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L'Antarctique: froid, désolé, apparemment infini.
Le 3 décembre 1961, une femme de 63 ans nommée Andrea Barnes
se dirigea toute seule vers cette barrière de glace.
Le 18 décembre le temps tourna à son désavantage.
La semaine suivante, à Noël, le contact radio a été perdu.
Plus personne ne revit Miss Barnes.
Ce fut la dernière étape d'un voyage qui commença pour elle presque un demi-siècle + tôt.
Un voyage se soldant par un échec apparent.
Elle n'avait pas réussi à prouver au monde que la Terre est plate.
Le débat [sur la forme de la Terre] prit fin quand l'Église anglicane fut établie par la loi, au cours du 16ème siècle.
Elle rejeta nombre de lois établies par l'ancienne Église catholique,
et, pour apparaître progressive, elle adopta des notions scientifiques radicales prévalentes à l'époque,
y compris la théorie de Copernic sur la Terre sphérique.
Par cette approbation, cette théorie s'introduisit dans les écoles qui, alors, étaient largement contrôlées par l'Église.
Elle y est tjrs enseignée de nos jours et nombre d'écoliers l'acceptent sans la remettre la question.
Andrea Barnes n'était pas l'un de ces écoliers.
Née dans une famille de fermiers de l'Ontario en 1898,
Andrea était une élève brillante qui passait une bonne partie de son temps à apprendre des choses sur le monde qui l'entourait.
Elle était curieuse et précoce,
et, au grand dam de ses enseignants, elle croyait fermement que le concept de Terre globulaire n'avait aucun sens et était facilement réfuté.
Nombre de scientifiques sont d'accord avec elle et rassemblent des preuves pour continuer son travail.
Alors qu'elle était adolescente, son frère Andy avait déjà décidé d'orienter sa carrière dans le transport,
et nombre de ses amies étaient devenues des infirmières.
Mais Andrea consacrait son temps à explorer le monde qui l'entourait et à se poser des questions.
Elle s'opposait de manière véhémente à l'utilisation de globes dans les écoles,
et forma un groupa pour s'opposer à ce qu'elle décrivait comme: "un tas de vieilles foutaises."
Ils manifestaient d'une manière qu'ils pensaient symbolique.
Mais Andrea se rendit vite compte que la seule façon pour que les gens l'écoutent
était de faire le voyage jusqu'au bord [du monde] et de ramener des preuves.
En conséquence, le jour de ses 16 ans, elle se lança sur le désert de neige de l'Antarctique
avec à peine plus qu'une paire de skis qu'elle avait empruntés.
Cependant, comme Marcella [?] 300 ans + tôt [1585], elle n'était pas prête pour affronter les conditions difficiles et fut bientôt obligée de rebrousser chemin.
Elle essaya de lever des fonds pour lancer une expédition + conséquente mais sa cause passa au second plan à cause du début de la 1ère guerre mondiale.
Et il devint + important de maintenir sa place dans le monde que de débattre sur sa forme.
En octobre 1929, Andrea tenta à nouveau d'attirer l'attention du monde sur la controverse,
en prouvant que la notion de rotation terrestre est 'du grand n'importe quoi.'
L'argument était que si un dirigeable décollait en Angleterre et se tenait absoument statique,
alors, selon la théorie en vigueur, la Terre devrait tourner au-dessous et New-York devrait apparaître à l'horizon 4 ou 5 heures + ***.
En fait, l'Angleterre resta visible tout le temps. Le dirigeable se retrouva à court de carburant et fut contraint de se poser.
Andrea insista sur le fait qu'elle tenait sa preuve.
Mais New-York ne faisait pas attention ce jour-là. Le krach boursier monopolisa les gros titres à ce moment et pour les mois à venir.
Andrea s'était à nouveau fait voler la vedette.
En novembre 1938, Andrea préparait sa 2ème tentative pour atteindre le bord.
Un consortium de financiers mettait à sa disposition un avion et un équipage pour faire une tentative digne de ce nom.
Ainsi, une nouvelle fois, une Andrea optimiste se retrouvait en Antarctique.
Et une fois encore le destin s'opposait à elle.
Un blizzard printanier inattendu les prit de court.
Ils furent incapables de quitter le camp de base, et encore moins de se rendre au bord [du monde].
L'équipage en entier fut proche d'être anéanti.
Ce fut la dernière tentative d'Andrea jusqu'à ce que, 23 ans + ***, elle parte seule, en motoneige, en 1961.
Jusqu'à récemment, c'était la fin de l'histoire.
En début d'année [1990], un chercheur basé en Antarctique pour étudier le climat
tomba sur une motoneige partiellement enterrée dans une congère.
Elle était à court de carburant et il n'y avait de traces d'Andrea nulle part.
Mais il trouva ceci: un appareil photo et un message.
Le message dit seulement: "Je suis allé là-bas, le débat est enfin clos." Signé "Andrea B."
Il avait survécu aux glaces presque 30 ans.
Malheureusement, le chercheur ouvrit 'par inadvertance' l'appareil photo, exposant la pellicule à l'intérieur.
S'il y avait des photos elles ont été perdues, et le voyage de Miss Barnes reste entouré de mystères.
Il n'y avait pas de descriprion de ce qu'elle avait vu, ou à quelle distance c'était.
Mais, si l'on en croit le message, alors Andrea Barnes était probablement la première personne au monde
à visiter le bord du monde.