrêmement de courage pour faire le travail qu'elle fait ;
c'est très long ; très répétitif ; peu valorisant ;
et ça empêche la personne qui effectue la tâche de faire ce en quoi elle se sentirait utile :
ses passions ; sa contribution.
Utiliser un être humain pour faire ce genre de tâches, c'est utiliser un ordinateur pour taper sur un clou.
Puisque l'on a vu que l'argent ne correspondait plus aux richesses réelles ;
que la vieille équation survie par l'argent par le travail ne fonctionnait plus,
et qu'elle était productrice de gaspillage suicidaire,
alors il nous faut basculer sur ce nouveau type d'économie, basé sur les ressources ;
managé par les systèmes informatiques ;
nous permettant l'accès gratuit aux biens et services
dans la mesure de nos stocks de ressources réels, et de nos besoins réfléchis.
Bien sûr, cela pose toutes une série de questions.
Tout d'abord, si le travail n'est plus rémunéré ; puisque nous sommes remplacés par de l'automatisme dans la production de biens,
nous n'aurons plus de motivation pour faire quoi que ce soit ?
"A ton avis, qu'est-ce qu'ils feraient, les gens,
si ils n'avaient plus besoin de travailler pour avoir de l'argent ?
- C'est-à-dire ?
- S'ils avaient tout ce dont ils ont besoin,
qu'ils étaient parfaitement heureux matériellement,
à ton avis, ils feraient quoi ?
- ah, ben tu sais ce qu'ils feraient, mon pote ? ... Rien.
Voilà, toute motivation tomberait,
et tu te trouverait avec une civilisation avachie sur des canapés, comme des patates ...
des gros tas ... C'est ça que tu veux, toi ?
- Tu vois les choses comme ça, toi ? - Eh ben ouais mon pote ...
Comme beaucoup !
- Zut ... tu vois, c'est dommage, parce que c'était un test ...
Tu vois, je viens de gagner 200 millions d'euros à la loterie,
et je cherche des copains avec des idées créatives
pour les partager avec eux ...
- Aaaah ! ... Ah, d'accord ! Non, en fait, j'avais pas compris ...
... la question, c'est : sans contraintes boulot / argent,
qu'est-ce qu'on pourrait faire de manière créative ? ... c'est un truc dans le genre ?
- C'est exactement ça. - Non, d'accord, OK, je comprends tout ...
Ben moi, j'ai plein, plein, plein d'idées là-dessus, tu vois, par exemple j'adore ...
(Les idées créatives du personnage se noient dans le son de la musique)
Effectivement, c'est une question très importante :
quel serait le degré de motivation pour contribuer à notre Monde
si l'obligation de travailler n'existait plus,
et si l'activité effectuée n'était plus rémunérée par de l'argent ?
Est-ce que des astronomes cesseraient de scruter les mystères de l'Univers
parce qu'il n'y aurait plus de chèque en fin de mois ?
Et sachant que leur confort de vie serait assuré de manière indépendante de leur activité
et qu'il bénéficieraient des outils les plus perfectionnés pour leurs observations, leurs recherches …
perdraient-ils réellement leur motivation ?
Les passionnés d'informatique, les petits génies de la robotique
cesseraient-ils de travailler à leur passion pour rester avachis dans des canapés ?
Les musiciens arrêteraient-ils définitivement la musique ?
Si chacun d'entre nous avait les moyens d'accéder à la formation faite par des passionnés,
des maîtres, pour apprendre, être efficace dans sa propre passion,
dans ce pourquoi l'on se sent doué ; ce qu'on est prêt à donner au Monde, quel qu'en soit le domaine ;
est-ce que cela ne serait pas plus gratifiant pour nous, bien plus agréable ;
en comparaison avec ce que l'on demande en ce moment de chacun d'entre nous ? …
Pour qu'en plus on vive en tirant le diable par la queue ?
Si l'on regarde bien, actuellement,
on est même prêts à perdre de l'argent, à payer, pour faire nos passions :
cours de danse, de cuisine, apprentissage d'une langue, etc., etc. …
De plus, aujourd'hui chaque entreprise a pour but de faire de l'argent,
et n'a son activité que comme moyen d'arriver à son but :
l'industrie pharmaceutique n'a pas pour but de faire des médicaments :
faire des médicaments, c'est son moyen d'action pour faire de la rentabilité ;
un album de musique n'est plus produit pour faire de la musique ;
mais cette production musicale est le moyen d'action pour l'industrie du disque de faire de la rentabilité.
Que deviendrait la motivation des gens si leur activité redevenait le but ?
Quant à l'idée de ne plus être financièrement rémunéré pour ce que l'on fait,
est-ce qu'on imagine un instant la réelle rémunération que l'on aurait ?
Si la société me donne l'occasion de donner le meilleur de moi-même, ce que de toute manière j'aime donner aux autres,
cela veut dire qu'en retour,
je bénéficierai du meilleur de tout le monde, dans tous les domaines composant la société.
Je serai libéré de la contrainte d'être systématiquement bloqué dans mes choix de vie,
parce que je dois quotidiennement subsister à mes besoins, et à ceux des miens.
Contrairement à l'immédiateté contraignante actuelle :
j'aurais le temps de faire ce qui est bon pour moi ; d'être détendu dans ma vie,
et de contribuer à hauteur de ce que je veux donner au Monde.
Parce qu'aujourd'hui, en toute honnêteté ; qui est vraiment heureux de se lever le lundi matin ?
Combien d'entre nous vivent grâce à leur réelle passion, leur réel savoir-faire ?
Quant aux gens les plus riches de notre Monde actuel ; malgré leur flot d'argent virtuel,
est-ce qu'ils bénéficient du meilleur du savoir humain pour autant ?
Les gens les plus riches du XVIIIème siècle,
malgré leur puissance financière,
n'avaient aucune chance de bénéficier des progrès des siècles suivants.
Auraient-ils abandonné leur fortune si en échange, ils avaient pu bénéficier gratuitement
de notre technologie actuelle : des progrès médicaux ; de la possibilité de voyager si vite dans le ciel,
d'avoir accès à tous nos loisirs ?
Un Monde où les talents ne seront plus freinés, mais poussés en avant sera un Monde bon pour toutes et tous.
Nous avons tous à y gagner,
même ceux qui se pensent très privilégiés actuellement.
A nouveau, si nous rationalisons notre production de manière la plus pragmatique et efficace possible,
et que nous réfléchissons sur les fonctions précises de nos besoins :
alors nous aurons tous accès à cela, d'où que nous soyons, qui que nous soyons.
Bien sûr, une autre question se pose : celle du mérite.
Pourquoi certains auront le même accès aux biens en contribuant moins ?
Tout d'abord, si l'on parle de mérite, il nous faut faire le point sur cette notion actuellement.
Certains se lèvent plus la peau que d'autres, c'est vrai.
Mais est-ce que celui qui bénéficie d'un parachute doré mérite les millions qui lui sont attribués ?
Est-ce que l'enfant qui meurt de faim mérite son sort ?
Est-ce que vous estimez que le peu que vous avez le droit d'avoir dans vos vies actuellement
est réellement ce que vous méritez d'avoir ?
Oui, dans la vie, certains font plus que d'autres.
Mais si l'on se replace dans la perspective que ce que l'on donnera est ce qui sera un plaisir pour nous de donner,
et que le but sera ni plus ni moins que chacun bénéficie du meilleur de cette contribution collective,
est-ce que la jalousie et la rancœur seront réellement nos préoccupations,
dans un monde où chacun sera détendu ?
Est-ce qu'on aura vraiment à jalouser son voisin quand a priori, nos propres besoins seront satisfaits ?
Si l'on réfléchit :
c'est la société actuelle qui cherche à faire de nous des gens capricieux, pour faire tourner la consommation cyclique.
Nous sommes très capricieux collectivement, mais en fait,
nous ne bénéficions que très rarement des biens que la société nous invite à acheter.
C'est une carotte au bout du bâton : on la voit,
on pense que l'on va l'avoir, mais on ne la mange quasiment jamais.
Si nous ne sommes plus dans l'immédiateté, mais dans l'assurance que nous allons bénéficier de ce dont nous avons besoin,
on ne sera plus poussés au caprice non satisfait.
Si dans ma cantine, alors que je veux des frites, on me dit qu'il n'y en aura que demain,
et qu'on me propose des pommes dauphines à la place,
est-ce que je vais réellement taper un scandale ?
Quant au problème de la rareté de certains produits, il va nous falloir réfléchir.
Il n'existe pas assez de tel grand cru de vin pour tout le monde, c'est certain.
Ceci dit, peut-être que nous pourrions utiliser scientifiquement les méthodes employées dans la production de grands crus
pour des produits de plus grande consommation.
Et peut-être que celui qui voudra réellement obtenir un grand cru pourra par exemple participer aux vendanges de ce vin.
Je n'ai pas de solution toute faite, en revanche, à tous, on va les trouver les solutions.
Quant à la question de la violence quotidienne qui habite notre monde,
est-ce que l'on peut penser qu'elle est fortement liée aux conditions de vie actuelle ?
Est-ce qu'un voleur le sera toujours quand il n'y aura plus rien à voler, plus d'argent,
et qu'il bénéficiera comme tout le monde d'une vraie richesse de vie ?
Quelle est la part des conditions de pauvreté, d'exclusion, d'humiliation dans la violence d'aujourd'hui ?
Je suis persuadé que notre société actuelle flatte nos mauvais instincts,
elle nous individualise complètement,
tout en niant l'individu et en essayant de le fondre dans une masse informe.
Elle nous met en concurrence les uns les autres,
et notre possibilité de survivre passe souvent par le fait d'écraser autrui.
Nous sommes tous méfiants des autres, et nous avons toujours l'impression d'être arnaqués, volés.
On sait que les gens qui sont montés très haut, et qui dirigent nos destinées sont les plus compétitifs,
ceux qui ont le moins d'empathie, qui sont prêts à corrompre ou à être corrompus,
ceux qui ont les dents les plus pointues.
Mais est-ce qu'il faut qu'on les pointe du doigt,
ou est-ce qu'il nous faudrait plutôt nous dire que si les moins éthiques gagnent actuellement le jeu,
peut-être que c'est la règle actuelle de ce jeu qui doit être remise en cause.
Une économie basée sur les ressources ne règlera pas tous les problèmes, parce que nous sommes très complexes.
Ceci dit, si j'ai un cancer et de l'acné,
est-ce que je dois ne pas soigner mon cancer puisque de toute manière, cela ne va pas régler mon problème d'acné ?
Et une fois mon cancer soigné, peut-être que je pourrais me concentrer sur mon acné,
et peut-être que le stress que j'avais avec ma lourde maladie avait un impact sur l'inflammation de ma peau ?
Quant à la question de l'utopie que représenterait une telle société,
posons-nous la question du sens qu'utopie peut avoir aujourd'hui.
Est-ce que ça n'est pas tout simplement un synonyme de projet, dans un monde qui a une absence absolue de projet ?
Je conçois qu'une société totalement différente de la notre puisse sembler irréaliste,
puisque nous sommes complètement habitués aux valeurs de notre société actuelle.
Surtout si cette société s'oriente vers le bien-être de chacun. C'est trop facile. C'est le monde des Bisounours …
Cependant, quelle société peut être irréaliste, magique, utopique ;
et quelle société peut-être pragmatique ?
Est-ce que celle où l'on ne veut pas voir les causes réelles de nos problèmes ;
celle qui se base sur l'idée que l'on pourra éternellement consommer les choses plus vite qu'elles ne se renouvellent,
celle où le rationnement de nos besoins se fait avec des chiffres qui ne correspondent plus qu'à eux-même,
celle où toute structure, tout individu est en concurrence systématique,
celle où l'on pille des ressources, faisant des carnages écologiques, géopolitiques et sociaux,
et où l'on croit magiquement qu'elle apportera paix et prospérité d'une manière soudaine,
est-ce que ce type de société est pragmatique ?
Quant à l'autre type de société :
celle qui se soucie de comprendre les causes de nos problèmes pour stopper les conséquences,
celle qui a pour but de faire en sorte que les habitants de la planète puissent vivre mieux que moins bien,
celle qui utilise les compétences et outils disponibles actuellement pour arriver à ses fins,
est-ce que ce type de société est irréaliste, magique, utopique ?
Cette idée d'économie basée sur les ressources est déjà dans la tête de dizaines de milliers de personnes, de part le Monde.
Des réflexions d'individus ou de mouvements de pensée sont déjà dans l'air du temps.
Il faut que le débat sur ces idées grossisse encore plus.
Maintenant, la question la plus importante :
comment arriver à un tel type de société, quand les institutions financières ou politiques bloquent le jeu ?
Quand notre Monde est sclérosé par une multitude d'accords financiers ou politiques divers ?
Comment engager une transition ?
Si l'on se dit que le mode compétitif est agréable dans le sport et dans les jeux,
il faut comprendre qu'il n'a pas sa place dans la gestion de notre Monde.
Parce que le modèle compétitif soustrait tout un ensemble pour ne garder que les meilleurs,
quand un modèle contributif garde tout le monde, tous les cerveaux, toutes les créativités possibles.
Y compris celles des meilleurs.
Il nous faut donc trouver un outil qui facilite la contribution.
C'est ma première proposition, et elle n'est pas d'ordre politique, mais d'ordre pratique, technique,
et elle dépasse les frontières de la France.
Puisque nous avons des outils informatiques nouveaux et performants,
nous pouvons créer un système de contribution universel.
Nous savons qu'il y a aujourd'hui des problématiques essentielles
qui ne sont tout simplement même pas étudiées par les entreprises,
et par les états qui leur sont intimement liés,
parce qu'elles ne répondent pas à des critères de rentabilité financière.
Il ne nous faut pas attendre que ces institutions fassent les choses à notre place :
il faut que nous reprenions la main.
Depuis très peu de temps, un outil nouveau est apparu au sein d'internet :
les réseaux sociaux.
Jusqu'alors, on disposait d'une boite mail qui nous mettait en contact les uns les autres,
il y avait des outils de discussion en ligne comme Messenger,
mais il n'y avait pas encore d'outil centralisateur qui puisse permettre de faciliter la communication
et le partage de documents et de médias divers comme sur Facebook, par exemple.
Il y a sur internet une multitude d'outils qui permettent différents types de contributions.
Ceci dit, il n'y a pas encore d'outil centralisateur
qui permette une contribution efficace, pluridisciplinaire.
Le système de réseau social me paraît idéal pour que nous puissions répondre à nos attentes.
Comment va fonctionner Kontributo ?
Chacun pourra créer un profil, son espace personnel,
où il pourra taguer l'ensemble de ses champs de compétences :
scientifiques, linguistiques, artistiques, créatives …
On a toutes et tous de multiples cordes à nos arcs, profitons-en.
Dans un espace dédié, chaque question, chaque problématique pourra être publiée par chacun,
en taguant ce que l'on pensera être les champs de compétences requis pour répondre à notre question.
Il nous faudra réfléchir sur l'étendue réelle de nos besoins, des besoins primaires comme l'énergie, l'habitat, l'alimentation,
les besoins facilitant notre vie comme les outils, les moyens de transports,
les besoins concernant notre bien être comme les loisirs, l'accès à la culture, le divertissement.
Chaque question aura vocation à ne pas tomber dans l'oubli, elle sera dispatchée
pour atteindre les spécialistes des champs qui auront été tagués.
Si la question, la proposition n'est pas dans le champ des possibles, pour des raisons aussi diverses que l'impossibilité scientifique,
ou des rétroactions négatives,
alors ce sera l'occasion pour nous de trouver une solution alternative
pour répondre à la fonction du besoin qui aura été exprimé.
Nous sommes tous des généralistes,
et même lorsque l'on est spécialiste dans un domaine,
on est généraliste dans les autres.
C'est important d'y penser, parce que souvent,
le spécialiste est tellement dans le gros plan de ce qu'il connait,
que certaines choses peuvent lui échapper dans des points de vue plus élargis, plus éloignés.
Pour l'exemple, les spécialistes de la NASA ont su faire preuve de grande intelligence et d'humilité
lorsqu'ils se sont trouvés en difficulté sur l'atterrissage d'un robot sur Mars.
Malgré leur savoir très pointu, ils n'arrivaient pas à trouver de solutions sur un ensemble de problèmes :
chaque couche d'atmosphère martienne avait des contraintes très spécifiques,
qui mettaient en péril l'ensemble de la chute du robot.
Pour avancer, ils ont fait appel à quelqu'un qui a priori n'était pas un scientifique.
Ils ont fait appel à James Cameron, le réalisateur entre autres de Terminator, de Titanic et d'Avatar.
Ils ont bénéficié de sa créativité.
Et il a trouvé des solutions grâce à son imagination, ses propositions d'idées :
'et si on faisait ça, où ça ?'
et les spécialistes, grâce à leur savoir technique disaient : 'oui, ça on sait le faire, ça aussi, on peut le faire'.
Cet exemple est vraiment un exemple à suivre sur l'ensemble de nos besoins, de nos doléances.
Il nous faut combiner notre créativité, et notre savoir-faire très pointu.
Car le savoir faire de l'humanité, à l'heure actuelle, est immense.
Ensemble, nous détenons la totalité des champs de compétences requis pour avancer.
Et ce ne sont pas nos entreprises qui nous ont amené le progrès.
Elles n'ont fait que surfer dessus ; ouvrant ou fermant le robinet des finances au gré de l'éventuelle rentabilité d'un projet
mais les cerveaux et les savoirs faire ne sont pas leurs créations.
C'est aussi pour cette raison que nous avons souvent une grande méfiance vis-à-vis de certaines innovations et savoirs-faire :
la robotisation, les nanosciences, la compréhension de systèmes aussi complexes que la génétique ou la climatologie nous font souvent peur,
quand ils sont détenus par des institutions qui ne s'intéressent pas aux conséquences de leurs actes comme les multinationales,
ou quand elles ont pour but précis de nuire, quand elles sont créées et financées par l'armée par exemple,
dans un monde où on nous apprend dès tout petits qu'on ne règle pas ses problèmes en tapant sur la gueule d'autrui.
On peut craindre ces techniques quand elles sont pensées à mauvais escient.
Il nous faut nous les réapproprier, et les utiliser enfin à bon escient.
Avec Kontributo, il sera possible de faire communiquer les disciplines les unes avec les autres,
et d'aller dans le sens de démarches pluridisciplinaires comme le biomimétisme, par exemple,
mieux connu sous le nom de bionique, qui consiste à reproduire les mécanismes de la nature
pour les appliquer dans différents domaines technologiques.
Certaines idées ou propositions pourront couvrir un ensemble très vaste de disciplines a priori très différentes.
Par exemple, on a tellement usé et abusé de nos terres fertiles qui sont saturées
par des agricultures intensives
ayant des rétroactions très négatives,
que l'idée de faire une sorte de building dans chaque ville,
une sorte de potager à plusieurs niveaux pourrait être une proposition à ne pas jeter à la poubelle.
Et elle nécessiterait la réflexion de disciplines aussi diverses que
le savoir-faire paysan, l'agronomie, l'entomologie, la botanique, la climatologie,
mais aussi la robotique, la programmation informatique, le design,
l'architecture ; les spécialités diverses relevant de l'énergie,
de la plomberie, de la distribution, etc., etc.
Chacun d'entre nous, de part sa spécialité,
pourra contribuer à trouver des solutions techniques à nos problèmes élémentaires.
Mais les choses ne se limiteront pas aux aspects scientifiques :
nous sommes des êtres sociaux, nous sommes joueurs.
Nous avons besoin de loisirs, d'art, de divertissements.
De ce côté là aussi les idées vont fuser, et le panel des compétences diverses est énorme.
Si nous laissons notre créativité grandir, nous allons probablement en profiter de manière étonnante.
Et nous allons trouver des solutions alternatives également vis-à-vis de besoins qui sont aujourd'hui les fers de lance de la consommation
tels que la mode, l'habillement, par exemple.
On voit, avec tous ces programmes télé dédiés au relooking qu'il y a un grand savoir-faire et une grande demande.
Imaginons un instant les possibilités de mise en contact directe entre les besoins de tout le monde
et les spécialités diverses de stylisme, de design ;
avec un cahier des charges tourné vers l'excellence et l'économie matérielle,
la possibilité peut-être pour chacun de bénéficier non pas d'une accumulation dénuée de sens,
mais plutôt tournée vers le sur-mesure.
Là aussi, nous aurons des surprises quant au bénéfice que nous allons tous obtenir.
Ce sera un outil formidable pour faire émerger notre créativité,
il y a partout des sortes de Mac Gyvers, des Bear Grylls,
des gens qui ont une grande capacité de créativité, de débrouille,
de créations d'outils, d'adaptation aux contraintes.
L'humanité dispose d'énormément d'inventeurs, il faut que leur talent ne soit pas enfermé, mais qu'il profite à tous.
On a tendance aujourd'hui à se dire que l'on a un énorme problème, qu'il y a sept milliards de bouches à nourrir.
Et si l'on comprenait que nous avons un atout formidable :
nous avons sept milliards de cerveaux, qui ont chacun une expérience de la vie,
des idées, de la créativité, des savoirs-faire.
Avec les outils informatiques d'aujourd'hui, sur le mode du réseau social,
nous avons l'occasion de générer le plus grand brainstorming qui n'ait jamais existé.
Nous allons pouvoir bénéficier de l'analyse de chacun, poser le doigt sur nos problèmes et nos besoins,
faire émerger le plus créatif de chaque culture, chaque mode de vie, chaque solution alternative.
Si nous comprenons que l'humanité n'a pas à se battre dans un modèle compétitif absurde,
mais qu'elle peut raisonner en terme d'équipe, bénéficiant du meilleur de chacun,
alors nous allons vite voir qu'à tous, nous pouvons comprendre nos problèmes et nos besoins,
et qu'à tous, nous avons les solutions, toutes les solutions.
Si chaque outil s'est affiné en passant de main en main,
dans un processus très long de l'histoire de l'humanité,
nous avons aujourd'hui les moyens d'accélérer ce processus,
en faisant transiter chaque idée dans un ensemble vaste de champs de compétences.
Cet outil nous semblera tellement évident, une fois mis en place,
qu'on se demandera comment nous avions pu fonctionner sans lui auparavant.
Il va vraiment nous permettre de faire le point sur des notions scientifiques essentielles,
de faire le tri entre le vrai et le faux.
Par exemple, Nikola Tesla, grand ingénieur, disait en 1891 :
'Dans quelques générations nos machines seront propulsées par cette énergie disponible à tout endroit de l’univers. […]
Dans l’espace il y a une forme d’énergie. Est-elle statique ou cinétique ?
Si elle est statique, toutes nos recherches auront été vaines. Si elle est cinétique – et nous savons qu’elle l’est –,
ce n’est qu’une question de temps, et l’humanité aura mis en harmonie ses techniques énergétiques avec les grands rouages de la nature.'
Est-ce que Tesla affabulait ? Etait-ce un mythe ?
Si c'est le cas, il nous faut le prendre en compte et stopper les spéculations.
Mais si sa réflexion est tournée vers la réalité : alors il nous faudra foncer dans ce sens.
Et puis les institutions qui freinent le progrès ne pourront que prendre acte du fait que des solutions plus stratégiques,
efficaces et pérennes ont été trouvées. Ce monde qui bloque sera obligé de suivre.
Alors moi, je ne suis pas informaticien, et je suis limité quant à la création de Kontributo.
Il faut que sa conception soit basée d'emblée sur le contributif.
Avec un ami, nous avons posé les bases du site, un projet pilote ; il va falloir débuter avec une forge, les bases sont opérationnelles.
Pour continuer, je fais appel à tous les génies de l'informatique :
les 'geeks', les hackers, les programmateurs, les webmasters, les architectes web, les infographistes,
mais également les polyglottes qui pourront permettre la communication dans les langues diverses,
je fais appel à tous ces gens pour nous préparer l'outil le plus fluide, le plus pratique, le plus intuitif,
dans la trame que je viens d'expliquer.
Avec un outil comme celui-ci, nous allons pouvoir créer et réfléchir sur la construction d'un Monde neuf.
C'est un outil qui va nous permettre de nous libérer du fait qu'aujourd'hui,
notre quotidien nous tient en otage ; que des plus puissants aux plus pauvres,
nous nous tenons tous, et qu'au final, nous fonctionnons mal,
et nous ne sommes pas heureux. En tout cas, bien trop loin de ce que nous mériterions tous d'avoir comme part de bonheur,
de liberté, et d'égalité devant le fait d'être enfin reconnus pour qui nous sommes vraiment, chacun d'entre nous.
Donnons-nous l'occasion de ne pas avoir été les 'sabordeurs' de l'Humanité.
" ... Tiens, moi, j'en ai une. J'ai une blague.
Vous savez quel était le projet des gens des années 2000 pour s'en sortir ?
- Euh ... je sais pas ... - Non ? ...
- Ben eux non plus ! - Ah ! ah ! ah ! Pas mal !
Eh ! Ca me fait penser : c'est dix gars des années 2000,
qui se promènent dans la forêt, et qui rencontrent un clébard enragé, rrrrh !!!
Quelle est la stratégie adoptée pour se défendre ? - Ils sont dix ?
- Dix chiens ... euh ! Dix gars, un chien (rires)
- Euh ... je sais pas ?
- Ils se défoncent les uns les autres, entre eux,
pour déterminer qui est le plus balèze pour affronter le clebs !
- Mmh ... jusqu'à ce qu'il y en ait plus qu'un seul ? - C'est ça ?
- Oui ! ... quoi ? ... oui ...
t'en as une tiens !, tu en as une toi ? - C'est con ! Non mais je te signale que c'est con !
Ouais, moi j'en ai une, ouais. Ouais, j'en ai une meilleure, moi, tiens :
combien de gars il fallait, les gars, dans les années 2000, combien de gars il fallait
pour produire une tomate ? - Beaucoup !
- 2000 ? - Non !
202.
Un pour la produire, la faire pousser,
100 pour l'acheminer et la stocker,
100 pour en faire la publicité,
et un pour la foutre à la poubelle, pour éviter de ...
... Merde ! C'est quoi le terme ? ...
... de fausser ... de fausser les cours ...
... de fausser les marchés !!! - Wow ! Trop drôle ...
- Quoi ? - Ben apprends à raconter des blagues !!!
- J'en ai une : vous savez pourquoi les gens des années 2000 ils mourraient de faim ?
- Ils mourraient de faim ... - Ouais, ouais, vous savez pourquoi ? - Non ...
- Parce qu'ils avaient plus d'arbres pour fabriquer des billets !
- Ouais, ouais ... je la connaissais avec le pétrole, moi ...
Mieux, bien mieux ... Eh, les gars,
heureusement qu'on a abandonné le système de travail contre salaire,
parce que dans les derniers temps, ils songeaient à mettre les aspirateurs au placard,
et payer les gens à manger de la poussière ! ... ah ! ah ! Bzzzz, bzzzz ...
- N'importe quoi ! Eh, dites voir, c'est bien gentil les blagounettes, là,
sur les gens de ma génération, mais j'aimerais vous rappeler qu'à cette époque-là, c'était vraiment la merde,
que rien n'allait, et que pour se mettre au diapason, ça a pas été facile,
et que malgré tout, ben on l'a fait, on a changé la donne,
et que c'est grâce à nous, que vous vivez comme des petits pachas,
bande de petits salopards ! Alors, jeune comiques,
j'aimerais vous demander de faire preuve de moult gratitude
envers votre seigneurie, voilà, et sur ce,
je vous dis, euh ... à vous Cognacq-Jay ! - Quoi ?!!! (rires)
Eh oui, les générations futures jugeront la notre, et pas trop sévèrement, j'espère.
Je pense qu'on peut être sur la bonne voie si on arrête vraiment d'être figé par la peur,
c'est improductif,
il faut que l'on fasse preuve de sang froid, comme dans toute situation difficile qui peut arriver dans nos vies.
Il nous faut cesser d'avoir peur ; respirer un grand coup et reprendre nos esprits :
analyser le danger qui arrive,
et voir quels sont nos moyens, nos atouts, pour y faire face.
Et on a largement de quoi faire face à tout cela.
Nous avons vu ma proposition du point de vue pratique, le réseau social Kontributo,
j'espère qu'il sera sur pied très vite.
Quant à ma proposition politique, celle qui concerne les citoyens français : elle est très simple.
Je n'ai pas de solutions toutes faites, je n'ai donc qu'une promesse à faire :
je m'engage, si j'étais élu,
à mettre en place le système politique le plus fonctionnel et le plus juste que nous aurons pu trouver ensemble sur Kontributo.
Il va nous falloir donc réfléchir collectivement,
nous demander si le mode actuel de fonctionnement politique est le bon.
Ce modèle qui ne nous demande finalement notre avis que tous les deux ou trois ans,
avis restreint puisque grosso modo, on a la liberté de choisir entre Coca et Pepsi.
Ce n'est pas la même marque, pas forcément les mêmes ingrédients, mais c'est le même type de boisson.
Est-ce que le fait que nous soyons représentés par quelqu'un est la bonne solution ?
Est-ce que cela n'a pas malheureusement une fâcheuse tendance à freiner notre progrès de vie commun ?
Est-ce que nous n'avons pas les moyens techniques, actuellement, de pouvoir nous représenter nous-même, tous ?
Est-ce que la plupart des problèmes que nous avons ne sont pas d'ordre technique, finalement ?
Est-ce que l'éclairage des spécialistes sur ces problèmes ne nous permettraient pas d'avoir des avis plus justes,
plus renseignés ; bien plus fiables que la méconnaissance de nos problèmes, entretenue par tous les échelons de nos institutions,
en premier lieu politiques ?
Est-ce qu'on a jamais rêvé d'un conseil de sages, d'humanistes,
qui seraient les garants du bon fonctionnement d'un système
où notre vrai rôle serait de ne jamais enterrer nos bonnes idées, nos initiatives,
nos contributions au Monde ;
ce qui serait bien plus démocratique, si l'on réfléchit, que d'avoir à choisir entre peu de personnes pré-sélectionnées,
censées nous représenter, mais se moquant au final de notre avis ?
Là aussi, je n'ai pas de réponses toutes faites,
je pense que d'un brainstorming général fuseront des idées géniales et surprenantes
sur une nouvelle manière de concevoir la politique et les institutions.
Je vous le redis : je m'engage à mettre en place le meilleur système que nous aurons communément conçu.
Mais du côté politique de ce projet, pour l'instant, le chemin sera long. La règle du jeu est très partiale.
J'avais appris en éducation civique quand j'étais au collège que pour se présenter aux présidentielles, il fallait être Français,
avoir 23 ans et un casier judiciaire vierge.
Mais il n'était pas fait mention du fait qu'il faut être riche financièrement pour avoir la possibilité de le faire,
ni qu'il faudrait aller trouver 500 parrainages d'élus, dans au moins 30 départements différents, dont trois d'outre-mer.
Ces fameuses 500 signatures, que l'on doit demander à des gens qui sont a priori vos concurrents,
et qui n'ont pas intérêt à vous les donner.
Pour soi-disant éviter la multiplication des candidatures, et les candidatures dites 'fantaisistes',
il aurait pu y avoir des moyens bien plus juste que celui-ci, où il y a un conflit d'intérêt réel.
Les élus qui attribuent les parrainages sont juges et partie, ce qui est vraiment grave.
J'en appelle donc à leur civisme :
les grands partis n'auront aucun mal à obtenir les parrainages des leurs,
et il y a suffisamment d'élus pour qu'ils ne bloquent pas le jeu :
laissez la possibilité au Peuple français de choisir un autre modèle, même s'il n'est pas celui qui garantit votre statut actuel.
Mais je fais également appel à la femme ou à l'homme que sont ces élus, j'en appelle à leur conscience, leur éthique,
et je les invite à analyser point par point les arguments que j'ai avancés tout au long de cette vidéo.
Si le Monde du futur commençait ici, dans cet endroit que j'aime, j'en serais extrêmement fier.
Et ce serait un symbole énorme que l'un des pays les plus puissants du monde prenne le cap de quelque chose de grand, de juste, de neuf.
Je n'ai pas de moyens financiers, comme vous l'aurez constaté avec cette vidéo qui est faite avec les moyens du bord,
j'ai quitté mon boulot en hiver dernier pour me préparer à cette campagne,
t j'arrête mon chômage maintenant, car je ne suis pas à la recherche d'un emploi.
Je ne conduis pas ; il y a deux ans de cela, j'ai fait un tour de France à pieds de 5000 kms, pendant six mois.
Donc, pour l'instant, je vais utiliser mes moyens : aller chercher mes parrainages à pieds,
et je fais appel à vous tous pour m'aider dans cette tâche, en m'hébergeant lors du passage sur votre commune.
Ce sera l'occasion de débattre entre nous, d'enrichir nos idées, et je suis persuadé que ce sera quelque chose de fort.
Quant au fait de me présenter, moi, simple citoyen, je le fais parce que c'est mon droit et que ma conscience me le crie.
Je ne vois nulle part les arguments que j'ai avancés, et surtout pas de la part de ceux qui sont censés être les plus sages,
les plus clairvoyants, ceux qui ouvrent le chemin pour nous tous, et dont dépendent nos destinées.
Je n'ai aucun appé*** pour le pouvoir, en fait, je trouve ça triste et vain.
Le pouvoir n'est pas mon but, je sais que le bonheur est ailleurs.
De plus, je trouve vraiment pathétique cette course pour être le capitaine d'un bateau qui est tellement mal conçu qu'il ne peut aller sur l'eau.
J'ai bien conscience d'être un chaton qui va sur le territoire des tigres.
Je ne suis pas quelqu'un de spécialement courageux.
J'ai de nombreuses failles, et des limites comme tout le monde.
Je ne suis certainement pas le meilleur pour défendre ce projet, je n'ai pas la prétention de le croire,
mais je le redis, ma conscience me hurle de ne pas rester inerte dans cette période où nos choix seront déterminants.
Mon corps est l'outil de ma pensée, alors j'y vais.
Et puis j'en ai marre ... j'en ai marre d'en avoir marre de vivre dans ce monde grisâtre, j'en ai marre de m'en plaindre.
Je sais que nous avons les moyens de nous en sortir, de vivre dans un confort matériel et moral jamais connu auparavant.
Je rêve simplement d'être un homme libre et heureux au milieu de gens libres et heureux.
Je sais qu'il nous est très difficile d'imaginer un changement absolu de notre manière de vivre,
mais nous n'avons que peu de choix : rester assis les yeux fermés en attendant notre disparition,
ou arrêter de nager à contresens, arrêter de nous asphyxier
et nous donner une société qui soit à la hauteur de ce que méritent nos existences.
Elles sont précieuses nos existences, ne l'oublions jamais.
On dit que la liberté des uns s'arrête là où commence celle des autres,
aujourd'hui, la liberté d'exister s'arrête là où commence celle de commercer. Il faut qu'on sorte de cette folie.
C'est d'ailleurs Einstein qui disait de la folie que c'est répéter sans cesse la même chose
en s'attendant à des résultats différents.
C'est ce que l'on fait pourtant actuellement, en essayant de plus ou moins régler notre système
sans prendre en compte le fait qu'il faille complètement le changer, si l'on veut vraiment s'en sortir.
Si l'on donnait une échelle de 1 à 100 qui raconterait l'histoire de l'humanité dans son entier,
le coeur du Moyen-Age serait à 99,5 ; et les débuts de l'ère industrielle seraient à 99,8.
Tout va très-très vite, de plus en plus vite.
Nous avons déjà tous les outils du futur
il nous faut juste sortir de nos institutions et de nos habitudes qui sont antiques, et qui nous freinent.
Quant à la vision qu'ont certains de l'humanité parasite, qui mérite finalement de périr, qui mérite son sort,
je trouve cet état d'esprit très négatif, il n'en ressort rien de bon.
On se cherche encore, et il n'eût pas été possible d'envisager notre monde actuel sans un équivalent de Moyen-Age.
Il fallait en passer par là. Eh bien pareil pour notre période terrible,
il fallait en passer par là, pour aller vers quelque chose de bien meilleur.
Et puis on n'a pas le droit de parier contre nous-même ...
Et si l'on pense que la lutte commune à tous les êtres vivants sur cette planète est la lutte contre la fatalité,
si une gazelle se casse la patte, c'est fini pour elle,
eh bien nous sommes nous l'espèce vivante la plus outillée contre la fatalité :
on y voit moins bien : des lunettes,
on est limités à une moyenne de 5 kms/h ; on peut aller à 900 kms/h dans le ciel,
on ne peut vivre que sur Terre ; nous sommes allés dans l'espace,
notre langage complexe nous permet de comprendre des choses très abstraites,
nous pouvons communiquer à la vitesse de la lumière à travers toute la planète …
Nous sommes formidablement outillés pour affronter les choses.
Nous sommes d'une certaine manière les sœurs et frères aînés des autres espèces.
Cela nous demande une responsabilité énorme vis-à-vis de tout le règne vivant, ne l'oublions pas.
Il nous faut être à la hauteur pour les générations à venir ; mais il nous faut aussi être dignes de nos ancêtres, qui ont tellement morflé
pour que nous puissions avoir en héritage leurs outils, leur savoir-faire.
Nous n'avons pas le droit de dilapider cet héritage comme ça, de nous comporter en gamins capricieux,
nous n'avons pas le droit de ne pas partager nos connaissances, nos outils, avec le reste de l'humanité.
C'est l'héritage commun, il appartient à tout le monde.
C'est notre génération vivante, celle d'aujourd'hui qui va devoir faire des choix, ça ne sera pas la suivante.
Nous devons être courageux, arrêter d'être dans le déni.
L'humanité a révisé depuis son apparition, et c'est à nous de passer l'examen. C'est ainsi, il nous faut réussir.
Sommes-nous prêts à changer ?
Non.
Non et oui, comme dans tous les événements de la vie :
on n'est jamais prêts à une naissance, un décès, un bouleversement de nos habitudes, et en fait, si.
Nous sommes l'espèce qui a su s'adapter à toutes les contraintes terrestres :
les déserts chauds, froids, la jungle, les villes …
Nous sommes prêts aux changements, c'est la caractéristique majeure de l'être humain.
Alors allons-y, ce sera la période la plus excitante que l'humanité ait pu connaître !
Pour terminer, je vous invite au maximum à débattre sur les points énoncés :
entre amis, en famille ; d'avoir l'avis de nos vieux,
que la société actuelle croit respecter en les appelant 'séniors' ou 'gens du 3ème âge',
mais dont on a oublié qu'ils ont une expérience longue de la vie,
et que leur avis a du sens.
Que tous les gens qui ont une influence artistique, scientifique, médiatique, puissent permettre à ce débat vital d'avoir lieu.
Vous connaissez tous la dure loi du buzz : partagez, repartagez, encore et encore cette vidéo.
Nous ne sommes plus des enfants, nous sommes des adultes responsables. Notre sort nous appartient.
Cette planète qui flotte dans un désert spatial, c'est la notre. Elle nous appartient à tous !
J'invite les autres pays à avoir des initiatives politiques similaires.
Dès que Kontributo sera actif : créez votre profil, et contribuez à la construction du monde du futur.
En dernier lieu : ayez envie d'un monde meilleur : moi, j'ai vraiment envie qu'il existe.
Si nous en avons tous envie, nous l'obtiendrons, n'en doutons pas un instant.
Je vous remercie beaucoup, beaucoup, d'avoir eu la patience de voir la vidéo jusqu'ici,
à très bientôt !