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- Ce sera tout ?
- Je...
Je comprends pas les raisons
de l'attaque de mon beau-frère.
Je vous en prie.
Je crains pour ma famille.
Je suis sûr que tout ira bien.
On m'a dit que
le survivant est grièvement blessé.
Je doute qu'il s'en sorte.
À présent, remerciez-moi
et serrez-moi la main.
- Merci. Merci encore.
- Ce n'est rien, M. White.
Hé, les gars, dépêchez-vous.
- On peut enfin y aller ?
- Allez, on monte.
Qu'est-ce qui se passe ?
20 h 43.
Heure de la mort : 20 h 43.
Brûle en enfer,
espèce d'ordure.
Un des tireurs est mort
sur place.
L'autre a succombé
à ses blessures à l'hôpital.
La DEA, le FBI
et la police locale travaillent
avec la police mexicaine
pour identifier les suspects abattus.
Les deux...
Je peux vous faire un résumé.
Vos neveux
se sont impatientés.
Ils voulaient ma permission
pour tuer Walter White.
J'ai refusé et ils ont visé
l'agent Schrader à sa place.
Mais quelqu'un a prévenu
l'agent Schrader
juste avant l'attaque,
lui donnant un avantage décisif.
Marco a été tué
d'une balle dans la tête.
Leonel a agonisé plusieurs heures.
L'appel qui a prévenu
l'agent de la DEA...
Juan Bolsa sait peut-être
qui l'a passé.
Mais les federales ont trouvé
son hacienda.
Dans la confusion,
Juan a été abattu.
Peut-être un accident.
Une erreur de la part
de ses propres hommes.
Mais on ne le saura jamais.
Quoi qu'il en soit,
je tenais à vous l'annoncer.
Voilà ce qui arrive
quand on répond au sang par le sang.
C'est la bruyante ?
Quoi ?
Je me souviens jamais.
C'est la machine bruyante
avec les aimants ?
Non. C'est le scanner PET/CT.
Tomographie par émission
de positons.
C'est couplé à une tomodensimétrie
à rayons X.
Silencieux. Pas d'aimants.
Ah, d'accord.
Merci.
Tout ça est nouveau pour moi.
Je monte ma propre entreprise,
on envisage d'avoir des enfants.
Je vais chez le médecin
et tout à coup,
- la vie telle que la connais...
- Excusez-moi.
Oui. J'attends un rapport
sur les progrès
de la chose dont on a parlé.
Alors appelle-moi.
Bref, pour moi,
ça a été une révélation.
Lâcher prise,
perdre le contrôle.
Comme on dit :
"L'homme rêve et Dieu rit."
C'est un ramassis de conneries.
Pardon ?
Ne perdez jamais le contrôle.
Vivez votre vie
selon vos propres règles.
Oui, non,
je comprends tout à fait
mais le cancer,
c'est le cancer.
Qu'il aille au diable.
Je vis avec le cancer
depuis plus d'un an.
On m'a répété dès le départ
que c'était un arrêt de mort.
Eh bien, devinez quoi.
Chaque vie n'est qu'un arrêt de mort.
Alors régulièrement, je viens ici
pour mon scanner de routine,
sachant pertinemment
qu'un de ces jours,
peut-être même aujourd'hui,
on va me donner
de mauvaises nouvelles.
Mais en attendant,
qui est-ce qui décide ?
Moi.
C'est comme ça que je vis ma vie.
C'est pour éviter
ce résidu qu'on utilise
l'eau de la réserve,
pas celle du robinet.
Recommencez,
s'il vous plaît.
Les Frères Poulet,
où la qualité est notre devise.
Oui, inspecteur.
AVIS DE RECHERCHE
- Merci d'être venu.
- De rien.
- Kathi va bien ?
- Ça va mieux, merci.
- Vous connaissez Hank Schrader ?
- Oui.
- Et Steve Gomez ?
- Alors, ce repas ?
L'agent Schrader est passé
au restaurant.
J'y mangerais chaque jour,
mais je passerais plus la porte.
- On commence ?
- Oui.
- J'enregistre, si c'est d'accord.
- Bien sûr.
La DEA enquête sur une affaire
qui pourrait être liée à la mienne,
d'où sa présence.
Gus, nous apprécions
votre aimable coopération,
mais vous avez droit à un avocat.
Je n'en vois pas l'utilité.
Mais j'ignore pourquoi
je suis ici.
Vous désirez continuer ?
Volontiers. Je suis impatient
de savoir de quoi il s'agit.
On a trouvé vos empreintes
sur une scène de crime.
Ah bon ?
C'est surprenant.
Un meurtre lié à la drogue.
L'appartement de Gale Boetticher.
Donc, vous connaissiez
la victime ?
Il y a 15 ans, j'ai créé une bourse
d'études en chimie à l'UNM
du nom de Maximino Arciniega,
un ami très cher mort trop jeune.
Gale a obtenu cette bourse.
Comme une quarantaine
d'autres étudiants.
Je vois.
M. Boetticher a été diplômé en...
- 1999.
- Effectivement.
Vous êtes restés en contact ?
Je ne l'avais pas vu depuis.
Je l'ai croisé il y a quelques semaines.
- Où ça ?
- Au restaurant.
Ce n'était pas vraiment
le fruit du hasard.
Il est venu renouer le contact.
On a brièvement discuté.
Il m'a invité à dîner le soir suivant
et j'ai accepté.
Une semaine plus ***,
j'ai lu la nouvelle dans le journal.
- C'est lié à la drogue ?
- C'est possible.
Je n'ai rien lu de tel.
J'ai pensé à un crime fortuit.
Après des années sans contact,
il arrive à votre restaurant
- et vous invite à dîner ?
- Il voulait de l'argent.
- Il vous en a demandé ?
- Pas directement.
Il a évoqué de vagues opportunités
d'investissement.
Mais je me doutais que
c'était le but de son invitation.
C'était un chimiste très talentueux
mais pour une raison qui m'échappe,
il voulait toujours
emprunter des raccourcis.
Quitte à passer à côté
d'une carrière prometteuse.
Mais malgré ses défauts,
c'était quelqu'un de chaleureux
et que j'estimais beaucoup.
Quoi qu'il en soit,
j'ai décliné son offre d'investissement
et après un très agréable repas,
je suis parti.
Où étiez-vous
le soir du mercredi 23,
aux environs de 20 h ?
- C'est juste une question.
- Non, je comprends. Voyons.
Le 23...
J'étais à une soirée de charité.
J'y étais de 19 à 22 h.
Quelqu'un d'autre ?
Pardon, oui.
Juste une chose.
Gustavo Fring,
c'est votre vrai nom ?
Si c'est mon vrai nom ?
Je sais que
vous êtes citoyen chilien,
mais il n'y a aucune trace de vous,
là-bas.
Ah bon ?
Les archives montrent que
vous êtes arrivé au Mexique en 1986.
Des années après, on vous a délivré
un visa d'entrée aux États-Unis.
Mais pas la moindre trace
d'un Gustavo Fring au Chili,
ce que je trouve, disons, étrange.
Eh bien, pas tant que ça.
Le régime de Pinochet était criminel,
surtout au niveau
des droits de l'Homme.
Mais il était aussi peu fiable
au niveau administratif.
Si vous continuez à creuser,
vous me trouverez.
Je crois que ce sera tout, Gus.
Merci.
J'espère avoir pu vous aider.
- C'est le cas, absolument. Merci.
- C'est normal.
J'ai été ravi. Oh, non.
- Restez assis.
- Merci.
Messieurs.
Alors, on y croit ?
Cette histoire de nom,
à votre avis ?
Les archives sud-américaines
sont pas fiables.
On en sait quelque chose,
pas vrai ?
Mais en général, on trouve.
Avant 86, ce mec est un fantôme.
S'il y avait eu un doute,
il aurait pas été naturalisé.
Peut-être mais il est arrivé
du Mexique en 89.
L'État était moins regardant,
avant le 11 septembre.
Je vois pas le rapport
avec notre affaire.
J'étais très curieux,
après avoir trouvé ses empreintes.
Mais pour moi, c'est crédible.
J'admets être un peu partial.
C'est un ami de longue date
de la DEA.
Cela dit,
je trouve son histoire crédible.
Je suis d'accord.
Son histoire tient debout.
Il aurait pu la raconter avant.
Comment ça ?
Vous l'avez dit, il est très proche
des forces de l'ordre.
Il lit le journal et voit qu'un homme
avec qui il a dîné
et qu'il estimait beaucoup a été tué.
Il lit ça et ne passe pas
un coup de fil ?
Ni à vous,
ni à ses autres amis de la police,
pour fournir son témoignage
ou poser des questions ?
On ne peut pas baser
une enquête criminelle
sur un appel qui n'a pas eu lieu.
T'en penses quoi, Tim ?
Je veux vérifier
l'histoire de la bourse et l'alibi.
Mais mon impression générale ?
Je le crois.
Sympa, la fontaine.
- Salut, mon grand, ça va ?
- Oui.
Ah... Très joli.
Combien, le loyer ?
1 200 $ par mois.
J'ai cherché longtemps.
- C'est une bonne affaire.
- C'est l'affaire du siècle.
À ce propos...
Voilà pour la semaine.
Avec un supplément
pour les frais de déménagement.
Merci.
- Champion, comment va l'école ?
- Bien.
J'adorais l'école, à ton âge.
Jouer à la récré,
poursuivre les filles avec un bâton.
C'est en CM2 que j'ai compris
qu'elle m'aimait bien aussi.
Mais sa famille avait déménagé
à Scottsdale, alors...
- Carpe diem, OK ?
- OK.
Brave petit.
Remerciez encore Jesse
de notre part à tous les deux.
Je n'y manquerai pas.
- Et il... Comment il va ?
- Jesse ?
Il va bien.
Il est très occupé.
C'est comment ?
Spacieux, lumineux.
Un petit jardin derrière, très sympa.
Et Brock ?
Comment il va ?
Je veux bien déposer
un chèque chaque semaine
ou faire le coursier
mais si tu veux de leurs nouvelles,
t'as qu'à y aller.
On se voit plus ***.
- Je repasse te chercher ?
- Non.
Super.
Je suis fière d'avoir gardé
mon sang-froid.
Ça montre à l'équipe
que je la soutiendrai
si un client est grossier.
Ça te plaît,
d'être ton propre patron.
Oui. Je crois bien que oui.
À ce propos,
j'envisage de passer
à la direction.
Attention, les patrons, la voilà.
Je serais d'une grande utilité.
La direction de chez Kleinman
n'y connaît rien en radiologie.
C'est vraiment...
Papa, t'es allé passer
ton scanner ?
T'as les résultats ?
Oui, je les ai.
Et je suis toujours en rémission.
Vous allez devoir me supporter
encore un moment.
À ta santé.
Et toi, Hank ?
Comment tu te sens ?
Je progresse doucement.
L'autre jour, il a eu une réunion
avec les pontes de la DEA.
À propos de quoi ?
Rien, une impasse.
Il refuse d'en parler.
Apparemment, c'est top secret.
Walt, tu peux me rendre un service ?
Marie bosse demain
et une exposition de minéraux
ouvre ses portes.
Tu peux m'y conduire ?
Ouais, pas de problème.
J'avais aussi une collection,
au lycée.
Rien d'extravagant.
Juste des béryls, des grenats
et une tourmaline noire
pas terrible.
- Prends à droite.
- OK.
Mais j'avais un morceau
de morganite très particulier.
Il avait été chauffé
et ça lui donnait sa teinte classique,
cette sorte de rose,
presque saumon, tu vois ?
Walt, il y a pas d'exposition, OK ?
C'était pour pas faire flipper Marie.
Là, prends à droite.
Flipper à propos de quoi ?
On va où ?
T'as faim ?
On est pas là pour le poulet.
Coupe le moteur.
Bon.
T'es prêt à halluciner ?
Ouais.
Gustavo Fring,
tu te souviens de lui ?
Il est venu à l'hôpital
après la fusillade.
Il parraine la course caritative
de la DEA. Tu l'as rencontré.
Oui, le mec de la course caritative.
Je vois. Et alors ?
Je peux rien prouver, évidemment,
mais je le suspecte
d'être un trafiquant de drogue.
Ouais. De méthamphétamine.
Je te jure,
j'en suis convaincu,
ce mec est un des plus gros
trafiquants de la région.
Tu te rappelles
Gale Boetticher,
- le type du karaoké ?
- Ouais.
Tu m'as dit qu'il avait pas l'air
du genre à diriger.
Qu'il avait sûrement un patron.
- C'était des suppositions.
- Peu importe. Ça m'a encouragé.
Devine ce que j'ai trouvé.
Les empreintes de Fring
à l'appartement de Boetticher.
- On l'a convoqué...
- Tu crois que Gustavo Fring
a tué Gale Boetticher ?
Je pense pas.
Ces types font jamais
le sale boulot eux-mêmes.
Mais ses empreintes suffisaient pour...
Vous l'avez convoqué
au poste ?
Oui. Il est venu nous parler
mais le problème...
Vous l'avez interrogé
sur quoi ?
Tu me laisses finir mon histoire ?
Désolé, c'est juste que
ça m'intéresse.
Bref, on le fait venir
et il nous met une branlée.
Il a une explication
pour les empreintes,
un alibi pour le meurtre de Gale,
il a réponse à tout.
On fait pas plus convaincant
que ce mec-là.
Alors il est innocent ?
Oui, pour la DEA et la police,
il est innocent.
Officiellement,
Fring est pas un suspect.
Mais j'en suis sûr,
quelque chose me dit
que c'est mon homme.
Je dois juste le prouver.
Hank, pourquoi tu me dis tout ça ?
J'ai besoin d'un service.
Quel genre ?
Tu vois le break Volvo, là-bas ?
Il conduit une vieille Volvo.
C'est futé.
Bref, écoute...
Ce qu'il faut que tu fasses,
c'est poser ça dessus.
Une balise GPS.
Madame soupçonne son mari
mais elle veut en avoir le cœur net ?
On pose ça sur la voiture,
grâce à l'aimant, là,
et on peut voir où il va.
Cool, non ?
289 dollars sur Internet.
C'est pas en direct,
on devra revenir
pour l'enlever
et récupérer les données.
Mais quand même,
on vit une époque formidable.
C'est pas illégal ?
C'est un peu comme une perquisition
sans mandat, c'est pas...
On dit "extralégal".
Et ça restera notre petit secret.
C'est facile.
Voilà ce que tu vas faire.
Tu défais ton lacet
et tu marches vers l'entrée.
Près de la voiture,
tu remarques que
ton lacet est défait.
Quand tu te penches
pour le renouer,
tu poses ça
au-dessus de la roue.
- Ensuite, tu entres et...
- Hank, je le sens pas, ton truc.
Je sais, t'as pas l'habitude
de ce genre de...
Non, vraiment.
On doit pas faire ça.
Walt, j'ai besoin que tu m'aides.
C'est important pour moi.
Tu veux que je te supplie ?
Fais ça pour moi.
Sois naturel.
Que désirez-vous ?
Je... Je...
Monsieur, que désirez-vous ?
Je l'ai pas fait.
Vous voyez ?
- Je l'ai pas fait.
- Faites-le.
Faites-le.
Que désirez-vous commander ?
Qu'est-ce qu'il fout ?
Je m'assurais que c'était bien fixé.
T'as oublié mon soda.
Je rigole. Allez, on y va.
Oui, celui-là.
Je le jure, je pensais l'amener
à une exposition de minéraux.
Sans prévenir, il me conduit
à votre restaurant
et il me dit
qu'il enquête sur vous.
Je sais qu'on a eu
des différends
mais je ne ferais jamais...
Mon beau-frère n'a aucune preuve
contre vous.
Il n'a que des hypothèses.
Et pas un seul de ses collègues
ne crois que vous êtes autre chose
qu'un propriétaire de fast-food.
Mais s'il arrivait malheur
à Hank,
ça ne ferait qu'attirer l'attention
sur vous et donc, sur moi.
Nous avons un intérêt commun
à résoudre ça sans violence.
Je m'assurerai
qu'il ne découvre rien.
Quoi ? Mais je vous en prie,
entrez donc.
On est seuls ?
- On en est où ?
- À propos de quoi ?
À propos du truc
que t'étais censé faire.
T'as rien fait ?
Tu l'as perdu ?
Tu me le dirais, pas vrai ?
Bon sang.
Enfoiré. Si vous y tenez tellement,
faites-le vous-même.
Il me voit venir à des kilomètres,
on dirait que...
Bon, on doit agir
plus tôt que prévu.
Arrange une rencontre
cette semaine.
Demain. Ce soir, si possible.
Ce soir ?
Vous êtes défoncé ?
Mon beau-frère,
celui qui est agent de la DEA,
il soupçonne Gus.
T'as entendu ce que j'ai dit ?
Il enquête sur Gus.
Ouais, j'ai pigé,
votre beau-frère. Je réfléchis.
Voyons ça comme un problème
de maths ou d'algèbre.
On ajoute un connard positif
à un connard négatif
et au final,
on a zéro connard.
En voilà une,
de formule de maths :
Hank qui attrape Gus égale
Hank qui nous attrape.
Hank est tenace, d'accord ?
Il abandonnera pas.
Il a aucune preuve.
Voilà ce que je constate.
- Comment tu le sais ?
- Il respire encore.
Vous croyez que
Gus le laisserait s'approcher de lui ?
Il lui referait le portrait
au cutter.
Tu l'as pas revu,
depuis la dernière fois au restaurant ?
Réfléchis. Bon.
Ils doivent savoir
qu'on s'est parlé.
Tu dois dire à Mike que
l'enquête de Hank t'inquiète.
Hank sait déjà qui tu es, d'ailleurs.
Et tu as tué Gale.
Ça fait un problème de plus.
T'as toutes les raisons
de vouloir rencontrer Gus
pour discuter de ta stratégie,
si jamais Hank t'arrête.
Dis-lui simplement que tu veux...
Non, que tu as besoin
d'être bien préparé.
Et une fois avec lui,
tu utilises ça.
Si je me fais arrêter,
Mike va juste me dire de la fermer.
- Il va pas arranger une réunion.
- Alors insiste !
Fais semblant de paniquer.
Gus risque sa peau.
Il acceptera,
s'il estime que t'es un risque.
Non. Il me tuera,
s'il estime que je suis un risque.
Vous savez quoi ?
Je m'en fous.
Je vais ***.
Message
De : Inconnu
Réunion annulée. Un imprévu.
Patron occupé.
Je crois que
t'as reçu un appel.
Un truc important ?
- Oui ?
- J'ai fait mon enquête.
- Alors ?
- Ni la DEA,
ni la police vous considèrent
comme un suspect.
Schrader fait cavalier seul,
sur ce coup-là.
- Il y a aucun risque.
- Il a des moyens ?
Lui, sa carte de crédit
et son chauffeur, Walter.
Il ruinerait sa carrière,
s'il reparlait de vous à Merkert.
- Pas de mandat pour le mouchard ?
- Non.
Il respecte aucune règle.
C'est Miss Daisy avec des jumelles.
Si on prend soin
de rien laisser filtrer,
il aboutira à rien.
- Et pour le Chili ?
- Si je trouve rien avant 89,
je doute que Schrader y arrive.
Le plus gros problème,
c'est le cartel.
On peut s'en occuper,
si rien ne vient nous gêner.
Mais gérer à la fois
Schrader et les Mexicains ?
S'il nous observe
quand ils passeront à l'action,
ça risque de mal finir.
Merci.
Je vous recontacterai.
LES FRÈRES POULET
Petit-déjeuner - Déjeuner - Dîner
Combien de grands-mères
et de grands-pères sont
en ce moment
devant leur poste ?
Voici "La Polka des grands-parents".
Bonjour, Hector.
Le cartel m'a adressé
son ultimatum.
Que j'ai refusé.
L'agent Schrader de la DEA
me pose problème.
Il fouille dans mon passé.
Est-ce que c'est le grand jour,
Hector ?
Gustavo, assieds-toi.
Tu me rends nerveux.
C'est un bon plan.
Sois tranquille.
Tout va bien se passer.
T'es fou ?
Le patron va te couper
les couilles.
Quoi, tu vas lui dire ?
Et vous ?
Ils diront rien.
Ils aiment ce qu'ils voient.
Tu vas rien offrir
à nos invités ?
Qui a dit que
ce sont des invités ?
Si le patron veut qu'ils boivent,
ils boiront.
Alors, les Frères Poulet.
J'aime bien votre restaurant.
Viande rouge et viande blanche ?
Vous avez pas l'air frères.
Enfin !
Les grands chefs !
Ces deux-là...
Leur spécialité de poulet...
Je vous jure, c'est le meilleur poulet
de tout le Mexique.
Merci, Don Eladio.
C'est un honneur.
C'est Max qui cuisine,
le mérite lui revient.
Gustavo est trop modeste.
Sans lui, pas de restaurant.
Quelle que soit la recette,
changez rien.
Votre poulet est assaisonné
à la perfection,
bien épicé.
Mais il a pas la force
du poulet mexicain.
C'est une recette chilienne
que j'ai adaptée
aux goûts mexicains.
Chez nous, on aime encore plus
le chili que vous.
Les Mexicains aiment
quand ça arrache.
Alors si lui, c'est le cuistot,
toi, tu fais quoi ?
Me dis pas que
t'es juste le goûteur.
Je m'occupe de la gestion
du restaurant.
Gustavo est
un brillant homme d'affaires.
C'est un businessman.
Bien, bien.
Mais dites-moi une chose.
Ce poulet fabuleux,
tellement excellent...
À part ça,
vous avez quoi au menu ?
On a divers accompagnements.
Du riz, des haricots.
On fait des carnitas
en entrée,
si on trouve du bœuf frais
au marché.
Rien d'autre ?
Soyez honnêtes.
Vous proposez rien d'autre ?
Un petit quelque chose en plus ?
Un petit supplément ?
Parce que quand j'envoie
mes hommes à votre restaurant,
ils reviennent pas seulement
avec du poulet
mais aussi avec de la drogue.
Ils reviennent défoncés.
Vous leur vendez de la drogue.
De la méthamphétamine.
Avec tout le respect
que je vous dois,
j'ai rien vendu.
C'était des échantillons.
Des échantillons.
Un vrai homme d'affaires.
Ces échantillons
vous étaient destinés.
Pour vous montrer
notre produit.
N'y voyez aucune offense.
Ce qu'il y a, c'est que...
On ne voyait pas
d'autre moyen
pour attirer votre attention.
On veut travailler avec vous.
Je connais tout
de la méthamphétamine.
C'est la cocaïne du pauvre.
Il y a que les motards et les bouseux
américains qui en prennent.
Il y a pas d'argent à se faire.
Si je puis me permettre,
je suis biochimiste de métier.
Notre produit est bien supérieur
à la drogue des motards,
comme vous dites.
Cristallisée, comme du verre,
plus pure.
La chiralité des molécules,
leur structure est différente.
L'effet est plus puissant.
Ce produit,
c'est la drogue du futur.
Vous multiplierez vos gains
par trois.
Peut-être même par quatre.
En plus de faire
une bonne cuisine,
ils racontent
de belles conneries.
Aujourd'hui,
vous ne vendez que de la cocaïne.
Mais la coca ne pousse pas
au Mexique.
Vous n'êtes plus qu'un intermédiaire
pour les Colombiens.
Ils vous donnent un pourcentage
pour importer la drogue.
Mais ils se taillent la part du lion,
alors que vous prenez
tous les risques.
Cette nouvelle méthamphétamine
cristallisée
est plus puissante,
plus addictive que la cocaïne,
ce qui signifie plus de volume.
Mais plus important,
c'est totalement synthétique.
On peut vous montrer
comment la faire,
ici, au Mexique.
Et vous gardez tous les profits.
Mes hommes aiment votre produit.
C'est vrai.
Hector, qu'est-ce qui tourne pas rond,
chez toi ?
Pourquoi t'as pas offert
un verre à nos invités ?
Dépêche-toi.
Bon. T'as un sacré talent.
Je parie que t'as appris à cuisiner
avec ta mère, pas vrai ?
Mais où t'as appris la chimie ?
J'ai étudié à l'Université de Santiago.
Gustavo a payé mes études.
Ah bon ?
J'ai deux licences,
en biochimie et en génie chimique.
Avec un investissement minime,
on peut vous monter un labo
de production
et former vos hommes
à fabriquer
un produit très pur
et en grande quantité.
Fantastique !
Mais dites-moi,
si t'es le cuistot,
pourquoi j'ai besoin de lui ?
Pardon ?
Toi.
L'homme d'affaires.
Pourquoi je devrais négocier
avec un mec qui me respecte pas ?
Qui m'insulte en dealant
sous mon nez sans ma permission ?
Qui me manipule
pour obtenir un rendez-vous,
devant mes propres hommes.
Pourquoi j'aurais besoin de toi ?
Don Eladio,
je vous en prie.
Je n'ai rien vendu.
Je m'excuse
de vous avoir offensé
par ma façon d'obtenir
ce rendez-vous.
J'ai simplement pris l'initiative.
Je ne voulais pas vous insulter.
Il ne pensait pas à mal.
Je le connais
comme un frère.
C'est la personne
la plus loyale que je connaisse.
Il m'a sauvé de la misère.
Il a fait de moi qui je suis.
C'est un génie.
Il vous rendra riche.
Trouvez la force de lui pardonner
cette petite erreur.
S'il vous plaît.
C'est mon associé.
J'ai besoin de lui.
Je vous en prie...
Regarde-le.
C'est ta faute.
Allez, regarde-le.
Écoute-moi bien.
La seule raison pour laquelle
t'es vivant et pas lui,
c'est parce que je sais qui tu es.
Mais comprends bien
que t'es plus au Chili.
Mon conseil ?
Contente-toi du poulet.
Regarde-moi, Hector.
Regarde-moi.
Peut-être la prochaine fois.
Traduction :
Adriano Brigante