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T'es con, mon pauvre vieux !
11 h 25
Un vendredi
Merci, c'est trop agréable
dès le matin !
Cette soupe au soja fera oublier
à ton foie la cuite d'hier ?
Ton café te fera oublier
que tu as dormi avec un éléphant ?
T'es mal placé
pour me dire un truc pareil !
- Elle était monstrueuse !
- Mais non !
Si tu étais moins difficile,
tu baiserais plus ! Fais goûter.
- Non !
- Juste un peu.
Tu n'auras pas ma super soupe
au soja après ce que tu as dit.
- Fais pas ton rat !
- Si cette nana était malade ?
Elle n'était pas malade !
- Elle n'avait pas l'air bien...
- Enfin !
- On a un sérieux problème...
- On l'a dans le cul...
- Quoi ?
- On s'est fait avoir.
- Explique...
- C'est-à-dire ?
On nous a fait le coffre !
- Y a eu un cambriolage.
- Quoi ? Non !
- C'est sérieux ?
- Mais quand ?
- Hier soir, j'imagine.
- Ce matin, on l'a trouvé ainsi.
- Qui a fermé, hier ?
- Moi, c'était bien fermé.
- Et comment t'expliques ça ?
- C'est pas ma faute.
- Comment ça, pas de ta faute ?
- C'est la faute de quelqu'un...
En tout cas, quelqu'un a merdé !
Arrêtez ! Ça ne sert
à rien de s'engueuler.
- Nous devons réfléchir.
- D'accord.
- Ce qu'il nous faut, c'est...
- Quoi ?
Les rois de la gâchette
- Qu'en pensez-vous ?
- J'en pense
que vous devriez acheter un vrai
coffre, impossible à soulever.
Ça arrive souvent dans le coin.
Vous n'avez pas de piste ou...
- Pas vraiment.
- Il a dit pas vraiment.
- Comment ça ?
- Vous avez forcément une piste.
On y travaille.
Il paraît que c'est le même gars
que pour les autres bars.
- On est au courant, Charlie.
- Harris, on y va.
- Quoi ? Alors, c'est tout ?
- Oui.
On vous rappellera.
Bonne journée.
- Bon... Merci.
- Ouais, c'est ça, merci.
Trouvons un flingue.
- Non, non.
- Quoi ?
- Pas d'arme, c'est dangereux...
- Pas de flingue.
Quelqu'un a volé le coffre,
et par conséquent,
on doit se protéger,
au cas où ça recommencerait.
- La police n'en a rien à foutre.
- Mac a raison.
- Si un de nous avait été là...
- Il serait mort.
- Comment tu peux dire ça ?
- Ben...
- Arrête !
- Salut, poupée !
Salut, Colin !
- Il y a la police dehors.
- Ouais.
- Un problème ?
- On nous a dévalisés !
Tu déconnes ? C'est une blague ?
Raconte-moi ce qui s'est passé.
On nous a volé le petit coffre
qui t'avait fait hurler de rire.
Ça craint vraiment.
Dis, j'ai réservé une table
au restaurant pour midi.
- Oui, mais...
- Je suis vraiment désolé.
Je ne veux pas d'arme ici.
Ta sœur a de drôles de goûts.
Je le dé***. On dirait
une caricature des années 80.
Et c'est un vrai dragueur.
Explique-toi.
Tu savais pas ? Il emballe
toutes les barmaids de la ville.
Je l'ai vu avec Wendy, il avait
les mains dans sa culotte.
- Le salaud !
- Tu l'as dit.
On s'en fout. Ferme la boutique.
Nous, on va chercher un flingue.
Ils vont en prendre un ?
J'ai dit non. Mais Mac bande
à l'idée d'en avoir un, donc...
- Je suis d'accord avec lui.
- Pardon ?
Je trouve même ça intelligent.
Avoir le droit d'être armé
est ce que je préfère dans ce pays.
- J'ignorais que tu pensais ça.
- Et même...
Rien n'est plus sexy
que faire feu avec une arme.
En ce qui me concerne,
je peux dire que ça m'excite.
J'ignore ce qu'on ressent,
mais je peux apprendre.
- Ce serait un plaisir.
- Pour moi...
T'as un bout de gressin
entre les dents.
- Je l'ai eu ?
- Tu devrais aller aux toilettes.
C'est pas vrai !
J'en ai marre !
J'arrive ! On se calme ! Hwang,
t'es juste à l'heure, mon pote !
- Charlie, mon loyer !
- D'accord.
- Écoute, laisse-moi parler...
- Je ne veux plus t'écouter !
- Je veux mon loyer !
- Hwang ! Arrête ! Stop !
Je reviens tout de suite...
Et on règle ce litige.
D'accord. Dépêche.
Dépêche-toi. Allez, grouille.
Hwang en a marre d'attendre.
- C'est mon argent ?
- Tu aimes le gâteau de riz ?
- Tu me dois 854 dollars !
- Je le sais !
- Je veux mon argent !
- Laisse-moi du temps...
- Je veux plus t'écouter !
- Je vais me refaire... Arrête !
Il se trouve que j'ai fait
des investissements foireux...
- Ça peut arriver, non ?
- Ouais.
Et je m'engage à...
Te payer avant la fin du mois...
O.K. ?
Tu as jusqu'à demain.
- Je veux mon putain de fric !
- Demain ?
D'accord.
À demain !
Tête de nœud !
Faisons très attention avec cette arme.
On la cachera ici, au cas où.
Jusque-là, personne n'y touche.
- Espérons ne jamais l'utiliser.
- Espérons, oui.
- On l'essaie ?
- Oui.
Ouais !
- On fait moins le malin, hein ?
- Tu l'as désintégré !
- Je savais que j'assurerais !
- Tu es fait pour ça !
Je ne suis rien comparé à toi,
car tu l'as aussi atomisé !
Avec toi, le coffre serait encore là.
- Ouais !
- J'en suis sûr.
- On s'en fait encore une ?
- Ouais !
- Je peux le recharger ?
- Absolument !
Dans ce cas, allons-y !
- Vous faites quoi, là ?
- Mate cette merveille !
C'est pas un jouet,
ça ne m'amuse pas moi !
- Commence pas.
- Je suis sérieux.
Je veux pas m'amuser avec ça,
on doit ouvrir le bar.
Hwang m'a harcelé
pour que je le paie...
- Tu veux le tenir ?
- Non.
- Juste un peu.
- Je veux ouvrir le bar !
- Tu vas adorer ça.
- Prends-le.
Bon, ça y est. T'es content ?
Je tiens ton putain de flingue.
C'est pas si lourd, en fait.
Il est pas mal !
- Il est chargé ?
- Il peut l'être.
T'as vraiment assuré !
- Ce truc est fantastique !
- Oui ?
C'est génial !
Comment tu te sens ?
Eh bien, je me sens concentré...
Un vrai caïd...
Je me sens comme un vrai caïd !
- Tu crois qu'il est mûr ?
- Ouais...
Mûr pour quoi ?
Charlie, t'es dingue des flingues !
Voilà de quoi je te parlais.
- T'as vu ça ?
- Oui.
- C'est sexy.
- Si tu le dis.
- Tu trouves aussi ?
- J'en sais rien.
Tu es nerveuse, c'est normal.
Moi aussi, la première fois.
Mais je te promets que quand
ta main serrera cette crosse...
Tu vas adorer ça...
Je porte un truc que tu vas adorer.
Je préfère te voir tirer...
- Que penses-tu...
- Tais-toi et tire.
Vous n'avez rien de plus sérieux ?
- D'accord. Merci, inspecteur.
- Rien ?
Rien. À mon avis,
il en a rien à foutre de nous.
Et ça t'étonne ? Les flics
s'en foutent de notre histoire.
Il est temps
de s'en occuper nous-mêmes.
- Comment ?
- On devrait enquêter.
On devrait réussir à délier
quelques langues, on a une arme.
C'est pas faux...
On va au stand de tir ?
- Ouais !
- On y va.
- C'est quoi ce bordel ?
- Quoi ?
- Ben, le flingue est pas là...
- Tu déconnes ? Non ! Non !
- Charlie ?
- Charlie !
Ouais, j'ai le flingue.
Il doit rester ici pour protéger le bar.
Je sais, c'est juste que...
- C'est juste que quoi ?
- Que j'en ai besoin...
C'est encore le dingue des flingues ?
Je suis pas dingue des flingues.
- Je le rapporte dans une heure.
- J'aime pas ça.
Attends, je dois raccrocher,
je vous retrouve au bar.
Il a raccroché.
C'est bon ! J'arrive...
Voilà, j'arrive... Ça suffit !
C'est bon, Hwang,
attends une minute !
Salut, Hwang.
As-tu mon argent ?
J'ai encore du gâteau, t'en veux ?
Charlie, je ne t'aime pas.
Je ne t'ai jamais aimé.
Alors donne-moi mon argent,
ou je vais devoir te...
Pardon, tu disais ?
À quoi tu joues ?
C'est quoi, ça ?
Bon, écoute-moi, Hwang.
À propos de ton fric...
Je ne l'ai pas encore, tu vois.
Mais je l'aurai...
Parce que j'ai ma méthode.
Tu comprends ce que
je suis en train de te dire ?
C'est quoi ça ?
C'est un oui ?
Hwang, parfois j'ai du mal
à te comprendre.
Réponds-moi clairement,
afin que je comprenne...
- Oui.
- Bien. Casse-toi.
Les jumelles,
les sacs à pièces à conviction,
et une lampe-torche...
Il manque juste le flingue.
- Génial ! Comme les Hardy Boys.
- C'est ça, oui.
Je suis Frank et toi, Joe.
- Joe, c'est le chef...
- Attends.
- Frank était pas blond ?
- Si, mais...
Donc, je joue Frank.
- L'important, c'est mon plan...
- Quel genre de plan ?
C'est moi qui commande !
- Pourquoi on parle de ça ?
- Oui, on a du boulot.
- Que fait-on ?
- Je commande. On y va !
Attends ! Non, on peut pas.
On doit ouvrir le bar.
Appelle ta sœur, non ?
Sauf si elle est au pieu
avec Colin ou un autre barman...
Parle pas comme ça.
- On doit mener l'enquête.
- Je sais.
Attends une minute...
- Quoi ?
- Putain de merde...
- Je connais notre cambrioleur.
- Ah oui ?
Ouais.
Allons chercher le flingue.
- Super ! Attends, le sac...
- Ah oui !
- Je conduis.
- Non, c'est moi.
J'espère qu'il n'a rien fait de stupide.
Hélas, Charlie fait
souvent des choses stupides.
Espérons qu'il n'ait blessé personne.
- Salut, vieux !
- Salut !
- On peut avoir le flingue ?
- Pourquoi ?
On n'a pas à se justifier.
On l'a acheté, c'est le nôtre.
Mais si tu veux savoir,
on sait qui nous a cambriolés.
Vraiment ?
Ouais.
On peut avoir le flingue ?
- Pourquoi ?
- Parce qu'on...
T'es trop con ! Bouge !
Ça schlingue chez toi.
C'est l'horreur !
Alors, tu veux pas savoir qui c'est ?
- Ouais. Au fait, c'est qui ?
- Colin.
Écoute attentivement, tu vas piger.
Colin se débrouille pour trouver
les bars où bossent des filles.
Ensuite, il les séduit
et aucune ne se doute
qu'il fait un travail de reconnaissance.
Dee a dit qu'il a hurlé de rire
en voyant le coffre.
Et il a changé de sujet
dès qu'elle a parlé du coffre.
Vous avez un plan ?
Je vais glisser le flingue
à l'intérieur de mon pantalon.
- Je connais la musique.
- Donne-nous le flingue !
Va le chercher !
Le voilà ! Tu le veux ?
Allô, Dee ?
Tu es avec Colin, là ?
Ah bon, il avait
un rendez-vous au Fingers ?
D'accord ! Tu aimerais
que je te donne ta soirée ?
Tu le mérites.
Mais de rien, c'est normal.
- T'es prêt ?
- Plus que prêt... Oh, merde !
Je crois bien
que ça se met comme ça.
- Quel salopard !
- T'en ferais pas autant ?
- Allons coincer cet enfoiré.
- Attends.
Le Fingers a pas été cambriolé ?
- Si.
- Que fait-il ici, alors ?
Aucune idée. On va le voir ?
Attends.
Tu crois qu'il serait assez con
pour se faire deux fois le même bar ?
- Ouais, je le crois.
- Moi aussi.
On change notre plan.
Laisse le flingue ici.
Et essayons plutôt
de lui tendre un piège.
Laisse-moi faire.
C'est moi le patron.
- Hé, Colin !
- Colin, que fais-tu là ?
- Salut !
- C'est drôle de te voir ici !
- Ouais ! J'allais partir...
- Tu as bu un coup, au moins ?
- Ouais, j'ai bu un p'*** verre.
- Ouais...
Qu'est-ce qu'il y a ?
Tu as l'air gêné de nous voir.
Non, je suis
juste surpris de vous voir.
- Pourquoi ?
- Je vous croyais au Paddy's !
Non, exceptionnellement
on a fermé ce soir.
On a pensé plutôt
venir ici se saouler !
Ce cambriolage nous a troublés.
Mais le plus drôle,
c'est que ce trou du cul
n'a pas pris tout notre argent !
Car on en avait gardé
un paquet dans la caisse.
- Et l'idiot ne l'a pas trouvé.
- Mais quel con !
Ouais, vraiment le roi des idiots !
- Non ?
- C'est clair !
Vraiment stupide.
Dès qu'on aura les nouvelles
serrures, on sera prêts.
- Ouais !
- Si on allait boire un verre ?
- Ou quelques verres...
- Allons nous cuiter !
Ou alors ramener à la maison
deux petites serveuses, hein ?
Ouais, c'est une bonne idée...
- Bon, on ne va pas te retarder.
- Ouais.
- À plus. Classe, ton costard !
- À bientôt.
Vous devriez acheter un flingue.
Quoi ?
Dee m'a dit que vous vouliez
acheter une arme. Bonne idée.
Faut une protection. D'ailleurs,
je la porte toujours avec moi.
C'est tout ! Pensez-y...
- Ouais. À plus !
- D'accord. Salut, mec !
Bonne soirée !
- Il la porte toujours sur lui.
- Nous aussi, maintenant.
Pourquoi tu lui as dit pour le fric ?
Il se doute de quelque chose.
Il est pas con.
Si, il est con !
Je te jure qu'il sera là.
Allô, Dee ? Écoute,
il y a un changement de plan.
Viens au Paddy's dans une heure.
J'ai un truc à te montrer.
- Pourquoi tu m'as fait venir ?
- Tu vas voir.
- T'as coupé le disjoncteur ?
- Ouais. Tout est prêt.
- C'était quoi ?
- Le cran de sûreté ?
- Non.
- Vous avez une arme ?
Que ce soit clair.
On ne tire sur personne.
- Oui, je sais.
- Tu ne vas pas tuer quelqu'un ?
- Bien sûr que non !
- Pourquoi ce flingue, alors ?
- Donne-le-moi, je préfère.
- Non.
- C'est plus prudent.
- Au stand de tir...
- C'est trop nul !
- Je tire mieux que toi !
Quoi ? Il est entré ?
- Oh, ça y est, c'est lui !
- O.K...
- Que fait-il ?
- Il va vers la caisse.
- Il a l'air louche...
- Ouais. C'est lui.
- Vas-y, grouille-toi.
- Merde !
- La torche !
- Elle est tombée !
Vite, il s'échappe !
- Tire !
- Quoi ?
- Flingue !
- Flingue ! Allume-le !
Flingue !
Tu l'as eu ?
- Je suis touché !
- Charlie ! Oh, mon Dieu !
- Oh, mon Dieu !
- Allume la lumière !
- T'as tiré sur moi, Dennis ?
- Je...
- Pourquoi ?
- Mon Dieu, tu vas bien ?
- Où as-tu été touché ?
- À la tête !
Bon sang, je t'ai tiré
dans la tête, je suis désolé.
- Ça va ?
- Non, il m'a touché !
- Quoi ?
- Non, c'est juste une éraflure.
Il serait mort si sa tête était atteinte.
- Je veux aller à l'hôpital.
- J'appelle une ambulance.
L'hôpital est juste à côté !
Je ne veux pas de sang
dans ma voiture.
T'es dégueulasse !
- Je veux aller à l'hôpital !
- D'accord. Putain, ça craint !
Je vais couvrir les sièges.
- Comment t'as pu ?
- Arrête !
Tu as failli tuer ton meilleur ami !
Je t'ai jamais dit de le tuer.
Vous m'avez dit
de tirer sur lui. Hypocrites !
- Tu as dit de viser le visage.
- Je n'ai jamais dit ça !
Je n'accepte pas
que tu dises ça de moi.
Vous arrêtiez pas d'hurler !
- Le voilà. Comment tu te sens ?
- Tu m'as tiré dessus.
Tu faisais la caisse, il s'est trompé !
J'aurais préféré que tu tires pas.
Si tu as besoin d'argent, dis-le-nous.
J'avais un plan.
Je voulais que ça ressemble
aux précédents cambriolages,
et je comptais vous rembourser
avec le fric des assurances...
- Quel plan ridicule.
- C'est vraiment stupide.
Je croyais avoir eu l'idée du siècle.
- Désolé, c'est raté.
- Tu sais quoi ? Écoute...
L'essentiel est que
tu ailles bien. On a décidé
de se débarrasser du flingue !
Il vaut mieux s'en débarrasser.
- Dennis aurait pu te tuer.
- O.K., c'est cool.
Je crois que vous avez raison.
Tu peux appeler une infirmière ?
Ouais, bien sûr.
- Vous avez pas jeté le flingue ?
- Tu veux rire ?
- T'inquiète...
- Je vous aime.
Non, il va bien...
Rien de grave...
Quelle bonne nouvelle, mon cœur.
Merci d'avoir appelé,
c'est vraiment sympa de ta part.
Peut-être parce que je suis sympa.
- On se voit demain ?
- Bien sûr.
O.K. Bonne nuit.
Fais de beaux rêves...
Quels cons !
Traduction :
Axel LEYDIER
[FRENCH]